‎BELLECOMBE (Pierre-Guillaume-Léonard Sarrazin de).‎
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‎A l'Isle de Bourbon, le 25 décembre 1767. Brigadier des armées du Roi et Maréchal de Camp. Gouverneur de l'Ile Bourbon en 1767 puis Gouverneur de Pondichéry en 1778. L.A.S. au marquis de Gironde. 3 pages.1/2. Précieuse lettre autographe signée qui fut écrite, quelques semaine après son arrivée dans l'Ile Bourbon (La Réunion), par Pierre de Bellecombe, le premier gouverneur de l'île après son rachat par la France à la Compagnie des Indes. Elle est adressée à son ami le Marquis de Gironde qui sera plus tard le gouverneur de l'Ile-de-France (Maurice). Dans cette longue missive qui prend parfois le ton de la confidence, Bellecombe relate d'abord les péripéties tragiques de son voyage, qui vit l'équipage de son navire décimé par le scorbut dont il fut lui-même atteint. Il évoque ensuite l'accueil enthousiaste que lui avait réservé la population à son arrivée, puis il s'attache à décrire la situation misérable de l'île: "J'ai trouvé cette colonie dans un abandon général, elle est en souffrance depuis 30 ans par le défaut d'une mauvaise administration. Tout est à y faire généralement; point de fortification, point de caserne, point d'hôpital, point de Marine. Tous les bâtimens sont à refaire ou à réparer, la confiance perdue parmi les habitans, il n'y a rien dans les magasins de la Compagnie. Le bas créole est dans la plus extrême misère (...)". Le gouverneur parle ensuite des moyens qu'il compte mettre en œuvre pour redresser la situation ("une administration sage, douce et honnête, mais en même tems ferme et rigide") et il se plaint des difficultés matérielles de sa propre situation: "C'est un païs misérable et très misérable, tout y est d'une rareté et d'une cherté incroyables. (...) Je suis obligé par mon état à faire de la dépense, ma place exige de la représentation. J'ai été obligé de monter ma maison en conséquence, j'ai 25 domestiques, 18 esclaves que j'ai acheté me reviendront à 18 mille livres, 4 chevaux à 5 mille livres (...)". On remarquera que le coût d'un esclave était inférieur à celui d'un cheval. Exceptionnel document, parfaitement conservé. ‎

Reference : 94421

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