‎STRABON.‎
‎Strabonis illustrissimi scriptoris Geographia decem et septem libros continens e greco in latinum a Gregorio Typhernale et Guarino Veronense conversa, cum indice.‎

‎Paris, Le Fèvre, 1512. Petit in-folio (266 x 195 mm), 14 ff. n. ch., CLII ff. Maroquin brun, plats décorés de filets à froid à la Du Seuil avec fleurons d’angle dorés, dos à nerfs orné de même, auteur, titre, date et lieu dorés, double filet doré sur les coupes, dentelle intérieure, tranches dorées, coiffes et coins légèrement frottés, cahier b placé entre les cahiers e et f (reliure du XIXe siècle).‎

Reference : 956

‎Rare première édition parisienne de cette bible de la géographie ancienne. Cette édition fut partagée entre quatre libraires, Claude Chevallon, Gilles de Gourmont, Hémon Le Fèvre et Olivier Senant. Elle est agrémentée d’un index et d’une épître dédicatoire de l’éditeur Théobald Pigenat à son maître Jérôme Aléandre, qui paraît pour la première fois. C’est un des premiers témoignages de la renommée acquise par l’érudit italien Jérôme Aléandre (1480-1542), invité à Paris en 1508 et nommé professeur de belles lettres puis recteur de l’université jusqu’en 1514. Le titre est orné d’un bel encadrement historié composé de plusieurs bois, provenant sans doute d’un livre d’heures ou d’une vie de Saints. Le texte est présenté sur deux colonnes, en caractères gothiques. Strabon, qui vécut vers l’an 60 de notre ère, rassembla vers la fin de sa vie des matériaux documentaires, ainsi que ses propres souvenirs de voyage à travers l’Orient (Syrie, Palestine, Égypte, Asie mineure) pour composer cette excellente description du monde connu, dont l’autorité fut incomparable tout au long du Moyen-âge. La reliure, non signée, est attribuée à Thompson par une note au crayon, ce qui est probable. Il s’agit certainement de l’exemplaire décrit dans L’Intermédiaire des bibliophiles de Durel en 1897, n°1074, à l’adresse de Le Fèvre et relié en maroquin La Vallière de Thompson. Installé à Paris au cours des années 1830, ce relieur exerça jusqu’en 1850 environ, avant que sa femme et son fils ne reprennent l’atelier. Ex-libris imprimé d’Henri Lambert au premier contreplat, avocat à Versailles. Très bel exemplaire en maroquin du XIXe siècle. Renouard, Inventaire chronologique des éditions parisiennes du XVIe siècle, II, n°459. Graesse, Trésor de livres rares et précieux, VI, 506. Ernest Jovy, François Tissard et Jérôme Aléandre, contribution à l’histoire des origines des études grecques en France, 2e fascicule, 1900, p. 97-100 (reproduit l’épître de Pigenat, datée par erreur de 1510). ‎