Murat Cavalier, Maréchal de France, Prince et DE LA REVOLUTION
"DUPONT (Marcel) Murat : Cavalier, Maréchal de France, Prince et Roi Paris, Hachette, 1934, in-8°, 350 pp., un portrait en frontispice, broché. ?""Le Murat de M. Marcel Dupont dépourvu de bibliographie et de notes critiques, se réduit de parti pris à une biographie du héros, avec de brèves échappées sur le rôle qu'il a pu jouer dans l'histoire générale. Et cela est bien ainsi. Murat fut, en tout premier lieu, un Cavalier et tout ce qu'il a fait en dehors de cette spécialité, il le fit en soldat-né, brave, prompt, mais peu réflechi, bon coeur et mauvaise tête. Brillant divisionnaire de cavalerie, instrument merveilleux quand il se contentait d'être le bras droit de l'Empereur, mais stratégiste nul et déplorable tacticien, irrésistible dans les charges quand il ne s'était pas fourvoyé à l'étourdie contre une position imprenable ou un adversaire supérieur, magnifique surtout pour achever un ennemi vaincu en le poussant l'épée dans les reins jusqu'à sa destruction totale. (.) Rattaché à Bonaparte, et pour toujours, pour avoir expulsé les Jacobins des Cinq Cents le 19 Brumaire et plus étroitement encore par son mariage avec la soeur du premier Consul, mariage d'amour qui dégénérera bientôt en une âpre jalousie réciproque, la femme froidement et immensément ambitieuse, le mari d'une ambition aussi effrénée, mais à base de vanité incroyable, ce qui les poussa l'un et l'autre, après avoir eu le Grand Duché de Berg, à convoiter le trône d'Espagne quitte à se rabattre sur celui de Naples, auquel Murat s'efforça maladroitement de réunir la Sicile (.) De cette destinée rapide, éclatante, lancée à toute bride à travers I'histoire, M. Marcel Dupont a donné un récit entraînant comme il convenait pour l'aventurier, après tout non entièrement antipathique, que fut Joachim Murat."" (Albert Meynier, Revue d'histoire moderne, 1936)"