Paris, E. Fasquelle, 1922 ; in-12, 191 pp., broché. Papier jauni d'époque. Douzième mille. Ubu est une bouffonnerie à tout les sens du terme, puisqu'il a d'abord été monté avec des marionnettes, en 1888. L'aspect satirique y est poussé à son paroxysme. Illustré des croquis de l'auteur. État moyen.
Reference : E3760
Librairie Alphabets
M. Philippe Henry
03 83 32 77 37
Conforme à la vente par correspondance.
Editions de la Nouvelle Revue Critique, 1947, in-12, 182 pp, 10 illustrations et la reproduction en hors texte de deux dessins inédits, broché, bon état
"Les rigoureuses méthodes de recherches de Charles Chassé (1883-1965) l'amenèrent à révéler de quelles mystifications ont procédé la célébrité d'Alfred Jarry et d'Ubu Roi, ainsi que celle du douanier Rousseau. On sait comment Ubu Roi, lors de sa première représentation, en décembre 1896, fut porté aux nues par nombre de critiques et d'auteurs comme une œuvre géniale où l'on voulait voir, sous la farce, la virulente satire d'une bourgeoisie égoïste, stupide et malfaisante, et découvrir un sens profond aux singularités de son vocabulaire. Jarry avait bien révélé, très discrètement, que « Ubu n'était que la déformation par un potache d'un de ses professeurs » et, à sa mort, en 1907, Valette dans le Mercure de France, et Laurent Tailhade avaient dit que Jarry avait écrit la pièce au collège en collaboration avec deux camarades. Le véritable auteur d'Ubu Roi, Charles Morin, alors lieutenant au 15e d'artillerie à Douai, avait d'ailleurs, dès le 17 décembre 1896, dévoilé dans une lettre à Henri Bauër, l'un des plus élogieux critiques de Jarry et de la pièce, les origines et le véritable caractère de celle-ci, tout en se défendant d'en vouloir revendiquer publiquement la paternité. Mais cette lettre demeura ignorée jusqu'au jour où Ch. Chassé la découvrit chez une bibliophile parisienne et l'on continua d'attribuer Ubu Roi à Jarry et de faire l'Ubu le symbole de la muflerie, de l'inconséquence et des ridicules du plus antipathique bourgeois. C'est l'enquête que Ch. Chassé, de retour en Bretagne après la guerre de 1914-18, entreprit auprès d'anciens camarades de Jarry, élèves comme celui-ci du «père Hébé», le professeur qui avait fourni le personnage d'Ubu, qui aboutit à faire la lumière sur la genèse de la pièce et le véritable rôle de Charles Morin, de son frère Henri et d'Alfred Jarry. La fortune le servit en lui faisant rencontrer le premier qui commandait le dépôt d'artillerie de Brest au moment même où lui-même venait d'être nommé professeur à l'Ecole Navale. Dans une brochure, “Sous le masque d'Alfred Jarry. Les sources d'Ubu Roi” (Floury, 1921), il put établir, en se fondant sur un solide ensemble de documents et de témoignages : – 1) Qu'Ubu Roi fut entièrement composé en 1886 par Ch. Morin, alors élève du lycée de Rennes, et n'était qu'un des épisodes fantaisistes imaginés par un groupe de potaches sur le compte d'un professeur aux allures prudhommesques et à la sévérité maladroite dont la classe était le théâtre d'inimaginables chahuts. – 2) Que Jarry, arrivé au lycée de Rennes en 1888, après le départ de Ch. Morin, y fut le camarade du jeune frère de celui-ci, Henri Morin, par lequel il connut la pièce d'Ubu Roi ; c'est Henri Morin qui lui en communiqua le manuscrit et l'autorisa en 1894 à la mettre au théâtre à la condition de changer les noms qui pourraient se prêter à des rapprochements indiscrets. C'est ainsi que le père Hébé devint Ubu. – 3) Qu'autrement le texte de Jarry ne diffère de celui de Ch. Morin que par une dizaine de variantes insignifiantes. La reprise d'Ubu Roi en 1922, par Lugne Poë au théâtre de l'Œuvre fut un four. Mais le personnage d'Ubu demeura un symbole et l'on continue encore d'attribuer Ubu Roi à Jarry. Les Sources d'Ubu Roi furent vite épuisées. Ch. Chassé les a complétées et développées en 1947, additionnées d'une étude sur le Douanier Rousseau, sous le titre : “Dans les coulisses de la gloire, d'Ubu Roi au Douanier Rousseau”. On y verra que, s'il a dépouillé Alfred Jarry de la paternité d'Ubu Roi, il lui a du moins reconnu la gloire d'avoir découvert et lancé le douanier Rousseau. Il paraît en effet certain que si Jarry n'avait pas connu celui-ci, originaire comme lui de Laval, et qui avait été en relation avec son père, et n'avait trouvé drôle de l'introduire parmi des artistes de ses amis pour en faire le jouet d'une énorme mystification, la peinture du douanier serait restée ignorée, même d'Apollinaire auquel Jarry avait fait connaître le naïf artiste et qui prit en charge la renommée de celui-ci après la mort de son ami. Faire l'histoire de cette mystification en restituant une authentique image du douanier Rousseau, parut à Ch. Chassé une belle occasion de s'amuser des inconséquences des snobismes qui font si facilement fortune dans le domaine de l'art plus encore que dans celui de la littérature...". (Armand Rébillon, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 1966)
Paris Mercure de France 1896 1 vol. relié petit in-12, plein maroquin vert à gros grain, dos à fins nerfs, très fin encadrement intérieur de même maroquin, doublures de maroquin mandarine orné d'un décor d'encadrement alternant quatre filets dorées et à froid, gardes de soie verte, doubles gardes, double filet doré sur les coupes, coiffes guillochées, tranches dorées, couvertures et dos conservés, étui bordé (Tchékéroul), 171 pp. Édition originale, dediee a Marcel Schwob et illustrée de deux portraits de Ubu dessines par l'auteur. Exemplaire de première emission, sans mention d'edition, enrichi d'un double envoi autographe signé de l'auteur : "Exemplaire de M. Eugène Demolder / A. Jarry" (à l'encre bleue) et "A Eugène Demolder / son admirateur et son / ami / Alfred Jarry / Saison des douches 1900" (à l'encre noire). Les deux écrivains ont notamment collaboré à l'écriture de l'opéra bouffe Pantagruel qui ne paraîtra qu'en 1911, nous proposions en 2013 un autre exemplaire d'Ubu roi dans la réédition de la Revue Blanche en 1900 avec un bel envoi de Jarry à Eugène Demolder, "somptueux auteur de plusieurs beaux livres, et en souvenir de cycleries sur "la route d'Emeraude"". Complet du catalogue éditeur sur papier rose (12 pp.). Parfaite reliure de Tchékéroul.
— Paris : Édition du Mercure de France (Imp. Renaudie), 1896. Petit in-16, 147 x 90, 171 pp., couverture illustrée. — Demi-chagrin caramel, dos lisse orné, tête dorée, premier plat de couverture conservé (reliure de l’époque).
Très rare édition originale sur papier d’édition de cette pièce de théâtre créée au Théâtre de l’Œuvre le 9 décembre 1896, première pièce du cycle Ubu, révélatrice du génie décalé de Jarry.Précieux exemplaire enrichi d’un envoi autographe de l’auteur au dramaturge, journaliste et critique de spectacle Pierre Veber (1869-1942) : "Exemplaire destiné à glorifier Pierre Veber. Alfred Jarry."La formule employée par Jarry, si elle interpelle le lecteur par son coté peu usuel, était cependant coutumière de l’auteur qui l’employa à plusieurs reprises. C’est davantage sur le nom du destinataire de la dédicace qu’il faut s’arrêter. En effet, Pierre Veber est attaché à l’histoire de la pièce d’Ubu roi. Il eut un petit différent avec Lugné-Poe (1869-1840) le directeur du Théâtre de l’Œuvre, où fut créée la pièce. Veber fit paraître dans le Gil Blas du 27 juin 1897 une charge contre Lugné-Poe qui se plaignait dans le Figaro du manque de talent des jeunes écrivains français et qui menaçait de ne faire jouer dans son théâtre que des auteurs étrangers. Cette charge prit la forme d’une parodie intitulée Ubu directeur et commençait ainsi : Pour Jarry. Scène oubliée d’Ubu roi. Cette scène se place à la fin de la pièce. Le père Ubu est arrivé en France et il cherche une position sociale. Veber faisait ainsi dire au Père Ubu en manière de description d’un théâtre idéal : « Oh ! tu verras, Mère Ubu, tu verras, le beau théâtre ! Il n’y aura pas de lumière, pas de décors, pas d’acteurs, pas de pièce et pas de spectateurs. »Manque un feuillet blanc en début de volume et le second plat de la couverture. Importants frottements à la reliure. Papier bruni et cassant, comme toujours pour ces exemplaires sur papier d’édition.Bibliographie : Talvart et Place X, 128 3 A.
Paris, Tériade éditeur, 1966. Un volume in-folio (42,2 x 32,2 Cm), en feuilles, 135 pages, couverture imprimée rempliée, chemise et étui entoilés de l’éditeur, titre or au dos. 13 LITHOGRAPHIES ORIGINALES EN COULEURS À DOUBLE PAGE DE JOAN MIRÓ (63 x 41 mm chaque, papier 64,5 x 42,2 cm à plat). Tirage unique à 205 exemplaires sur vélin d’Arches à la forme, dont 25 hors commerce pour les collaborateurs (I à XXV) . Celui-ci, n° XXIV est bien signé au crayon par le peintre. Le texte a été imprimé par l’Imprimerie Nationale. Les lithographies ont été tirées par F. Mourlot. Exemplaire parfait, état de neuf. ENGLISH DESCRIPTION : UBU ROI. Tériade Editeur, Paris, 1966. Folio (42,2 x 32,2 c m), around 135 pages. 13 ORIGINAL COLOUR LITHOGRAPHS BY JOAN MIRÓ FOR ALFRED JARRY'S MASTERPIEC "UBU ROI" (each 63 x 41 mm chaque, sheet 64,5 x 42,2 cm flat) printed by Mourlot. Loose as issued in original publisher's printed wrappers, chemise with gilt title to spine and matching slipcase. THIS COPY N° XXIV from the edition limited to 205 numbered on vélin d'Arches à la forme, signed on the justification by the artist in pencil. "The play 'Ubu Roi' by Alfred Jarry, first performed in 1895, was instrumental in the development of the Théâtre de l'Absurde that was to have such an impact on the Dada and Surrealist movements. Miró chose to create thirteen large, colourful double-page lithographs for his 1966 illustrations of the play, employing imagery that is characteristically biomorphic and humorous, in keeping with themes of the play. The prints, however, are densely colored, drawn, and finished, as well as more formal and painterly than most of Miró's graphic work." (Robert Flynn Johnson).
ÉTAT DE NEUF. Exemplaire parfait dans sa condition d'origine. Un chef-d'œuvre éditorial de l'artiste. A perfect copy of this masterpiece, preserved "as new" including the original slipcase. (Références : Cramer, Joan Miró, les livres illustrés, nº 107 ; Mourlot 392-430 ; Johnson, Artists’ Books in the Modern Era 1870-2000, nº 151.). Photographies supplémentaires sur demande.
Mercure de France, Paris 1896, 9,5x15,5cm, relié.
Édition originaleillustrée de deux portraits du Père Ubu dessiné par Alfred Jarry. Reliure en demi maroquin fauve à coins, dos quatre nerfs sertis de filets noirs, date dorée en queue, plats, gardes et contreplats de papier marbré, couvertures et dos (comportant des restaurations) conservés, tête dorée, reliure signéeG. Gauché. Précieux et rare envoi autographe signé d'Alfred Jarry?: «?Exemplaire de Georges Rodenbach.Alfred Jarry.?» Provenance : de la bibliothèque personnelle du PrésidentGeorges Pompidou avec son ex-libris encollé sur un contreplat. «Il a montré qu'on pouvait à la fois aimer Racine et aimer Soulages... Poussin et Max Ernst... Virgile et René Char, et de ce point de vue, il a été exemplaire» (Alain Peyrefitte). Sur les bancs de l'Ecole Normaleet dans la haute administration, la banque et enfin la politique, Georges Pompidou a constitué au sein de sa bibliothèque personnelle une"anthologie" de la littérature française. Ce précieux exemplaire d'Ubu Roi est révélateur de son identité d'homme de lettres, entreclassicisme et avant-garde. Pompidou, dont la formation littéraire imprégna lapensée et ses discours politiques, manifesta et cultiva aux côtés de son épouse Claude un goût pour l'art moderne, le cinéma, mais aussi le théâtre: on le sait adepte de Jules Romains, lecteur de Beckett et grand admirateur de Louis Jouvet. Les arts de la scène lui sont entre autres redevables pour le soutien sans faille qu'il exprima au Théâtre National Populairede Jean Vilar, qui monta justement une nouvelle mise en scène d'Ubu Roi en 1958 au palais de Chaillot. Ce chef d'uvre de Jarry porte également la marque de son célèbre et premier propriétaire, le symboliste belge Georges Rodenbach, «l'un des plus parfaits écrivains des Flandres», qui reçut l'ouvrage enrichi d'un envoi signé de l'auteur, son confrère collaborateur de la Revue blanche. Ils firent tous deux partie de la cohorte des disciples de Stéphane Mallarmé se réunissant chaque mardi auprès du Maître dans son salon de la rue de Rome. Egalement affilié au cénacle des Hydropathes auquel Jarry a activement participé, Rodenbach publie la même année que la parution d'Ubu un de ses plus importants recueils de poèmes, Les vies encloses, inspiré par l'occultisme de Novalis et les romantiques allemands. Jarry se réclamant de Pantagruel comme Rodenbach de Baudelaire, l'un lutta contre l'incompréhension publique, l'autre s'en réjouit: ils évoluèrent aux deux extrémités du spectre mallarméen. Admirable témoin du microcosme bohème parisien littéraire, cet ouvrage de provenance et d'appartenance prestigieuse unit entre ses pages deux grands noms du théâtre avant-gardiste et de la poésie fin-de-siècle : Jarry, le mystificateur sans égal et Rodenbach, le nostalgique poète des vies encloses. - Photos sur www.Edition-originale.com -