P. A. Benoit, Sommeil, gravure sur celluloïd tirée en noir et signée de Pierre Alechinsky, Alès, PAB, juin 1991, 13,2x20,7 cm, 4 double f. papier Auvergne, en feuilles, 16 pages, couverture blanche imprimée à rabats, papier cristal. Édition originale. Exemplaire provenant de la bibliothèque de Pierre André Benoit à Rivières Bien que le colophon ne mentionne que 20 exemplaires sur Auvergne justifiés et signés par l'éditeur, il existe VI exemplaires HC avec suite de la gravure en vert, rouge et bleu. Notre exemplaire est le 17/20 justifié et signé au crayon par PAB. Pierre Alechinsky (1927-) est l’artiste incontournable des dix dernières années de la vie de PAB. Leur collaboration commence pourtant dès 1967 avec L’Espace d’un doute de Jean-Jacques Lévêque. Les deux hommes ne se rencontrent cependant qu’en 1974 pour la réalisation du livre Entre le pouce et l’index, suivi d’une dizaine d’années sans aucune publication commune. Le 20 juillet 1986, Alechinsky se rend pour la première fois à Rivières. Il en découle un livret de photographies in situ Alechinsky ici accompagné d’un magnifique texte de PAB sur la présence de l’artiste belge en ses murs : Il faisait beau. La maison fraîche. Une apparition. Une démonstration du bout des doigts. Le pinceau chinois file dès qu’il est en route. Il suffit d’attraper le bout d’un écheveau lentement enroulé on ne sait quand pour qu’il se dévide machinalement vite et dessine ce qu’il veut. Son trait mince ou gros est fait pour les danses les plus extravagantes. Il nécessite aussi de la Chine l’encre la sagesse et un rien dans l’œil de bridé pour le débrider tout à fait. Ce fut très court il y a toujours ces trajets pour traverser la forêt des impératifs les moins impérieux qui rendent captifs et empêchent de faire plus de ce que l’on croit insignifiant et qui bizarrement survit le mieux. Ici quel lieu où si peu l’on vit où si peu on reste préservé par les ronces et le froid. Au final, la bibliographie commune compte vingt-deux productions dont plus de la moitié entre 1990 et 1992. De toutes les techniques employées par les deux acolytes, nous en présentons ici trois : gravure sur celluloïd pour Sommeil, gravure sur or pour Hors du monde, photocomposition pour Tête de Clou. Dans son poème Sommeil, dont Alechinsky reprend le titre et en traduit le motif poétique dans le dessin de la gravure, PAB poursuit son exploration de cet état nocturne déjà évoqué dans Avant le sommeil avec Jacques Hérold en 1965 : « ce sommeil durant lequel tout nous est donné, parce que l’on sait mieux accueillir, ainsi anéanti. Long sommeil, précédé de l’ultime exaspération qui détruit le dernier trouble et chasse les obsessions. Il engraisse ce qui vient de naître jusqu’à ce que l’aurore le congédie. » « Quand il peut venir on ne se voit plus on ne s’entend plus on ne se sent plus c’est ce qui repose le parfait oubli comme on oublie vite aussi les rêves qui l’habitent son travail est caché rien n’est perdu du temps dont il dispose et tout près de partir il nous remet régénérés à ce qu’on dit la vie » Très bel exemplaire, provenant de la bibliothèque de P. A. Benoit. Envoi soigné. Remise contre signature.
Reference : DMI-1416
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