Londres, J. Bowyer, 1709 ; Londres, Bernard Lintot, 1729. 2 ouvrages en un volume in-12 (154 x 95 mm), 9 ff. n. ch., 96 pp., 2 ff. n. ch., 66 pp., 1 f. bl., 9 ff. n. ch. dont gravures, 96 pp., 3 ff. n. ch. Maroquin rouge, triple encadrement de simple, double et triple filets avec fleurons aux angles et au centre des côtés du second encadrement, dos à nerfs orné, roulette dorée sur les coupes et les chasses, tranches dorées, mors frottés avec petite fente sur quelques centimètres, accident à 2 coins, coiffes restaurées, petite mouillure en marge supérieure sur 4 feuillets à la fin du dernier ouvrage (reliure anglaise de l'époque).
Reference : 429
Bel ensemble réunissant deux éditions de la Callipédie de Quillet et une édition de la Pédotrophie de Scévole de Sainte-Marthe. La Callipédie (l'art de procréer de beaux enfants), poème écrit en latin en 1655 par Claude Quillet (Chinon, 1607-Paris, 1661), médecin et poète. Admiré de Racine, ce texte, inspiré d'un livre de l'espagnol Juan Huarte, paru un siècle plus tôt, connut un succès constant jusqu'au début du XIXe siècle. Cet ouvrage contenait des traits dirigés contre Mazarin. Ce dernier proposa un bénéfice à Quillet à condition qu'il retire son ouvrage du commerce. L'auteur publia par la suite une nouvelle édition (1656) avec une épître dédicatoire et des vers à la louange de Mazarin. Le poème est décomposé en quatre livres: le premier évoque les règles à observer dans le choix des procréateurs (rien qui s'éloigne du simple bon sens: pas de disproportion d'âge, de défauts trop marqués, la beauté étant préférable à la richesse); le deuxième traite des conditions favorables à une bonne procréation (heure, saison, position des astres, il se termine sur une indispensable série de conseils pour la fabrication de l'un ou l'autre sexe, aussi contraignants qu'acrobatiques); le troisième est consacré aux soins attentifs qui doivent entourer la grossesse et l'accouchement et le dernier énonce les principes qui doivent guider l'éducation de l'enfant dans ses premières années. L'auteur s'étend en descriptions voluptueuses ou légères mêlant en un composé ambigu les crudités du langage médical aux fleurs de la rhétorique (Pintard, p. 428). La Pédotrophie (traduite en 1698 sous le titre de l'Art de nourrir les enfants à la mamelle). Ce poème didactique de 1500 vers en 3 livres est le chef-d’oeuvre de Scévole de Sainte-Marthe (Loudun, 1536-1623). Les deux premières parties parurent en 1580 et furent complétées de la troisième en 1584. L'ouvrage connut dix éditions du vivant de l'auteur. Il y traite des soins qu’exige l’enfant depuis sa conception jusqu’à ses premiers pas. La partie médicale de l’ouvrage, savamment documentée pour l’époque, a évidemment vieilli; bien des conseils cependant, comme celui de l’allaitement maternel, ont gardé leur valeur. L’originalité de Scévole est d’avoir su tirer d’un sujet aussi terre-à-terre un long poème d’une grâce et d’une noblesse soutenues avec aisance. (Dictionnaire des lettres françaises, p. 628). Cet exemplaire comprend d'abord, sous un premier titre collectif daté de 1709, une édition latine de La Callipédie de 1708 et une édition latine de la Pédotrophie de Scévole de Sainte-Marthe, également de 1708. Ces deux ouvrages, dont les thèmes sont similaires, ont été pertinemment rassemblés par l'éditeur. L'édition de La Callipédie est suivie de deux épîtres de Quillet, la première à Eudoxe, la seconde est un éloge funèbre de Pierre Gassendi. Cette édition, la plus estimée d'après Quérard, a été établie sur l'originale de 1655. On a relié avec cet ouvrage, la troisième édition de la traduction anglaise de W. Oldisworth de La Callipédie (Londres, Bernard Lintot, 1729). La traduction anglaise d'Oldisworth (datée de 1719) avait été précédée en 1710 par une autre traduction anglaise faite par plusieurs mains. Ici la Touraine natale de l'auteur devient l'Angleterre et la Loire y devient la Tamise. Cette édition est illustrée de 5 figures allégoriques à pleine page gravées au burin par Samuel Gribelin Junior d'après Raphaël pour la première et d'après Cheron pour les 4 suivantes. C'est la seule édition illustrée de ce texte. La première traduction française date seulement de 1749. Bon exemplaire en maroquin anglais de l'époque. Quérard, La France littéraire, VII, p. 403 ; Brunet, Manuel des libraires et de l'amateur de livres, IV, p. 1018 et suppl. II, p. 353 ; pour la traduction anglaise Graesse, Trésor de livres rares et précieux, V, p. 524 ; Pintard, Le Libertinage érudit dans la première moitié du XVIIe siècle, Genève-Paris, Slatkine, 1983 (rééd.).
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