Amsterdam, 1718. Trois volumes in-12 (166 x 92 mm), 2 ff. n. ch., XVIII pp., 427 pp.; 1 f. n. ch., 426 pp.; 1 f. n. ch., 408 pp. Maroquin vieux rouge, filet d’encadrement à froid, dos à nerfs avec filets à froid, pièces de titre et de tomaison en maroquin brun, roulette dorée sur les coupes et sur les chasses, tranches dorées sur marbrures, dos uniformément et légèrement passé, légères épidermures sur un plat, rares petites rousseurs, petite déchirure sans manque aux pages 19, 51 et 217 du tome III, feuillets intervertis dans les cahiers C à K (reliure de l’époque).
Reference : 978
Les Mémoires d’un des plus grands conspirateurs du XVIIe siècle. Ces Mémoires furent écrits entre 1675 et 1677. «Publiés au début du XVIIIe siècle en pleine Régence, dans un climat de réaction contre le Grand Siècle, ils effraient encore l’honnête homme par le modèle d’aventurier génial qu’ils proposent à la postérité bien avant ceux de Stendhal, de Malraux, de T.E. Lawrence» (Beaumarchais, Couty & Rey, Dictionnaire des écrivains de langue française). Cette édition parut un an après l’originale, très rare, publiée à Nancy en 1717. Jean-François Paul de Gondi (Montmirail 1613-Paris 1679), cardinal de Retz, fut un brillant orateur, l’un des grands acteurs de la Fronde et l’une des meilleurs plumes de son temps. Destiné à accéder au siège archiépiscopal de Paris que son oncle occupait, il fut confié aux Jésuites du collège de Clermont où il devint un élève brillant. Il écrivit à vingt-cinq ans la Conjuration du comte Jean-Louis de Fiesque (1638), véritable épopée de la transgression qui deviendra son bréviaire de sédition. Il participa la même année à la conspiration menée par le comte de Soissons contre Richelieu. En 1643, il fut nommé coadjuteur de l’archevêque de Paris par Anne d’Autriche. En 1648, il fut au premier rang des frondeurs contre Mazarin. En 1650, il s’allia à la reine contre Condé lorsque celui-ci fut défait par Turenne et fut promu cardinal de Retz. Au retour de Mazarin, il fut désavoué et emprisonné. En 1654, il devint de droit successeur de son oncle, décédé, sur le siège archiépiscopal ; Mazarin réclama sa démission en vain. Le cardinal de Retz réussit à s’évader. Il mena une vie errante dans toute l’Europe. En 1661, il accepta de démissionner pour retourner en France et fut exilé à Commercy qu’il ne quittera guère que pour participer aux conclaves en 1662, 1665, 1668 et 1670. C’est au cours de cet exil qu’il écrivit ses Mémoires. Bel et rare exemplaire en maroquin janséniste de l’époque.
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