‎DUTOURD Jean.‎
‎La Fin des Peaux-Rouges.‎

‎Paris, Gallimard, 1964. In-12 (196 x 130 mm), 202 pp, 2 ff. n. ch. Broché, non rogné, dos légèrement foncé.‎

Reference : 518

‎Édition originale, un des 30 exemplaires hors commerce réservés à l’auteur spécialement imprimé sur papier vert pâle pour André et Simone Maurois. Il est enrichi d’un très bel envoi autographe «pour André et Simone Maurois, ces petits contes à emporter à Essendiéras et à lire aux moments perdus. Avec ma tendre et filiale affection, Jean Dutourd». Propriété de famille de Simone Maurois, née de Caillavet, le château d’Esssendiéras était devenu la résidence secondaire du couple à la manière du Nohant de George Sand. Le lieu inspira à André Maurois les romans Climats et L’Instinct du bonheur. Émouvant témoignage d’une amitié sans âge. Le style et l’esprit anticonformiste de Jean Dutourd (Paris, 1920-Paris, 2011), capable de passer de l’étude érudite à l’aphorisme mordant, avaient certainement attiré l’attention d’André Maurois. Bien que d’une génération différente (Maurois est né en 1885), les deux hommes nouèrent une amitié forte, d’ordre quasiment filial, dont témoigne la correspondance croisée conservée à la bibliothèque de l’Institut. Philippe Bouvard évoque dans ses Carnets mondains, non sans ironie, les «promenades dominicales et familiales» du jeune écrivain emmenant dans son auto le «noble vieillard». Jean Dutourd rendra hommage à son aîné dans une préface à la réédition d’À la recherche de Marcel Proust(1985) : «André Maurois non seulement connaissait tout, mais encore il comprenait tout.» Il n’eut pas le loisir de croiser son mentor à l’Académie française: il fut élu en 1978, quelques années après la mort de son ami et illustre prédécesseur. Notons cependant qu’il succéda à l’économiste Jacques Rueff qui avait été reçu en son temps par un certain André Maurois… Bulletin des éditions Gallimard joint. Bel exemplaire sur papier de couleur.‎