‎MÉRIMÉE Prosper.‎
‎Notes d'un voyage dans l'ouest de la France.‎

‎Paris, Librairie de Fournier, 1836. In-8 (220 x 141 mm), 430 pp., 7 pl. Demi-maroquin noir à grain long à coins, filet doré de séparation, dos à nerfs ornés, auteur, titre et date dorés, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés, dos passé (E. Maylander).‎

Reference : 1240

‎Édition originale imprimée sur papier vergé, ornée de sept planches lithographiées hors texte. Ces notes seront le point de départ de la Vénus d'llle qu'il publiera deux ans plus tard. Envoi autographe signé de l'auteur : “à Monsieur le Baron C. de Carzannes L'auteur P.M”. Le Baron Alexandre Chaudruc de Carzannes (1782-1862), historien et érudit, fut nommé en 1817 conservateur des Monuments d'Antiquité de la Charente-Inférieure. Il fonda notamment le musée archéologique de Saintes. Exemplaire enrichi d’une lettre manuscrite autographe signée de Mérimée. Cette longue lettre d’un bi-feuillet (200 x 128 mm), adressée à Auguste Juncker et datée du 19 novembre, témoigne du voyage en Bretagne effectué par l'auteur en 1835 au cours duquel il était chargé de répertorier les monuments dignes d'entrer dans le patrimoine national. Mérimée raconte ses péripéties sous la pluie où sa voiture a manqué faire naufrage dans le Morbihan. Il ne fut sauvé que par l'intervention de quelques-uns de vos saints bretons dont j'ai visité si dévotement les reliques. L'auteur relate avec humour le moment où on l'accusa d'avoir voulu dérober un manuscrit celte : “Vos compatriotes, ou pour mieux dire les sauvages parmi lesquels vous vivez, m'ont accusé de leur avoir enlevé leur trésor. Ce trésor c'est un mss d'un certain Güenclan, barde dit-on et auteur de prophéties anti-chrétiennes qu'il écrivait vers le 5ème siècle.” Mérimée apprend qu'à Quimper un monsieur de Villemanté l'avait découvert chez un curé du Finistère : “Or voici le tour que le diable m'a joué. Mr de Villemanté ayant vu le mss en question alla demander à l'évêque la permission de l'emporter. L'évêque consent, Mr de V. retourne, mais point de Güenclan. Mon homme en perd la tête, en devient fou et l'est encore. (Remarquez en passant combien j'avais raison de dire que les antiquités celtiques tournent la cervelle à qui s'en occupe). Sur cette folie on a bâti l'histoire suivante […] j'aurais sommé le maire du village, la gendarmerie, la garde nationale &c de me porter assistance pour esbigner le mss. On a imprimé cela dans un journal breton.” De la bibliothèque du colonel Sicklès (dix-neuvième partie n° 8421) avec le cachet humide et le numéro d'inventaire d'Auguste Juncker. De la bibliothèque de Jean Siegler pour l’ouvrage. Bel exemplaire non rogné, entièrement lavé, dans une fine reliure pastiche d'Émile Maylander. ‎