Paris Kra 1929 110x130mm Plaquette promotionnelle pour les éditions Kra. Achevée d'imprimer le 28 janvier 1929 sur les presses de Couloma maître imprimeur à Argenteuil. 48pages non paginées, broché sous couverture illustrée.Tirée pour le texte sur velin du Marais, et pour la couverture sur papier Annam des papeteries de Rives. Les dessins rehaussés de couleurs au pochoir par les ateliers Jacomet ont été exécutés par Alexeieff. Les vignettes et la présentation générale sont dues à Marcel Bourrier. Bel exemplaire (100577)
Reference : 100577
110x130mm Pas de jaquette Broché
Librairie Chloé et Denis Ozanne Déesse sarl
M. Denis Ozanne
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Lettre I. Paris – 28 février 1890. [3 pages in-12 sur papier vergé crème]. Mon cher confrère, Ci-joint une vingtaine de notices sur « Paris qui Crie[2] ou les Petits métiers. » De cette façon vous pouvez prendre l’air de la maison, ruminer votre provende et pondre une jolie petite Préface : … J’espère que Mr. Prudhomme n’aurait pas dit mieux. Mais nous sommes, très, très pressés et nous n’attendons plus que vous pour paraître au grand jour. Après les coups réitérés dont vous nous frappez dans le Livre Moderne[3], sans relâche et sans indulgence exagérée, il faut que nous publions (sic) au plus vite un volume pour riposter à pareille artillerie. Or il sera assez coquet de vous voir escarmoucher dans notre Préface en faveur des Amis des Livres[4]. Qu’elle soit vive, brève, peu poussée et bien troussée, votre Préface, d’ailleurs comme vous savez les faire. Je ne vous en demande pas long, mais bon et prompt ; si c’était possible, avant votre départ pour les pays étranges[5]. Je vous rappelle que les gravures seront peinturlurées et que le texte est dû à la collaboration des membres de la société. [1] Eugène Paillet (1829-1901) est le fondateur de la société des Amis des Livres. C’était un ardent bibliophile. Sa bibliothèque fut vendue en trois fois, dont deux ventes de son vivant. - Bibliothèque d'un bibliophile, 1865-1885. Lille, Danel, 1885, petit in-8, XVI + 149 pp + (1) f. Ce catalogue à été édité à 200 exemplaires tous numérotés sur vergé de Hollande. 1000 livres sont décrits. - Catalogue des livres de la bibliothèque de M. Eugène Paillet. Paris, Damascène Morgand, 1887, in-8 avec un portrait, 170 pages, tirage à 797 exemplaires numérotés, les exemplaires sont sur grand papier vélin d'Arches. - La bibliothèque de feu M. Eugène Paillet (Président de la Société des Amis des Livres). Paris, Damascène Morgand, 1902, 2 vol. in-8. [2] Paris qui crie (petits métiers). Notices par Albert Arnal, Henry Spencer, Ashbee, Jules Claretie, Abel Giraudeau, Henry Houssaye, Henri Meilhac, Victor Mercier, Eugène Paillet, Jean Paillet, Roger Portalis, E. Rodrigues. Préface de Henri Beraldi. 1 vol. petit in-4°, 1890. 30 dessins en couleurs de Pierre Vidal, tirés au patron. Imprimé par G. Chamerot. [3] Le Livre Moderne est la nouvelle revue éphémère que vient d’entreprendre Octave Uzanne à la fin de l’année 1889. Elle comptera 24 livraisons mensuelles, soit deux années d’existence (1890 et 1891). Uzanne inflige de sévères critiques à peine voilées aux Amis des Livres dirigés par Eugène Paillet et ce dès les premières pages de sa nouvelle revue : « Soit qu’il nous plaise de résumer en un court chapitre la théorie de l’illustration moderne, soit qu’il nous convienne de parler du format des livres d’art, soit enfin que la fantaisie nous porte à partir en guerre contre la routine de nos éditeurs les plus en renom, dont l’esprit de nouveauté, de recherche et d’originalité se donne si peu carrière, on peut être assuré que nous ne faiblirons pas à notre tâche et que nous irons toujours de l’avant, sans crainte de nous attirer les sarcasmes et les calomnies des bibliophiles vieux jeu, rétrogrades, fermés aux visions du progrès et qui, loin de s’appeler amis des livres, méritent par leurs préjugés et leurs errements le qualificatif plus juste d’ennemis du Livre. (…) » (Nos variations futures sur l’art du livre et le livre d’art moderne, p. 5). Il poursuit ses acides critiques envers les Amis des Livres p. 58-60 « Les collègues de M. Eugène Paillet manifestent une impatience légitime et trouvent que la Société (des Amis des Livres) est d’un platonisme navrant. » et plus loin : « Franchement il serait temps que les Amis des Livres montrent qu’ils ne sont pas morts, frappés par l’influenza du lazaronisme et la malaria de l’indifférence. » (On-dit, racontages et anecdotes du monde des curieux). On lit encore dans la livraison du 10 février 1890 (p. 133) : « (le trésorier venant d’être renouvelé le 14 janvier) Rien d’autre à signaler ; le Comité ayant été nommé à nouveau sans autre changement, maître Eugène Paillet en tête, à cette présidence qu’il occupe si bien avec toutes les qualités requises, courtoisie, belle humeur et autorité sereine. » (Le monde des livres – ce qui s’y dit, s’y fait, s’y prépare). [4] Eugène Paillet ne manque pas d’humour en disant cela. Il sait comme les Amis des Livres sont maltraités par Uzanne dans le Livre Moderne et pourtant une demande de Préface lui a été faite. [5] Nous ne savons pas vers quelle destination Uzanne devait partir dans le courant de 1890, peut-être Anvers ? (exposition Plantin). Agréez, mon cher confrère, l’assurance de mes sentiments tout dévoués. Eugène Paillet Mr. Meilhac[1] fait l’article du Café-concert et Mr. Clarétie[2] m’a remis celui de la Bouquetière. Ces deux notices ne sont pas encore imprimées, c’est pourquoi je vous les signale, sans vous les envoyer. Ashbee[3] a composé en anglais une définition du Distributeur de Prospectus. Ne faites pas attention aux incorrections des placards – ils ne sont pas encore corrigés. Lettre II. Paris – 7 mai 1890. [2 pages petit in-12 sur papier vélin crème]. [1] Henry Meilhac, né le 21 février 1831 à Paris où il est mort le 6 juillet 1897, est un auteur dramatique, librettiste d'opérettes et d'opéras français. Après ses études au collège Louis-le-Grand, Henry Meilhac travailla tout d'abord comme employé dans une librairie. Puis il continua comme dessinateur au Journal pour rire, de 1852 à 1855, sous le pseudonyme de Thalin, et donna des articles dans diverses revues où se signalait déjà sa fantaisie dans le plus pur esprit boulevardier. Meilhac était grand, bel homme, bon vivant, amateur de jolies femmes jusqu'à rester célibataire. Avec Ludovic Halévy, rencontré en 1860, il entama une collaboration de près de vingt ans, donnant les livrets des plus célèbres opérettes de Jacques Offenbach dont La Belle Hélène (1864), La Vie parisienne (1866), La Grande-Duchesse de Gérolstein (1867) et La Périchole (1868) et aussi de Carmen de Georges Bizet (1875). Il signa également les livrets d'opérettes de Charles Lecocq et de Hervé. Le duo composa aussi des vaudevilles et des comédies: Les Brebis de Panurge (1863), Fanny Lear (1868), Froufrou (1869), Tricoche et Cacolet (1872), Le Prince (1876), La Cigale (1877), Le Mari de la débutante (1879). Des deux duettistes, Henri Meilhac apportait en propre une fantaisie irrésistible, confinant parfois à la loufoquerie. Gagnant beaucoup d'argent, il en dépensait beaucoup, cherchant l'inspiration dans les grands restaurants, les cigares et le champagne. Meilhac et Halévy fréquentèrent le salon littéraire de Geneviève Halévy ou l'on rencontrait Lucien Guitry, Paul Bourget ou Joseph Reinach, entre autres. La collaboration de Meilhac et Halévy cessa en 1881. Meilhac signa également des pièces avec d'autres collaborateurs, notamment Mam'zelle Nitouche (1883) avec Albert Millaud (1844-1892) et Manon de Jules Massenet avec Philippe Gille. Il encouragea les débuts de Georges Feydeau. Il fut élu à l'Académie française le 26 avril 1888 au fauteuil 15, en remplacement d'Eugène Labiche. [2]Arsène Arnaud Claretie, dit Jules Claretie, né à Limoges le 3 décembre 1840 et mort à Paris le 23 décembre 1913, est un romancier et auteur dramatique français, également historien et chroniqueur de la vie parisienne. Jules Claretie collabore à de nombreux journaux, notamment au Figaro et au Temps, sous plusieurs pseudonymes. Il tient la critique théâtrale à L'Opinion nationale, au Soir, à La Presse. Ami d'Étienne Arago, il publie une analyse de ses Mémoires dans Le Temps du 28 mai 1892. Historien, il compose entre autres une Histoire de la Révolution de 1870-1871. Il publie de nombreux romans, tels que Monsieur le Ministre, Le Million et Le Prince Zilah, parmi lesquels plusieurs sont adaptés pour la scène. En 1894, il écrit pour Massenet le livret de La Navarraise et celui d' Amadis, tiré d'Amadis de Gaule, roman chevaleresque de Garci Rodríguez de Montalvo, qui n'est créé qu'après la mort des deux artistes, le 1er avril 1922 au Grand théâtre de Monte Carlo. Il est président de la Société des gens de lettres. En 1882 et 1883, il est vice-président de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques. De 1885 à 1913, il est administrateur général de la Comédie-Française, dont il ouvre les portes à des auteurs contemporains tels que Paul Hervieu, Henry Bataille et Octave Mirbeau, dont il fait jouer Les affaires sont les affaires et, à contre-cœur et contraint par une décision de justice, Le Foyer. Il est élu membre de l'Académie française le 26 janvier 1888. [3] Henry Spencer Ashbee (21 April 1834 – 29 July 1900) was a book collector, writer, and bibliographer, notorious for his massive, clandestine three volume bibliography of erotic literature written under the pseudonym of Pisanus Fraxi. Mon cher confrère, J’attends toujours votre Préface pour les « Cris de Paris ». Jusqu’à présent nous ne vous avons pas tourmenté ; mais voilà que nous n’attendons plus que vous pour mener à fin notre lambine entreprise. Allons un peu de courage à la plume – Envoyez moi bien vite votre avant propos pour que Chamerot[1] l’imprime de son mieux et que notre ouvrage paraisse enfin dans toute sa gloire. Je compte, mon cher confrère, sur votre gracieuse complaisance et vous prie d’agréer l’assurance de mes sentiments dévoués. Eugène Paillet Lettre III. Paris – 14 mai 1890. [2 pages grand in-12 sur papier vergé crème]. Mon cher confrère, Je regrette beaucoup qu’au dernier moment, vous renonciez à écrire la Préface de « Paris qui Crie ». De cette résolution les Amis des Livres ne se consolent pas facilement, puisqu’ils vont être privés d’un mets savoureux, dont ils se régalaient à l’avance. Quant à votre serviteur, le voila contraint de faire appel à un bibliographe moins accablé de besogne[2] ; mais auquel il faudra toujours un certain temps pour composer sa copie. Vous voyez qu’il n’y a pas de notre faute et vous n’avez plus le cœur de nous plaisanter dans le Livre, sur notre lenteur à produire un ouvrage. Quoi qu’il en soit, je suis persuadé que, seules, vos occupations vous empêchent de nous accorder votre collaboration et je souhaite que vous n’assumiez pas un travail trop considérable qui finirait par vous fatiguer. Mais, si vous n’écrivez pas pour nous, il ne faut pas nous priver de votre présence et nous serions tous très heureux de vous voir à la première réunion des Amis des Livres. Elle aura lieu au mois de juin. Agréez, mon cher confrère, avec l’expression de tous nos regrets, l’assurance de mes sentiments dévoués. Eugène Paillet [1] C’est bien Georges Chamerot qui imprimera le volume pour les Amis des Livres. [2] C’est finalement à Henri Beraldi qu’échouera la Préface de Paris qui crie. Henri Beraldi (1849-1931), presque exact contemporain d’Octave Uzanne, était un éminent biblio-iconophile. Il est connut comme bibliographe pour ces deux ouvrages sur les graveurs du XVIIIe et du XIXe s., et comme historien pour son ouvrage sur les Pyrénées. C’est lui qui prit la présidence des Amis des Livres au décès d’Eugène Paillet en 1901.
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