‎MARIUS MICHEL Henri.‎
‎Feuillets d’autrefois. Souvenirs et Rêves.‎

‎Paris, Renouard, 1916. In-12 (190 x 125 mm), 3 ff. bl., 3 ff. n. ch., 46 pp., 1 f. n. ch., 2 ff. bl. Maroquin noir, dos à quatre nerfs, auteur et titre en doré, doublures de maroquin prune, tranches dorées, non rogné, couvertures conservées.‎

Reference : 750

‎Très rare recueil de 25 poèmes de Marius Michel. Imprimé à petit nombre sur papier de Hollande Van Gelder par les soins de Renouard, ce recueil était destiné à la famille et aux amis du relieur. La couverture porte simplement le chiffre HMM. Si l’activité d’Henri-François Michel, dit Marius Michel (Paris, 1846-1925), en tant que relieur d’art est reconnue, sa verve poétique est en revanche restée confidentielle. Louis Barthou écrivait justement à son propos: «Ce grand artiste n’avait pas seulement la technique de sa profession: il aimait les lettres et il les cultivait.» Les Feuillets d’autrefois comprennent quelques vers de jeunesse et des poèmes écrits au fil des années. Ils forment le pendant des Feuillets d’aujourd’hui, un recueil inspiré par la guerre et publié à la même période. Dans une note liminaire, Marius Michel fait preuve d’une modestie sévère envers sa plume: «Jeune homme, il y a longtemps, j’ai eu comme tant d’autres l’intention de publier un volume de poésies; plus tard, j’ai tout détruit, trouvant que si j’avais eu quelques idées, la forme était banale […]. Il m’est resté la manie de traduire ma pensée en vers à des intervalles éloignées sur les plus divers sujets». On lit pourtant avec plaisir ces vers du relieur qui habilla avec génie tant de grands maîtres: «Poètes, c’est ainsi qu’en de longues années, / Pour éloigner du temps l’inévitable outrage / J’aurai serti l’écrin de vos muses aimées.» Ce livre provient de la bibliothèque Lobstein. Une note au crayon sur la première garde précise qu’il appartenait à Paule CrettéLobstein, la fille de Georges Cretté, digne successeur de Marius Michel. Elle a conçu de nombreux décors de reliures entre 1955 et 1995, pour sa bibliothèque personnelle ou pour aider son mari Alain Lobstein. La reliure n’est pas signée, mais elle est similaire à celle de Georges Cretté pour son exemplaire personnel (vente Mirabaud Mercier, 2 février 2018, n°228). Bel exemplaire en maroquin doublé, d’une provenance intéressante. Exposition rétrospective, Marius Michel, Palais des Beaux-arts, mai-juin 1927, p. 7.‎