Pierre-Jules Hetzel (1814-1886), éditeur, écrivain. L.A.S., Baden, 24 septembre [années 1860], 4p in-4. A l'imprimeur Jules Claye (1806-1886). « Mon cher Claye, Amédée et moi nous avons fait 20 fois la course de Lichtentale à Baden, une petite lieue pour aller au chemin de fer vous éviter de vous perdre. J'ai laissé des lettres à tout le monde pendant 4 jours pour vous. Je ne faisais pas un pas sans dire à l'écho « si je suis demandé par Claye, réponds que je suis là. ». Et j'ai reçu votre lettre en échange de vous. J'ai été à Stuttgart. J'ai terminé mon affaire de clichés, et prépare pour l'avenir des relations utiles. J'ai à Strasbourg mis sous presse chez Silbermann un volume. Et puis, je suis revenu, ayant laissé Macé à Baden hier matin. J'avais laissé ma femme souffrante, je l'ai trouvée au lit, souffrante, [mots illisibles], si bien que je suis dans une véritable perplexité. Je m'étais donné comme terme extrême de partir après demain 26 pour être le 26 à 10 heures du soir à Paris. Sera-t-elle transportable. Je tremble que non. Mais la laisser, la laisser seule, car nous n'avons pas trouvé de place à L'Ours où demeurent Amédée et sa mère. Ca n'est pas bien rassurant. Je me donne au diable. Quoiqu'il arrive, je partirai pour mon échéance maudite et si je dois laisser ma femme, je viendrai la rechercher une fois l'échéance faire. Avez-vous lu le bouquin de [nom illisble]. Ne négligez pas ce débouché. [Gustave] Doré est ici très malade d'une 3ème rechute, fl. du poitrail, engorgement du poumon. Je vous prie bien instamment, si les impressions en violet vous paraissent impossible à la lumière, de tirer le reste en noir tout bêtement. Le jour ça peut passer, très bien, mais le soir, avez-vous vu ? Je suis tellement ahuri de ma femme malade que je n'ai pas répondu aux lettres très bonnes et très nettes d'Olmer [Théodore, libraire], remerciez-le pour le mieux à ma place. Voilà mes vacances de 10 jours qui, si le côte affaire n'avait pas eu un bon résultat, ont été absolument manquées pour le plaisir. Ma femme n'a pu sortir qu'une seule fois. 1 Ecrire à Froment à [nom illisible] pour la préface du Daphnis. Lui dire que je la trouve bien, qu'on peut tirer selon moi. 2 faire les titres pour qu'il y ait du rouge et du noir, du [fin illisible] 3 je n'ai pas les épreuves des titres de Lili. Il y a un bois frontispice, le faire demander à Dubois, et tirer sur le bois si on n'a pas le temps de faire clicher. M'attendre pour la couverture de Lili. Pour la [mot illisible] enfantine, Ratisbonne a-t-il supprimé la petit soeur qui me déplaisait ? J'oublie bien des choses, je vous écris de Baden, et je vais chez le médecin et le pharmacien. Mais enfin comme j'arriverai, comme le 27 je serai là, rien n'est perdu. J Hetzel. Je n'écris pas à Be.., communiquez-lui ma lettre. Dites-lui l'état de Doré ». Belle lettre. [351]
Reference : 014582
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Pierre-Jules Hetzel (1814-1886), éditeur, écrivain, homme politique.
Reference : 014570
Pierre-Jules Hetzel (1814-1886), éditeur, écrivain. L.A.S., 18 septembre 1876, 1p in-8. A l'imprimeur Jules Claye (1806-1886). « mon cher Claye, J'ai trouvé long votre silence, bien brusque votre départ, sinon pour bien d'autres, au moins pour moi. Je trouverai très doux votre retour si vous ne me disiez que vous êtes souffrant encore et si j'avais l'espoir de nous revoir bientôt ensemble en face de quelques côtelettes chez Caron. Car enfin, pourquoi perdre les bonnes habitudes tout à fait et ne pas leur rendre vie à des espaces de temps peu éloignés. Regardez, voilà mon pauvre Silbermann parti. Il me disait toujours, car il venait souvent, « et Claye faites-moi donc déjeuner avec lui ». Il vous était fidèle. Eh bien moi aussi, mon vieux Claye, je le suis fidèle, et je ne voudrais pas laisser trop ouverte la porte aux oublis. Puis-je aller vous embrasser dans votre rue de Sèvres ? Cela vous fera-t-il autant de plaisir qu'à moi ? Si oui, faites un signe et j'enverrai promener pour une heure les affaires bien volontiers, ne pouvant comme vous leur dire un adieu complet. Tout à vous. J Hetzel ». Belle lettre amicale de l'éditeur à son ami imprimeur, jeune retraité. Elle fait aussi référence à leur ami commun, l'autre imprimeur d'Hetzel, Gustave Silbermann (1801-1876), mort peu de temps avant le 13 juin 1876. [351]
Pierre-Jules Hetzel (1814-1886), éditeur, écrivain, homme politique.
Reference : 014577
Pierre-Jules Hetzel (1814-1886), éditeur, écrivain. L.A.S., sd [après le 12 mars 1864], 7p in-8. A l'imprimeur Jules Claye (1806-1886). « Mon cher Claye, Je vous remercie des trois quarts de votre lettre. Mais je veux, quoique j'aie la tête encore très prise, rectifier vos idées sur le 4ème quart. Il ne s'agit pas d'un cas de mort. Il ne s'agit de rien de capital mais il s'agit de la vérité et puisque vous croyez bon de l'établir, dans un sens, vous trouverez juste que je la replace là où elle doit être replacée. Tout ce que vous me dites est vrai, quant la prime du Figaro, et est absolument faux, quant à la prime Scholl. Voilà comme j'ai appris le tirage des 750 exemplaires en plus, mon cher vieux, et si vous voulez serrer vos souvenirs à vous, vous reconnaitrez que j'ai raison. Je relevais(?) de grippe. Je vais vous voir et tout debout, tous les deux, dans la grande galerie où sont tous les commis de l'imprimerie, vous me dites à l'oreille : « et ce qui vous arrangera encore mieux, c'est qu'avec le papier de reste, nous avons tiré 750 exemplaires de surplus. - Bigre ai-je répondu ! Et le bigre était moitié de surprise et moitié de [mot illisible] inquiétude, bien qu'en somme je n'y vit rien que de juste en soi. Ceci est pour moi tellement certain que si ce que je vous dis ne vous remet pas sur la voie, je déclare que tous les témoignages du monde, ceux dont dépend le sort des hommes et des empires, peuvent être regardés comme des rêves. Du reste, ce n'est pas là le seul chef sur lequel nous ayons été attaqués - les 750 ! Savez-vous sur quoi ils ont voulu nous prendre ? Sur la suppression des culs-de-lampe que j'avais maintenus, et que vous avez eu le bon goût d'ôter, mais qu'il eut mieux valu leur lâcher - drogue pour drogue. Car c'est la suppression de ces culs-de-lampe qui a diminué la grosseur de l'album, ajouté au surplus du papier, donné l'idée d'utiliser le surplus et à eux un argument. Voici ce que proposent les messieurs : nous reprendrons 1500 sur 3000. Ils consentiraient à un rabais mais le rabais, moi, me chiffonne car pour le côté moral, il semble leur donner gain de cause. Je leur propose donc ce qui seul sauf votre acceptation. Ce qui exclut l'idée d'un rabais. Pour les derniers 1500, l'affaire nous redeviendrait commune à eux et à nous. Nous la reprendrons la moitié de la propriété de 10500 à raison de 2f50 l'exemplaire. Ils garderaient un intérêt de 2.50f sur chaque exemplaire. Si nous vendons 5f, nous leur donnerions 2f50 en plus. C'est à dire leur prix complet à mesure des rentrées. Si plus, nous leur donnerions moitié de ce plus. Si moins, nous rentrerions d'abord dans nos 2f50 et ils auraient le surplus. Nous leur réglerions les 2f50 des 1500 à fin janvier et fin février prochains. Il va sans dire que comme premier préliminaire, il y aurait une lettre de M Scholl expliquant le malentendu, acceptée par nous. J'ai la grippe. Les yeux, le nez, le front tous pris et je sue pour vous écrire. Guérissez-vous, il n'a de bon que la santé. T. à vous. J Hetzel. [fin de la transcription sur demande en raison de la limite]" Très belle lettre autour de leurs procès avec Scholl début 1864. En effet, après avoir tiré 3000 exemplaires de l'Album des bêtes à usage des gens d'esprit (Paris, le Nain Jaune, 1864), Claye en tira 750 pour leur compte et Scholl leur fit donc un procès qui fut jugé le 12 mars 1864. Finalement, l'arrangement fut que Claye et Hetzel reprennent à leur compte les exemplaires, les vendent et payent le Nain jaune. Notre lettre explique donc la résolution à l'amiable proposée. [351]
Pierre-Jules Hetzel (1814-1886), éditeur, écrivain, homme politique.
Reference : 014561
Pierre-Jules Hetzel (1814-1886), éditeur, écrivain. L.A.S., sd [février/mars 1864], 2p in-8. A l'imprimeur Jules Claye (1806-1886). « Mon cher Clayz, Vous savez que le Nain Jaune en appelle - nouvelle [mot illisible] bien qu'il ne peut que reprendre. Néanmoins, il y a toujours une inquiétude possible car enfin bien que les textes, les légendes ne puissent pas constituer une propriété, d'autant plus que, bien que signés par Scholl et Jollier [sic Charles Joliet], il y ait d'abord Grandville, et [mot illisible] notre collaborateur tout autant qu'eux. Car enfin les 750 exemplaires, revêtus de leur nom, cela peut faire pour le fait matériel sinon moral tourner l'esprit des juges - sur ce petit point - donc j'ai écouté la proposition de pourparlers que l'avoué de Scholl a faite à notre avoue Mr [Eugène] de Brotonne, et je vous la soumets. Ils n'ont vendu que 1000. Ils voudraient nous revendre, fut-ce au rabais, ce qui leur reste - 2000. Notre avoué a répondu que naturellement la 1ère condition serait que par une lettre a ses abonnés, Mr Scholl dit qu'abusé par un malentendu, il regrette la polémique engagée, que si cette satisfaction nous était donnée, peut-être pourrions-nous écouter leurs propositions. Mon avis est que si nous laissons ces 2000 exemplaires s'avilir dans leurs mains, nous ferons plus de tort à notre affaire que nous ne nous en ferions en rachetant à bas prix - 3 fr par exemple ) avec évidente certitude de retrouver notre argent. Quel est le vôtre ? J Hetzel ». Intéressante lettre autour d'une dispute entre Scholl et Hetzel/Claye. Le livre de Scholl, tiré à 3000 exemplaires et corrigé par Hetzel avait eu aussi un tirage de 750 exemplaires supplémentaires pour Hetzel. Scholl avait donc porté l'affaire en justice (jugement le 12 mars 1864). Cette tentative de résolution amiable est donc avant ce jugement. Il s'agit du volume : Album des bêtes : à l'usage des gens d'esprit (Paris, Nain Jaune, 1864) pour lequel des illustrations de Grandville (propriété d'Hetzel) avaient effectivement été reprises. Après avoir tiré 3000 exemplaires de l'Album, Claye en tira 750 pour leur compte et Scholl leur fit donc un procès qui fut jugé le 12 mars 1864. Finalement, l'arrangement fut que Claye et Hetzel reprennent à leur compte les exemplaires, les vendent et payent le Nain jaune. Très belle lettre. [351]
Pierre-Jules Hetzel (1814-1886), éditeur, écrivain, homme politique.
Reference : 014566
Pierre-Jules Hetzel (1814-1886), éditeur, écrivain. L.A.S., Monaco, 27 janvier 1874, 3p in-8. A l'imprimeur Jules Claye (1806-1886). « Mon cher Claye, je voudrais vous tenir ici. Il fait trop beau. Il y aurait du soleil et du bleu, je vous assure à nous contenter tous les deux. Faites-donc un effort, donnez-vous cette récompense d'avoir une fois sous les yeux les tableaux de maître, dessinés par le seul bon dieu, et mis en couleur par le seul soleil. Je vous envoie pour le magasin d'éducation quelques maximes que j'ai prises dans Me de Maintenon. Soyez assez bon pour dire à Rolland de les composer promptement avec celles des pères de l'église qu'il doit avoir de moi avant mon départ. Je désire qu'il s'arrange de façon à avoir des trous, des quarts, des dernières pages, au besoin une page entière pour semer dans le magasin de ces extraits. J'attendais de lui la mise en page de trois numéros pour garder notre avance et voici cette avance déjà perdue. Remontez-le, je vous en prie, et jetez les gens sur nos muses en trans elles sont meilleures depuis que vous avez remis cela sur un bon pied, je vous prie instamment d'être exigeant dans le chapitre avec votre monde. L'impression est pour les trois quarts dans le succès de nos numéros. Il y a une série de gravures avec légendes qui doivent être composées et passer successivement. Mais il me serait bien bon de ne pas les revoir seulement à mesure qu'elles passent. J'oublie les premières quand il y a un intervalle entre celle qui suivent. Rolland ne pourrait-il m'envoyer toute une série en paquet, la composition est faite, je n'ai pas besoin de filets de mise en page si c'est ce qui le gêne. Verne va bientôt venir à Antibes. Larochelle n'a-t-il pas besoin de voir Desmery (?) lui aussi. Vous pourriez parler en bande. Le roman comique serait dépassé. Donnez-moi de vos nouvelles mon cher Claye. Il parait que nous faisons faire nos portraits ensemble. Je vous ai payé en carte. Nous sommes encore jolis mais on voit tout de même que nous ne sommes plus des jeunes premiers de la veille. Je vous embrasse mon vieux ami. J'ai avec moi Jules pour huit jours à peine. Il arrive de Milan pour nos affaires. Votre vieux J Hetzel. Rappelez-moi au souvenir de Me Claye et de Me Larochelle ». Belle lettre autour du magasin d'éducation et de récréation, avec mention de Jules Verne. [351]
Pierre-Jules Hetzel (1814-1886), éditeur, écrivain, homme politique.
Reference : 014569
Pierre-Jules Hetzel (1814-1886), éditeur, écrivain. L.A.S., 15 juin 1876, 1p in-8. A l'imprimeur Jules Claye (1806-1886). « Mon cher Claye, J'avais du même coup écrit à Quantin une lettre qu'un esprit de travers eut pu mal prendre, mais qu'il a pris du bon côté. Il m'écrit que c'est un incident comique que mon volume ait été signé par lui seul et que pour l'avenir sa firme sera imp. J. Claye et Quantin et Cie. Il s'exprime d'autre part très bien en ce qui me touche à votre endroit et sur ce qu'il vous doit. Je suis très content d'avoir provoqué cette explication. Elle me fait plaisir pour lui et m'ôte de l'esprit que vous soyez parti mécontent et justement reste toujours votre silence à mon égard. Mais entre amis on peut s'en passer de bien d'autres. À vous. J Hetzel ». Très sympathique lettre au moment où Quantin reprend l'imprimerie de Claye. [351]