CERTAINEMENT L’UN DES PLUS BEAUX LIVRES JAMAIS RÉALISÉ PAR PAB DANS LE RARE TIRAGE DE TÊTE SUR JAPON NACRÉ André Breton, Le la, lithographie signée de Jean Benoît, PAB, printemps 1961, 13x13 cm, 8 double f., en feuilles, 32 p. + couverture noire illustrée à rabats, papier cristal. Édition originale. Rarissime en tirage de tête avec la lithographie signée à l'encre noire en double état. Il a été tiré 10 exemplaires sur Japon nacré avec le hors-texte en deux états + 50 exemplaires sur Arches justifiés et signes par l'éditeur. Celui-ci l’exemplaire de tête III/X signé et justifié par PAB au colophon à l’encre noire, sur papier japon nacré, avec le hors texte en deux états avec la signature autographe manuscrite de Jean Benoît à l’encre noire : 1 état sur Japon nacré et 1 état sur Arches. La fameuse couverture en noir conçue par l’artiste surréaliste Jean Benoit (1922-2010) est pour Antoine Coron, spécialiste de l’oeuvre de PAB, "la plus belle" jamais réalisée pour un livre de PAB. Il s’agit du deuxième livre et dernier livre d’André Breton aux éditions PAB, après la publication de Adieu ne plaise, texte lu au cimetière Montmartre par André Breton à l'enterrement de Francis Picabia (1879-1953, sous forme de plaquette, avec une photo déchirée de Jean Arp réservée aux 9 exemplaires de tête, en 1954. Cette année-là, Breton collabore également aux revues Le Peignoir de bain et Au jour le jour de PAB. Enfin, en 1956, ce dernier lui dédie la petite plaquette Tout est signe : "Pour André Breton. Cette feuille encore verte cette porte entr’ouverte et ce caillou là si rond ce qu’écrit André Breton ou ce que fait PAB ce qui crie entre les lignes je vous le dis tout est signe." "Il y aura toujours une pelle au vent dans les sables du rêve". Reprenant quelques phrases marquantes, de celles dont il disait déjà en 1924 qu'elles "frappaient à la fenêtre", André Breton donne avec Le la une sorte d'anthologie des maximes étranges qui apparaissent au cours d'un rêve ou au réveil. Le recueil est conçu à la façon d'un bel objet dont l'enjeu était pour l’auteur de mettre en valeur et souligner la force singulière de chacune des phrases. "La "dictée de la pensée" (ou d'autre chose ?) à quoi le surréalisme a voulu originellement se soumettre et s'en remettre à travers l'écriture dite "automatique", j'ai dit à combien d'aléas dans la vie de veille son écoute (active-passive) était exposée. D'un immense prix, par suite, m'ont toujours été ces phrases ou tronçons de phrases, bribes de monologue ou de dialogue extraits du sommeil et retenus sans erreur possible tant leur articulation et leur intonation demeurent nettes au réveil — réveil qu'ils semblent produire car on dirait qu'ils viennent tout juste d'être proférés. Pour sibyllins qu'ils soient, chaque fois que je l'ai pu je les ai recueillis avec tous les égards dûs aux pierres précieuses. Il fut un temps où je les enchâssais tout bruts au départ d'un texte ("le Message automatique" et quelques autres). Je m'imposais par là d'"enchaîner" sur eux, fût-ce dans un tout autre registre, à charge d'obtenir que ce qui allait suivre tint finalement auprès d'eux et participât de leur très haut degré d'effervescence. D'une de ces phrases à allure de sentence particulièrement belle: "Il y aura toujours une pelle au vent dans les sables du rêve", en 1943 j'ai fait la trame d'un long poème: "les Etats généraux", qui est sans doute celui auquel je tiens le plus. Même si, à beaucoup près, "la bouche d'ombre" ne m'a pas parlé avec la même générosité qu'à Hugo et s'est même contentée de propos décousus, l'essentiel est qu'elle ait bien voulu me souffler parfois quelques mots qui me demeurent la pierre de touche, dont je m'assure qu'ils ne s'adressaient qu'à moi seul (tant j'y reconnais, mais toute limpide et portée à la puissance incantatoire, ma propre voix) et que, si décourageants qu'ils soient pour l'interprétation au pied de la lettre, sur le plan émotif ils étaient faits pour me donner le la. Décembre 1960." André Breton L'exemplaire le plus désirable qui soit, sur un magnifique papier japon nacré, avec l'illustration de Jean Benoit en deux états sur deux papiers différents, signés au crayon noir. Envoi soigné, assurance comprise, avec remise contre signature.
Reference : DMI-1413
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