3 cartes-photos érotiques en noir et blanc, vers 1890 (13,5/8,5 cm chaque). Enveloppe conservée.
Reference : AWD-1144
« Paris, 3/2/41. Mon Irène, mon Scut, J’ai attendu pour faire signe que mon poème soit paru. Le voici – avec l’autre qui date d’octobre dernier. Je ne pensais pas pouvoir correspondre avec vous : il aura fallu pour cela que le connétable me fasse parvenir une commission par quelqu’un qui m’a proposé de servir de boite aux lettres. J’ai déjà reçu une réponse du connétable qui, je le suppose, vous aura montré ma lettre. Vous aussi vous pourrez me faire suivre une réponse. Cela, quand tout cela sera-t-il fini ?! Et comment ?! Attendons patiemment et n’en pensons pas moins. Où en sont nos amis ? Racontez-moi du neuf. Le plus à plaindre, semble-t-il, est Mariën. Dumont m’a écrit : je suis en rapport avec lui. Lecomte m’ayant fait part de certains petits projets, je vais écrire à ce sujet. Vous en parlerez ensemble. Nous sommes quelques-uns, dont Éluard, Picasso…, à tenter de nous tenir chaud. Et malgré des temps durs, nous arrivons à avoir quelques satisfactions d’amitié ainsi qu’une activité restreinte sur laquelle, d’ailleurs, nous ne sommes pas tous d’accord quant au mode. Mais chacun est assez grand pour savoir ce qu’il a à faire. Entre autres, la nrf me dégoûte. Tu saisiras ainsi ce qui nous sépare. Mais cela n’est pas grave. Chaque point de vue est défendable. Pour moi, je m’en tiendrai strictement au mien dont, ci-inclus, deux témoignages. Je quitte la rue de Buci (le père Christy est mort) et vais 9 ter bd de Montparnasse où je m’installe marchand de livres (raretés, curiosités) – rez-de-chaussée d’un petit hôtel avec jardinet au premier duquel loge la galerie J. Bucher. L’installation sera longue car je la veux séduisante, mais d’ici un mois tout cela sera terminé. Quand venez-vous ? Oui, quand ? Car, mes enfants, je voudrais vous revoir, vous serrer dans mes bras. Quels temps vivons-nous ? Germaine et moi nous parlons de vous souvent, parce que nous vous aimons. De tout cœur, Georges. »
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M. Daniel Azoulay
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Carte-photo en noir et blanc à paillettes de couleurs, vers 1890 (14/9 cm).
« 25 mai. Chère, très chère amie, très cher Scut, Pardon et plus que pardon de n’avoir pas fait signe. Non, chère Irène, je ne suis pas fâché. C’est vous qui devez m’en vouloir et j’ai honte. Le scénario est une merveille et vos lettres si gentilles ! Je me dégoûte ! Voici : Je me rends à Amsterdam… avec des amis (il y a une exposition surréaliste à Amsterdam). Nous partons samedi matin et passerons à Bruxelles (à peu près vers 3h) où nous passerons la nuit, afin de pouvoir dîner avec vous. Où nous retrouver ? Fixez-nous un rendez-vous – par retour du courrier ou télégraphiquement si le temps manque. Il faudrait rencontrer Magritte et Nougé. A samedi. Je suis content et Germaine aussi. Affection, Georges Hugnet. »
Carte-photo colorisée à l’aquarelle, enveloppe conservée jointe, postée en avril 1939 (14/9 cm).
« 2/3/39. Eh bien, décidément, ô chantre inspiré des cyclistes, non, je n’ai pas reçu ta‘’dernière’’lettre – C’est–à –dire l’article aux paroles qui me sont si précieuses. Comment cela se fait-il ? En tout cas j’ai reçu la bête à deux dos, et t’en suis bien reconnaissant. Le livre que je projetais de t’envoyer est justement ce Droit de varech, que tu viens de trouver. C’est plutôt bizarre. Veux-tu que je te l’envoie quand même ? Tu échangerais alors ton exemplaire. Qu’en dis-tu ? Il est à toi. Te l’adressé-je ? Car ‘’Œillades’’, je n’en aurai point d’exemplaires, hélas. Ah là, là, là… De toutes façons, vois-tu, écris-moi vite. Envoie l’article.Je te serre sur mon cœur. Georges. »