Paris, Librairie des Bibliophiles, 1881 ; in-12, préface + 269 + 353 pp., reliure demi-percaline bleu-gris à coins, dos lisse, pièce de titre marron. Un des 30 exemplaires, sur papier de Chine. Jean de La Bruyère, écrivain moraliste français de la deuxième moitié du 17ème siècle, célèbre pour cette oeuvre unique Les Caractères parue de façon anonyme du vivant de l'auteur et remaniée presque à chaque édition, fut aussi précepteur du duc de Condé et élu à l'Académie Française en 1693. Bon état.
Reference : H1337
Librairie Alphabets
M. Philippe Henry
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Reference : CZC-10474
avec des notes par M. Coste, Nouvelle édition, complet de ses deux frontispices gravés. Clefs des caractères, Discours de Théophraste, Caractères de La Bruyère, Discours prononcé dans l'Académie françoise, avec préface, Défense de La Bruyère et de ses caractères, contre les accusations et les objections de Vigneul-Marville par Coste. vols in-8, 170x100, reliés pleine basane époque, fendillement du mors sur qq cm, traces de mouillures sèches, solides, bien frais, beaux exemplaires, 422, 374pp. Paris, Chez Michel Etienne David, 1775 Les "Caractères" de Théophraste et "Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle" de Jean de La Bruyère sont deux œuvres littéraires qui se concentrent sur la description des différents traits de caractère et des défauts humains. Bien qu'ils partagent un thème similaire, ils ont été écrits à différentes époques et présentent des différences dans leur approche et leur style. Les "Caractères" de Théophraste sont un recueil de courts portraits et descriptions de caractères humains, écrits par Théophraste, un philosophe grec du 4ème siècle avant notre ère et disciple d'Aristote. Les portraits de Théophraste décrivent des types de personnes, tels que l'avare, le flatteur, l'hypocrite, l'envieux, etc. Chaque portrait met en évidence les traits spécifiques de chaque personnage et propose une observation satirique de la nature humaine. D'autre part, "Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle" de Jean de La Bruyère ont été publiés en 1688. Ce livre offre des descriptions des différents types de personnes de la société française du 17ème siècle. Les caractères décrits par La Bruyère sont souvent basés sur des observations et des critiques sociales. Ils mettent en lumière les comportements, les vices et les travers des individus de l'époque, tels que les flatteurs, les hypocrites, les courtisans, les vaniteux, etc. Dans les deux œuvres, Théophraste et La Bruyère utilisent la satire pour souligner les défauts et les absurdités des comportements humains. Ils observent les comportements sociaux et dépeignent les caractères avec finesse et précision, offrant des commentaires acérés sur la nature humaine. Ces deux recueils de caractères ont eu une influence durable sur la littérature et la pensée moraliste. Ils ont inspiré de nombreux écrivains et philosophes ultérieurs dans l'étude des comportements humains et la critique sociale. ref/25/2
Précieux exemplaire de la bibliothèque Robert Hoe avec ex-libris, à fort belles marges. Paris, Chez Estienne Michallet, 1688. Avec Privilege de Sa Majesté.In-12 de (30) ff., 308 pp. et (1) f. de privilège. Plein maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs richement orné, mors supérieur légèrement frotté, double filet or sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure du XIXe siècle signée de Cuzin.159 x 89 mm.
Troisième édition originale avec cartons des « Caractères de La Bruyère » (1646-1696), la plus rare de toutes.« Cette troisième édition est fort rare dans ses deux conditions : premier et second état », mentionne Tchemerzine, III, p. 797.« Cette troisième édition est une des plus rares de la série » mentionne Brunet (Supplément I, 731).C’est à proprement parler la troisième édition originale avec cartons ainsi que nous allons achever de le démontrer. Page 123, ligne 11, on a imprimé : « et de venir au niveau d’un fat », au lieu de « et venir ». Page 124, ligne 14, on trouve cette leçon : « et a ne rien faire », au lieu de « et ne rien faire », version donnée précédemment. La page 259 porte ce texte : « n’en attendre rien », qui est définitivement fixé.Voici encore d’autres corrections particulières à cette édition : page 126, ligne 15, on a corrigé « et qu’on luy donne », au lieu de « et que l’on luy donne ». Page 139, ligne 16, on a mis : « Je ne comprends pas », au lieu de « Je ne comprends point ». Page 227, ligne 15, on a imprimé « et on est sensiblement touché », au lieu de « et l’on est sensiblement touché ». Page 229, lignes 23 et 24, on lit « Le sentiment des injures et de le conserver », au lieu de « les sentiments des injures et de les conserver ». Page 175, lignes 2 et 3, on a imprimé « et sur de vaines sciences », au lieu de « et de vaines sciences ». Page 205, lignes 8-9, on lit « sans autre science ny autre règle », au lieu de « sans D’autre science ny D’autre règle », qu’on lisait dans l’édition précédente. » (Rochebilière, n°612 et 613).Le libraire Michallet obtint, le 8 octobre 1687, un privilège pour l'ouvrage intitulé « Les caractères de Théophraste traduits du grec, avec les Caractères ou les Mœurs de ce siècle ».Le livre fut mis en vente au commencement de janvier 1688 ; il n'était pas signé. La curiosité qu'éveillait alors tout écrit de morale et que stimulait encore le côté précis et satirique de celui-ci, entraîna le succès immédiat : durant la même année, trois éditions se succédèrent, non compris celle de Bruxelles et celle de Lyon. Pourtant les Caractères ou les Mœurs de ce siècle ne contenaient à cette date que 420 réflexions ou portraits ; mais dans la 4ème édition (1689) furent insérées environ 350 remarques nouvelles. Et d'année en année le volume grossit ; la 5 édition, imprimée en 1690, portait à 923 le nombre total des réflexions ; la 6è (1691) et la 7è (1691) à plus d'un millier ; la 8è (1694) à 1 120. La Bruyère eut, semble-t-il, le temps de revoir les épreuves de la 9è édition qui parut en 1696 : mais il n'y ajouta pas de pensées nouvelles, peut-être parce qu'à cette époque son esprit s'était tourné dans une autre direction et qu'il préparait des Dialogues sur le quiétisme.« Avec ‘Les Caractères’ ce sont bien des passions communes et des types généraux que La Bruyère vise, mais toujours pris dans l’instant de leur manifestation et dans le cadre d’une société particulière : non l’homme abstrait, mais le courtisan, la grande dame, le magistrat, le financier, le prédicateur du siècle de Louis XIV sur le commencement de son déclin classant ainsi les individus suivant une géographie morale immuable, mais dramatisée par un pessimisme d’origine augustinienne. Il n’a certes pas songé à donner un témoignage historique quoiqu’on devine à travers ses tableaux de mœurs cette domination croissante de l’argent qui était en train de faire craquer les cadres et les traditions de l’ancienne société. Mais le réalisme concret et, pourrait-on dire, photographique de La Bruyère, si bien servi par un style agile et incisif, marque à lui seul une transition entre les grands classiques et le XVIIIe siècle : il nous mène finalement plus près de Montesquieu et de Voltaire que de Molière. »« Toute la réputation de La Bruyère est fondée sur un seul ouvrage, Les Caractères. Ils étaient originaux après les Maximes de La Rochefoucauld et les Pensées de Pascal ; mais ils le devinrent davantage avec les éditions successives qui en accusèrent les traits nouveaux. Lui-même, dans son Discours sur Théophraste, a tâché de définir cette nouveauté ; mais il a été incomplet par modestie ou par prudence. L'originalité des Caractères paraît à la fois négative et positive : le livre de La Bruyère renonce aux mérites exceptionnels des Maximes et des Pensées, tout en attestant d'autres qualités psychologiques ; il ajoute à leurs analyses ou à leurs synthèses un tableau des mœurs contemporaines, dont ni l’un ni l’autre écrivain ne s’étaient souciés. L’intention proprement apologétique est absente des seize chapitres qui le composent, en dépit de celui des Esprits forts : si le chrétien La Bruyère ne dissimule pas ses idées religieuses, s’il s’efforce même de réfuter certains arguments des libertins, son dessein est plus limité que le dessein de Pascal. Pareillement, l’esprit de système qui portait La Rochefoucauld à ramener toutes les actions, et même toutes les vertus humaines, au mobile, apparent ou caché, de l’amour-propre, n’est plus le sien. Non pas qu’il conteste la prédominance de cet amour-propre ; mais il est moins curieux d’unité que de variété, de vigueur que de nuances. On aperçoit fréquemment chez lui des réminiscences de La Rochefoucauld et de Pascal, surtout dans les chapitres d’une portée générale ; ces réminiscences, en affaiblissant le texte du devancier, le précisent et le corrigent presque toujours, l’enrichissent parfois de particularités intéressantes. Et La Bruyère y joint des réflexions fines, mélancoliques ou attendries que nous chercherions vainement dans les Maximes ou dans les Pensées. Est-ce Pascal, est-ce La Rochefoucauld, qui aurait écrit : « C’est une vengeance douce à celui qui aime beaucoup de faire, par son procédé, d’une personne ingrate une très ingrate » (Du cœur, 19), ou bien : « Etre avec des gens qu’on aime cela suffit ; rêver, leur parler, ne leur parler point, penser à eux, penser à des choses indifférentes, mais auprès d’eux, tout est égal » (Ibid., 23), ou encore : « Il devrait y avoir dans le cœur des sommes inépuisables pour de certaines pertes » (Ibid. 35) ? Devant des phrases de ce genre et d’autres que contient le chapitre de l’Homme ( 80, 82), nous avons l’impression de pénétrer dans une âme délicatement triste, et même d’en recevoir une discrète confidence. Le pessimisme classique, dont la croyance au péché originel fut la base religieuse, subsiste dans les Caractères, mais moins absolu, conscient de notre faiblesse plutôt que de notre perversité, détendu sous l’influence passagère de Montaigne et sous celle, plus constante, d’un tempérament assoupli et d’une intelligence peu systématique. »De nombreux bibliophiles ont essayé en vain de réunir les neuf éditions originales des Caractères de La Bruyère, la plupart du temps sans succès devant la difficulté d’obtenir cette troisième édition originale, « fort rare » selon Tchemerzine, « une des plus rares de la série » selon le supplément de Brunet.Précieux exemplaire de la bibliothèque Robert Hoe avec ex-libris, à fort belles marges (Hauteur : 159 mm contre 158 mm pour l’exemplaire Rochebilière (n°613)).
Jean de LA BRUYÈRE. Les Caractères de Théophraste traduits du grec, avec Les Caractères ou Les Moeurs de ce siècle. Dixième édition. 1699, chez Estienne Michallet, Paris. 1 vol. in-12 relié de 32], 52, 662, xliv, [6] pages. Reliure de l'époque plein veau brun, dos à 5 nerfs orné de caissons, frises, filets, fleurons et titre, frappés à l'or fin. Pièce de titre en maroquin rouge. Intérieur frais. Manque en haut de dos, petits frottements. Ex-libris gravé sur bois de T. FROISSART en contre-plat. Ex-libris manuscrit de Cariotie en page de titre. Edition la plus complète. 10ème édition et première édition posthume comportant la totalité des Caractères. Moyen
Grenoble, Robert Philippes, 1668. In-12 de XII-115 pp., veau fauve glacé, dos orné à nerfs, pièces de titre et de tomaison en maroquin rouge et vert, triple filet doré d'encadrement sur les plats, dentelle intérieure, tranches dorées (Simier relieur du Roi).
Édition originale. Recueil de sonnets dédicacé à Monseigneur le duc de Lesdiguières dont Caractères de Dieu et ses perfections, Caractères de Jésus-Christ et de ses Mystères, Caractères de Marie et de ses Mystères, Caractères mêlés, Caractères du Monde et de ses vanités (la fortune, le vice démasqué, le blasphème, le démon du jeu, le bal, la comédie, les mascarades, la débauche, le tabac, la mode, les romans, la beauté, le néant de tout, le caractère des caractères. Né à Valence, fils de Henri de Bressac, notaire et bailli de Valence, Laurent-Barthélémy de Bressac entra chez les jésuites à Lyon. Connu comme prédicateur, docteur en théologie et aumônier du roi, il n'a publié outre Les Caractères chrétiens que l'Oraison funèbre de feüe Anne Baillif dame de Pisançon décédée à Grenoble le second jour de juillet 1662 prononcée le dixième du même mois dans l'église des Dames de la Visitation du monastère d'en haut où elle a choisi sa sépulture, et Oraison funebre de tres haut et tres puissant Seigneur Messire François de Bonne de Crequi, Duc de Lesdiguières, Pair de France, Gouverneur & Lieutenant General pour Sa Majesté dans la Province de Dauphiné. Il eut pour frère Charles Jacques de Bressac, conseiller au parlement de Grenoble en 1671. Selon Rochas, il vivait encore en 1680.Provenance : on trouve cet exemplaire décrit dans le Catalogue de livres choisis en divers genres faisant partie de la librairie L. Potier, 2e partie (1855), sous les numéro 1671 et 1899 ; également décrit dans le Catalogue de livres rares et précieux ... provenant de la bibliothèque de M. H. B. (1873), n°271 ; Auguste Génard (1819-1908), maître gantier à Grenoble (sans marque d'appartenance).Bel exemplaire dans une reliure signée Simier.Rochas, Biographie du Dauphiné, I, 176 ; L. Côte et P. Berthet, La Flore littéraire du Dauphiné, Grenoble, 1911, II, p. 725-727 ; Catalogue des livres rares romantiques et livres à figures composant la bibliothèque de M. Génard de Grenoble (1884), n°124.
Rarissime et intéressante édition censurée des Caractères de La Bruyère imprimée en Belgique pendant la guerre de la Ligue d’Augsbourg, dans laquelle les attaques de l’auteur visant les monarques de la Ligue ont été supprimées. Bruxelles, 1693. Bruxelles, Jean Leonard, 1693. In-12 de (26) ff., 584 pp., (4) ff. Exemplaire de second état avec deux interruptions dans la pagination : aux pp. 455-456 et 463-464. Relié en plein vélin souple de l’époque, dos lisse avec le titre manuscrit. Reliure de l’époque. 154 x 94 mm.
Très rare édition censurée des Caractères de La Bruyère, publiée du vivant de l’auteur, imprimée à partir du texte de la septième édition originale amplement remanié par l’éditeur belge Leonard qui en tronqua les passages ou l’auteur attaquait de manière trop directe les opposants à la monarchie française conquérante. Tchemerzine, III, 805. L’édition qui servit de modèle à celle-ci est en fait la 7e édition originale imprimée à Paris en 1692, qui contenait 77 nouveaux caractères (dont Emile, Roscius, des portraits de prudes, de coquettes, de dévotes, tc.) et dont 9 caractères étaient augmentés. « Avec ‘Les Caractères’ ce sont bien des passions communes et des types généraux que La Bruyère vise, mais toujours pris dans l’instant de leur manifestation et dans le cadre d’une société particulière : non l’homme abstrait, mais le courtisan, la grande dame, le magistrat, le financier, le prédicateur du siècle de Louis XIV sur le commencement de son déclin classant ainsi les individus suivant une géographie morale immuable, mais dramatisée par un pessimisme d’origine augustinienne. Il n’a certes pas songé à donner un témoignage historique quoiqu’on devine à travers ses tableaux de mœurs cette domination croissante de l’argent qi était en train de faire craquer les cadres et les traditions de l’ancienne société. Mais le réalisme concret et, pourrait-on dire, photographique de La Bruyère, si bien servi par un style agile et incisif, marque à lui seul une transition entre les grands classiques et le XVIIIe siècle : il nous mène finalement plus près de Montesquieu et de Voltaire que de Molière. » La présente édition offre quant à elle « ceci de curieux, par suite de son lieu d’impression, que d’abord imprimée suivant le texte de la septième édition de Paris, qui contient des jugements et des attaques sur Guillaume d’Orange et ses alliés, dont Maximilien de Bavière, gouverneur des Pays-Bas Espagnols, et sur la Révolution d’Angleterre. S’apercevant ensuite de sa méprise, Léonard dut faire des coupures et des cartons ». (Tchemerzine) En effet, l’éditeur Léonard qui imprime cette édition à Bruxelles pendant la guerre de la Ligue d’Augsbourg, qui voit la monarchie française combattre les Pays-Bas espagnols (dont la Belgique fait alors partie), se voit contraint de faire des coupures dans le texte de La Bruyère afin de supprimer les attaques visant les monarques de la Ligue. Notre exemplaire présente bien les censures apportées au texte par Léonard une fois le texte imprimé, à savoir 4 ff. supprimés et deux cartons. Précieux exemplaire de toute pureté, conservé dans sa première reliure en vélin souple de l’époque.