L.A.S., Versailles, sd [jeudi soir, 1855 ?], 3p in-8. A l'écrivain Hippolyte Lucas (1807-1878). « Mon cher Lucas, Je suis revenu bien triste et bien courroucé. Si Pils [Isidore Pils, le peintre?] eut pu venir (et certes il a fallu une impossibilité complète), je vous aurait fait la balance et sans doute même nous l'eussions emporté car c'était autant un avocat qu'une voix de plus, que de guignes ! Et Mlle [nom illisible] ! J'irai causer avec vous mais mon cour est gros et il a besoin de s'apercevoir d'abord en mes murs[?]. Votre ouvre est étudiée et [mot illisible] à la fois et le style et le coloris en sont excellents, et l'intérêt parfaitement ménagé. L'apparition de Jean au 1er acte, et celle d'[nom illisible] au 3e sont d'un effet [passage illisible]. [nom illisible] est comme moi et nous sommes restés très malheureux. Il faut lire cela vite à l'Odéon. Peut-être le dénouement est-il un peu trop prévu. Peut-être les enfants sont-ils trop faussement[?] laissés avec Médée et on doit se méfier. C'est peu de chose à arranger. Toute la scène marche de beaux vers en beaux vers et de situations en situations et [mot illisible] en effet de retrouver à chaque pas. Adieu. Mes respectueux hommages à madame Luca et à vous mon amitié et mon admiration bien vraie comme mon chagrin. Emile Deschamps ». L'ouvre dont il est question ici est donc sa tragédie Médée, d'après Euripide, créée le 20 juin 1855 à l'Odéon. La lettre fut reliée dans un livre (traces de brochage sur le bord). Belle lettre critiquant une oeuvre de Lucas. [188-2]
Reference : 011636
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L.A.S. avec quelques vers, Versailles, mardi 17 juin 1851, 2p in-8. A l'écrivain Hippolyte Lucas (1807-1878). « Mon cher ami, Je sens depuis quelques temps se renouveler les désordres gastriques qui avaient provoqué ma vilaine maladie de l'année dernière, et l'oracle d'épiderme[?] me défend tout diner [mot illisible]. C'est Dieu le cas aujourd'hui de lui obéir en gémissant : Embauché par la diète, et fort mal embouché, Je ne puis plus remplir ni vider un verre, Presqu'autant que l'esprit, j'ai l'estomac bouché. Du reste, bon convive et sémillant trouvère ! Je vous serre cordialement la main, pour votre infatigable amitié, et je me jette aux pieds de madame Lucas. J'irai au premier jour vous remercier de cette fête que je suis forcé de me refuser et à vous redire tous mes tendres[?] regrets. A vous de cour Emile Deschamps Je suis d'autant plus malheureux que j'aurais vu Victor Hugo chez qui nous sommes allés sans le trouver l'autre jour et que j'ai grand besoin d'embrasser. Dites-le lui bien ». La lettre fut reliée dans un livre (traces de brochage sur le bord). Belle lettre. [188-2]
L.A.S., Versailles, 2 septembre 1859, 2p in-8. A l'écrivain Hippolyte Lucas (1807-1878). « Mon bien cher confrère, Je suis toujours malade, cela vient de loin, et si j'avais les forces de mon courage et de mon amitié, c'est moi qui vous arriverais à la place de ce billet suppliant. Un de mes très jeunes amis de Versailles, m. Armand Renaud, vous portera ce mot, il espère aussi approcher et passer un instant avec un maître. Il publie un volume de poésies, les poèmes de l'amour, dont il a laissé au Siècle un exemplaire à votre adresse. Si vous porter les yeux, vous reconnaitrez vite un vrai et doux[?] poëte, ayant toutes les ressources et tous les secrets de l'art de la composition et du vers. Et alors, vous serez assez bon pour dire dans Le Siècle quelque chose de votre impression. Je vous suis d'avance on ne peut plus reconnaissant et j'aime à vous redire toute ma vieille et toujours nouvelle amitié. Emile Deschamps ». Belle lettre de recommandation pour le poète Armand Renaud (1836-1895) pour son lire qui est donc déjà imprimé mais porte la date de 1860. Cet ami de Mallarmé et Manet fit partie des parnassiens. Ses poésies furent mises en musique par Saint-Saëns, Reynaldo Hahn et Claude Debussy. La lettre fut reliée dans un livre (traces de brochage sur le bord). Sympathique document. [188-2]