S.l.n.d. [vers 1850] in-4 oblong (26,5 cm x 37, 5 cm) demi-veau havane à coins, dos lisse orné de filets dorés [Rel. de l'époque], dos et coins refaits
Reference : 20035
28 ff.n.ch. dont 11 vierges, papier vélin fort crème ou bleu.Très bel album de croquis et peintures exécuté et annoté par François d'Orléans, prince de Joinville, lors d'un voyage en Hongrie entre 1850 et 1860 et provenant des collections particulières du comte de Paris.Contraint par la loi d'exil de 1848 et après les épisodes d'Alger, le prince cessa sa vie maritime d'officier et, tout comme sa famille, se déplaça beaucoup en Europe. Il semble avoir séjourné plusieurs semaines de suite dans différentes régions de la Hongrie dont il illustre les paysages et les hommes. Le contexte de revendication nationaliste de ce pays éclaire les choix du crayon d'une lumière politique particulière tout en nous permettant de situer ce voyage dans le temps.Dans ce recueil d'études, impressionniste à dessein, une première partie décline des croquis au crayon, sur les rectos et versos des feuillets, avec des études de personnages et costumes magyars traditionnels.On y notera 3 beaux feuillets anopistographes: "Hongrie 24 juillet", étude d'hommes debout en costumes traditionnels (f.4) et "Persjtari Karoly", homme assis (f.7), très finement rehaussés à la gouache et à l'encre ainsi que "Czenech", une très délicate étude, au crayon, d'une femme en costume traditionnel (f.11).La seconde partie révèle un intérêt pour le pays lui-même avec des paysages, des villages et des scènes agraires ou démonstratives, travaillées au crayon. Toutes sont annotées d'indications sur les couleurs, prises sur le vif, en vue de compléter ultérieurement ses dessins. Semblent ajoutés postérieurement un délicat portrait au crayon de son épouse, Françoise de Bragance, princesse du Brésil (f.22) ainsi qu'une étude à la mine de plomb (f. 23) représentant une allégorie de la mort d'une personne princière. Peut-on en déduire que le prince reprit, après sa participation à la guerre de Sécession, son carnet lors du décès de sa mère en 1866 ?Comme nous le confirme l'aisance de son trait et l'abondance de ses croquis, le plus populaire et le plus démocrate des fils de Louis-Philippe était un fin illustrateur dont le journal intime, stimulé par une vive curiosité, est avant tout iconographique. On rappellera ces "mémoires" originaux, Vieux souvenirs, paru en 1894 et illustrés de sa main.Exposition "Le prince de Joinville et la marine de son temps" au Musée de la Marine, Paris, nov. 1953-fév. 1954 (n° G159 à G164)
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