Reference : CCF39AG
ISBN : 9782268008127
Editions du Rocher Broché D'occasion bon état 01/09/1989 179 pages
Fenêtre sur l'Asie
M. Alexis Chevalier
49 rue Gay Lussac
75005 Paris
France
01 43 29 11 00
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1844 481 pages in-8. 1844. relié. 481 pages. Manuscrit commencé et fini en 1846. In-8 carré (200x151 mm) 481 pages (numérotation manuscrite). Livre relié Plats cartonnés Dos en daim (Reliure amateur). Table des matières et Table des évangiles pour toute l'année ecclésiastique. Manuscrit écrit en Latin à la plume. Tables en Français. Reliure en assez bon état : usure à l'angle inférieur droit du 1er plat. Intérieur propre sans rousseurs. Rare manuscrit. Poids : 620 gr
GERSON (Jean) (1363-1429) - NESSON (Pierre de) (1383-1442) - Maître de Guillaume LAMBERT
Reference : 3064
XVe Le Manuscrit et ses illustrations :Manuscrit sur vélin du dernier tiers du XVème siècle de 220 feuillets en cursive gothique homogène à 25 lignes par page. Les grandes majuscules rouges vertes et bleues sont élégamment travaillées, parfois sur la totalité de la marge en hastes et hampes ouvragées, prolongées en figures anthropomorphes d’un talentueux trait de plume. À ces visages bleus et rouges qui rythment l’intégralité du texte viennent s’ajouter un bel oiseau stylisé (en marge du feuillet 44) et quelques compositions abstraites d’une grande élégance. Toutes les petites miniatures sont traitées aux gouaches rouges, bleues et vertes, les bouts de lignes des textes rimés sont agrémentés de compositions vrillées rouges vertes et bleues et de petites barres hérissées de fins traits de plume verts rouges et bleus. L’intégralité du manuscrit est réglée large de marge et sans défaut sur un beau vélin fin. Les caractéristiques, le style et la graphie désignent un atelier de grande qualité d’origine possiblement auvergnate. Le texte est en français avec quelques citations latines. Le manuscrit est illustré de 6 peinturesFolio 1 : La montée au calvaire, Simon de Cyrène aide Jésus a porter sa croix. Il est entouré de trois personnages en armure et porte une tunique brune rehaussée d’or. Sur la partie gauche est représentée Marie et Saint-Jean qui suivent les cortèges. La partie droite, représente un important rassemblement de soldats en armures, casqués et armés de hallebardes. En fond, une représentation stylisée du Mont du Golgotha sous un ciel bleu azur. L’image ouvre le sermon Ad Deum vadit : « Adi eu feu sa mort amère ». En bas de page figure des armoirie 1-6 échiquetée d’or, 2 d’argent au chevron d’azur accompagné de trois quintefeuilles de gueule, posées 2 et 1. Folio 82 verso: Job sur son fumier converse avec un mendiant estropié, la scène se déroule en plaine dans un paysage dépouillé, ou ne se trouve que trois arbrisseaux, le ciel occupant les deux tiers de l’image. En première intention, le peintre avait tenté la descente d’un ange dont témoigne en marge une prolongation à l’or fin. Cette intéressante composition, d’une grande finesse d’exécution et d’une forte expressivité, est servie par un usage abondant d’or liquide sur le fumier de Job et les vêtements du mendiant. Folio 120 : Une mystérieuse composition pour illustrer le texte de Gerson « Le secret parlement de l’homme contemplatif à son âme » et de l’âme à l’homme. L’âme représentée sous forme d’un être asexué nu, est guidé par l’ange gardien face à l’Homme assis dans une cathèdre entourée de deux colonnes. Le chemin parcouru par l’âme et son guide se poursuit en arrière-plan sur une plaine désolée et ensoleillée chargée de deux arbres. Folio 146: Pour illustrer Le traité des tentations, par « Maistre Jehan Jarcon », un homme nu est tiraillé entre un ange et un démon, dans une scène d’extérieur où figurent en lointain, des montagnes. Folio 166 (verso) : Une belle représentation de Dieu le père dans le buisson ardent, tendant les Tables de la Loi à Moïse, avec en fond d’image, une cité et un fleuve avec un bateau. Des flammes sont discrètement disposées sur le buisson vers profond. Folio 199 : Pour illustrer le livre du Miroir de l’âme de Jean Gerson, en froc de moine et col d’hermine, est représenté sur une chaire, il prêche en plein air. Une foule constituée d’hommes et de femmes assis au pied d’un rocher apparaît. Du ciel bleu, émerge du haut de l’image Dieu le père entouré de rais d’or. Le texte :Ce manuscrit est constitué de divers traité en français dont voici le détail. - Ad Deum vaddit. (1)- Le premier texte (5)- Première considération (8)- Seconde considération (8 verso)- Troisième considération 9- Quatrième considération (9)- Cinquième considération (9 verso)- 2ème partie exp- tierce partie (14)- quarte partie (19)- oraison (25)- 5ème partie du texte, etiam nota (27)- 6ème partie (28)- 7ème partie (33)- 8ème partie (38)- 9ème partie (45)- 12ème partie (50)- explicit hic sermon de Marie (53) (Ecriture marginale, postérieure à juillet 1660 il reçoit son brevet de docteur en médecine)- 17ème partie- 18ème texte (73)- 20ème texte (passe du 18ème au 20 sans manque ni rupture dans le texte)- 21ème texte- 22 et 24ème texte (78)- Explicit la passion prêche du vendredi Saint (81 recto verso).- Lectio prima moruorum cum sunt diz mei- Paraphrase du livre de Job en vieux français Pierre de Nesson, paraphrase des IX leçon (81-82-84)- Le secret Parlement de l’homme avec son âme (119 recto verso)- Traité des tentations (145)- Péché mortel péché véniel les proufis de Stamon (166)- Traité des excommunications- Traité de la Confession (192)- Le miroir de l’âme 18 chapitre résumés en 3 ou 4 parties (198 verso)- Les commandements de Dieu quelles choses notre Dieu commandent cent commandements suivis des commentaires (201)
Commentaire :Texte : Jean Gerson, né à Gerson en 1383 et mort à Lyon en 1429, fut l’un des prédicateurs et théologiens moralistes les plus populaires du XVème siècle. Ces enseignements avaient atteint une telle popularité qu’il bénéficiait d’un véritable culte dans la ville de Lyon. Il s’éleva notamment contre les pratiques excessives de l’astrologie et de la magie, et s’insurgea contre les débordements provoqués par la fête des fous et les fanatismes excessifs tels ceux des flagellants. Pendant le règne de Charles VI – atteint de folie – il défendit les privilèges de l’Université et résista aux violences des cabochiens. Son influence dans les affaires du temps fut considérable. C’est lui qui prononça en présence de la cour, l’éloge funèbre du duc d’Orléans, assassiné sur commande du duc de Bourgogne. Il intervint de façon énergique dans les questions du schisme d’Occident. Son autorité était telle qu’on lui attribua longtemps la paternité de l’imitation de Jésus Christ. Ses écrits furent imprimés pour la première fois à Cologne en 1483. Les manuscrits de Jean Gerson détenus dans le domaine privé sont d’une grande rareté. Pierre de Nesson, surnommé par Champion, dans son histoire poétique du XVème siècle, le poète de la mort est né à Aigueperse (1383-1442). Il précède son successeur immédiat, François Villon, dans son goût du macabre. Les Vigiles des Morts, ou Paraphrase des IX leçons de Job contiennent la quintessence de son art fort bien résumé par MR Bossuat qui écrit : « ces Vigiles sont le tableau le plus sombre et le plus saisissants sur les fins dernières de l’homme (Elles), expriment tout le pessimisme d’une époque affreuse où le poète, détaché d’une vie sans espoir, s’en va chercher dans les cimetières, devant les charniers où la danse macabre déroule la plus triste sarabande, une funeste inspiration. ». Peinture : Ce manuscrit est à rapprocher du manuscrit détenu par le Paul Getty Museum, Gerson(Malibu manuscrit MS25). Illustré par le maitre de Guillaume Lambert et son atelier. A partir des années 1480, l’enluminure lyonnaise est dominée par un groupe d’artistes dont l’œuvre de référence est un livre d’heures transcrit à Lyon en 1494 par le copiste Guillaume Lambert. Une des caractéristiques de cet atelier, est d’avoir conçu plusieurs manuscrits de Jean Gerson dont « La passion de notre seigneur » du Paul Getty Museum, (Malibu manuscrit MS25) . La clientèle de cet atelier s’étendait comme on le voit ici à la région de Moulins. Le style caractéristique de l’Atelier se reconnaît notamment dans les belles initiales sur fond pourpre orné d’un treillis de feuillages à l’or chargés d’une lettre bleue niellée d’or. Par ailleurs notre manuscrit agrémenté de belles compositions marginales à la plume d’une grande originalité et d’une utilisation abondante de gouache de couleurs en ornementation de toutes les petites initiales (bleue, vert, rouge jaune) qui confèrent à l’ensemble une gaité chatoyante. Provenance : Ce manuscrit inconnu et inédit a été conservé dans une bibliothèque familiale de la région de Moulins depuis plusieurs siècles. Il a appartenu à une famille dont les armes apparaissent en bas du premier feuillet, dont la lecture est incertaine et sujette à interprétations mais probablement d’origine bourbonnaise. Ce manuscrit porte les armes mi parti aux armes de Beaufort en Auvergne, d’argent à la bande d’azur accompagné de six roses de gueules qui sont les armes de Catherine de Beaufort, dame de Charlus épouse de Louis Comte de Ventatour. Le manuscrit est ensuite passé dans la famille de Baugy établie à Moulins. Cette famille ayant des attaches à Anay-le-Château dans le bourbonnais, est ici représentée sous forme d’un livre de raison aux XVIIe et XVIIIe siècle courant sur plusieurs feuillets de textes, ainsi que ceux laissés libres en fin de manuscrit. On y voit l’alliance des enfants d’Antoine Baugy, dont Marie-Ursule Baugy, épouse de Pierre Huthier, docteur en médecine, qui apposa de nombreuses fois sa signature à l’intérieur même du manuscrit. On y lit la succession de maternités de Marie-Ursule Baugy, ainsi que les noms de sa sœur, Gilberte Baugy, épouse d’Antoine Bourdin, procureur du roi à Moulins, qui figure également dans la liste comme marraine et pour cause de décès, ainsi que le père Antoine Baugy (référence : Henry de Lagérenne Ainay-le-Château en bourbonnais, Histoire de la ville et de la châtellenie des origines à nos jours, volume 2, Paris Moulins, p. 492.)Reliure : Le manuscrit est revêtu d’une reliure de type monastique compartimentée, ornée de fer, notamment d’un agneau pascal avec traces de fermoirs à lacets. Cette intéressante reliure probablement lyonnaise, est la reliure d’origine de ce manuscrit, le dos a été refait, quelques restaurations sur les plats.
1910 Sans date [1910]. 71 pp. Reliure de l’époque signée Marius Michel. Plein maroquin bleu nuit, dos à nerfs, titre doré, contre-plats bordés et ornés de frises. Dos légèrement passé. MANUSCRIT EN GRANDE PARTIE AUTOGRAPHE D'UNE VERSION PRIMITIVE INÉDITE DU CHAPITRE la Colline fête son roi. Provient de prestigieuse collection de Louis Barthou qui fit luxueusement relier le manuscrit par Marius Michel. ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ : "à Louis Barthou en souvenir de notre dîner d'hier et de ses paroles amicales de fragment de La Colline fête son roi, Ch. V. de La Colline vendredi matin, 30 mai 1919 Maurice Barres" Le manuscrit est rédigé en partie de la main de Barrès (25 feuillets) et en partie de la main de Beauvillard, l'instituteur qui tenait là permanence de député de l'écrivain, avec les corrections autographes de Barrès (49 feuillets). Il s'agit d'une version tardive, relativement proche (dans le temps et le contenu) du texte définitif. Claire-Bompaire Evesque, s'appuyant sur les documents de travail --correspondances, notes, brouillons-- de Barrès conservés à la BnF, documente en effet les nombreuses étapes de la genèse de La Colline, dont le projet est amorcé dès 1907 : après une période de recherche documentaire, Barrès procède à une "mise en idées" (enrichissement à travers des sources secondaires). Suit une étape de "mise en forme", au cours de laquelle les passages rédigés se mêlent à de simples indications de contenus narratif et style. Ce manuscrit, s'il diffère sensiblement de la version finale, est exempt de ces "morceaux à faire". Comparant le manuscrit aux texte de l'édition originale de 1913, on remarque une réorganisation globale du chapitre, avec des éléments de description et paragraphes déplacés, qui témoigne des doutes de Barrès. Claire Bompaire-Evesque note "Les hésitations au sujet de lagencement des séquences du texte sont sensibles sur les esquisses de chapitres particuliers." (p. 137) En outre, le manuscrit s'interrompt abruptement lorsque la communauté des frères Baillard se rend à la chapelle pour rendre grâce à la Vierge. Dans la version finale, l'événement est éludé, et le chapitre se conclut sur 2 pages de réflexion (pp. 119-121) dont seul le dernier paragraphe apparaît dans le manuscrit. Les transformations relèvent principalement de la forme : élimination des répétitions, agglomération de phrases, élucidations, simplifications. Ainsi un passage (pp. 55 & 58) est entièrement coupé : "Pour détourner et pour relever les esprits, [Léopold] tire de sa poche soigneusement enveloppés de papier de soie sept petits paquets. Ce sont autant de beaux chapelets de Saint Hubert qu'il remet à chacun des assistants. Et puis il se tourne vers sa voisine de droite." Il apparait ensuite à la p.57 du manuscrit, la version simplifiée, proche du texte de l'édition originale, "Cependant Léopold n'était pas homme à supporter longtemps le caractère profane que prenait la petite réunion. Pour détourner et pour relever les esprits :" De nombreux repentirs témoignent d'un important travail sur le style. On note ainsi la présence de quelques versions alternatives d'une même description : Tout d'abord, au dos de la p. 50, barré au crayon : "François réalisait l'idée d'un chevalier rustaud, ou plutôt d'un écuyer loyal et emporté, tout en mouvement, bon pour se dévouer, mais de petit jugement". Puis aux pp. 44 et 45 du manuscrit, une nouvelle version, sensiblement différente et proche du texte de l'édition originale : "C'était charmant d'écouter François et de voir apparaître le fond limpide de cette nature qui ne pense qu'à admirer et à servir. Il présentait le type idéal du clerc et de l'écuyer." puis "C'était charmant de voir comment au fond limpide de ces sortes de nature qui ne pensent qu'à admirer et à servir s'était formée une inébranlable conviction. Il présentait le type idéal du clerc et de l'écuyer. On l'aurait vu indifféremment sur la paille de la rue du Fouarre, écoutant les leçons d'Abélard, ou couché en travers de la tente du chevalier son suzerain. [barré] à l'écouter, le spectateur le plus défiant eut recueilli la conviction que ce grand enfant crédule était de la [...]" La plus importante transformation concerne un dialogue entre deux villageois qui s'entretiennent des finances de la communauté de Léopold (manuscrit pp. 17-19, EO p. 103-105). Ce passage, qui porte déjà dans la manuscrit la trace de nombreux repentirs, est dans l'édition originale entièrement retravaillé pour "colorer" la voix des personnages et donner corps à la colline de Sion. Qu'est-ce qu'il a encore avec lui. Une religieuse et deux frères. Ils ont bien soigné le jardin et les quelques parcelles de terre qui leur reste encore çà et là, on ne pas dire le contraire. Mais qu'est-ce que ce petitjournalà côté de toute cette population de frères et de soeurs qu'ils dirigeaient autrefois et ces pauvres champs épars seuls reliques de leur immense domaine ? Et encore, dit M. Haye, les pommes de terre qu'ils y mangent n'ont pas poussé dans leur champ. Par crainte des créanciers, ils ont tout mis au nom des soeurs. Et celles-ci n'ont pu acheter qu'avec de l'argent emprunté." (manuscrit, pp. 17-19) Devient ainsi : Peuh ! Répondit M. Haye, les cinq religieuses leur sont dévouées ; ils ont les deux frères, bien vigoureux. A eux sept, voyez, ils ont pas mal travaillé le jardin. Sans doute, voilà des pommes de terre pour leur hiver, mais entre nous, ce n'est pas dans leur champ qu'elles ont poussé.... Que voulez-vous dire, Morizot ? interrompit M. Haye en arrêtant ses yeux francs sur le visage un peu chafouin du maître d'école. Ce que vous savez comme moi. Pour échapper aux créanciers, Léopold a tout mis au nom des soeurs, et de plus rien n'est payé. Tout ici appartient à la prêteuse, une prêteuse pas commode, mademoiselle L'Huiller, vous savez bien. La Noire Marie, de Gugney. (É. O, pp. 103-104) Autre point de détail qui contribue à ancrer le récit dans son "terroir", le chien "Tambour" devient, dans l'édition originale, "la chienne aimée de Léopold, la Mouya, comme elle se nomme, ce qui veut dire, en patois, la meilleure" (p. 97-98). Mais au-delà de ces transformations d'ordre formel, on assiste également à un effacement du narrateur, avec la coupe d'une intervention à la première personne ("ils eussent donné, j'imagine, à de pâles citadins une impression un peu animale" p. 39 du manuscrit, devient "ils eussent fourni à des citadins une impression un peu animale") et de plusieurs appels au "nous" : "la médiocrité de ces strophes ne doit pas nous désenchanter, non plus que l'accent lorrain de la chanteuse" apparaît ainsi dans l'édition originale comme "la médiocrité de ces strophes composées pour les pèlerins, qui les égrènent encore en parcourant les sentiers de a colline, ne pouvait pas, non plus que l'accent lorrain de la chanteuse, désenchanter ce petit monde." Ce nouveau narrateur brosse un portrait moins cynique de Léopold. Comparons : "Un sourire d'extrême bienveillance ne quitte pas ses lèvres, le sourire des images de piété, la face bonhomie prêtée à Pierre Fourier dans les petits livres d'hagiographie. Evidemment il s'applique à rappeler les saints personnages de jadis. Et c'est aussi avec une solennité convenue qu'il prononce ce petit discours" (manuscrit pp. 35-36) Au texte de l'édition originale : "Un sourire d'extrême bienveillance ne quitte pas ses lèvres, le sourire des images de piété, celui que les livres d'hagiographie prêtent aux saints personnages de jadis. Tout à coup, il frappe avec son couteau sur son verre. Chacun se tait et lui, d'une voix solennelle: " (p. 109) Des allusions à la désapprobation de l'évêché sont également éliminées, resserrant le point-de-vue autour des "convertis" de Sion. Voir ce passage inédit : "Cet exode fut très mal vu de l'évêché ; il n'étonna pas les villages. On y était habitué au sans gêne des Messieurs Baillard, à leurs longues absences, depuis des années que tous les trois et soeur Thérèse battaient les routes de l'univers pour leurs quêtes. Et si l'autorité ecclésiastique laissa paraître son mécontentement, les paysans n'en eurent souci. Que leur faisait à eux ce lointain évêque [...]" (pp. 12-13 du manuscrit) 15 feuillets du manuscrit sont rédigés au dos de feuillets réemployés sur lesquels figurent des passages d'une version antérieure du chapitre, ainsi que des passages manuscrits issus d'autres chapitres du roman. "La Colline inspirée a été saluée par la critique comme le chef-d'oeuvre de la maturité. Narrant une histoire réelle qui met en jeu les aspirations religieuses les plus profondes, l'écrivain semble avoir trouvé le point d'équilibre entre l'art dé donner vie à des personnages, qui est selon la tradition le propre du roman, et la rêverie autour des grandes questions, qui est l'idéologie au sens barrésien ou peut-être tout simplement la poésie." (Claire BOMPAIRE-EVESQUE - Les choix de Barrés dans La Colline inspirée) Mais cet équilibre a été atteint au prix d'un long et dure travail, commencé dès 1907, Barres ne donna la version définitive qu'en 1913 : "Voici un gros manuscrit que jache?ve de mettre au net (...) Il repre?sente bien des anne?es de ma vie et jy pourrais en engloutir plus dune. Il y a ainsi de ces sujets qui sont des gouffres " (Mes Cahiers, tome XVII). La quasi totalité des archives relatives à l'écriture de la Colline Inspirée - documentations, manuscrits, épreuve - ont été légué à la BnF par MmeBazin, héritière de la famille Barrès. Offert en 1919 par Maurice Barres au magistrat, homme politique et fin bibliophile Louis Barthou, le chapitre que nous présentons fait parti des rares manuscrits importants qui ont échappé à ce don. Couverture rigide
Signé par l'auteur
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1812 [Sans lieu, i.e. Seysses, Toulouse] 1 volume in-4 (24,5 x 20,5 cm) de 348 pages chiffrées et 6 pages de table non chiffrées. Reliure pleine basane fauve de l'époque (première reliure). Usures et manques. Important manque de cuir dans la moitié supérieure du dos. Un coin sommairement anciennement réparé, roulette dorée en encadrement des plats, gardes et doublures de papier marbré. Intérieur parfait. Ecriture très lisible. Manuscrit autographe mis au propre contenant le texte définitif qui sera imprimé en 1814 sous le titre : Traité sur l'époque de la fin du monde, et sur les circonstances qui l'accompagneront, par un Solitaire (à Versailles, de l'imprimerie de J. A. Lebel) avec en plus et inédits, de la page 306 à 311, une importante Note de l'auteur, et de la page 313 à la page 348, des Observations sur le manuscrit d'un solitaire, Lettre de Mr B*** à Mr P***.
Notre manuscrit se divise en 48 chapitres (non compris la Note de l'auteur et la Lettre de Mr. B*** à Mr. P*** contenant quelques observations sur le manuscrit d'un solitaire. L'abbé Auguste Gouazé ( ) est né à Toulouse en 1758. "Ses premières années, dès sa plus tendre enfance, furent données à la religion et à l'étude. Il chercha dans le ministère sacré du sacerdoce, un asile contre les tempêtes du monde ; mais il ne l'y trouva pas longtemps. Lui aussi eut à lutter, durant notre révolution, contre les violences que l'ennemi des hommes exerça envers les ministres de nos autels. [...] Il fut rééllement un solitaire ; car il ne se montra nulle part là où l'ambition ou le plaisir rassemblent tous les hommes. Les pauvres, les affligés parvinrent seuls jusqu'à lui ; il ne les renvoya jamais sans avoir donné des secours ou des consolations. [...] Il termina ses jours le 30 novembre 1812 à l'âge de 54 ans. [...] On dit que le principal motif des chagrins qui lui donnèrent la mort, provenait des persécutions injustes dont l'aveuglement de l'empereur Napoléon accablait le souverain pontife. Gouazé est l'auteur d'un ouvrage très curieux, intitulé : Traité sur la fin du monde et sur les circonstances qui l'accompagneront, par un solitaire, un volume in-8, imprimé à Versailles, chez Le Bel en 1814. L'éditeur de ce volume, qui ne parut qu'après la mort de l'auteur, annonça qu'il cédait, en le publiant, à la volonté de Gouazé. Celui-ci sans avoir voulu commenter l'Apocalypse, a cherché, en s'appuyant sur ce livre mystérieux, à deviner l'époque à laquelle doit arriver ce dernier jour de l'univers annoncé dans les saintes Ecritures. [...] Il y a dans ce traité je ne sais quoi de sombre, de mélancolique, et en même temps de religieux, qui jette l'âme dans un salutaire effroi [...] Selon Gouazé, le monde à peine doit avoir deux cents ans d'existence [...] (in Biographie Toulousaine, 1823) Dans la préface pour la Consommation des Siècles publiée en 1823 on lit : "Son travail manuscrit fut connu avant sa mort de quelques personnes de confiance, sous le titre de Conjectures sur la fin du monde" (notre manuscrit). Notre manuscrit est une copie autographe mise au propre additionnée d'une note que l'auteur avait cru bon d'ajouter ainsi que d'observations de quelques prélats de sa connaissance qu'il a également cru bon d'ajouter in fine, même si ses obervations, bien que n'accusant par Gouazé d'hérésie, font montre d'une certaine réticence quant à l'analyse qu'il fait de certains passages du livre de l'Apocalypse. La Note de l'Auteur ainsi que ses Observations n'ont pas été imprimées en 1814. La Note de l'Auteur est une violente critique de la révolution française et de ses suites mais surtout une attaque ciblée contre l'Empereur Napoléon Premier et le rôle infâme (selon Gouazé) que celui-ci a joué dans l'affaire de la détention du pape. La publication en 1814 (à 250 exemplaires seulement lit-on dans une notice) donna lieu à la publication de deux articles dans le Journal Ecclésiastique, se prononçant contre ce traité. Pourtant, ces deux premiers articles ayant été jugés très sévères, un troisième article fut publié qui lui rendait justice dans ses analyses eschatologiques. Gouazé dénonce un monde dépravé et impie, des chrétiens lâches et paresseux que la seule idée de la fin du monde révolte. Il détaille les signes annonciateurs du jour dernier. Il a suivi les traces d'autres annonciateurs de la fin du monde tels que Lachetardie, Pastorini, Rondet, etc. L'arrivée de l'Antéchrist était alors une préocuppation importante au sein de divers groupes de penseurs et religieux exaltés par une révolution qui les avaient laissés ahuris par tant de violence et de pertes. Selon Gouazé la fin du monde était pour l'année 1940. Il marque le début de l'apocalypse en l'année 1790. "Les jours malheureux que nous voyons s'écouler depuis vingt-deux ans (il écrit en 1812), nous avertissent que le temps de la consommation de toutes choses s'approche ... et nous savons que, d'ici à cette époque, nos maux iront toujours croissant ; s'il y a quelques intervalles, quelques moments de paix et de tranquillité, ils ne seront pas toujours de longue durée." (extrait). L'histoire de l'abbé Gouazé serait trop longue à détailler ici mais elle montre un prêtre fils de professeur de la faculté de droit de Toulouse qui fut placé à la tête du conseil de paroisse qui appartenait à Seysses. Gouazé fut arrêté pour avoir refusé de prêter serment à la nouvelle constitution française. Condamné à la déportation dans les premiers mois de 1794 il fit partie d'un convoi de 56 prêtres qui partit pour la maison d'arrêt de Bordeaux (22 nivôse an II) et devait attendre leur embarquement pour la Guyane. Mais il fut finalement libéré en juillet 1795 pour revenir exercer son ministère à Seysses le 21 septembre de l'an III. Il vécut sa captivité dans des conditions déplorables comme l'indique l'abbé Contrasty dans son ouvrage intitulé : Un Conseil de Paroisse sous le régime de la séparation de l'église et de l'état (Toulouse, imprimerie Saint-Cyprien, 1906, pp. 81 et suiv.). Voici la liste de quelques chapitres du manuscrit : le monde doit périr par le feu - le monde doit durer environ 6000 ans - les hommes seront surpris par l'arrivée du dernier jour, comme ils le furent autrefois par les eaux du déluge - quatrièmre signe : une guerre universelle - la venue de l'Antéchrist - quel sera le nom de l'Antéchrist - de l'approche du jugement dernier - etc. Malgré nos recherches nous n'avons pu trouver de modèle de l'écriture de l'abbé Gouazé (La bibliothèque municipale de Toulouse n'en possède pas), mais il ne fait aucun doute pour nous, d'après le titre de ce manuscrit et les inédits importants qu'il contient, qu'il s'agit assurément d'une copie autographe mise au propre, paginée, annotée, ne contenant que très peu de corrections ou variantes avec le texte publié en 1814. Gouazé aura copié de sa main les observations et sa note de l'auteur qui n'auront finalement pas été imprimée car alors le temps de l'Empereur n'était pas encore révolu et cela aurait été trop dangereux pour l'ami publicateur. Références : Brunet, Fous littéraires, p. 91 ; Tcherpakoff, p. 42 (pour l'édition de 1814) Provenance : de la bibliothèque de Xavier Hermé avec son ex libris (XXe s.) NDLR : Nous sommes le 31 décembre 2023 ... demain nous serons en 2024 et la fin du monde n'est pas encore advenue ... mais elle vient c'est certain ! La question étant de savoir quand ... Superbe manuscrit entre mystique et eschatologique, en partie inédit.
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