[1830]. In-12 (150 x 95 mm), 2 ff. n. ch., 4 pp., 1 f. bl., 3 ff. manuscrits, 80 ff. bl. Maroquin vert à long grain, frise de palmettes à froid en encadrement sur les plats, armes dorées au centre, dos lisse orné de filets et fleurs de lys estampés, roulette dorée sur les chasses, tranches dorées, menus frottements aux coiffes et aux coins (Durand Ruel).
Reference : 400
Rare carnet de bienfaisance à l’usage d’un trésorier de l’Établissement royal de Saint-Joseph, destiné à inscrire les recettes. Le premier feuillet imprimé est complété à la main au profit de Léon-Charles de Vilade, fils du président du tribunal civil de Mortagne, et signé par le baron de Damas (Paris, 1785-1862) alors précepteur du duc de Bordeaux. Il est suivi d’une «Instruction pour les jeunes trésoriers» et du prospectus de l’Établissement royal de Saint-Joseph. Léon-Charles de Vilade a ensuite rempli trois feuillets donnant les noms de 24 souscripteurs, pour un total de 124 francs 50 à la date du 26 avril 1830. Le carnet lui-même fut réalisé par la maison Durand-Ruel, sise au 174 rue Saint-Jacques, étiquette au premier contreplat. Il s’agit de la papeterie des parents du célèbre marchand d’art des impressionnistes Paul Durand-Ruel (1831-1922). Fondée en 1822 par le missionnaire Jean-Baptiste Loevenbruck (1795-1876), l’Œuvre de Saint-Joseph était une maison de charité pour les jeunes travailleurs montés à Paris. En 1825, par faveur du roi Charles X, l’établissement s’établit dans le Grand Commun du château de Versailles. Le prospectus liminaire définit ainsi sa mission: « Soustraire les jeunes ouvriers ou apprentis à l’influence des doctrines perverses et au danger du mauvais exemple, en les plaçant dans des maisons chrétiennes, et en leur offrant, les jours de repos, des points de réunion où ils puissent se livrer à des délassements agréables, à des études utiles, à des exercices de piété». Exemplaire aux armes d’Henri d’Artois, duc de Bordeaux. Tous les ans, le 1er mai, date anniversaire de son baptême, Henri d’Artois, duc de Bordeaux puis comte de Chambord (1820-1883), recevait à Paris les jeunes trésoriers et le fruit de leurs collectes. L’année 1830 fut la dernière occasion de cette réunion annuelle: le 16 août, le jeune prince, fils de Charles-Ferdinand d’Artois (assassiné en 1820) et petit-fils de Charles X, dut s’exiler avec la famille royale. C’est depuis l’étranger qu’il revendiqua la couronne de France sous le nom d’Henri V, en tant que dernier représentant de la branche aînée et française de la maison de Bourbon. Bel exemplaire en maroquin à long grain.
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