Couverture rigide. Reliure de l'éditeur. 343 pages.
Reference : 134051
Livre. Librairie Académique Perrin, 1974.
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Perrin, 1977, in-8°, 344 pp, 16 pl. de gravures hors texte, biblio, reliure skivertex éditeur, gardes illustrées, bon état
"Toute biographie, plus ou moins, est une réhabilitation, et plus ou moins passionnée. Disons tout de suite que l’auteur, qui est chartiste et qui occupa une chaire d’histoire médiévale, ne traite pas à la légère un sujet considéré volontiers comme léger, mais par les seuls esprits légers. Toutefois, le secret qu’il va dévoiler est simple et humain : c’est celui d’une femme très intelligente, très raisonnable, d’un goût, d’un sens artistique exquis et rare d’un courage, d’une énergie exceptionels qu’elle eut l’ambition d’appliquer aux affaires publiques, et à qui Versailles, complice de toutes les nobles corruptions, ne pardonna pas, non sa naissance, mais ses vertus bourgeoises. Car elle les avait toutes (sans leurs revers) – y compris la vertu tout court. Jeune fille sage, épouse fidèle, quand elle avait épousé à dix-neuf ans un financier jeune mais pas très beau, elle lui avait dit sérieusement : « je ne vous abandonnerai jamais », ajoutant en manière de tendre plaisanterie : « sauf, naturellement, pour le roi ». Ainsi se prédisait-elle à elle-même son propre destin : Louis XV fut, autant du moins qu’il y a de certitude absolue en ces choses, le premier amant de Jeanne-Antoinette (surnommée dès l’enfance, ce qui était encore une anticipation, « Reinette ») et plus probablement encore le dernier. Elle n’en fut pas moins atrocement, bassement injuriée, brocardée, chansonnée, comme ne le fut jamais la plus dévergondée des duchesses. Duchesse, il lui manqua toujours de l’être pour se faire pardonner. Elle y suppléa de son mieux – qui fut bien. Jeanne-Antoinette avait tout de suite montré de l’ambition : elle voulait s’élever de cercle en cercle – c’est alors qu’elle devint l’amie des écrivains et des philosophes, ce qui devait ajouter au scandale de son règne – et ne mettait sans doute point, à l’avance, de borne à son ascension. Elle ne pouvait que viser la cour, et ce n’est pas par hasard qu’elle traversait les voies du roi à la chasse. Celui-ci, en tout cas, s’éprit de cette Diane qui conduisait elle-même avec témérité un phaéton bleu quand elle était habillée de rose et un phaéton rose quand sa robe était bleue. Tout ce prélude est d’un romanesque achevé. L’aventure alla aussi grand train que le phaéton de la chasseresse, et M. Levron souligne toute la délicatesse, la réserve, la pudeur, l’intelligence enfin que« Reinette » déploya avant et après son « couronnement ». N’ayant pu désarmer ses ennemis qui, le plus souvent, portaient de grands noms et de petites âmes, elle dut s’armer contre eux. Tout autant que la femme, c’est la « reine » que son biographe réhabilite. Il montre que si le règne de Louis XV ne fut pas indigne de celui de Louis XIV, s’il laissa un art et un style, c’est grâce à la marquise de Pompadour, toute née Poisson qu’elle fût. La réhabilitation – sans du tout se présenter comme telle, et par le simple exposé des faits – concerne aussi l’action politique de cette nouvelle Maintenon, d’un esprit autrement ouvert et entreprenant, introduite, comme l’autre, aux affaires par le roi lui-même. Ce qui était, au témoignage du ministre des affaires étrangères, « du bien de son service de la mettre, pour ainsi dire, de moitié dans les affaires publiques . » Car si elle se préoccupa d’abord de politique intérieure, c’est la politique étrangère qui la requit bientôt et la passionna. Elle recevait ministres et ambassadeurs, défaisant ou faisant, le cas échéant, les uns et les autres. Elle envoie Bernis à Venise, et elle bataille longuement et tenacement (jusqu’à se mettre elle-même, dit-on, dans la balance) pour imposer et faire nommer à Rome son protégé, sa découverte : le comte de Stainville, qui deviendra Choiseul. Pendant trois ans, dans une correspondance sérieuse, lucide, volontaire, parfois impérieuse, mais toute mêlée de potins, de coquetteries, de familiarité affectueuse envers « sa petite Excellence bleue » et qui font le charme unique de cette correspondance diplomatique, elle instruit, soutient, exhorte, morigène, encourage, dirige « son » ambassadeur : « Occupez-vous sans cesse des grandes affaires auxquelles je veux absolument que vous réussissiez. » La plus grande affaire, c’est celle du jansénisme qui empoisonne le royaume, détruit la paix intérieure, et qu’elle est d’autant plus ardente à régler qu’elle sent approcher la guerre : « je ne (la) crains que pour le mal qu’elle fait au royaume, je me battrai de toutes mes forces. » Ce n’est pas forfanterie : elle se bat. A travers l’incapacité des ministres, c’est grâce à elle et par elle qu’est connu le traité secret conclu entre Londres et Berlin ; c’est par elle, et c’est chez elle, que se négocie la parade : l’entente avec Vienne. Le fameux renversement des alliances – ou plutôt la riposte à la trahison de Frédéric – est l’œuvre de ce « Cotillon IV » que le Prussien avait tout de suite redoutée. Elle justifia cette crainte avec largesse. Et c’est à elle que l’ambassadeur d’Autriche Kaunitz écrivait, c’est elle qui lui répondait : « C’est avec une grande satisfaction, Monsieur, que je vous fais mes compliments... On dirait du roi lui-même. Les suites furent moins heureuses, par la faute, comme il advient quelquefois, des militaires : elles s’appellent Soubise et Rosbach. Elles n’abattent pas la marquise, dont l’énergie et la constance sont d’une tout autre trempe que celle de la plupart des hommes, le roi en tête : « Je hais le vainqueur plus que jamais, écrit-elle à Kaunitz.Prenons de bonnes mesures, pulvérisons l’Attila du Nord... » Enfin, Stainville devient duc de Choiseul et parvient au pouvoir. Et, peu à peu, volontairement, la marquise s’effacera devant l’homme qu’elle a mis en place, plus digne d’y être que quiconque, et qui fera sa politique. Car elle en eut une : solide, cohérente, clairvoyante. Si cette politique n’a pas réussi, ce n’est certes pas la faute de cette femme, mais celle des hommes qui ne surent ni en procurer les moyens ni en assurer l’exécution. Bien plus qu’eux, elle souffrit de cet échec qui était celui du roi et du royaume, elle s’en désespéra, sans cesser d’entreprendre. M. Levron n’hésite point à parler de la « maîtrise » » politique de la maîtresse royale. Pas plus que sa lucidité et que son courage, on ne peut en tout cas mettre en doute son désintéressement, un sens élevé de ses actes et que nous dirions aujourd’hui « national » : « L’intérêt personnel ne m’a jamais conduite qu’à la gloire du roi, et à ce que je crois bon et honnête... » – Et, après la terrible épreuve de l’attentat de Damiens : « Il vit, tout le reste m’est égal : cabale, indignités, écrits, et je le servirai, quoi qu’il doive m’arriver, tant que je serai en position de le pouvoir. » Ses erreurs ne sont pas contestables ; mais, en vérité, la bourgeoise la plus honnie et outragée de France, pendant sa vie et après sa mort, pourrait bien avoir été une des plus nobles dames de son siècle : et cette femme si féminine fut, à coup sûr, un des rares hommes de la cour et du gouvernement." (Yves Florenne, Le Monde diplomatique)
Perrin 1975 in8. 1975. Reliure editeur.
Très Bon Etat de conservation intérieur propre bonne tenue tranche un peu ternie
Couverture rigide. Reliure de l'éditeur. 343 pages.
Livre. Librairie Académique Perrin, 1974.
Paris, France-Loisirs/Perrin (« Présence de l'Histoire ») Hardcover in-8, 319 p., illustrations n&b, rel. Cartonnage
Bel exemplaire. [NV-28]
France loisirs Cartonné D'occasion état correct 01/01/1997 319 pages