‎DE BEAUNOIR Alexandre-Louis-Bertrand Robineau, dit.‎
‎Fanfan et Colas, ou les Frères de lait, comédie en un acte et en prose.‎

‎Paris, Cailleau, 1784. In-8 (190 x 123 mm), 4 ff. n. ch., 60 pp. Maroquin olive, triple filet doré encadrant les plats, armes au centre, dos lisse orné de caissons de fleurettes dorées, pièce de titre en maroquin rouge, filet sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées (reliure de l’époque).‎

Reference : 657

‎Édition originale peu commune. Cette comédie fut représentée pour la première fois par les Comédiens italiens ordinaires du roi, le 7 septembre 1784. À l’instar de bon nombre de pièces de l’auteur, elle connut un franc succès et fut plusieurs fois réimprimée au cours des dernières années du XVIIIe siècle. Destiné à la carrière ecclésiastique, Alexandre-Louis-Bertrand Robineau, dit de Beaunoir (Paris, 1746-Paris, 1823) fut fait abbé mais sa véritable vocation était le théâtre. Il se mit au service de la troupe foraine de Nicolet et, fort de ses premiers succès, écrivit avec profusion. Il est l’auteur de près de 200 pièces d’une gaieté légère et spirituelle, dont la plupart furent représentées sur les théâtres de boulevard puis au Théâtre des Variétés amusantes et au Théâtre-Italien. Défroqué en 1777, il prit le pseudonyme de Beaunoir et fit parfois signer sa femme sous le nom de Madame de Beaunoir, afin de ne pas embarrasser ses collègues de la Bibliothèque du roi, où il avait obtenu une place. Intéressant exemplaire aux armes du dédicataire de la pièce, Jean Charles Pierre Le Noir (Paris, 1732-Paris, 1807). Issu d’une famille de magistrats et de financiers, successeur de Sartine à la tête de la police parisienne, cet habitué des hautes sphères venait d’être nommé garde de la Bibliothèque du roi en 1784. Son sens aigu de l’ordre fit de lui la figure emblématique du despotisme ministériel et l’objet de nombreux libelles. Le Noir passait aussi pour être particulièrement assidu dans la traque des «mauvais livres». Il n’eut, semble-t-il, rien à reprocher à ceux de Robineau et octroya quelques facilités à son collègue lorsqu’il quitta la Bibliothèque du roi, en 1788. Ex-libris de la bibliothèque du marquis des Roys. Bel exemplaire en maroquin aux armes. Quérard, La France littéraire, I, 242. Monica Hjortberg, notice «Alexandre Robineau de Beaunoir», Dictionnaire des journalistes (1600-1789) [en ligne]. O. H. R., pl. 288, fer n°6. ‎