Clovis HUGUES (1851-1907) poète, romancier et homme politique français Lettre autographe signée 1 double f., 2 p., en-tête imprimé "Chambre des Députés" 13,4x10,5 cm sans lieu ni date Clovis Hugues, époux de la sculptrice Jeanne Royannez (1855-1932) envoie à son correspondant de la revue Cornemuse "la photographie demandée" mais se trouve dans l'incapacité de lui envoyer celle du monument : "le buste est chez le fondeur et je ne sais pas si on aura le temps de le photographier avant les fêtes". Dans la perspective d'un article biographique dans la Cornemuse, Clovis Hugues insiste pour que soit passé sous silence "des douleurs qui ne demandent plus que l'oubli". Clovis Hugues a dix-neuf ans quand éclate la Commune insurrectionnelle de Marseille. Il est à Marseille quand l'avocat-poète Gaston Crémieux proclame la « république sociale » le 23 mars 1871. Elle dure jusqu'au 4 avril quand la troupe régulière écrase le bastion communaliste de la préfecture, à l'aide des canons de Notre-Dame-de-la-Garde. Hugues, défendant en août les hommes de la Commune dans un article du Vrai Marseillais, est condamné le 21 septembre 1871 pour délit de presse par le 1er conseil de guerre permanent de la 9e division militaire siégeant à Marseille du général Espivent de La Villesboisnet à trois ans de prison et à une amende de 6 000 francs. Hugues commence sa peine de prison le 9 novembre 1871. D'abord à la maison de correction d'Avignon, il est transféré à la prison cellulaire de Tours le 3 mars 1872. À Tours, il retrouve Auguste Sorbier, autre marseillais condamné pour délit de presse à la suite de la Commune de Marseille. Au cours de sa peine, il côtoie Eugène Garaudel, Joseph Pollio et Marc-Amédée Gromier, journalistes comme lui. Sa peine se déroule sans incident notable. Mais ses relations avec l'administration pénitentiaire et plus particulièrement le directeur Emmanuel Matthieu se détériorent à la suite des confiscations de lettres par ce dernier, surtout lors de l'été 1874, marqué par la tentative de suicide de l'un de ses codétenus. Sa peine se termine le 9 novembre 1874, mais son amende de 6 000 francs étant impayée, il reste en détention à cause de la contrainte par corps de 2 ans et doit donc passer à la catégorie des détenus pour dette. Cependant, à sa demande, il resta dans la catégorie des détenus pour délit de presse. Le 18 juin 1875, Hugues est gracié par le Président de la République Patrice de Mac Mahon. Il sort de prison quelques jours après et retourne à Marseille avec Joseph Pollio. Il épouse la sculptrice Jeanne Royannez (1855-1932). De retour à Marseille, le couple est dénoncé le 9 mars 1877 dans L'Aiglon des Bouches-du-Rhône comme ne s'étant pas marié à l'église. L'affaire va jusqu'à une rencontre sur le pré entre le dénonciateur et le calomnié. Hugues sort vainqueur de ce duel après avoir occis son fielleux confrère d'un coup d'épée. Il est acquitté par la cour d'assises d'Aix-en-Provence, le 22 février 1878. Beau document.
Reference : DMI-1183
Librairie À la Demi-Lune
Monsieur Jonathan Devaux
06 22 83 47 26
Conditions de vente conformes aux usages de la Librairie Ancienne et Moderne.