‎[MAX ERNST] - ‎ ‎PÉRET Benjamin.‎
‎Au 125 du boulevard Saint-Germain, conte.‎

‎Paris, Presses du Montparnasse, 1923. In-12 (159 x 113 mm), 2 ff. bl., 48 pp. n. ch., 2 ff. bl. Maroquin marron, dos lisse, auteur, titre en long, illustrateur et date dorés, doublure et garde de daim gris, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés, feuillets brunis (P. Goy & C. Vilaine). ‎

Reference : 764

‎Édition originale du second livre de l’auteur. L’illustration se compose d’une remarquable pointe sèche de Max Ernst en frontispice, tirée sur Chine et contrecollée sur un feuillet blanc, et de 3 dessins de l’auteur hors texte. Il s’agit du premier livre illustré par Max Ernst. Tirage à 181 exemplaires, celui-ci un des 100 sur papier vergé non justifié et non signé, comme souvent sur ce papier. Un modèle de liberté verbale à l’aube du surréalisme. Après sa rupture avec le mouvement dada, Benjamin Péret avait participé avec Breton, Crevel et Desnos aux expériences de sommeil hypnotique. Publié un an avant le Manifeste du surréalisme et le premier numéro de La Révolution surréaliste, son conte en prose est marqué par les prémices de l’écriture automatique et surtout par une imagination fantasque et bondissante: «La demie de onze heures sonnait à une horloge voisine. Quelques taxis passaient nonchalamment et les dromadaires n’étaient pas tous rentrés.» Octavio Paz écrivait joliment que «les textes en prose de Péret, depuis l’hallucinant Au 125 du boulevard Saint Germain, s’écoulent avec une sorte de constance dans l’imprévu, comme un fleuve qui ne suit pas son cours mais l’invente.» Exemplaire enrichi d’un envoi autographe signé à Jacques Decourt accompagné d’une citation de l’ouvrage: «Bon dieu, se dit-il, c’est pourtant aujourd’hui le 25 juin 1922.» Médecin neurologue, professeur à la Faculté de médecine de Paris, Jacques Decourt (1898-1989) fut un compagnon de route des surréalistes. Le poème « La Carrière du printemps » d’Aragon lui est dédié. D’abord tenté par une carrière littéraire, il choisit la médecine par tradition familiale. Ses mémoires ont paru en 1985 aux éditions La Pensée universelle sous le titre Un sentier dans le siècle. Bel exemplaire en reliure triplé. Bénézit, IV, 187-189. ‎