Emile Augier (1820-1889), poète, écrivain. L.A.S., sd [ca.1850], 2p un quart in-8. A l'écrivain Jules Janin (1804-1874). Le compositeur Charles Gounod (1818-1893) doit partir plus tôt que prévu et remettre l'audience avec madame Janin à huit jours. Il est aussi question d'une première d'une pièce de George Sand qui doit avoir lieu le lendemain soir et à laquelle il a promis d'emmener « Nath », i.e. mademoiselle Nathalie, une actrice. Il propose ensuite d'autres dates. [306-2]
Reference : 013256
Librairie Trois Plumes
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GEORGE (Marguerite-Joséphine Weimer, dite Mlle) actrice française (1787-1867)
Reference : 55C23
« Donnez-moi des nouvelles de Madame Janin. Impossible de venir vous en demander moi-même. A pieds, c’est trop loin… »
FIRMIN-DIDOT (Amboise) éditeur, imprimeur et collectionneur français (1790-1876)
Reference : 58C30
Belle lettre. « J’ai lu avec un bien grand plaisir l’article Bibliofilique (sic) que vous insérez dans le 1er numéro de la Résurrection du Bibliofile français », annonce-t-il, « Elle ne pourrait paraître sous un meilleur patronage, le duc d’Aumale en titre et votre signature à la fin ». Il est surpris qu’il puisse trouver le temps d’écrire alors que lui, même « séquestré à la campagne, je ne puis qu’à grand peine achever quelques-uns des travaux pour lesquels j’ai amassé des matériaux pendant le cour de ma longue vie. Permettez-moi de vous offrir les deux derniers opuscules qui pourront peut-être vous intéresser sous peu je pourrai vous remettre mon Essai sur Jean Cousin [le peintre, dessinateur et graveur de la Renaissance], qui m’a pris près de trois ans de recherches ». Il s’est permis de modifier quelques mots de son article concernant « la cession que j’ai eu la faiblesse de faire à la bibliothèque de la ville Milles de Provence », et s’en excuse.
Charmante et rare lettre d’amour à celle qui fut la maitresse de Musset et bien d’autres encore. Sa santé s’est « gravement altérée » et l’éloignement d’« Anaïs » ne facilite pas sa guérison. « Dimanche j’ai éprouvé des accidents à la suite desquels j’ai perdu connaissance et où l’on pouvait craindre que l’influence du choléra ne fût pas étrangère. Depuis j’ai été saigné, et peut-être faudra-t-il recommencer cette désagréable opération car ma tête ne s’en remet pas… ». Il lui avoue que la lettre reçue « bien douce », lui redonne un peu d’espoir et c’est « à la dérobée et contre les ordonnances formelles du médecin » qu’il a saisi sa plume, pour écrire quelques lignes. « mais j’ai besoin de soulager mon cœur en vous disant combien je vous aime et cela me fera plus de bien, même pour ma pauvre tête, que toutes les saignées du monde […] j’espère pourtant une prompte convalescence et pour cela il me faudrait que votre présence, la douce certitude que vous rendez justice à mes sentiments et que vous leur accordez quelque peu de retour… ». Il a rempli ses « intentions » auprès d’Auber, « et son billet que je vous envoie vous prouvera que vous retrouverez en lui à votre retour les dispositions que vous y avez laissés à votre départ. ». Il lui avoue que son retour lui rendra la vie. « Adieu mon Anaïs, mon amie, la femme à qui je veux dévouer toute mon existence à quelque titre que ce soit, un mot de vous me fera grand bien si vous daignez l’écrire….».
Avec deux planches hors texte, tiré à petit nombre (n'est pas en vente), 1 vol. grand in-8 br., Bureaux de l'Artiste, Paris, 1898, 52 pp. avec portrait en frontispice et une planche double ("Grand chemin de la Postérité (Fragment) d'après ma lithographie de Benjamin")
Rare exemplaire, dédicacé par Henry Jouin à Alidor Delzant, qui fut le secrétaire et exécuteur testamentaire d'Edmond de Goncourt. On joint une L.A.S. de l'auteur : "Cher Monsieur et Ami, Bluette promise, bluette remise. Je viens de traverser des jours d'inquiétude cruelle. Ma femme est atteinte d'une pneumonie qui l'a terrassée. Le péril semble conjuré, Dieu merci. Votre fidèlement affectionné. H. Jouin. 23 Janvier 1901". Bon état (la planche double est débrochée, lég. rouss. en marge de couv., bon exemplaire par ailleurs)