‎RAHIR Edouard.‎
‎La Bibliothèque de l’amateur. Guide sommaire à travers les livres anciens les plus estimés et les principaux ouvrages modernes.‎

‎Paris, Morgand, 1907. In-8 (247 x 160 mm), 1 f. bl., XLVIII pp., 408 pp., 1 f. bl. Demi-maroquin caramel à coins, dos lisse avec auteur, titre, monogramme et date en doré, couvertures conservées (Marius Michel).‎

Reference : 748

‎Édition originale de ce guide de bibliophilie, par un maître en la matière. Ce guide pour l’élaboration d’une bibliothèque «estimable et intéressante» offre tout d’abord une série de tableaux méthodiques, classant les livres recherchés pour le texte, ceux recherchés pour l’illustration et les livres curieux au point de vue typographique. La seconde partie détaille, par ordre alphabétique, les ouvrages cités précédemment et les éditions à privilégier. L’ouvrage est illustré de quelques reproductions en noir dans le texte: gravures d’incunables, reliures anciennes, marques de provenance prestigieuse, etc. Libraire réputé et bibliophile aguerri, successeur de Damascène Morgand chez qui il était entré à 16 ans, Édouard Rahir (1862-1924) prodigua ses conseils à toute une génération de collectionneurs. Il s’était lui-même constitué dans la plus grande discrétion une bibliothèque renfermant de véritables trésors, qui fut dispersée dans deux ventes anonymes en 1928 et 1929, puis en six grandes ventes entre 1930 et 1938. Précieux exemplaire de Henri Marius Michel, relié par lui, enrichi d’un envoi autographe signé «À Monsieur Henri Marius Michel, en souvenir de nos anciennes et cordiales relations.» L’exemplaire porte son tampon sur la première garde, son ex-libris ainsi que son monogramme doré au dos. Il passa ensuite dans les bibliothèques de ses successeurs, George Cretté puis Alain Lobstein. Élevé dans l’atelier paternel, Henri Marius Michel (Paris, 1846-Paris, 1925) apprit la dorure tout en suivant les cours des Arts Décoratifs. En 1866, il s’associa avec son père, doreur de renom, puis il monta un atelier de reliure en 1876. Après un tour de France des musées et des cathédrales, il revint avec l’idée de faire des reliures «d’un style nouveau, en partant du décor ornemental tel que l’avaient pratiqué des artistes du XVIe siècle, en le renouvelant et en y adaptant un élément nouveau: la flore ornementale, qui allait faire de lui le maître le plus influent de la décoration de la reliure du XIXe siècle.» Marius Michel publia ses premiers ouvrages, un Essai sur la décoration extérieure des livres (1878) et La Reliure française contemporaine (1880), chez Damascène Morgand, où travaillait le jeune Rahir. Celui-ci lui commanda plusieurs splendides reliures, reproduites dans le catalogue de sa collection. Dans La Bibliothèque de l’amateur, il place à juste titre Marius Michel au premier rang des artistes qui revitalisèrent l’art de la reliure. Bel exemplaire dans une sobre reliure de Marius-Michel. Fléty, 121. Pierre Bérès, Des Valois à Henri IV, 1994, notices des collectionneurs cités. ‎