‎FLEURY Claude.‎
‎Institution au droit ecclesiastique.‎

‎Paris, Pierre Auboin, Pierre Emery et Charles Clousier, 1688. 2 volumes in-12 (158 x 82 mm), 3 ff. n. ch., 452 pp.; 1 f. n ch., 262 pp., 9 ff. Maroquin rouge, filet doré en encadrement sur les plats, dos à nerfs, encadrements de filets dorés, roulette sur les coupes et les chasses, tranches dorées, dos légèrement pâlis, petits frottements et manques de couleur sur les plats, coins légèrement émoussés (reliure de l’époque).‎

Reference : 534

‎Seconde édition de cet ouvrage de droit canon, la première sous ce nom d’auteur. Avocat au Parlement de Paris, Claude Fleury (Paris, 1640-1723) endossa l’habit jésuite en 1667. Licencié en droit canon, il fut précepteur des princes de Conti et du fils naturel de Louis XIV, le comte de Vermandois, en 1672. Il fut élu à l’Académie française en 1696 au fauteuil de La Bruyère et devint le confesseur de Louis XV en 1716. Dans la préface de l’ouvrage, l’auteur explique qu’une première édition non autorisée de son travail avait déjà paru (en 1677) sous le nom de Charles Bonel. Il y indique avoir travaillé sur ce traité dès 1666. L’ouvrage fut mis à l’Index par un décret du 21 avril 1693. Notre exemplaire comporte relié in-fine du t. II le catalogue des dernières publications chez les libraires. Exemplaire de la Bibliothèque Colbertine. Ex-libris manuscrit "Bibliotheca Colbertina" sur la page de titre de la main de l'abbé Duchesne, qui remplaça Etienne Baluze dans sa charge de bibliothécaire en 1700, et mention datée et signée par Guillaume Milhet en 1728, qui remplaça l'abbé Duchesne en 1716. La Colbertine était, avec les bibliothèques du roi et du Vatican, la plus célèbre et la plus prestigieuse de tout le XVIIe siècle. Elle constituait un haut lieu culturel dont la réputation dépassait les frontières. Les plus grands savants de l'époque consultaient fréquemment les précieux manuscrits de toutes époques et de tous langages. À la mort de Colbert en 1683, sa bibliothèque passa entre les mains de son fils aîné, Jean-Baptiste Colbert, marquis de Seigneulay (Paris, 1651-Versailles, 1690), qui devint ministre de la marine. Quand il vint à mourir, la Bibliothèque Colbertine échut à Jacques-Nicolas Colbert, frère du précédent, archevêque de Rouen qui, par testament, la légua à son neveu Charles Eléonor Colbert, alors abbé. Mais les goûts ne sont pas héréditaires et 21 ans après cette transmission, ce dernier fit une vente publique des livres imprimés (environ 22 000 volumes). Elle eut lieu en 111 vacations entre le 24 mai et le 21 octobre 1728. Cette vente fit s'écrouler le marché des libraires qui tentèrent sans succès de faire arrêter la vente. La majorité des manuscrits fut rachetée par le roi en 1732. Très bon exemplaire en maroquin rouge de l'époque. Bibliotheca Colbertina, 1728, t. III, n°13684. Guigard II, 151-155. Denise Bloch, «La bibliothèque de Colbert», Histoire desbibliothèquesfrançaises, II, Les bibliothèquessous l'Ancien régime 1530-1789, Paris, 1988, p. 157-179. ‎