1870. In-folio (375 x 241 mm), 1 f. bl., 89 ff. n. ch., 7 ff. bl. Chagrin noir, double filet doré et à froid encadrant les plats, titre doré sur le premier plat, dos lisse, petits frottements, bandes de renforcement à l’intérieur (reliure de l’époque).
Reference : 337
Important registre manuscrit inédit de visiteurs reçus par Napoléon III et l’impératrice Eugénie en 1870. Un vivant tableau des relations impériales dans les derniers feux de l’Empire. Le registre, dont était responsable le Grand Chambellan, inventorie environ 1500 noms de personnages venus d’écrire chez l’Empereur. C’est une sorte de livre de familiers, où se lisent des dizaines de signatures autographes dont beaucoup connues. On y croise au premier chef les grands noms de l’aristocratie: le duc et duchesse de Montmorency (30 avril), le baron et la baronne de Talleyrand-Périgord (16 mars), la noblesse étrangère comme le prince Grégoire Bibesco de Brancovan (29 août), père d’Anna de Noailles, d’autres familles nobles, dont le vicomte (Edouard) de Tocqueville (2 avril), frère d’Alexis de Tocqueville et fidèle du régime, le général vicomte de Bernis (10 février) ou encore le comte Barthélémy de Las Cases, chambellan honoraire de l’Empereur, fils du secrétaire de Napoléon Ier. Y paraissent également des figures politiques importantes comme le député et comte François Guizot (16 mars), le baron de Haber (4 février), de grands militaires tels l’amiral comte de Gueydon et le contre-amiral Didelot (5 août), des ambassadeurs étrangers, Djemil Pacha, ambassadeur de Turquie (5 août). Le couple impérial donne également audience à des intellectuels, historiens en vue comme Fustel de Coulanges (12 août), des hommes de lettres dont Jules Sandeau, de l’Académie française (3 janvier), Alexandre Dumas fils (16 février) et Gustave Flaubert (2 mai). Flaubert avait été invité à Compiègne en 1866 et il fréquentait assidûment le salon de la princesse Mathilde. Signalons encore des figures moins officielles comme Madame Rimsky-Korsakov (10 février), éphémère maîtresse de l’Empereur. La liste des noms est parfois assortie de notes personnelles d’anonymes. Ainsi Pierre Peyris le 30 aoûtvoulant montrer son patriotisme : «Ma mère qui a gardé sa connaissance jusqu’au dernier moment n’a pas douté une minute de la Victoire de la France et de Vous». Les dernières audiences datent du 4 septembre, jour de la proclamation de la République, soit quatre jours après la défaite de Sedan. Précieux document sur la clientèle impériale à la fin du Second Empire. Charles-Eloi Vial, Les derniers feux de la monarchie, Perrin, 2016 - Xavier Mauduit, Le Ministère du faste: la Maison de l’Empereur Napoléon III, Fayard, 2016. Notes: L’année 1864 est conservée à l’Institut de France, Bibliothèque Thiers, Fonds Masson supplément MS 14 (mentionné dans Mauduit, 2016).
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