‎ALEXANDRE Maxime.‎
‎Le Corsage.‎

‎Paris, Éditions surréalistes, 1931. Petit in-12 (109 x 70 mm), 1 f. plié formant 16 pp. n. ch., non coupé, papier plus foncé par endroits.‎

Reference : 475

‎Édition originale. Ce recueil, tiré à petit nombre sur différents papiers de couleur, fut publié par José Corti. Maxime Alexandre participa au mouvement surréaliste de 1923 à 1933 aux côtés d'Aragon et d'André Breton. Nées en mars 1926 avec l’ouverture de la Galerie Surréaliste à Paris, les Éditions surréalistes choisirent le libraire José Corti comme dépositaire général durant les années trente. Elles furent un modèle d’autoédition, essentiellement poétique, fondée sur une communauté d’artistes et d’écrivains complices. Près de soixante ouvrages, dont les signataires appartenaient exclusivement au mouvement surréaliste, parurent de 1926 à 1968 sous ce label : Légitime défense d’André Breton (1926), Le Clavecin de Diderot de René Crevel (1932), Ralentir travaux d’André Breton, René Char et Paul Eluard (1930)... Premiers poèmes en français. Maxime Alexandre (Wolfisheim, 1899–Strasbourg, 1976) fit partie de cette « génération sacrifiée » qui subit de plein fouet les ravages historiques. Poète avant tout, il publia de nombreux livres, en vers ou en prose. Son œuvre bilingue, allemande et française, n’a cessé de questionner le « sort de contradictions » dont il hérita bien malgré lui. Juif, Alsacien, surréaliste, communiste, catholique converti puis déçu, le poète se défia toute sa vie des étiquettes, trop heureux d’une liberté qui l’éloigna petit à petit du succès. Ses premiers poèmes furent composés en allemand, sa langue maternelle. Pendant la première Guerre mondiale, Alexandre partit à Lausanne avec sa famille où il apprit le français et rencontra René Schickelé qui le présenta à Romain Rolland. À Zurich, il rencontra les précurseurs du mouvement Dada dont Jean Arp. De retour à Strasbourg en 1918, il poursuivit ses études et rencontra Louis Aragon qui l'invita à le rejoindre à Paris, ce qu'il fit au début des années 1920. Il décida d'écrire alors uniquement en français. Le Corsage est son premier recueil de poèmes en français. Il publia, en 1968, ses Mémoires d’un surréaliste. Très bon exemplaire. Bernard Bach, « Maxime Alexandre, sans feu ni lieu », Langues et cultures régionales, cahier n°12, Scéren, Strasbourg, 2013.‎