Pierre Alechinsky & Pierre André Benoit, Un nouveau soleil s’est levé, Rivières-Alès, janvier 1993, placard poétique et dessiné, 22,5x32cm. Dessin insolé sur plaque offset, tiré en couleurs et signé par PAB et Alechinsky. 50 épreuves sur Rives, X épreuves d’artistes et 10 épreuves HC (sur la plaque, de la main de PA). 1 des 10 épreuves hors commerce justifiée 3/10 et signée par les deux. Épreuve rarissime, aucun exemplaire n’ayant réellement circulé suite à la mort de PAB survenue le même mois, après à une opération, à Montpellier. Très porté sur les questions de prédictions, de tarot et d’astrologie, PAB racontait souvent, et ce depuis plusieurs années, qu’il était persuadé que sa vie prendrait fin un 20 janvier. Comme le raconte Antoine Coron, quand « il passait cette échéance, [il] jugeait qu’il lui restait au moins un an à vivre ». Le 20 janvier 1993, l’obsession numérologique de PAB pour cette date fatidique trouva quelque part satisfaction dans la mort si souvent souhaitée. Ce placard poétique est l’ultime collaboration entre Alechinsky et lui, dans la foulée de la réalisation d’Un levant au couchant, verres peints isolés sur papier photo reprenant des détails du vitrail pour le Musée PAB … en guise de conclusion à son incroyable vie d’artiste et d’éditeur : « Cheval assis pensant à la chaise vide qui prend l’air attirant l’arbre est ici l’échelle symbolique et l’encrier fumant indiquent le moment où coïncident dans l’écrit montantes et descendantes les pulsions de la vie et celles de la mort quand s’endort le couchant » Pierre Alechinsky (1927-) est l’artiste incontournable des dix dernières années de la vie de PAB. Leur collaboration commence pourtant dès 1967 avec L’Espace d’un doute de Jean-Jacques Lévêque. Les deux hommes ne se rencontrent cependant qu’en 1974 pour la réalisation du livre Entre le pouce et l’index, suivi d’une dizaine d’années sans aucune publication commune. Le 20 juillet 1986, Alechinsky se rend pour la première fois chez PAB à Rivières. Il en découle un livret de photographies in situ Alechinsky ici accompagné d’un magnifique texte de PAB sur la présence de l’artiste belge en ses murs : Il faisait beau. La maison fraîche. Une apparition. Une démonstration du bout des doigts. Le pinceau chinois file dès qu’il est en route. Il suffit d’attraper le bout d’un écheveau lentement enroulé on ne sait quand pour qu’il se dévide machinalement vite et dessine ce qu’il veut. Son trait mince ou gros est fait pour les danses les plus extravagantes. Il nécessite aussi de la Chine l’encre la sagesse et un rien dans l’œil de bridé pour le débrider tout à fait. Ce fut très court il y a toujours ces trajets pour traverser la forêt des impératifs les moins impérieux qui rendent captifs et empêchent de faire plus de ce que l’on croit insignifiant et qui bizarrement survit le mieux. Ici quel lieu où si peu l’on vit où si peu on reste préservé par les ronces et le froid. Au final, la bibliographie commune compte vingt-deux productions dont plus de la moitié entre 1990 et 1992. De toutes les techniques employées par les deux acolytes, nous en présentons quatre dans notre catalogue : gravure sur celluloïd pour Sommeil, gravure sur lamelle d'or pour Hors du monde, photocomposition pour Tête de Clou et enfin dessin insolé sur plaque offset pour ce rarissime placard poétique. Tirage des plus rarissimes de ce placard poétique scellant l'ultime collaboration artistique entre Pierre André Benoit et Pierre Alechinsky, quelques jours avant la mort du poète et éditeur alésien. Envoi des plus soignés, assurance comprise, remise contre signature.
Reference : DMI-1420
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