Folio (21 janvier 2010)
Reference : lc_40481
Broché, comme neuf.
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M. Alexandre Bachmann
Passage du Rond Point 4
1205 Genève
Switzerland
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Paris 8 janvier 1953, 21x27cm, 1 pages et quelques lignes sur un feuillet.
Lettre autographe signée inédite d'André Breton adressée au critique Charles Estienne?; une page et quelques lignes à l'encre noire sur un papier à en-être de la galerie de l'Étoile Scellée. Deux pliures transversales inhérentes à l'envoi, un petit manque angulaire en marge haute droite. Très belle lettre rendant compte de la disparition de l'un des amis les plus chers d'André Breton et de sa brouille avec Albert Camus. Breton fait part à son ami de la disparition de l'artiste surréaliste tchèque Jind?ich Heisler?: «?Votre lettre parlait de ces jours où il semble «?qu'il y ait juste assez de feu pour vivre?»?: c'était bien loin d'être assez de feu lundi, lorsqu'elle me parvenait?: un de mes deux ou trois meilleurs amis, Heisler, pris soudain de malaise en se rendant chez moi le samedi, avait dû être hospitalisé d'urgence et je venais de recevoir le pneumatique de Bichat m'annonçant sa mort. Je suis resté longtemps hagard devant ce fait non moins impensable qu'accompli?: il n'était pas d'être plus exquis que celui-ci, mettant plus de chaleur dans ses entreprises, dont la plus constante était de tout alléger et embellir à ceux qu'il aimait.?» Les deux poètes étaient en effet très proches?: Heisler avait participé, au côté de Breton, au lancement de Néon en 1948 et l'avait soutenu lors d'un épisode dépressif, l'accompagnant avec d'autres amis à l'île de Sein. «?Le début de l'année 1953 est assombri par la mort de Jind?ich Heisler (le 4 janvier). Fidèle entre les fidèles, il «?a vécu intégralement pour le surréalisme?» selon Breton qui rend hommage à son activité d'animateur?: «?C'est ainsi qu'il fut de 1948 à 1950 l'âme de Néon et jusqu'à ses derniers instants le plus grand enfanteur de projets que son génie lui soufflait le moyen de réaliser comme par enchantement.?»?» (Henri Béhar, André Breton) Dans cette lettre empreinte de douleur, Breton fait soudainement référence à L'Homme révolté d'Albert Camus paru deux années plus tôt?: «?Allons, ce n'est pas encore cette fois que dans la révolte je parviendrai à introduire la «?mesure?» que nous prêche aimablement M. Camus.?» Les deux écrivains se rencontrent à New York à la fin mars 1946 alors que Camus est invité aux États-Unis pour une tournée de conférences comme représentant de Combat. «?Tous deux se concertent sur la meilleure façon de préserver le témoignage de certains hommes libres des distorsions idéologiques. Ils rêvent à une sorte de pacte par lequel des gens de leur trempe s'engageraient à ne s'affilier à aucun parti politique, à lutter contre la peine de mort, à ne jamais prétendre aux honneurs quels qu'ils soient.?» (ibid.) Avec d'autres intellectuels, ils fonderont en 1948 le Rassemblement démocratique révolutionnaire (RDR). Cet idylle prendra fin quelques années plus tard, à l'automne 1951, lorsque Camus publiera «?Lautréamont et la banalité?» extrait de son Homme révolté à venir. Breton, extrêmement blessé, lui répond dans un article intitulé «?Sucre jaune?» (in Arts)?: «?Cet article [...] témoigne de [l]a part [de Camus], pour la première fois, d'une position morale et intellectuelle indéfendable. [...] Il ne veut voir en Lautréamont qu'un adolescent «?coupable?» qu'il faut que lui - en sa qualité d'adulte - il morigène. Il va jusqu'à lui trouver dans la seconde partie de son uvre?: Poésies, une punition méritée. À en croire Camus, Poésies ne serait qu'un ramassis de «?banalités laborieuses?» [...] Il n'y aurait encore que demi-mal si l'indigence de ces vues ne se proposait d'élever la thèse la plus suspecte du monde, à savoir que la «?révolte absolue?» ne peut engendrer que le «?goût de l'asservissement intellectuel?». C'est là une affirmation toute gratuite, ultra-défaitiste qui doit encourir le mépris plus encore que sa fausse démonstration.?» Ainsi, deux ans plus tard, Breton tient encore rigueur du crime de lèse-majesté de Camus envers celui que Breton a érigé en père du surréalisme, mais plus encore, cette allusion à la philosophie pacifiste de Camus, témoigne de l'incompatibilité entre une pensée de la modération et une poésie de la révolution. Exceptionnelle lettre mélancolique sur la disparition des êtres et de l'esprit surréaliste dans ce monde d'après guerre, mais rédigée sur papier à en-tête de la toute nouvelle galerie d'André Breton, l'étoile scellée, qui réussira à faire renaître le phénix surréaliste. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Editions Manucius, 2007, 195 p., in-8 br., coll. "Le marteau sans maître", état de neuf
L'œuvre d'Albert Camus a été enfermée dans un carcan interprétatif qui la sépare de ses origines profondes : Camus, écrivain français, écrivain algérien, prix Nobel, porte-parole d'une certaine conscience morale, Camus penseur de l'absurde, Camus partisan de l'Algérie française, Camus " philosophe pour classes terminales ", et plus récemment Camus écriture-symptôme de l'inconscient colonial, etc. Il s'agira de montrer, a contrario, que l'œuvre de Camus est entièrement traversée par la confrontation à un défaut d'origine, véritable matrice d'écriture, caractérisant sa " position algérienne ", et par la tentative sans cesse recommencée d'écrire cette origine absente. Tentative qui trouve son achèvement dans la rédaction interrompue du Premier Homme, ultime entreprise d'écrire le mythe fondateur de ce peuple sans origine et sans destin : les Européens d'Algérie. Cette position algérienne d'exil absolu, loin de tout enracinement, de toute allégeance à une quelconque faction / fiction identitaire, donnera à Camus une liberté souveraine et une vision intempestive à nulle autre pareille qui le fera s'opposer violemment à ses contemporains engagés dans les leurres de l'époque. L'objet de ce livre est d'exposer comment cette position algérienne a déterminé une position politique, philosophique, esthétique et littéraire qui, plus de quarante après, montre encore toute son acuité et sa puissance critique à l'égard des temps révolus comme des temps actuels. Comment aussi cette position, historiquement déterminée, s'est trouvée être la réplique exacte d'une position fondamentale d'écriture
S.l., Koutoubia, (2010). Un vol. au format in-8 étroit (228 x 138 mm) de 189 pp., broché, sous couverture à rabats rempliés.
L'ouvrage s'agrémente de planches photographiques hors-texte. ''Cinquante ans après la mort d'Albert Camus, que reste-t-il de son oeuvre ? Par l'itinéraire qu'il nous propose entre l'Algérie d'hier et celle d'aujourd'hui, sur les lieux-mêmes où Camus se confronta à la condition humaine et aux drames de l'histoire, Stéphane Babey montre la force et la pertinence d'une pensée trop longtemps vouée à la vindicte et à l'incompréhension. D'Annaba où le destin de Camus rencontre celui de saint Augustin à Alger la blanche en passant par Oran la pestiférée, ce livre est un voyage au coeur de la passion algérienne qui anima Camus jusque dans l'exil. Sur les pas d'Albert Camus par le texte et par l'image.'' Excellente condition.
Julliard, 1963, in-8° à l'italienne, “Requiem pour la bataille de Dien Bien Phu”, par Jules Roy (43 pages), suivi de 76 planches hors texte de photos de Daniel Camus et Jean Péraud, légendées par Daniel Camus, cart. illustré de l'éditeur, bon état. Peu courant
Bel album publié en complément de l'ouvrage de Jules Roy, "La bataille de Dien Bien Phu", paru la même année. Les photographies sont de Daniel Camus et Jean Péraud, photographes de guerre présents dans la cuvette. Péraud, Camus et Schoendoerffer seront faits prisonniers le 8 mai 1954 au lendemain de la chute du camp retranché de Dien Biên Phu, avec la totalité des troupes encore vivantes.
Chêne, 1998, in-4 br. (19,5 x 26,5), 185 p., photographies extraites de la collection Catherine et Jean Camus, couverture à rabats, ex-libris, très bon état.
La fin du XXe siècle a besoin de voix fortes et sensibles qui rappellent à l'homme ses vraies valeurs. Celle d'Albert Camus reste obstinément vivante. Son œuvre est sans cesse ré-oxygénée par la présence lyrique de l'Algérie, sa terre natale : l'exigence de lucidité, d'authenticité, la volonté d'être solidaire de la "terre des hommes" et des hommes, tout semble lui avoir été inspiré par ses racines méditerranéennes. Alain Vircondelet raconte cette vie et cette œuvre balayées par le souffle de l'histoire, brûlées par le soleil d'un pays dont la perte laissa Camus inconsolable. Les photographies tirées de l'album de famille de Catherine et Jean Camus, ses enfants, incarnent davantage encore cette " part obscure " mais essentielle d'Albert Camus que la critique, disait-il, avait négligée. Voir le sommaire sur photos jointes.