Reference : 22509VPRT
ISBN : 9782851840837
Ivrea Broché D'occasion état correct 25/10/1977 424 pages
Fenêtre sur l'Asie
M. Alexis Chevalier
49 rue Gay Lussac
75005 Paris
France
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1870] 1 vol. relié in-8, plein maroquin vert sombre, dos à nerfs, doubles filets à froid en encadrement des caissons et des plats, portrait émaillé en médaillon par Claudius Poleplin encastré dans le plat supérieur, dentelle intérieure à froid, tranches dorées (Lortic Frères). Emouvant reliquaire établi en hommage à Jules de Goncourt, avec cette note autographe signée d'Edmond en exergue : "Cette nécrologie de mon frère contient les lettres qui m’ont été adressées après sa mort : les lettres de Victor Hugo, de Michelet, de George Sand, de Flaubert, de Berthelot, de Renan, de Taine, de Banville, de Zola, etc, de Seymour Haden, le grand aquafortiste anglais qui appréciait et vantait les eaux-fortes de mon frère. Et ces lettres sont accompagnées de tous les articles de quelque importance qui ont été publiés dans les journaux français." A l'encre rouge, il précise que l'émail de Claudius Popelin qui décore la reliure porte au dos "à mon ami Ed. de Goncourt, j'ai fait l'image de son frère Jules, en témoignage de vive affection". En regard de la page de titre écrite à la plume, est contrecollé un portrait gravé de Jules par Rajon. Viennent ensuite, montées sur onglet, les 14 lettres autographes signées des auteurs cités au titre, chacune précédée d'un feuillet de légende sur lequel Edmond a écrit à l'encre rouge le nom de l'expéditeur et la date. Edmond a enrichi ses courriers de nombreux articles de journaux de Théophile Gautier, Yriarte, Théodore de Banville, Charles Monselet, Philippe Burty, Ernest d’Hervilly, Jules Claretie, Zola, Asselineau, etc., tous contrecollés sur feuillets à la suite des lettres.Cet exemplaire unique que mentionne le journal en date du 16 novembre 1874 et du 14 décembre 1894 est décrit dans la plupart des ouvrages consacrés aux Goncourt, et notamment par Christian Galantaris (Deux cents portraits des Goncourt, n°102) qui précise son cheminement, de libraires en amateurs, depuis la vente publique de 1897.Ces témoignages d'affection débordent d'empathie à l'égard du frère survivant : — "Une cordiale et douloureuse poignée de main, mon pauvre enfant ! Aurez-vous du courage ? Oui, si votre vie est la continuation des travaux entrepris avec lui, aimés et désirés par lui." (George Sand). — "Mon cher Edmond, envoyez-moi à Croisset de vos nouvelles. Je pense plus souvent à vous que vous ne le croyez peut-être, & je vous plains comme je vous aime, c’est-à-dire profondément." (Flaubert). — "Quelle affreuse chose que la mort et quelle triste chose que la vie ! Je ne vous propose rien ; mais sachez que vous pouvez regarder ma maison comme la vôtre." (princesse Mathilde). La lettre de Victor Hugo, qui s'adresse à son "cher confrère", est particulièrement émouvante. "Pourquoi vous écrire ? Pour vous dire qu’on souffre avec vous. Car au-delà de ce partage de la douleur, il n’y a rien de possible, et toute consolation échoue. Vous avez perdu votre compagnon dans la vie, votre soutien dans cette charge pesante à porter, la renommée, votre ami au milieu des ennemis, une moitié de votre âme ! (...) Plus d’une fois parmi les grandes et belles pensées qui vous viennent, vous reconnaîtrez un rayon de lui, et vous lui direz : merci". Quant à Zola, en pleine rédaction du premier roman du cycle des Rougon-Macquart qui le sacrera chantre du naturalisme, il rend un hommage d'admiration vibrant au frère disparu. "Je tiens encore à vous dire combien votre frère avait des amis inconnus, et je serais allé vous le dire de vive voix, si je n’avais la religion de la souffrance. Il est mort, n’est-ce pas ? beaucoup de l’indifférence du public, du silence qui accueillait ses oeuvres les plus vécues. L’art l’a tué. Quand je lus Madame Gervaisais, je sentis bien qu’il y avait comme un râle de mourant dans cette histoire ardente et mystique ; et quand je vis l’attitude étonnée et effrayée du public en face du livre, je me dis que l’artiste en mourrait. Il était de ceux-là que la sottise frappe au cœur. Et bien! s'il s'en est allé découragé, doutant de lui, je voudrais pouvoir lui crier maintenant que sa mort a désespéré toute une foule de jeunes intelligences"...Exceptionnelle reliure des frères Lortic rehaussée de l'émail de Claudius Popelin, ultime témoignage offert à Edmond. Le volume, conservé sous un étui de plexiglas, a figuré à la vente Goncourt de 1897 (n° 864) et porte leur ex-libris. Élève d’Alfred Meyer, Claudius Popelin (1825-1892) adapta l'art de l'émail à la reliure. Beraldi, dans La Reliure du XIXe siècle (II, pp. 170-172), signale une dizaine de reliures décorées d’émaux de cet artiste, ayant appartenu à Philippe Burty, la princesse Mathilde, etc.
"Jaguar, alcool & provocation" sont les maîtres mots de cette correspondance qui s'étend de 1952 à 1960. Roger Nimier et Madeleine Chapsal sont tous les deux nés en 1925. A l'époque de leur rencontre, le jeune homme, qui vient d'être adoubé chef de file des Hussards, aborde une période d'abstinence romanesque pour consacrer sa plume acérée aux besognes du journalisme, du cinéma et de l'édition. Hableur, flambeur, buveur et séducteur, on trouve dans ses lettres le leitmotiv de la méchanceté dont il s'est fait comme une marque de fabrique. Et de justifier ses inconséquences et ses déboires par une tristesse adolescente qui se mue en force de destruction : « Je ne sais à quoi je pourrais vous servir. Vous êtes intelligente et vous avez les yeux clairs. De l’autre côté des choses, je ne suis pas assez naïf pour être réconfortant ». Car Madeleine Chapsal est depuis quelques mois délaissée par son mari, le flamboyant patron de l'Express. Loin d'apaiser sa souffrance, cette liaison devient rapidement houleuse, d'autant que Nimier multiplie les aventures parallèles. Tous les ingrédients sont donc réunis pour faire de cette correspondance un incroyable feuilleton dont les rebondissements empruntent surtout aux registres de l'absurde, de l'humour noir et du sadisme. Depuis ce mot doux délicieusement machiste (« Je ne vous enfermerai plus dans les placards, si je vous vois bien coiffée ») jusqu'au plus cynique pneumatique (« Prière envoyer urgence femme-machine – stop – incassable de préférence – stop – compte agoniser bientôt »). L'esprit frondeur du jeune hussard et son goût immodéré pour la provocation vont jusqu'à lui faire rédiger des consignes de discrétion à l'intention de sa maîtresse à la manière d'une circulaire nazie. Car Nimier n'est pas seulement un amant, c'est aussi un mentor. S'il décroche pour sa maîtresse la fameuse interview de Céline, il lui impose cependant celle de Chardonne, sans compter des articles de complaisance pour ses amis, dont il dicte les corrections. Comme la journaliste s'essaie au roman, il lui adresse de véritables leçons de style, mais sans tact ni délicatesse : "Vos héros flottent comme des articles flottent dans une mise en page qui n'est pas équilibrée... Pour présenter un déséquilibre, il convient de le retenir - même d'assez loin - par quelque chose (un déséquilibre inverse par exemple). C'est possible en principe puisque votre histoire est simple si elle ne comporte que trois personnages... Je m'excuse de vous casser les pieds avec tout ça. Votre histoire m'a paru beaucoup mieux que ce que j'imaginais".Aucun billet (même déchiré !) ne semble avoir été retranché de cet ensemble où se trouvent encore, pêle-mêle, une esquisse de pastiche de polar, le cocasse récit d'un accident de jaguar en compagnie de Cocteau, une carte de voeux réalisée à la gouache, des articles délirants sur Camus et Sartre et toutes sortes de billets facétieux sur papier à en-tête des différents journaux dans lesquels Nimier travaille. Plusieurs de ces lettres sont produites sous l'influence de l'alcool et ré-annotées le lendemain. A partir de 1959, on relève des lettres d'injures assez caustiques. La jeune femme romantique et meurtrie des débuts semble être devenue aux yeux de son amant une perfide "Merteuil". Mais le désarroi amoureux de Madeleine se lit néanmoins à travers certaines copies tapuscrites de lettres qu'elle lui a adressées ou bien de notes prises pour elle-même (ensemble de 8 pages dactylographiées in-4). Superbes documents inédits.
S.l. s.é. [pour Julien P. Monod] 1926 1 vol. relié in-4, bradel demi-maroquin à gros grain ébène, dos lisse, plat de papier marbré marron, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés (Alfred Farre), non paginé. Exemplaire unique réunissant les feuilles d'épreuves et offert par Julien P. Monod au collectionneur André Schück avec un ex-dono au crayon à papier daté de 1930 et un justificatif signé à l'encre mauve. [Karaïskakis & Chapon, 1926]. On joint : XV lettres de Paul Valéry à Pierre Louÿs (1915-1917), in-4, relié à l'identique par D.-H. Mercher. Édition originale sur Chine non mentionné par Karaïskakis & Chapon ne contenant que 12 lettres (les lettres D, E & F sont absentes). Le relieur Mercher a d'ailleurs inscrit au dos de la reliure "XII lettres de Paul Valéry à Pierre Louÿs". Superbe réunion de deux exemplaires singuliers.
1815 1 page in-8 à l'en-tête de la revue Les Lettres et les Arts (15 septembre [1889]), 1 demi-page in-12 à son adresse imprimée (3 novembre). Le directeur des Lettres et des Arts s'étonne que Jules Claretie n'ait pas encore reçu "les années 88-89" et assure avoir donné l'ordre d'envoi. "J'aime à savoir la Revue entre les mains de Bibliophiles véritables & qui l'apprécient". dans le second courrier, il s'excuse de l'avoir laissé "aux prises avec l'ange du Foyer" et ajoute : "si je vous avais emmené chez le pauvre Dugué, vous auriez ravi de joie un impotent et il vous eût répondu à toutes vos questions".
Bruxelles Editions de l'Altitude 1946 1 vol. relié in-16, demi-maroquin noir à coins, dos à nerfs, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés, 103 pp., index, notes bibliographiques. Édition originale tirée uniquement à 21 exemplaires numérotés sur vergé de Hollande [Naville 431]. On joint une intéressante lettre autographe signée de l'auteur (1 p. in-8, s.l., 20 avril 1946) relative à cette édition. « J'ai conservé un très vif et ému souvenir de Christian Beck - mais plus du tout des lettres que j'avais pu lui écrire. Heureux de savoir qu'elles ont été conservées, je ne puis qu'approuver ce projet dont vous me faites part d'une édition de ces lettres (tirées à très petit nombre ; mais je préfère 21 à 20, s.v.p. »… Ex-libris du neurologue et bibliophile belge Ludo von Bogaert.Né près de Liège en 1879, le poète Christian Beck « monte » à Paris en 1896 et s’immisce dans la bohême littéraire où son visage poupin et son élocution laborieuse en font le souffre-douleur préféré de Charles-Louis Philippe et d’Alfred Jarry. Gide s’en souviendra pour le personnage de Lucien Bercail des Faux-Monnayeurs. Décédé de tuberculose en 1916, il est le père de Béatrix Beck, que Gide embaucha comme secrétaire en 1950, et qui obtint Prix Goncourt en 1952 avec Léon Morin, prêtre.