Louis de Ghaisne, comte de Bourmont (1773-1846), commandant des troupes royalistes dans le Maine lors de la troisième chouannerie, général d'empire, maréchal. Manuscrit, 28 novembre 1799, 3p 1/2 in-folio. Copie d'époque de la lettre envoyée à Ménard [i.e. François-Marie, Marquis de Mesnard ou Menars, chouan chef de la 8e légion de la Mayenne, canton de Saint-Ouen-des-Toits (Mayenne)] contenant les « Conditions de la suspension d'hostilités » (1p 1/2) puis la correspondance de Bourmont à ce sujet (2p) annonçant la trêve conclue et les conditions jointes. Il lui demande la « stricte exécution » de celles-ci et le rapport « sur le champ des infractions qui pourraient avoir lieu de part ou d'autre ». Il annonce aussi que se réuniront le 6 décembre les différents chefs chouans - Autichamp, Châtillon, Frotté, le général Georges [Cadoudal], La Prévalaye, Mercier et lui-même - pour entendre les conditions des républicains. Ce document est très intéressant puisque Hédouville, qui prend le commandement le 15 novembre, change d'attitude [ce que dit d'ailleurs Bourmont dans sa lettre] et entame les négociations. La réunion eut finalement lieu le 9 décembre et certains chef signèrent la trêve et d'autres continuèrent la guerre. Toutefois, la paix s'impose assez rapidement et en février 1800, ils signent la paix. Cachet de la société de statistique des Deux-Sèvres (dissoute). Très intéressant document. [93]
Reference : 015768
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s.d. (ca 1920), 620 ff. sous trois chemises de 25x33cm, en feuilles sous chemises.
| Un inestimable testament poétique du mentor de Marcel Proust, qui dort à l'abri des regards depuis la mort de son auteur|<br>* L'ensemble de poèmes manuscrits autographes en grande partie inédits de Robert de Montesquiou-Fezensac est rassemblé par le comte en un recueil intitulé Le Dernier Pli des neuf voiles, dont la composition s'étend de son tout premier recueil (Les Chauves-Souris, 1892) jusqu'à son dernier triptyque (Offrandes, 1915). Ensemble manuscrit de 620 feuillets. 532 feuillets inédits, de premier jet, manuscrits au recto et numérotés au crayon, conservés dans 3 chemises en demi-maroquin rouge à coins de l'époque, étiquettes de maroquin rouge avec auteur et titre doré?; les poèmes sont ensuite placés dans des chemises avec titre manuscrit et numérotation prévue pour leur parution. Selon une note de l'auteur, «?les différences d'encre n'ont pas de signification, simple hasard de copie?». Rares feuillets de la main de son secrétaire Henri Piniaud?: f.20 du «?Huitième voile?» et f.29 du «?Neuvième voile?». 23 feuillets présentent les textes imprimés ou tapuscrits des poèmes et sont enrichis de corrections de la main de Montesquiou. Un jeu d'épreuves imprimées se trouve en tête de la première chemise, ainsi qu'un calque au crayon d'après Aubrey Beardsley réalisé par l'auteur et accompagné de ses indications manuscrites. Sublime ode au dandysme, à l'homosexualité et la beauté, cette promenade mondaine et poétique de Montesquiou plonge le lecteur dans le Paris fin-de-siècle et décadent décrit dans la Recherche du temps perdu de son ami Marcel Proust. Empreint de son enthousiasme légendaire pour l'Art pictural, décoratif, théâtral et floral, le recueil livre également des centaines de vers endeuillés par la disparition de l'amant du comte, Gabriel Yturri. Grâce à ce recueil de poèmes de Robert de Montesquiou-Fezensac dont on avait perdu toute trace depuis 1986, il est désormais possible d'achever la réhabilitation du poète aristocrate qui a longtemps incarné et façonné l'esprit parisien. Montesquiou a laissé en mai 1920 des instructions manuscrites pour la publication posthume du recueil, initialement annoncée en deux volumes, et jamais réalisée. à sa mort un an plus tard, les poèmes seront légués à son secrétaire Henri Pinard, qui les vendra à une date inconnue. Passés aux enchères le 24 novembre 1986, ils sont mentionnés dans le colloque Loire-Littérature en 1989. Ce manuscrit considérable de Montesquiou se construit comme une véritable «?demeure de poésie?» à l'image de ses célèbres appartements d'esthète décrits par Huysmans, où les «?voiles?» en enfilade contiennent des dizaines de poèmes inédits écrits parallèlement à ses précédents recueils. L'auteur a lui-même indiqué la parenté de chaque «?voile?» avec un recueil publié, annonçant ici la complétion totale de son uvre par l'ajout de poèmes qui dormaient encore dans ses papiers. Les trois épaisses chemises renferment des trésors de rareté et de curiosité, parfois tracés sur des feuilles colorées, souvent contrecollés sur de plus grandes feuilles rigoureusement ordonnées en attendant leur parution. Des poèmes écrits sans rature, fluides, à l'écriture galbée et précieuse côtoient de nombreux autres manuscrits de premier jet?: biffures et corrections témoignent également du travail en cours sur les nouveaux poèmes?; elles ont été appliquées dans les épreuves imprimées de l'ouvrage, présentes en tête de la première chemise du manuscrit. Quelques poèmes sont repris tels quels de recueils déjà parus mais sont légèrement modifiés, selon les explications données par l'auteur. Montesquiou ajoute également quelques bandes de notes manuscrites détaillant ses intentions. Le manuscrit renferme un florilège poétique d'art sacré, de fleurs rarissimes et de mobiliers anciens ornant ses célèbres appartements parisiens «?autour desquels s'étaient bâties tant de légendes?» (Jacques Saint-Cère) qui alimentèrent les personnalités de Des Esseintes, du baron Charlus, de Dorian Gray et du paon vaniteux dans le Chantecler d'Edmond Rostand. Montesquiou était d'ailleurs accablé par les traits de ces célèbres fantômes de fiction dont il serait le dénominateur commun, la matrice originelle. Les goûts qui ont forgé ces personnages poussant le raffinement à l'excès ne sont pourtant jamais loin?: porcelaines de Saxe, tasses de chine, mobilier Empire... un véritable musée de papier se construit au fil des vers, reconstituant les intérieurs si célébrés du comte?: «?[...] quand je [touchais un laque, Un ivoire, un objet [qui séduit le regard, Et du cristal [limpide ou de l'albâtre opaque Je sentais me [frôler l'effleurement de l'art?» Les «?voiles?» du recueil manuscrit regorgent de poèmes orientalistes et symbolistes où l'on croise les tableaux de Gustave Moreau, l'extase de Sainte-Thérèse du Bernin qui «?frissonne d'amour?» ou le Saint-Sébastien, martyr fétiche de l'uranisme, transpercé par les flèches de l'amour et du désir. On retrouve également les manuscrits de ses curieuses dédicaces florales et parfumées sur des papiers colorés, dans le plus pur esprit d'un Des Esseintes, réunies dans le Commentaire descriptif d'une collection d'objets de parfumerie. Ce titre hautement scientifique désignait des impressions poétiques nées d'expériences olfactives?: «?Les subtiles cassolettes / Où dort le dernier soupir / De la mort des violettes / Dans un reste d'élixir?». L'omniprésence des titres latins rappelle également la bibliothèque de son alter ego huysmansien, grand bibliomane comme Montesquiou. Dans l'intimité de l'idylle de Montesquiou, le manuscrit renferme l'ultime hommage du poète à son amant. Présenté ici dans son état final, son recueil à la mémoire de «?son fidèle Yturri?», intitulé Le Chancelier de Fleurs, est complété grâce aux soixante-dix poèmes inédits sur son compagnon. Le jeune Argentin flamboyant et ombrageux de neuf ans son cadet, que le poète, du haut de sa vénérable lignée, anoblit en «?don Gabriel de Yturri?», partagea sa vie durant vingt années. Ce dernier s'éteignit des suites de son diabète en 1905, deux mois seulement avant la mère de Marcel Proust. La sensibilité des deux amants les avait encore davantage rapprochés d'eux-mêmes et éloignés des autres, se complaisant dans la préciosité artistique, l'amour de la Beauté et du bibelot dont ces poèmes sont l'éclatant témoignage?: «?Pourtant vous êtes là, sur ce [papier sensible, Comme mon cur. Tous deux [nous sommes fiers de nous Lui, de garder encor votre image [visible, Moi, de faire durer ce qui reste de [vous?» («?Premier voile?»). L'union Montesquiou-Yturri est si fusionnelle qu'un doute plana longtemps sur le véritable auteur des vers publiés sous le nom du comte. Montesquiou n'hésite pas à placer des allusions facétieuses à son attirance homosexuelle qu'il condamne - pour le moins hypocritement - chez ses contemporains et ses prédécesseurs, notamment dans un sonnet sur Philippe d'Orléans, installant une statue lascive d'Antinoüs et Hadrien?: «?Accoudés l'un à l'autre, ils sont debout et nus / Leur mollesse les unit, mais leur type contracté [...] Seul, le passant lettré sait ce qui les diffame / Et que, pour sa gouverne, en ce lieu les a mis / Monsieur frère du Roi, qui n'aime pas Madame?!?» («?Sixième voile?»). à la mort d'Yturri, Montesquiou inconsolable publie Le Chancelier, recueil poétique et biographique en l'honneur de ce messager tant aimé, qui portait les fameux bouquets que le poète offrait à ses proches. Leur relation houleuse et passionnelle transpire de ces lignes macabres aux accents désespérés, dévoilées après sa propre disparition?: «?Vous qui m'avez, d'hier, devancé [dans la tombe. Vous avez en cela, qui ne m'est [point offert. Déjà le jour descend, le soir naît, la [nuit tombe. Et je demeure seul, comme [l'anneau de fer.?» Avec la publication du Dernier Pli des neuf voiles, Montesquiou espérait le triomphe posthume de ses uvres poétiques, tandis que ses mémoires - qui, eux, ont été édités - assureraient sa renommée en tant que chroniqueur de son temps. Jaloux de son protégé Marcel Proust, désormais couronné de gloire et d'honneurs, Montesquiou se souvient amèrement des temps où son jeune disciple s'initiait auprès de lui aux arcanes de la haute société et aiguisait ses aspirations littéraires. Les deux hommes accusent en 1905 le deuil d'une mère vénérée et d'un compagnon irremplaçable, qui les unit étroitement. Proust a par la suite fameusement sacrifié son amitié avec le comte pour son grand uvre, exposant sans pitié ses vices au travers du baron de Charlus, en qui Montesquiou s'était aisément reconnu malgré les dénégations de l'écrivain. Leurs caractères capricieux et la réclusion de Proust eurent raison de cette amitié fraternelle, qui influença néanmoins grandement le style et la substance de la Recherche du temps perdu. Passées ses déceptions avec les littérateurs, Montesquiou se montre plus clément avec les poètes, et notamment l'inconstant D'Annunzio avec lequel il eut des relations troublées, mais aussi Paul Verlaine dont il fut proche durant les dernières années de l'auteur des Poèmes saturniens. Dans une version tapuscrite avec corrections manuscrites du «?Sonnet anniversaire?», marquant les 25 ans de la mort du clochard céleste, il mentionne sa destructrice et paroxysmique relation avec Rimbaud?: «?Ce hasard t'a conduit en de [tristes méandres?; Les uns furent [cruels, à force [d'être tendres?; Les autres [furent beaux, [à force d'être [amers?». L'ensemble manuscrit contient également des hommages aux icônes artistiques du Tout-Paris, les acteurs Charles Le Bagy, Ida Rubinstein, Réjane, mais surtout Sarah Bernhardt, le corpus de Montesquiou s'enrichissant de deux poèmes jusqu'alors inconnus dédiés à l'actrice. Proche du cercle des inverties, Montesquiou multiplie également les offrandes poétiques à ses muses aux penchants lesbiens. Le «?premier voile?» du manuscrit renferme le tout premier poème encore inédit dédié à la poétesse Lucie Delarue-Mardrus, amante de Nathalie Clifford-Barney, qui avait fameusement éconduit le jeune Philippe Pétain. Elle fut rivale d'Anna de Noailles dans les affections de Montesquiou, qui consacre également un poème à cette dernière. Oscillant entre admiration et haine de la gent féminine, on retrouve des sonnets dédiés aux grandes personnalités qui l'entourèrent, telles la marquise de Casa-Fuerte, Mme Edmond Rostand, la princesse Bibesco, la comtesse Piccolomini, mais aussi des vers au vitriol sur les courtisanes célèbres, la Pompadour («?Elle est épouvantable en même temps qu'exquise?», («?Deuxième voile?»), ou encore la Païva «?la belle Juive qui s'empare de Paris / Pour y faire un choix sinistre de maris?» («?Deuxième voile?»). Le «?seigneur des Hortensias?», signe ses adieux au travers de centaines de feuillets manuscrits inédits et dévoile une pièce de sa demeure poétique encore inexplorée. Son personnage de fiction a longtemps fait de l'ombre à sa qualité d'auteur, qui retrouve sa juste place dans cet exceptionnel ensemble perdu depuis un siècle. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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s.d. (1672-1674), in-4 (24x34cm), relié.
Manuscrit autographe complet de 106 pages intitulé «?Mémoire de la construction et agréz d'une galère ordinaire, avec l'explication des termes, l'usage des manuvres, et de toutes les parties qui composent le corps de la galère et son armement?». Il est rédigé d'une écriture soignée et sans ratures. Une autre main a apposé quelques annotations marginales au texte. Reliure de l'époque en plein parchemin comportant de petites taches et infimes manques, dos lisse muet. Manuscrit capital et précieux témoignage de la résurrection des galères françaises, rédigé par le maître constructeur le plus influent de son temps?: Jean-Baptiste Chabert. Nous avons pu identifier deux autres manuscrits présentant le même titre que le nôtre?: l'un a appartenu au Commandant Noël Fourquin, capitaine au long cours et spécialiste de la lexicologie nautique, et l'autre à Louis-Philippe en personne. On retrouve ce dernier dans le catalogue de la vente de ses bibliothèques du Palais-Royal et de Neuilly en décembre 1852 sous le numéro 445?; il présente une reliure identique à notre exemplaire. Cet important manuscrit est attribuable à Jean-Baptiste Chabert constructeur de galères à Marseille. Jan Fennis, dans son ouvrage intitulé Trésor du langage des galères (1995) rend compte de cette attribution par Jacques Humbert (La Galère du XVIIIè siècle) qui transmit le manuscrit au Commandant Fourquin?: «?Il nous paraît que cette uvre est celle d'un constructeur de galères travaillant à Marseille car il est question de l'arsenal de cette ville dans le texte. Il nous semble qu'on pourrait assez raisonnablement l'attribuer à Jean-Baptiste Chabert.?» Jean-Baptiste Chabert appartenait à une dynastie de constructeurs de galères marseillais dont le père construisait déjà des navires depuis le milieu du XVIIè siècle. Il fut notamment engagé dans la réalisation des galères présente dans l'hallucinante flottille du Grand Canal de Versailles qui furent réalisées à Marseille à partir de 1681. En 1682 il fut nommé professeur à l'école de construction de Marseille où étaient formés les officiers, lieutenants et sous-lieutenants des galères, avant d'obtenir en 1690 son brevet de premier maître constructeur des galères royales. Dans une lettre aux présidents de parlements datée du 11 avril 1662, Colbert annonce?: «?Le Roi m'a commandé de vous écrire ces lignes de sa part pour vous dire que, Sa Majesté désirant rétablir le corps des galères et en fortifier la chiourme par toutes sortes de moyens, est que vous teniez la main à ce que votre compagnie y condamne le plus grand nombre de coupables qu'il se pourra et que l'on convertisse même la peine de mort en celle des galères.?» Cette lettre permet de dater précisément autour de 1672-1674 notre manuscrit dans lequel l'auteur s'exprime dès les premières pages sur la «?nationalisation?» des galères?: «?Il faut savoir que le roi a l'économie de ses galères depuis dix à douze ans, les capitaines étant auparavant propriétaires du corps et agrès des galères.?» Cette datation peut également être confortée par le manuscrit du Commandant Noël Fourquin?: en marge de ce même passage concernant Louis XIV est indiquée la mention «?1672-74?». Il est ensuite immédiatement question de «?Monsieur [Nicolas] Arnoul intendant des galères de France?»?: «?Du depuis, Monsieur Arnoul [...] a fait construire à Marseille un arsenal très magnifique, dans lequel il y a toute sorte de manufactures pour fournir les choses nécessaires pour armer les galères.?» Le chantier de l'arsenal de Marseille s'étendit, en trois phases, de 1665 à 1690, mais Arnoul décéda en 1674. Chabert démarre son manuscrit en énonçant les différents types de galères?: ordinaire, Patronne, Capitane et Realle. Ces vaisseaux sont caractérisés par leurs tailles ,mais l'architecte ne s'attarde pas outre mesure sur ce sujet, témoignant de la culture du secret attachée au monde des constructeurs à cette époque. Chabert fait ensuite un bref point sur la situation des galères, le regain d'intérêt de Louis XIV pour ces navires et la manière dont il est parvenu à les multiplier et surtout à les remplir de «?forçats?» ces dix dernières années. En 1660, lorsque Louis XIV visita Marseille, le port n'abritait plus de flotte de guerre?: les galères végétaient à Toulon et seulement six étaient en état de prendre la mer. Ce constat désola le roi qui émit le souhait de posséder une flotte surpassant celle de l'Espagne et des puissances italiennes. Un tel projet requérant des infrastructures importantes, Louis XIV chargea Nicolas Arnoul de construire un arsenal et d'armer des galères. La plus grande partie du manuscrit est consacrée à la description des différents éléments d'une galère, à leur construction et à l'utilité de chacune. Chabert traite aussi bien de la structure physique que de l'armement nécessaire ou encore de la cuisine. Au-delà de cet aspect purement matériel, il décrit le rôle de chaque personne présente à bord. Très beau manuscrit, réalisé à seulement quelques rares exemplaires, témoignage du regain d'intérêt pour la Marine et des grands travaux navals voulus par Louis XIV et Colbert. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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FRIEDMAN Milton (SMITH Adam & WALRAS Léon & MARSHALL Alfred & ALLAIS Maurice & SAMUELSON Paul)
Reference : 82270
(1983)
s.d. (septembre 1983), 21,5x28cm, une page sur un feuillet.
| There is a long-standing myth that if two economists discuss any topic, they will have at least three opinions about it. | (Une légende tenace veut que, si une discussion sur un sujet quelconque s'engage entre deux économistes, il en sortira au moins trois opinions différentes.) * Manuscrit autographe signé d'une page rédigée à l'encre noire sur un feuillet de papier ligné jaune et portant en exergue de la main de l'auteur : "Draft 8 - Preface for French edition 8 - Price Theory" ; nombreuses ratures et corrections. En haut à gauche du feuillet, au stylo bille, envoi autographe signé : "For Bernadette Platte, Milton Friedman". Rarissime manuscrit autographe signé du prix Nobel 1976, un des économistes les plus influents du XXe siècle, dont l'ensemble des archives est aujourd'hui conservé à la Hoover Institution Library & Archives, Stanford University. Les quelques manuscrits de Friedman encore en mains privées sont particulièrement désirables et recherchés. Important texte théorique des deux premiers paragraphes de la préface dePrix et théorie économique,première traduction française, parue en 1983 aux éditionsEconomica, de Price Theory.Achevée le 7 septembre 1983 à l'université de Stanford, cette version originale en anglais est totalement inédite. Price Theory,uvre majeure de Friedman (Chicago, Aldine Press, 1962) dont la version définitive fut publiée en 1976, année où Friedman obtint le Nobel, est un essai fondamental directement inspiré par ses cours à la Chicago University. Pour sa première publication en France, sept ans plus tard, Friedman entreprend donc de composer une toute nouvelle préface à l'intention de ce public moins naturellement acquis aux idées monétaristes que les Américains. Notre manuscrit, ultime version d'un texte qui nécessita huit réécritures comme en témoigne l'exergue, porte encore de multiples repentirs soulignant l'attention portée par Friedman à la réception de son travail par le lectorat français. Fer de lance de la politique économique de Ronald Reagan, la théorie des prix de Friedman est issue d'une longue tradition de penseurs français et anglo-saxons que l'économiste prend soin de citer dans ce manuscrit: «From the French physiocrats and Adam Smith to Léon Walras and Alfred Marshall to Maurice Allais and Paul Samuelson, a body of theory has been elaborated and refined that essentially all economists accept and use in their analysis of the problems for which it is relevant». En fin connaisseur de l'esprit français, Friedman insiste ainsi sur la filiation entre le libéralisme économique de sa célèbre «école de Chicago», et la philosophie des Lumières, chère à l'intelligentsia du vieux continent. C'est d'ailleurs en hommage à cet esprit critique français qu'il ouvre sa préface par une anecdote ironique sur la relativité des théories économiques «: There is a long-standing myth that if two economists discuss any topic, they will have at least three opinions about it». On note cependant qu'il remplace le véritable auteur de ce trait, qui n'est autre que Churchill, par un anonyme «long-standing myth». Les reprises et biffures sur notre manuscrit montrent la tentation de Friedman d'analyser l'origine de ce mythe : «This myth rests like most myths» est biffé et remplacé par un irrévocable «Whatever small element of validity this myth may have with respect to some topics, it has none whatsoever with respect to the core of economics... price theory. ». Le second paragraphe de notre manuscrit est une apologie des théories monétaristes défendues par Friedman qui, en ce début des années 1980,viennent alors de porter leurs fruits : leur mise en application par la réserve fédérale américaine entraîne un net recul de l'inflation et une hausse historique du dollar. Au sommet de son influence, Friedman voit alors ses ouvrages, dont Price Theory, réédités, enseignés dans le monde entier et traduits en plusieurs langues. Il souligne ici l'importance capitale de sa théorie pour la compréhension du marché mondial :«For price theory seeks to understand how the actions of hundreds of millions of people spread around the surface of the globe interact through a market to determine the price of one good or service relate to another, the wages of one hour of labor relate to another, the cost of one unit of capital relate to another.» La suite de la préface française, de composition plus classique, est absente de notre manuscrit, qui comprend pourtant un verso vierge. Cette entrée en matière très élaborée pourrait ainsi s'avérer être un ajout tardif au texte initialement prévu, marquant l'effort de Friedman pour conquérir la citadelle française, qui vient, en 1981, d'élire son premier gouvernement socialiste depuis 1936. Très important et rarissime manuscrit économique, inédit dans sa langue originale, du théoricien qui a bouleversé la politique financière des Etats-Unis et façonné l'économie du monde moderne. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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1938, 21x27cm, 1 page sur un feuillet.
| «Nous nous sommes nourris de la magie des sables, d'autres peut-être y creuseront leurs puits de pétrole» |<br>* Manuscrit autographe original d'Antoine de Saint-Exupéry, une page rédigée à l'encre noire sur un feuillet de papier pelure jaune, nombreuses ratures, corrections et réécritures. Exceptionnel manuscrit de travail d'un passage du chapitre VI intitulé « Dans le désert » de Terre des Hommes, véritable ode à la magie de contrées sauvages vouées à disparaître avec l'avancée inéluctable de l'âge industriel. Saint-Exupéry livre de magnifiques souvenirs de l'adversité libératrice, la « dissidence » tant chérie qu'il connut au cur des déserts de Mauritanie et de Libye. Les deux derniers paragraphes du manuscrit sont absents de la version finale de Terre des Hommes ; le texte entier du feuillet demeure inédit en anglais, étant absent de la traduction anglaise de l'ouvrage publié sous le titre Wind, Sand and Stars. Cet état du texte, avec de nombreuses ratures, constitue la véritable genèse de son chef-d'uvre humaniste, lauréat du Prix Pulitzer et du Prix de l'Académie Française : l'écrivain retravaille et réarrange ses souvenirs publiés en reportages dans Paris-Soir en 1938. Certaines phrases (« Qu'importe ce que l'on trouve au pôle si l'on marche ainsi dans l'enchantement ») échappant aux biffures correspondent à des variantes d'un de ses reportages, accompagnées de passages inédits obscurcis de traits de plume. Manuscrit témoignant d'une étape d'écriture précoce, non citée dans les notes et variantes de l'édition de La Pléiade. Le manuscrit reprend un passage de son cinquième article pour Paris-Soir, intitulé « La magie du désert c'est ça », publié le 14 novembre 1938. Il paraîtra, avec une partie des modifications de ce manuscrit et d'autres corrections ultérieures, en fin du sixième chapitre de Terre des Hommes. DISSIDENCE ET LIBERTÉ Le thème central du texte, la dissidence, est cité dès la première phrase du feuillet, et deviendra le titre du passage indiqué par la suite sur les épreuves dactylographiées. Ce leitmotiv suscite une bouffée de nostalgie chez l'écrivain, qui se remémore avec émotion de fugaces moments de liberté lors de ses échappées dans le désert : « Les horizons [biffé : contrées] vers lesquels nous avons couru l'un après l'autre se sont éteints ['se sont éteints l'un après l'autre' dans le texte publié], comme ces insectes une fois pris au piège des [sic] mains tièdes ['qui perdent leurs couleurs une fois pris au piège des mains tièdes' idem]. Mais il n'y avait pas d'illusion ['celui qui les poursuivait n'était pas le jouet d'une illusion' idem]. Nous ne nous trompions pas, quand nous marchions ainsi de miracles en miracles ['nous courions ces découvertes' idem]. Le sultan des Mille et une nuits non plus, qui courait un matin ['poursuivait une matière si subtile' idem] [phrase biffée], que ses belles captives, une à une s'éteignaient à l'aube dans ses bras, ayant perdu, à peine touchées, l'or de leurs ailes ». Entre les lignes, on sent poindre la conscience aiguë de la fin d'une époque, qui s'acheva avec la faillite de l'Aéropostale et son grave accident au Guatemala. Il se réfugie dans le souvenir des déserts insoumis de Mauritanie, ces terres peuplées de rebelles dont le charme s'est définitivement rompu avec le temps qui passe : « Mais il n'est plus de dissidence. Cap Juby, Cisneros, Puerto Cansado, Dora, Smarra, il n'est plus de [mot biffé] mystère ». ESSENCE DES HOMMES CONTRE HOMMES DE L'ESSENCE L'écrivain-aviateur livre un sublime passage sur ces contrées dont ses camarades aviateurs et lui-même furent les heureux observateurs : « Car la poudre vierge des coquillages et les palmeraies interdites, nous ont livré leur part la plus précieuse : elles n'offraient qu'une heure de ferveur, et c'est nous qui l'avons vécue. » Le récit est conté à la première personne du pluriel, honorant la mémoire de cette « petite civilisation fermée maintenant disparue » constituée de ses camarades aviateurs tombés du haut du ciel, Guillaumet et Mermoz. Le feuillet contient également une prophétique remarque sur le sort de ces déserts, qu'il a intimement connus, bientôt exploités pour leurs ressources : « Nous nous sommes nourris de la magie des sables, d'autres peut-être y creuseront leurs puits de pétrole, et s'enrichiront de leurs [biffé : cette] marchandises. » On voit déjà poindre le personnage du businessman dans Le Petit Prince, une précoce manifestation de son opinion sur les dérives du progrès humain. « ÉTOILES PAR GRAND VENT » Ces mots jetés sur un fin feuillet de papier jaune représentent un état crucial et précoce de son chef-d'uvre. Saint-Exupéry y assemble pour la première fois l'ouvrage encore sous son titre princeps Étoiles par grand vent, qui paraîtra en France sous le titre de Terre des Hommes en février 1939. Nous connaissons une autre feuille de papier de cette couleur avec les mêmes types de corrections, qui a également échappé au recensement de La Pléiade. On perçoit l'écriture plus directe d'un premier jet - le feuillet datant sans nul doute de la première synthèse de ses reportages journalistiques. Quasiment chaque phrase subit une modification (rature, biffure, déplacement de mots ou expressions), qui ne se retrouvera pas systématiquement dans la version publiée : « On voit donc ici un travail fort subtil de reprises de textes fonctionnant de manière très différente selon les sujets, et nettement orientés vers cette recréation de l'Homme à laquelle invite le livre » (Saint-Exupéry. uvres complètes, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1994, vol. I, p. 1009) Précieux extrait de Terre des Hommes, la grande aventure humaniste et romanesque de Saint-Exupéry qui lui apporta une renommée internationale. Ce manuscrit de toute rareté, criblé de ratures, de repentirs et réécritures se fait le témoin de l'intense travail d'écriture à l'origine de ce chef-d'uvre intemporel. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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s.d. (1952), 12 feuillets.
Manuscrit autographe de 12 pages sur feuillets à carreaux, rédigé à l'encre bleue, nombreux passages soulignés. Ensemble de réflexions inédites de Jean-Paul Sartre portant sur la structure sociale et l'idéologie bourgeoise écrites probablement en 1952 dans le cadre d'un projet de scénario sur la période révolutionnaire. Cette série de dialogues intérieurs sur la nature du pouvoir individuel et collectif constituent une première ébauche des idées développées dans son chef-d'uvre de 1960, la Critique de la raison dialectique. à travers l'exemple de la Révolution française et de la Terreur, Sartre s'interroge sur le rôle du citoyen et de la propriété en invoquant les écrits de Kant, Marx, Rousseau, Hobbes, Saint Paul et Luther. Cet ensemble de feuillets présente de nombreuses similarités dans son contenu et sa forme avec deux manuscrits antérieurs à 1953 et aujourd'hui conservés à l'Université d'Austin, Texas (manuscrit «?Liberté - Egalité?», fonds Harry Ransom Humanities Research Center) et à l'Université d'Ottawa (manuscrit «?Scénario / Joseph Le Bon?»). Une référence dans notre manuscrit à une étude de Jean Vialatoux sur Hobbes, rééditée en 1952, corrobore davantage sa datation dans le courant de cette année. On reconnaît à travers ces feuillets le style de notation sartrien, composé d'affirmations et de notes fulgurantes s'attaquant aux systèmes et structures sociales?: «?car le bourgeois ne peut tirer son sacré que de lui-même?», «?On est sacré en tant qu'esclave du souverain qui défend chacun de ses esclaves contre les autres esclaves?». C'est l'occasion pour le philosophe de déployer de nombreux raisonnements et syllogismes, ainsi que pour le lecteur de suivre en détails son cheminement intellectuel?: «?Qu'est-ce que donc que le souverain par rapport à moi?? 1/ Ma propre volonté mais aliénée. On me la renvoie comme autre. C'est-à-dire que je la réintériorise sous la forme de commandement, de devoir et de loi. Ex?: je possède et cultive ma terre. Je donne mon droit au souverain. Il me confirme dans cette possession?». Au travers d'une série de mises à l'épreuve d'affirmations idéologiques, Sartre analyse le phénomène de la dévolution du pouvoir et la place de la volonté individuelle, et déconstruit ainsi la mystique de l'État dont Hobbes s'est fait le chantre. Le début des années 1950 correspond à une période de grande productivité de l'écrivain, qui créée au théâtre sa scandaleuse pièce Le diable et le bon dieu et se mobilise pour la libération d'Henri Martin, condamné à la suite de son action contre la guerre d'Indochine. En 1952, il se consacre à des projets biographiques avec la publication de son Saint Genet et débute également la rédaction d'un scénario resté inachevé sur la vie d'un révolutionnaire méconnu, le montagnard Joseph Le Bon, destiné à être «?une sorte de biographie philosophique filmée qui repensait les données mises en avant par l'historiographie de la Révolution?» (Philippe Gilles, Construction du personnage et argumentation philosophique (sur un scénario inédit de Jean-Paul Sartre)) dont les ébauches sont aujourd'hui conservées à l'Université d'Ottawa et d'Austin. Ces notes manuscrites font probablement partie d'un ensemble de réflexions préalables à la rédaction de ce scénario, de larges passages étant consacrés à une approche anthropologique et particulièrement novatrice de la Terreur ayant pour but de comprendre l'apparition de la violence dans l'Histoire (dans le manuscrit le «?germe de la Terreur?»)?: «?Il y a terreur quand le pessimisme se change en optimisme sans que la conception originelle de l'homme soit changée. Là alors le Mal devient une broussaille parasitaire à écarter pour retrouver le bien. Le Mal est niant. Si non partons de l'idée que l'Homme est métaphysiquement mauvais par suite d'un acte libre sur lequel on ne peut revenir, il y a pessimisme et non terreur.?» Au-delà de la période révolutionnaire abordée en quelques pages, ce manuscrit reflète les préoccupations et le débat interne sous-jacent de la philosophie sartrienne, entre individuel et collectif, réel et idéel, souverain et masses. En effet, ces notes portent en germe les thèmes principaux de la Critique de la raison dialectique, sa monumentale étude qui après L'Etre et le Néant assure le volet social de sa pensée et demanda de nombreuses années de maturation. Dans le manuscrit datant de quelques années avant sa publication, se trouve la même démarche visant à créer une anthropologie d'inspiration marxiste, alors que Sartre se rapproche progressivement du PCF après une longue période de désaveu et signe la même année sa série d'articles élogieux dans les Temps modernes, intitulée «?Les communistes et la paix?». Véritable «?archéologie?» de la dialectique sociale, ces notes reprennent et confrontent avec grand sens critique les théories de ses aînés, Rousseau et Hobbes en tête?: «?N'oublions pas que le système de Hobbes est engendré par la peur (la peur est ma passion dit-il). Il réclame la paix. Mais la paix civile (contre la guerre civile). Il s'agit donc de vivre en sécurité. 'N'avoir rien à craindre des autres hommes, acquérir sans rivaux, conserver sans envieux'. La paix mercantiliste du bourgeois anglais?». On remarque l'influence nettement plus positive qu'exerce le Contrat social, cité à plusieurs reprises et dont le marxisme lui-même est largement redevable?: «?Mais chez Rousseau la somme des actes d'engagement se fait à un être d'abord purement fictif et non existant mais qui «?à l'instant (du pacte)?» nait reçoit son unité, son moi commun, sa vie, sa volonté?». Par ailleurs, Sartre insiste avec beaucoup de force sur l'assouvissement des masses et la passivité qui semblent être les immuables conditions de la dialectique sociale qu'il condamne?: «?C'est que la personne du Monarque (ou de l'assemblée) étant aussi une personne individuelle ne peut pas s'identifier à une pure volonté du général. Sans doute elle incarne les volontés de tous mais elle est aussi volonté d'un seul. Et comme telle elle peut aller me chercher dans ma particularité et ma vie comme telle. Si je m'aliène à une personne, je suis esclave.?» Ces notes de travail en vue d'un projet cinématographique inachevé s'avèrent également d'une importance capitale pour la génétique de l'uvre philosophique sartrienne, par leur parenté explicite avec la Critique de la raison dialectique. Aux confins de la sociologie et la philosophie, ces pages de Sartre encore inédites comblent les lacunes de la philosophie marxiste et jettent les bases mêmes d'une nouvelle anthropologie. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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