Ed: Seuil-CIELJ, 2003, non paginé, in-folio. Bon état. Couverture souple à rabats illustrée éditeur. (Légères traces d'usure, coins et mors légèrement frottés). Intérieur impeccable. Sans annotations ni phrases/illustrations soulignées. Voir photos.
Reference : B27-89
ISBN : 9782020626590
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MADEMOISELLE DE MONTPENSIER, DITE « LA GRANDE MADEMOISELLE » / MME DE LA FAYETTE / MME DE SEVIGNE / LA ROCHEFOUCAULD, ETC…
Reference : LCS-17847
Unique exemplaire conservé dans sa reliure de l’époque passé sur le marché depuis plus d’un demi-siècle. Paris, Charles de Sercy et Claude Barbin, 1659. 2 volumes in-8 de : I/ (16) ff. dont 1 frontispice, 452 pp. mal chiffrées 454 (la pagination saute de 16 à 25, de 40 à 31, de 258 à 257, de 355 à 362) ; pp. 455-916 mal chiffrée 912 (la pagination saute de 758 à 755), 3 pp. pour la Clef des noms des portraits qui sont abregez dans la galerie de peintures. Veau brun granité, filet à froid encadrant les plats, dos à quatre nerfs ornés à la grotesque, filet doré sur les coupes, tranches jaspées. Reliure de l’époque. 166 x 102 mm.
Edition originale mythique du siècle des Précieuses, la seconde très augmentée, et l’un des livres les plus rares de la littérature française du XVIIe siècle, ayant fait l’objet de nombreuses rééditions et études commentées aux XXe et XXIe siècles. (Réédition B.n.F - Hachette le 1er juin 2012, réédition Hermann le 16 mai 2013, etc…). Rahir, Bibliothèque de l’amateur, p. 607 ; Tchemerzine, IV, p 938 ; Lachèvre, Bibliographie des recueils collectifs, II, pp. 106-112 : 103 portraits dont 82 nouveaux. Edition b, à pagination unique décrite par Denise Mayer in Bulletin du Bibliophile, 1970, pp. 140-142. La même année fut publié à Caen un volume proche de format in-4 sous le titre « Divers Portraits ». Il ne contenait que 59 portraits. Ce recueil présente 103 portraits dont 82 nouveaux avec les deux les plus célèbres : - celui de Madame de Sévigné écrit par Madame de La Fayette ici en édition originale. Ce portrait constitue le premier texte imprimé de Madame de La Fayette. - celui de La Rochefoucauld par lui-même, premier texte imprimé de l’auteur des « Maximes ». Le recueil présente par ailleurs 16 portraits écrits par la Grande Mademoiselle (1627‑1693). Ces deux volumes sont ornés d’un superbe frontispice, véritable galerie de portraits, portant les armoiries de la Duchesse de Montpensier. Il fallut attendre l’étude approfondie de Denise Mayer consacrée à ce livre si important au siècle des Précieuses, le premier de la littérature française décrivant exclusivement des portraits et caractères, précédant de quelques années les La Bruyère, La Rochefoucauld et autres, pour déceler dans cette édition en 912 pages une véritable originale différente des Divers Portraits publiés à Caen la même année. Ce Recueil est d’une très grande rareté. Brunet ne cite qu’un exemplaire, celui de La Vente Libri en 1857 (II, 770). Tchemerzine (IV, 938) en mentionne deux dont l’exemplaire Rahir aux armes de La Grande Mademoiselle porté au prix colossal de 18 000 Fr Or sur le catalogue Fontaine de 1879. Un livre de bibliophilie se négociait alors à compter de 10 F Or , 1 800 fois moins. Le présent exemplaire en reliure de l’époque est le seul passé sur le marché depuis plus d’un demi-siècle en cette condition. Jacques Guérin mettait Les Divers Portraits à l’honneur de sa célèbre vente de 1984 et plaçait le titre de ce volume orné des armoiries de la Grande Mademoiselle « en frontispice de son catalogue ». Ce célèbre texte a fait l’objet de très nombreuses études récentes reproduites très partiellement ci-après : « Le Recueil des Portraits marque une date dans l'histoire littéraire entre la Clélie et les Caractères, entre Montaigne et la Princesse de Clèves : il suffit, pour s'en convaincre, de lire des portraits comme ceux, en prose, de Condé par Mademoiselle de Montpensier ou de l'abbesse de Caen par elle-même. Le Recueil des Portraits publié en 1659 par les soins de Mademoiselle de Montpensier est, selon le mot de Rebelliau, un « trésor des portraits », paru à l'heure où la mode du portrait, vieille de deux ou trois ans, est déjà sur son déclin.» (J. D. Lafond – xviiè Congrès de l’Association, Tours, le 29 juillet 1965). En 1659, Charles de Sercy écrivait : « Cet ouvrage qui est un ‘Recueil des Portraits de Leurs Majestez, de Vostre Altesse royale, & de tout ce qu'il y a de plus illustre dans nostre Cour, paroistra sans doute d'autant plus éclatant & plus merveilleux, qu'il n'a pour Artisans & pour Peintres que de grandes Princesses, ou Duchesses, & toutes les plus galantes Dames du Royaume, qui ont pris plaisir ou à se peindre elles-mesmes, ou à représenter leurs Amies d'une manière tout à fait tendre, délicate, & spirituelle’. » En février 2013, le professeur Leah Chang (Georges Washington Library) louait la nouvelle analyse des « Divers Portraits » réalisée par Sara Harvey. « La force du livre de [Sara] Harvey se trouve dans la relation qu'elle décrit entre le contexte historique durant lesquels les Divers portraits ont été produits, l'esthétisme du portrait littéraire et les caractéristiques physiques du livre lui-même. ( ... ) [Sara] Harvey nous prouve avec succès que la richesse apparente des Divers portraits n'était pas seulement un effet de style du portrait littéraire mais plutôt un instrument nécessaire dans les efforts de Mademoiselle de Montpensier pour clamer et promouvoir son statut de personnage central dans un cercle d'élites à l’influence culturelle et politique. » (Leah Chang, H-France Review volume 14-2014.) Le 16 mai 2013 sortait en librairie l’étude et édition critique des « Divers portraits » de Sara Harvey présentée ainsi par l’éditeur : « Cet ouvrage à une double vocation : il présente en première partie une lecture des Divers portraits de Mademoiselle de Montpensier et fournit, dans un second temps, la première édition critique complète de ce recueil de portraits littéraires publié à un tirage limité en 1659. L'étude proposée repose sur l'ambiguïté fondatrice des Divers portraits : œuvre de circonstance témoin d'une mode du portrait littéraire qui dura moins de trois ans (1656-1659) et livre d'apparat à prétention historique et mémorielle dédié à la gloire d'Anne-Marie-Louise de Montpensier. De la genèse des Divers portraits jusqu'à l'histoire de sa réception (xviiè-xxè siècle), les enjeux du recueil sont évalués sous l'angle de ce double statut de production mondaine et d'archive aristocratique. Afin de retracer les lignes de forces qui accusent de la singularité des Divers portraits, l'enquête fait dialoguer l'histoire littéraire et l'histoire du livre. Aussi accorde‑t‑elle une place centrale à l'histoire de la représentation de Mademoiselle de Montpensier dont la place est déterminante dans la constitution du recueil. L'édition critique des Divers portraits complète la lecture de cette galerie de portraits à plus d'un titre. Les nombreuses notes historiques, littéraires et linguistiques ancrent l'ouvrage dans son contexte social et culturel, alors que les notices annexées à chaque portrait, fournissent non seulement un éclairage biographique sur la communauté représentée dans le volume, mais apportent également des précisions sur l'architecture et la cohérence symbolique de l'œuvre collective. » En l’année 2005, Lucie Desjardins (Université de Montréal) écrit : « Dans les cercles précieux qui se réunissent autour de Mademoiselle de Montpensier et à la faveur de l'influence exercée par les romans de Madeleine de Scudéry, le portrait mondain devient un véritable divertissement de société dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Mais alors que le portrait romanesque s'élabore souvent sous la forme d'éloges hyperboliques adressés aux contemporains sous le couvert de personnages à clés, le portrait mondain, du moins si l'on en juge par le recueil de 1659, décrit généralement des êtres réels sans employer de pseudonyme et recourt à une technique assez fixe. Les auteurs proposent la représentation d'un modèle ou d'eux-mêmes en commençant généralement par une énumération des traits physiques à laquelle ils ajoutent une description de traits moraux. On retrouve, dans ce recueil, une majorité de modèles féminins, mais aussi plusieurs femmes portraitistes qui s'appliquent à décrire tantôt leurs propres qualités, tantôt celles des autres. En même temps, le portrait littéraire entretient des liens étroits avec l'art pictural, auquel il emprunte son vocabulaire (portraire, dessiner, peindre) et sa théorie qui, comme l’a montré Édouard Pommier est hantée, depuis la Renaissance, par le problème de la ressemblance. Par la mise en scène du moi, les portraits qui figurent dans les Divers portraits se trouvent à la fois à remplir les conditions de la mode en respectant ses règles, ses formules banales et convenues qui sont le fondement même de ce divertissement de société, mais aussi, paradoxalement, à introduire une distance critique entre le jeu et la réalité sociale. En effet, le portrait mondain se veut plus qu'un simple divertissement ; il invite à interroger non seulement sa représentation ou celle de l'autre, mais aussi l'importance et la valeur qui sous-tendent la représentation individuelle dans une société qui refuse de reconnaître la singularité de l'être. En ce sens, il témoigne peut-être d'abord et avant tout de la volonté et de la conscience qu'avaient les portraitistes de présenter une image de soi digne d'être offerte à la postérité et d'assurer une permanence de soi sur la scène d'un théâtre du monde où le fugitif l'emporte sur le durable. Enfin, ces différentes stratégies ne sont pas sans rappeler la posture d'un Montaigne décrivant le projet de se peindre dans l'avis au lecteur des Essais : C'est ici un livre de bonne foi, lecteur [...]. Je l'ai voué à la commodité particulière de mes parents et amis […]. Si c'eût été pour rechercher la faveur du monde, je me fusse mieux paré et me présenterais en une marche étudiée. Je veux qu'on m'y voit en ma façon simple, naturelle, ordinaire, sans contention et artifice : car c'est moi que je peins. Mes défauts s'y liront au vif, et ma forme naïve autant que la révérence publique me l'a permis. » (Lucie Desjardins, 2005, Université de Montréal) Rappelons enfin que la critique récente la plus exhaustive parait en Février 2013, œuvre de Leah Chang (George Washington University) : « In this first critical edition of Mademoiselle de Montpensier's Divers portraits (1659), Sara Harvey makes available to scholars a lesser-known work by Anne-Marie-Louise d'Orléans, duchesse de Montpensier. Known as "La Grande Mademoiselle", Mademoiselle de Montpensier is most famous for her proximity to the throne during the reign of her cousin, Louis xiv, for her role in the Fronde, and for her Mémoires (first published in the eighteenth century). The Divers portraits are particularly distinctive as a collaborative work, for the 1659 volume contained literary portraits and self-portraits authored by both the duchess and those in her circle during the years 1653‑1657. In an extensive introductory study that precedes the critical edition, Harvey immediately lays out the interpretive question that underpins an analysis of both the material volume and the historical circle that generated it. Why, she asks, was the book published as an ornate, limited edition livre d'apparat (akin to a highly decorative vanity publication) when the vogue for this kind of literary portrait would last only about three years in mid-century? And what is the scholarly interest for such a book today? As Harvey outlines, the critical approaches to the Divers Portraits have generally taken two forms. On the one hand, literary historians have been interested in the Divers portraits principally as representative of the genre and form of the literary portrait it elaborates, its production among a circle of mondain participants, and its reception among a narrowly defined and elite audience. On the other hand, historians of the book have approached the Divers portraits as a "patrimonial object" whose historical value is largely found in its memorializing objectives. Harvey situates her presentation of the Divers portraits between these two critical perspectives. How, she asks, does the collection walk the line as witness both to an aristocratic, memorial endeavor and to the fleeting mondain tasse for the literary portrait? At the heart of the Divers portraits, Harvey argues, is Mademoiselle de Montpensier herself. When she was born in 1627, the birth of the future Louis xiv was still nine years away. As the only child of Louis xiii’s younger brother, Gaston d’Orléans, and Marie de Bourbon, Mademoiselle de Montpensier was, as a young child, the scion of the Bourbon dynasty. Her prominent identity as the “first child of France” earned her international visibility, an exceptional education, and an enviable position as both object and patron of countless writers and artists. It was in this culturally dynamic milieu during her early years, Harvey shows, that Mademoiselle first became the object of numerous visual and literary portraits, which worked to celebrate the young duchess as the flower of French nobility within a genealogical narrative of royal dynasty, inheritance, and female heroic power. After the Fronde (1648-1653), the duchess’s interest in the literary portrait took on a different dimension. During her period of exile, beginning in 1653, the composition of portraits served to entertain the duchess, but also to explore and construct the centrality of her own royal identity. By assembling the Divers portraits and printing the volume in limited edition with careful attention to its aesthetic design, Mademoiselle de Montpensier marked the creation and publication of the literary portrait as an exclusive affair in which she was the central and directive figure. In its material production, then, the volume of the Divers portraits became both the medium and the material incarnation of the duchess’s self-promotion. Harvey divides her book into two distinct sections : an extensive, three-part introduction, followed by a critical edition of the 1659 text. The introduction is particularly notable and exhaustive in its detail. The three parts trace the production of the Divers portraits from its first publication to its reception post-facto through the nineteenth century. Part One covers the origins of the literary portrait, the intersections of the development of the genre as it was intertwined with Mademoiselle’s personal history, the moral and political uses of the portrait, and the ways in which the duchess used the portrait to develop a personal mythology. Part Two analyzes aspects of the material production of the book, including paratextual material, frontispieces, the uses of titles and ornaments, the arrangements of the portraits within the collection, and dedications. The third and final part examines the reception of the Divers portraits from the seventeenth century onward. Harvey closely compares the Divers portraits to the Recüeil de portraits et éloges, another portrait collection also published in 1659, with which the Divers portraits is often confused (the publication in the same year of both collections testifies to the popularity, if ephemeral, of the genre). This comparison highlights the précieux backdrop that informed the composition and publication of literary portraits, and shows how the two collections followed two distinct modes: while Mademoiselle’s Divers portraits was indeed inspired by the literary pastimes of the aristocracy, it also sought politically to glorify and memorialize that elite, while the Recueil belonged more properly to the mode of “gallant literature.” After a discussion of seventeenth-century commentaries on the portrait, Harvey concludes the introduction by tracing the nineteenth-century reception of the Divers portraits, emphasizing in particular the ways in which its material form—as livre d’apparat—ensured its continued attention by historians of the book and paved the way for its historical reception as a memorializing endeavor, as distinct from the category of littérature mondaine in which the literary portrait could otherwise be inscribed... » (Leah Chang – George Washington University). Remarquable exemplaire de ce livre célèbre a grandes marges (hauteur 166 mm), le seul conservé dans sa reliure strictement d’époque passé sur le marché depuis plus d’un demi-siècle. Il est complet de la clef imprimée à l’époque, « que nous n’avons vue nulle part » dit Rochebilière (Cat. I, 1882, n°713). Des bibliothèques Louis de Monmerqué (1780-1860), avec note autographe, et Jacques Dennery, avec ex-libris.
Précieux recueil de 1271 portraits parfois appelé « chronologie collée » en raison de sa composition toute particulière et variant pour chaque exemplaire. Paris, chez Jean Le Clerc, 1612-1615. In-folio de (2) ff. dont 1 titre frontispice manuscrit, 1271 portraits collés répartis en 14 suites sur 250 pages non numérotées. Les portraits sont numérotés mais sont dans un ordre disparate dans les premières suites de l’ouvrage. Relié avec une suite de 19 planches de portraits en noir et blanc. Quelques restaurations de papier. Basane rouge façon maroquin du XIXe siècle, décor à la Duseuil sur les plats, dos à nerfs orné de fleurons dorés, des restaurations. 343 x 209 mm.
Précieux recueil de 1271 portraits parfois appelé « chronologie collée » en raison de sa composition toute particulière et variant pour chaque exemplaire. Elle se présente sous la forme d’un recueil de textes historiques imprimés et de gravures sur cuivre, le tout tiré à part et soigneusement contrecollé sur de grands feuillets blancs. Graesse, II, 150; J. Quétif etJ. Echard, Scriptores ordinis praedicatorum, II, 414; Jonghe d'Ardoye, Armorial et biographies des chanceliers et conseillers de Brabant, III, 636; Anne-Duportal, 461 ;Etude, p. 159; Le Blanc, II, 156, p. 275; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon, vol. 13, 287-288; Brunet, I, 1891. La Chronologie collée fut ainsi appelée "parce que les figures et le texte sont collés dans des cartouches disposés à cet effet" (Destailleur, 1891, n°438). «Pour les livres à figures, on pouvait évidemment se demander à qui reviendrait le rôle principal, celui d'éditeur, du marchand d'estampes ou du libraire. De ce point de vue, il semble qu'au début du siècle, certains marchands d'estampes particulièrement dynamiques aient entrepris d'empiéter dans ce que les libraires de leur côté considéraient comme de leur ressort, et aient publié eux-mêmes des livres à figures dont le texte avait été imprimé chez eux. Dans ces conditions, la Communauté des imprimeurs et libraires engagea une série de procès à la suite desquels il fut interdit aux taille-douciers de faire accompagner leurs planches d'un texte excédant quelques lignes». (H.-J. Martin, Livre, pouvoirs et société à Paris au XVIIème siècle, I, 382). Le procédé qui consiste à fabriquer des recueils factices avec textes et gravures collés à châssis permit aux marchands d'estampes de contourner la réglementation et d'éditer des ouvrages qui étaient véritablement des livres, sans pour autant encourir de poursuites. La Chronologie collée en est le plus célèbre exemple. Ainsi, chaque volume renferme un ensemble qui lui est propre, en fonction du goût et des moyens de son commanditaire. Les vignettes de celui-ci proviennent toutes du graveur et éditeur d’estampes parisien Jean Le Clerc et sont datées entre 1612 et 1615. Une page de titre au début du volume, gravée sur cuivre par Gaspard Bouttats, réserve un médaillon central vierge, complété à la main. Le recueil contient 1271 portraits gravés sur bois, répartis en 14 séries présentées chacune par un titre-frontispice gravé en taille-douce: Portraitz des papes depuis S. Pierre Apostre (242 portraits précédés d’1 portrait du Christ), Portraitz des empereurs depuis Jules César (145 portraits), Portraits de tous les rois de France et en regard Portraitz de toutes les roynes de France (93 portraits pour les reines, 56 portraits de rois), Portraitz des empereurs d’Orient (76 portraits), Portraits des roys d’Espagne (84 portraits), Portrait de tous les roys d’Angleterre (137 portraits), Ordo et serie regum Poloniae (44 portraits), Abbrégé princes de Maurienne, comtes et ducs de Savoye (27 portraits, avec celui de leurs épouses), Portraits de tous les sérénissimes ducs de Venise (90 portraits), Portraits des grands maistres de l’ordre de sainct Jean (53 portraits), Portraits des plus célèbres interprètes du droit romain (66 portraits), Les Portraits et les vies des anciens poètes latins (96 portraits), Portraits des faux dieux et déesses de l’ancien paganisme (59 portraits). Certains de ces portraits furent exécutés d’après Thomas Leu, Marc Duval, de Rabel, de Thevet, d’autres furent repris de médailles ou de pièces anciennes. Les exemplaires de ce livre furent ainsi fabriqués à la demande et possèdent de ce faitdes collations variables. A la fin sont reliées 18 grandes planches gravées (la plupart coupées aux marges et contrecollées), dont un portrait en pied du Shah de Perse et le roi et la reine de Siam, publiés par F. Jollain; et des portraits divers, dont Richelieu, et dont 16 gravés par Nicolas de Larmessin. Importante source de l’iconologie mondiale, dans laquelle on trouve des représentations de rois et de princes, etc. "It has been suggested that Chronologies Collees evolved under the impetus of printsellers, who, excluded from the trade in traditionally produced printed books, issued these suites of broadside engravings and letterpress to satisfy their customers' needs. From known examples, it appears that the production and sale of series might have been cooperatively undertaken by several merchants. Though they have long been highly prized by collectors, Chronologies Collees have not received any scholarly attention whatever. Apparently this hybrid book was French in conception and execution, though the subjects of individual series might range from the monarchs of Persia to classical Greek and Roman gods to the Kings of England. Its roots lie in the slender, highly decorative, late 16th century folios by publisher and engraver Jean Le Clerc. These reproduced brief lives of French royalty and were enlivened with crude woodcut portraits. By the turn of the century, he had pioneered the present form, where vastly more sophisticated engravings were available with (or without) the separately printed biographical synopses. By the 1620s at least twenty such series were stocked by various printsellers, who could market individual suites, sell selected "heads" or make up a "complete" collection, to suit the demands of a particular customer. It is also evident from surviving examples that sheets of typographic fleurons were also available, so each page of the album, with its letterpress text and engraved portraits, might be bounded by a decorative border. Thus, individual series or whole collections of Chronologies Collees could be assembled by the buyer after purchase, or they could be put together in-house by the vendor at the request of a private person. The Chronologie Collee was, above all, a didactic tool, with which rich young French children could learn their history, genealogy and noble iconography. Simply in the course of trimming the sheets of engravings and those of printed text, determining their relative placement on the page and then pasting them in an orderly fashion into the album, a child would have mastered a tremendous amount of historical information and once the volume was completed, it could be consulted as a kind of reference book or studied at leisure.” L’ensemble des 1271 portraits du présent exemplaire ont été coloriés à l’époque. Les exemplaires des Chronologies collées coloriées à l’époque sont de la plus grande rareté, ces exemplaires de luxe étant réservés à l’époque aux commanditaires fortunés. Précieux exemplaire dont les 1271 portraits ont été mis en couleurs à l’époque, condition des plus rares pour ce livre qui se rencontre rarement sur le marché.
Précieux exemplaire conservé dans sa première reliure en vélin souple de l’époque. Et se vendent à Paris, chez B. Moncornet, rue S. Jacques, s.d. [vers 1650]. - [Suivi de] : Portraits, Noms et Qualitez des Ambassadeurs assemblez tant a Munster qu’Osnabruk, pour le Traité et Conclusion de la Paix Generalle. Et se vendent à Paris chez B. Moncornet, rue S. Jacques, s.d. Soit 2 ouvrages reliés en 1 volume in-4 de : I/ (1) f. de titre et 65 portraits, pte. rest. angulaire à 1 pl. sans atteinte au portrait, pale mouillure ds. la partie sup. de 5 planches ; II/ 1 titre et 35 planches, pte. dech. marginale à 1 pl. ss. atteinte à la gravure, pte. mouillure à l’angle de 5 pl. Vélin souple de l’époque, dos lisse, qq. taches. Reliure de l’époque. 264 x 198 mm.
Edition originale et premier tirage de ces deux superbes et rarissimes suites de portraits gravés des rois de France et de personnalités de l’Europe du XVIIe siècle. Balthasar Moncornet [Montcornet], né vers 1600 à Bruxelles, mort le 11 août 1668, est un graveur et marchand d’estampes d'origine wallonne arrivé à Paris en 1602. Il est l'auteur de portraits de nombreuses personnalités du XVIIe siècle. Balthasar est mis en apprentissage par son père le 31 octobre 1612 pour 3 ans et demi chez Carel van Boeckel, l'époux d'Anne Moncornet, probablement son beau-frère, pour 150 lt. Il est logé, nourri, chauffé et éclairé par son maître. À cette époque son père et lui habitent rue des Gobelins. Une fois établi, Balthasar prend plusieurs apprentis : Linen Antens pour 5 ans le 10 janvier 1626, Pierre Davoot pour 6 ans le 18 mars 1638, Jean Sanné pour 4 ans le 15 mai 1648, enfin Balthasar Vaudresse pour 6 ans le 2 août 1650. À partir de décembre 1645, Balthasar déménage son magasin et son atelier d'estampes rue Saint-Jacques (Paris) à l'enseigne de la Belle Croix, face à l'église Saint-Yves, dans une maison louée par le couvent des Mathurins. Il rachète le 15 juin 1650 tous les ustensiles et outils de graveur appartenant à la veuve de Michel Wanot, graveur du roi, pour 3000 lt. Le 10 janvier 1662, il signe un contrat d'association avec J. Sauvé. Après 1668, sa veuve perpétue l'activité de son mari, tant pour l'édition que pour le commerce. La production de Balthasar est riche, notamment, de plusieurs centaines de portraits gravés de petite taille, édités séparément ou regroupés dans des recueils, activité dans laquelle il est précurseur. Les portraits de la première suite présentent les monarques qui se sont succédé sur le trône de Pharamond (370-428 ?), considéré comme le premier roi de France, à Louis XIV (1643-1715). La seconde suite est consacrée aux ambassadeurs assemblés tant à Munster qu’à Osnabrück pour la signature du Traité de Paix Générale. Trois Traités signés à Münster en 1648 ont mis fin à la guerre de Trente ans, qui ravageait l’Empire depuis le début du XVIIe siècle, et à laquelle participaient la France et la Suède, l’Espagne et les Provinces-Unies. Il faut mettre à part le premier. Les deux autres traités qui furent signés le 24 octobre sont aussi connus sous le nom général de traités de Westphalie. L’un concernait le rétablissement de la paix entre la Suède, alliée de la France, et l’Empire : il était le résultat de négociations menées à Osnabrück, et l’appellation de ‘traité d’Osnabrück’ lui est souvent donnée par erreur. L’autre établissait la paix entre la France et l’Empire. Moncornet représente 35 personnalités ayant pris part à cette assemblée et à la signature de ce Traité en 1648 : Henry d’Orléans, Gaspard comte de Pignoranda Plenipotentiaire d’Espagne, François de Andrada plenipotentiaire de Portugal, Axelius Oxesteren chancelier de Suède, Mathias de Crachan plenipotentiaire de Pologne, Claude Chabot Marquis de St Mauric plénipotentiaire de Savoie, Godard de Reede plenipotentiaire des Provinces Unies, etc. Très bonnes épreuves de ces 100 portraits sur cuivre si expressifs. Précieux exemplaire à très grandes marges conservé dans son vélin souple de l’époque. Ces deux suites sont rarissimes complètes. Nos recherches nous ont permis de localiser 3 exemplaires complets de la première suite dans les Institutions publiques françaises : Bibliothèques d’Amiens, Guéret et B.n.F. Un seul exemplaire complet de la seconde suite localisé en France : B.n.F. Nombreuses marques manuscrites de provenance sur le premier feuillet de garde.
Superbe ensemble de 3 photographies originales prises par Zola à la fin de sa vie, représentant sa fille Denise alors âgée de 11 à 13 ans. Entre 1897 et 1902. 3 photographies originales, tirages argentiques d’époque. 230 x 167 mm.
Superbe ensemble de 3 photographies originales prises par Emile Zola entre 1897 et 1902, présentant des portraits de sa fille Denise alors âgée de 11 à 13 ans. Les 3 portraits regroupés ici sont les suivants : -Denise de trois quarts profil, tête appuyée sur ses mains jointes, en robe fleurie. (1900-1902). -Denise de trois quarts profil, assise dans un fauteuil, col de dentelle blanche. (1900-1902). -Denise de face, le visage tourné vers la gauche, en bonnet de dentelle (1897-1902). Emile Zola (1840-1902) est un photographe méconnu. Ce n’est qu’à partir de 1895 qu’il s’est mis à la photographie : il a achevé le cycle des Rougon-Macquart et est l’écrivain le plus célèbre de l’époque. C’est avec passion qu’il devient photographe, après avoir acheté dix appareils et installé chez lui un laboratoire. Il pratique la photo en toutes circonstances : en famille et dans les rues de Paris, mais aussi lors de l’exil à Londres consécutif à l’affaire Dreyfus, ou encore, peu avant sa mort, à l’occasion de l’exposition universelle de 1900. Jusqu’à sa mort, il prendra environ 6000 clichés pour la plupart disparus ou inédits, c’est dire l’intensité du travail photographique de l’écrivain et de l’énergie qu’il y déploya. L'œuvre photographique d'Emile Zola, révélée en 1979 par l'étude que lui consacra François-Emile Zola, puis par diverses expositions, montre l'acuité du regard que l'écrivain porta sur la ville et le monde contemporain. La photographie de famille tient une place importante dans la production photographique de Zola. Les photos d’Emile Zola sont très rares sur le marché. La majorité d’entre elles sont conservées au Musée d’Orsay et au Musée de Médan. Le Musée d'Orsay a fait l'acquisition de vingt-six portraits de Denise, la fille que l'écrivain eut de Jeanne Rozerot ; ceux-ci ont été réalisés entre 1898 et 1902, date de la mort de l'écrivain. Ces portraits témoignent de l'attachement sensible qu'il portait à sa fille. Zola opère ici en artiste, faisant adopter à Denise de nombreuses attitudes méditatives et gracieuses, avec la conscience d'un photographe professionnel. Ces pièces illustrent l’immense passion que Zola eut pour la photographie. « Zola est photographe comme il est écrivain : à la recherche de la vérité, il écarte les accessoires, refuse les poses théâtrales alors à la mode, ne pratique aucune retouche. Sa recherche concerne avant tout le cadrage ou la perspective, et il explore tous les formats, utilise tantôt les plaques, tantôt la pellicule qui vient de faire son apparition. » Denise Le Blond-Zola (1889-1942), la fille de Zola et de Jeanne Rozerot, lingère et maitresse de l’écrivain, garda de son père un impérissable souvenir. Après la mort du romancier, Alexandrine Zola, l’épouse légitime du romancier, s'occupa de son éducation et lui fit connaître tous les habitués des jeudis de la rue de Bruxelles. Elle épousa à l'âge de 19 ans, un des plus fervents admirateurs de Zola, Maurice Le Blond, et eut trois enfants, Aline (1909), Françoise (1911) et Jean-Claude (1914). Dotée d'un réel talent littéraire, elle publia dans la célèbre collection de la Bibliothèque rose, sous le pseudonyme de Denise Aubert, plusieurs romans pour enfants, dont La Villa dans les dunes (1921) et La Maison forestière (1925). Après avoir collaboré, avec son mari, à la documentation de l'édition Bernouard des Oeuvres complètes de Zola, elle fit paraître, en tête du premier volume, une étude biographique de son père; ce travail, développé, devint en 1931 Emile Zola raconté par sa fille. Elle fit partie, avec Judith Cladel et Lucie Delarue-Mardrus, d'une académie féminine des lettres, et participa à la préparation d'une anthologie des femmes françaises, qui demeura inédite. La même dévotion pour Émile Zola unissait la maîtresse et la femme légitime. Ainsi cette dernière fit reconnaître les enfants, après la mort de Zola qui, dès 1906, purent porter le nom de leur célèbre père. Précieux ensemble de trois tirages originaux faits par Zola lui-même, dans un état de conservation exceptionnel. Provenance : Famille Zola, avec authentification des tirages.
Très bel exemplaire conservé dans sa fine reliure de l’époque et provenant de la bibliothèque de Paul Eluard. Paris, Victor Lecou, 1852. In-12 de vii pp., 354 pp., (1) f. de table. Demi-veau lavallière, pièce de titre de maroquin vert, tranches marbrées. Reliure de l’époque. 175 x 106 mm.
Précieuse édition originale de cet ouvrage de Nerval «peu commun et recherché». (Clouzot, p. 223). Vicaire, IV, 57; Carteret, II, 219. Le volume réunit des essais et nouvelles publiés en revue entre 1839 et 1850 consacrés à de prétendus «fous». Cette édition originale contient les portraits de Raoul Spifame roi de Bicêtre, de l'abbé de Bucquoy, de Cazotte, de Cagliostro, de Quintus Aucler et surtout celui de Restif de la Bretonne avec lequel Nerval avait en partie identifié son destin : comme Restif, Nerval fut prote d'imprimerie, il s'éprit d'une actrice dont il fit son idole, il adopta la théorie des ressemblances et celle de la transmigration des âmes. «Œuvre de Gérard de Nerval (1808-1855), publiée en 1852 chez Victor Lecou. Cette galerie de portraits d’illuministes est la réunion d’articles publiés, dans des revues, à des époques diverses. Ces excentriques notoires, fous, inspirés, pseudo-mystiques, ‘précurseurs du socialisme’ (c’était le sous-titre que devait porter l’ouvrage), dont certains se rapprochent de Nerval, l’auteur ne les suit pas en aveugle et il se garde de perdre son ironie. Certains critiques ont vu même dans ‘les Illuminés’ une condamnation formelle de cette maladie de l’esprit qui sévit vers la fin du XVIIIe siècle [...] La nostalgie de la vieille foi chrétienne se montre dans ‘les Illuminés’ et le regret que la Renaissance et la Révolution aient porté à cette foi des coups terribles: non que Nerval montre quelque espoir d’un retour victorieux du christianisme. Il n’y a ici qu’une affection triste, la même que Barrès témoignera à l’égard de ces choses, le souhait, simplement humain, de ‘s’attacher avec larmes et avec prières aux pieds sanglants de ce Christ détaché de l’arbre mystique, à la robe innocente de cette Vierge mère, expression suprême de l’alliance antique du ciel et de la terre, dernier baiser de l’esprit divin qui pleure et qui s’envole». (Dictionnaire des Œuvres, III, 672). Très bel exemplaire de cette originale recherchée conservé dans sa fine reliure de l’époque. De la bibliothèque Paul Eluard avec ex libris «Après-moi le sommeil». Cette provenance est remarquable pour ce livre précurseur du surréalisme.