Paris 22 janvier-[4 février] 1841 in-4 (27,4 x 20,8 cm) en feuilles
Reference : 34434
4 pp., plus 2 pp. écrites et signées par sa femme et sa fille, soit 6 pp. au total. Jacques Barthélémy Mouchez (1783-1849) avait quitté la France vers 1816 pour s’installer à Madrid où il remplissait la charge de perruquier à la cour du roi Ferdinand VII. Il conserva cette fonction jusqu’à la mort du roi, en 1833, puis il rentra en France et s’installa à Paris. Son fils, Ernest Mouchez (1821-1892), entra à l’Ecole navale en 1837. Il effectua sa première campagne au sein de la station navale du Brésil et de La Plata, d’abord sur la Fortune (12 novembre 1839-19 octobre 1840) puis sur l’Eglantine (23 novembre 1840-17 mai 1841), participant ainsi au blocus de Buenos Aires et de La Plata. La présente lettre, commencée le 22 janvier et achevée le 4 février 1841, traite de différents sujets : traité entre la France et le dictateur argentin Rosas pour la levée du blocus ; retour de l’escadre de Montevideo ; abdication de la Reine d’Espagne qui renonce à la régence ; tensions entre l’Espagne et le Portugal ; restitution de la flotte du sultan par le vice-roi d’Egypte ; construction de fortifications autour de Paris ; recommandation éventuelle auprès d’un général et de l’infante d’Espagne ; retour à Madrid de la demi-sœur d’Ernest, Sophie Finat, et de son mari, etc. Les deux dernières pages, écrites par l’épouse de Jacques Barthélémy, Louise Cécile Mouchez, et par sa fille, Marie Conception (Concha) Mouchez, donnent des nouvelles de la famille et des amis proches. Extraits : « J’ai été très content des détails que tu nous as donnés sur les parages que tu habites, de l’espèce de petite carte (de Entre Rios) qui m’a donné une idée du théâtre de la guerre […] ; je suis très content aussi de la manière impartiale dont tu nous as parlé de Rosas, et partage ton opinion relativement au traité fait avec lui, vivement critiqué par la plupart des journaux, je suis aussi parfaitement de ton avis relativement à l’envoi qu’on aurait dû faire de troupes au lieu de marins, ce qui prouve que les gouvernements comme les particuliers font des fautes. Nous avons vu ici la protestation des Montévidéens qui me paraît très fondée… » (p. 1).« A la suite de discussions et de soulèvements en Espagne, ce que sans doute tu auras appris, la Reine a abdiqué la régence. Elle est venue à Paris, je lui ai fait une visite et remis un mémoire, tout cela en pure perte, elle est partie pour l’Italie et je n’ai recouvré aucun espoir de rien obtenir de ce qu’elle avait signé de me conserver […]. Des bruits courant que l’escadre de Montevideo revenait en Europe m’ont empêché de faire partir et continuer la présente. Mais n’ayant pas appris que ton navire eût accompagné l’amiral Mackau de retour à Paris, je continue […]. Je te dirai que l’on vient de décréter à la Chambre que Paris serait fortifié et que l’Espagne qui a été sur le point d’être en guerre avec le Portugal à cause de la navigation du Duro, vient de s’arranger à l’amiable […]. Les affaires d’Orient paraissent s’arranger aussi vaille que vaille, les journaux d’aujourd’hui annoncent que le vice-roi d’Egypte ou Pacha a restitué la flotte au Sultan qui lui a concédé l’hérédité de ladite Egypte… » (pp. 2-3). Belle lettre adressée à Mouchez alors au début de sa carrière de marin.Provenance : archives personnelles d'Ernest Mouchez
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