Croizat (fin XVIIIe), chimiste?, marchand de tabac? P.A., sd [fin XVIIIe], 1p in-4. Document indiquant à son correspondant les différents tabacs avec leur prix. Une note et une chemise indiquent «Croizat, chimiste» mais nous ne trouvons rien sur ce personnage. Intéressant document toutefois sur le tabac. [190-2] 35
Reference : 011102
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André de Richaud (1907-1968) pièce autographe non signée 1 f., 1 p., 13,2x4cm. Pièce autographe intéressante dans laquelle le poète se montre assez piquant quant au génie de Picasso : "La chose ridicule : du moment qu'il est reconnu — par qui ? — que Picasso est un génie, il a le droit de tout faire. On pourrait ajouter : il a aussi le droit de bien faire" [on pourrait aussi bien lire "rien faire" au lieu de "bien faire" mais la syntaxe de la phrase serait assez douteuse sous la plume de Richaud : il écrirait "de ne rien faire" au lieu de "de rien faire".] Bel autographe
[ Pièce autographe signée, billet consacré à Frédéric Mistral : ] 1 P.A.S. d'une page : "Mistral a réalisé par son oeuvre et par sa vie la figure idéale du poète. Tout y est tendresse et noblesse, tout y est pureté, simplicité, fidélité, lumière. En un temps qui, pour sa honte à venir et comme dans un aveu de sa présente pourriture, verra peut-être ériger sur une de nos places telle effigie immonde, évocatrice d'oeuvres perverses et pervertissantes dont on n'oserait pas même graver les titres sur le socle - il est beau, il est bon, il est exemplaire que le poète de Calendal et de Mireille ait sa statue, sans plus attendre. Et lorsqu'après une très longue vieillesse il entrera dans l'éternité, je pressens qu'on dressera de même son image sous les routes de ce Panthéon au fronton duquel, d'avance et comme pour lui inspirer le plus sublime de ses poèmes, David d'angers avait sculpté le Tambour d'Arcole". On joint une carte postale (portrait de Mistral)
Rétrospectivement curieuse et amusante pièce autographe signée de l'écrivain de Cambrai, Auguste Dorchain (1857-1930).
Pierre LOUŸS (1870-1925) pièce autographe non signée 1 f., 2 p., encre violette, 20,2x13cm Bel autographe du poète dans lequel il livre ses pensées sous forme de maximes sur les femmes parfumées, les poètes publiés et l'originalité des vers de Victor Hugo dans Ruy Blas. Sur les femmes parfumées : "il n'y a que deux sortes de femmes parfumées ; celles qui répondent "c'est un mélange" ; et celles qui répondent "c'est moi" : ce sont les pires, celles-ci". Sur les poètes : "des poètes se font imprimer : celui qui croit à la généalogie de ses vers, et celui qui voudrait croire à leur génération spontanée. Le second est beaucoup plus intéressant que la dame ci-dessus ; mais pas plus original." Puis citant un quatrain de Ruy Bas de Victor Hugo, il se livre à une analyse des vers du grand poète : "Permettez ô mon Dieu, justice souveraine, Que ce pauvre laquais bénisse cette reine, (!!) Car elle a consolé mon coeur crucifié, Vivant, par son amour, mourant, par sa pitié" "L'originalité de H.[ugo], c'est le 2e vers, idiot, qui est tout le sujet. Le 4e vers, si beau avec sa rime intérieure coupée par le dernier soupir de la virgule ressemble à tout ce qu'on veut et dépasse tout ce qui lui ressemble. H.[ugo] y a mis une sorte de crescendo instinctif, et de decrescendo, qui résument l'ascension et l'évanouissement du personnage". Bel autographe. Envoi soigné.
HUGO (Victor). PIÈCE AUTOGRAPHE SIGNÉE. 1 page, 10,7 × 7,5 cm. « à mon cher ami et collègue Charras. Marine Terrace 2 Xbre 1853 Victor Hugo » Il peut s’agir d’un de ces feuillets d’envoi que le poète rédigeait durant son exil, alors qu’il lui était impossible de les inscrire sur les livres eux-mêmes. L’intérêt de celui-ci tient à la conjonction du destinataire et de la date portée sur le document, deuxième anniversaire du coup d’état de Napoléon III, que Hugo combattra tout au long de ses dix-neuf années d’exil. Charras, militaire — il était diplômé de Polytechnique — et homme politique républicain, avait été ministre de la Guerre par intérim en 1848 et mourut en exil en 1865 ; il avait refusé l’amnistie, comme Hugo. Surtout — du moins pour nous ici —, il apparaît dans la toute première phrase d’Histoire d’un crime, dans laquelle il renonce à considérer plus avant la possibilité d’un coup d’état qui surviendra pourtant le lendemain même : « Le 1er décembre 1851, Charras haussa les épaules et déchargea ses pistolets. » Ce document, à la date sans nul doute réfléchie et voulue par Hugo, constitue un lien symbolique remarquable entre deux figures majeures de l’opposition au Second Empire. Marine Terrace est la maison où vivait Victor Hugo durant son exil à Jersey, d’août 1852 à octobre 1855.
1915
Émouvante pensée couchée sur le papier par le philosophe et historien de la philosophie Émile Boutroux, au lendemain de la déclaration de guerre par l’Allemagne nazie :« C’est peu de se « tolérer ». Les hommes doivent s’unir cordialement pour chercher la vérité de faire le lien. Paris 5 décembre 1915. Émile Boutroux. »Il siégea à l’Académie française de 1912 à 1922.