PORCELAINIERS DU XVIII° SIECLE FRANCAIS 1964
"LES PORCELAINIERS DU XVIII° SIECLE FRANCAIS Paris, hachette, 1964, collection Connaissance des Arts ""Grands Artisans d'Autrefois"", in 4° relié toile de l'éditeur, (petites salissures en couverture), 333 pages, nombreuses illustrations noir et couleurs, répertoire des principales marques de porcelainiers in fine, sont traitées les manufactures de Rouen, Saint-Cloud, Chantilly, Mennecy, Vincennes et Sèvres, Strasbourg et Niderviller, Limoges et Paris Bel exemplaire. P réface de Serge GAUTHIER, directeur de la Manufacture Nationale de Sèvre, conservateur du musée municipal de Limoges Certains décors, créés par le peintre Bachelier pour la porcelaine, qui naquit eurasienne de la malle d'un jésuite retour de Chine, faisaient écrire en 1751 à Hulst, conseiller artistique de la manufacture de Vincennes: «Je ne lui demande que des éternuements de son génie senblables à ceux d'une jolie femme c'est-à-dire, riants et agréables. » Il ajoutait « que l'on fuïe le lourd et le trivial, qu'on donne du léger, du fin, du neuf et du varié ». Hulst fait une profession de foi morale et esthétique: l'élégance, le raffinement et la gaieté sont promus au rang de vertus, à base de discrétion, donc d'abnégation. Toute trace du laborieux, du sévère, du majestueux, du profond, c'est-à-dire tout le poids odes nécessités matérielles, l'utilitaire. et le fonctionnel, s'efface, . seuls transparaissent la joie légère et le sourire, qui naissent de la maîtrise des formes pures, mais aussi de l'allégresse de celui qui les modèle, d'une contemplation bienveillante et émerveillée, d'une dévotion amusée pour la nature. L'artiste combine en des variations infinies le jeu changeant des formes et des lignes, le mélange momentané des couleurs, qu'il fixe à jamais. Qu'est devenu ce caractère riant de la porcelaine, intimement liée à la vie de tous les jours? Où sont les veilleuses, les pendules, les oiseaux et les bouquets, les écritoires et les pots à pommade, les chocolatières et les arrosoirs, les pots de nuit et les plats de barbier? Notre époque peut-elle accepter des «éternuements» qui ne seraient pas uniquement fonctionnels? La fragilité est difficilement compatible avec nos temps de béton. Le bonheur des périodes créatrices éclate au moment où le goût de l'artiste transforme celui du public, tandis qu'il en est le réceptacle. Cet enchanteur pourtant ne peut rien même aidé par des princes et des rois, s'il n'existe un lien secret entre le créateur et celui qui est appelé à recevoir son o uvre. Au XVIIIe siècle, les arts appliqués ont reçu, sans qu'on le sache, leurs lettres de noblesse, et cette auréole de pseudo-gratuité conférée plus tard par le Romantisme déclinant à la peinture et à la sculpture. Cet accord secret existait entre l'artiste, les mécènes et la société. Cet ouvrage, dû à la collaboration exclusive de spécialistes, fait revivre le goût d'une époque où les valeurs étaient durables, où les artistes formaient une collectivité dont le étoiles n'étaient pas offusquées par des astres issus d'une publicité intempestive pour la durée d'un hiver. L'éditeur ne se contentant pas seulement de choisir avec un soin minutieux les documents, a réuni de très belles illustrations dignes en tous points de la matière reproduite et, confiant dans la curiosité éclairée de ses lecteurs, a voulu les initier aux problèmes techniques et à l'état économique de la production porcelainière Que les lecteurs choisissent selon l'accord secret que dicteront leur cour et leurs yeux, entre Saint-Cloud et Chantilly, Vincennes, Sèvres et Mennecy, Strasbourg et les manufactures de Paris Les envois hors de l'union européenne sont payants"