‎RAYMOND Jean-Baptiste.‎
‎Carte topographique militaire des Alpes comprenant le Piémont, la Savoye, le comté de Nice, le Vallais, le duché de Gênes, le Milanais, et partie des états limitrophes.‎

‎Paris, chez l’auteur, 1820. In-folio (565 x 435 mm), 1 f. n. ch. (tableau d’assemblage) et 12 feuilles de cartes gravées dont une avec le titre, toutes montées sur onglets. Maroquin rouge à long grain, frise dorée en encadrement sur les plats, armes au centre entourées d’une guirlande et d’une fine roulette dorées, dos lisse fleurdelisé, roulette sur les coupes, frise intérieure, doublure et gardes de soie moirée bleu clair, tête dorée, restaurations aux mors et à une coiffe, petit accroc à une coupe, quelques frottements, petits chocs sur le premier plat, traces d’humidité prononcées sur la doublure et les gardes (Tessier).‎

Reference : 685

‎Grande carte alpine très détaillée dressée au 1/200 000e. L’ouvrage se compose de 12 feuilles et d’un tableau aux contours colorés pour servir à l’assemblage de la carte, l’ensemble gravé par François-Pierre Michel sous la direction de Raymond. Les limites de cette grande carte alpine sont à l’est Brescia et la Valteline, à l’ouest Chambéry et Grenoble, au nord le Valais, et au sud le golfe de Gênes. Une carte de référence au XIXe siècle. Ingénieur-géographe à Paris, capitaine au corps royal des ingénieurs géographes militaires et membre de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, Jean-Baptiste Raymond (1766-1830) s’est appuyé sur les meilleures données de l’époque et sur les avancées normatives pour composer sa carte des Alpes. Il a notamment mis à profit la carte de Bacler d’Albe pour le dessin des montagnes et les cartes de l’état-major sarde. Il est surtout le premier à appliquer les nouvelles recommandations de la Commission de normalisation de 1802: utilisation d’instruments de mesure plus justes, nivellements à partir du niveau de la mer, utilisation d’une seule perspective et de signes conventionnels, projection de Flamsteed modifiée, système de hachures avec éclairement oblique, etc. Le résultat, d’une grande clarté, servit de référence pendant toute une partie du XIXe siècle, remplaçant la carte de Borgonio utilisée depuis le XVIIe siècle. Précieux exemplaire aux armes du duc d’Orléans, futur Louis-Philippe Ier. Cet exemplaire porte les armes du duc d’Orléans, titre porté par Louis-Philippe depuis la mort de son père Philippe Égalité en 1793 jusqu’à son accession au trône en 1830, ainsi que le cachet de la bibliothèque royale de Neuilly sur le premier feuillet. Il fut relié par Tessier, relieur attitré du duc d’Orléans sous Louis XVI puis sous la Restauration, entre temps relieur de la Trésorerie impériale (étiquette sur la première garde). Louis-Philippe Ier possédait au moins deux bibliothèques, l’une au Palais-Royal, l’autre à Neuilly, qui furent vendues aux enchères en mars 1852. Cet exemplaire figure sous le numéro 1516 dans le catalogue de la vente. Il porte également un cachet «HDD» sur le premier feuillet blanc. Bel et rare exemplaire, d’illustre provenance. «Histoire de la cartographie», Archives départementales de la Savoie [en ligne]. Catalogue de livres provenant des bibliothèques du feu Roi Louis-Philippe, première partie, 1852, n°1516. Fléty, Dictionnaire des relieurs français, 167. O. H. R., pl. 2577, fer non répertorié.‎