Brouillon très corrigé d'une lettre destinée au comte Sedlnizky, président de la police de Vienne, à propos du pouvoir de la presse. Fouché remercie son correspondant des bontés qu'il a eues pour son fils qui vient de s'établir à Vienne. « Je le recommande à votre bienveillance dont je réclame la continuation pour moi, même à Trieste où je vais résider. J’aurais satisfaction à vous exprimer ma reconnaissance, en passant par Vienne, si ma visite n’avait pas l’inconvénient de vous attirer à la fois les injures du Conservateur et de la Minerve. On dit qu'il faut mépriser les journaux ; ce n'est pas du moins dans le païs où ils commandent et où on leur obéit. Je vois bien qu'on leur résiste quelquefois, mais la résistance ne dure qu'un moment, ils finissent par faire ce qu'ils veulent »…
Reference : 55
Josef Sedlnizky (1778-1855) était l’alter ego autrichien de Fouché : président de la Police et du bureau de censure de Vienne de 1817 à 1848, il utilisa - comme Fouché pour Napoléon et pour Louis XVIII - un important réseau d'informateurs et d’agents secrets dans le but de protéger et maintenir le pouvoir de l’empereur François Ier.Il est particulièrement savoureux de voir ici Fouché se plaindre de la presse, lui qui fit de la censure et de la surveillance continuelle son métier : « Grand explorateur de l'État, je pouvais réclamer, censurer, déclamer pour toute la France », écrit-il dans ses Mémoires. Il cite ici deux quotidiens français aux opinions divergentes, tous deux fondés en 1818, le premier favorable au mouvement ultra royaliste, Le Conservateur, et le second, La Minerve, plus libéral qui passait pour être l’organe des bonapartistes et des républicains sous la Restauration.Ayant dû quitter le sol français en 1816, Fouché résida à Prague, Linz et enfin à Trieste où il mourut. C’est lors de ces années d’exil que la légende d’un homme tout puissant et machiavélique se construisit, comme une façon d’exorciser les années noires de l’Empire. Cependant, on sait grâce à de nombreux documents, qu’il vécut ses dernières années paisiblement, entouré de sa famille, rédigeant des Mémoires qui publiées à titre posthume en 1824 furent considérées comme apocryphes par ses ayant-droits mais dont on peut aujourd’hui lui attribuer la paternité. De son mariage avec Bonne Jeanne Coiquaud, Fouché avait eu cinq enfants dont trois fils qui lui succédèrent au titre de duc d’Otrante.
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