‎Maurice Blanchot (1907-2003), écrivain, philosophe. ‎
‎Lettre autographe signée à André Chaumeix sur Mauriac‎

‎Maurice Blanchot (1907-2003), écrivain, philosophe. L.A.S., 18 novembre 1933, 2p in-8. Très belle lettre à André Chaumeix (1874-1955) : « Mon cher maître, Me permettez-vous de vous dire tout le plaisir que je viens d'éprouver en lisant votre réponse à Mauriac ? Dans ma lointaine solitude où je n'ai pour compagnon que quelques livres et quelques songes, j'y retrouve l'expression de ce qui m'est le plus cher. Comme toute la jeunesse, j'ai eu beaucoup d'amitié pour la pensée de Mauriac. Mais comme tout ceux dont l'amitié est sans complaisance, j'ai éprouvé de la gène et parfois de l'impatience devant l'ardeur presque monotone de cette pensée qui finir par ne plus rencontrer qu'elle-même. C'est ce que vous avez dit avec tant de force. Il n'y a pas de plus grande joie, vous venez de m'en donner la preuve, que de rencontrer, enfin mis au jour et doué d'une parfaite expression, ce qui n'était que pressenti et vaguement exigu. J'avais beaucoup désiré, mon cher maître, aller vous rendre visite avant mon départ. Mais vous avez su mes mésaventures : elles ont fait que je n'ai même pas pu m'en excuser et que j'ai dû quitter Paris, comme on abandonne son poste par défection : silencieusement. Cette décision m'a été extrêmement pénible. Je l'ai prise, parce que tout me fait espérer qu'elle ne sera que temporaire et m'épargnera pour l'avenir, après quelques semaines de repos, des plus cruelles défaillances. En vous demandant de bien vouloir me pardonner et mon départ silencieux et ma défection très involontaire, je vous prie, mon cher maître, de croire en mes sentiments de respectueuses admiration. M Blanchot ». En effet, Mauriac, élu triomphalement le 1er juin 1933 (28 voix sur 31 votants - et 3 bulletins blancs), fut reçu le 16 novembre. Chaumeix, chargé de la réponse au discours de Mauriac, fit un discours peu flatteur. Belle lettre du jeune Blanchot. [162b] ‎

Reference : 016260

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