Paris, Jean Richer, 1608. In-12 de [12ff.]-181ff., [1ff]-[4ff.]-50ff. [mal chiffrés 1 à 20, 23 à 46, 45 à 50], 60ff., 60ff.(mal chiffré 59), 64ff., plein vélin ivoire à rabats, titre inscrit à l'encre au dos. Plusieurs vers ont cru spirituel de faire quelques galeries dans les marges, mais sans jamais s'aventurer dans le texte, se contentant des marges. Papier légèrement bruni, les pages de garde sont proprement décollées. Reliure ancienne.
Reference : 9282
5 vignettes de titres (de l'imprimeur ), 1 portrait répété 3 fois (Tabourot) et 1 portrait du sieur Gaulard, 17 emblèmes et de très nombreux symboles et compositions typographiques (dans le premier livre des Bigarrures), et in fine la devise de Tabourot, "Tous accord" sur un tambour gravé. Rare exemplaire réunissant les deux livres de Bigarrures (numérotés I et IV, les livres II et III n'ayant jamais paru), Les Touches, Les Escraignes dijonnoises, et Les Contes facétieux, chacune des parties disposant de feuillets de titres distincts, elles furent souvent séparées et revendues séparément. Le terme de « touche » renvoie au vocabulaire de l'escrime ; les « escraignes » désignaient dans la Bourgogne natale de l'auteur des huttes en terre dans lesquelles les filles des vignerons se réunissaient pour la veillée, et ce nom était par extension appliqué à des contes ou à des traits souvent peu édifiants. Célèbre recueil "bigarré" de cet auteur rabelaisant qui traite avec une parfaite érudition la question du divertissement langagier. Un véritable traité des mécanisme de l'humour à la Renaissance: Tabourot explique tout d'abord, dans Les Bigarrures, le fonctionnement des jeux de mots fondés sur l'ambiguïté inhérente à la langue (« équivoques », « entends-trois ») ou sur la déstructuration de celle-ci (contrepèteries, rébus). Il s'intéresse ensuite aux formes traditionnelles de l'épigramme (Les Touches) ou du fabliau (Les Contes et Les Escraignes) proposant une attaque ou un récit dont la force comique réside en un glissement de sens : passage du figuré au littéral, changement d'échelle ou de registre, etc. Salué pour ses Bigarrures par les milieux savants de l'époque, Tabourot resta en revanche incompris dans cette démarche concernant les contes populaires considérés comme d'inspiration vulgaire. Les Bigarrures comprennent l'une des première présentations théoriques des rébus, dits « de Picardie », dans leurs utilisations emblématique ou simplement ludique. Plusieurs passages très lestes offrent des exemples caractéristiques de la littérature érotique d'avant l'âge classique. Alain Nicolas, vente Beaussant Lefèvre, 3/12/2010. C'est un peu l'ancêtre de l'Oulipo!!.
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Paris. Chez Gabriel Quinet. 1662. In-12, reliure plein-veau du temps. Portrait de l'auteur en frontispice et nombreuses figures dans le texte (rébus, portées musicales, équivoques visuelles). [20] + 514 + 262 pages. Nouvelle édition, en partie originale (E.O. en 1585-1588). Reliure un peu usagée et usée aux charnières et coiffes, sans gravité ; très bon état intérieur. Rare et recherché.
Estienne Tabourot (1549-1590) peut être rattaché au courant humaniste du XVIe siècle, dont il serait un des membres les plus méconnus et singuliers, partant : des plus intéressants. Des figures de ce courant, c'est de celle de Rabelais qu'il est évidemment le plus proche, par son esprit facétieux et son art de camoufler des idées profondes sous des détours humoristiques. Pour des raisons professionnelles lui imposant la discrétion (il était procureur du roi au bailliage et à la chancellerie de Dijon - ville où il naquit, vécut, mourut), il publia son uvre sous divers pseudonyme : Seigneur (ou Sieur) des Accords, André Pasquet, Joannes-Baptista Lichardus, Sieur Gaulard Ses Bigarrures connurent un grand et durable succès, et furent maintes fois réimprimées - collectivement avec d'autres de ses uvres - jusqu'au XVIIe siècle (dernière édition ancienne en 1668, puis plus rien jusqu'au XXe siècle). Ce livre des Bigarrures est divisé en 22 chapitres ; le premier traite " De l'invention et utilité des lettres " (" [une des] plus belles et nécessaires inventions que les hommes aient jamais trouvées ") ; puis chaque chapitre suivant explique et illustre par de nombreux exemples une forme de jeu de mots ou une figure de style : Rébus de Picardie (savoureux chapitre, illustré de 17 vignettes exemplaires) - Autres façons de rébus par lettres, chiffres, notes de musique et noms surentendus - Equivoques - Antistrophes ou contrepèteries (il semble qu'ici fût pour la première fois imprimé - sinon utilisé - le mot " contrepèterie ") - Vers rétrogrades par lettres et par mots - Lettres numérales et vers numéraux - Acrostiches - Vers léonins... L'érudition et l'ingéniosité y vont de pair avec la grivoiserie, l'irrévérence et même le blasphème. Par commodité et goût des formules, on peut voir en Etienne Tabourot un précurseur de ces " littératures à contraintes " dont notre époque fait si grand cas.Cf. Remy de Gourmont, " Promenades littéraires " (2e série), Mercure de France, 1906. Pierre Perrenet, " Estienne Tabourot, sa famille et son temps ", Dijon, 1926. François Moureau & Michel Simonin (sous la direction de), " Tabourot, Seigneur des Accords : un Bourguignon poète de la fin de la Renaissance ", Klincksieck, 1990. Les éditions Droz ont publié en 1986, en fac-simile de l'édition de 1588, le premier livre des Bigarrures du Seigneur des Accords. Le quatrième livre des Bigarrures du Seigneur des Accords (augmenté des Apophtègmes du Seigneur Gaulard) a été édité (avec appareil critique) par les éditions Honoré Champion en 2004 et par les Classiques Garnier en 2022.
Rouen, Loys du Mesnil, 1628. Petit in-12 de [24]p., 181ff., [2]p. bl., [8]p., 50ff. [mal chiffrés 1 à 20, 23 à 46, 45 à 50], 64ff., 60ff., 60ff., plein vélin ivoire à rabats, titre inscrit à l'encre au dos. Un cahier légèrement déboîté, quelques cahiers courts de marge, petit accident au second ff. de l'avant-propos, page de titre salie. Un lecteur attentif a inscrit quelques annotations et autres corrections au crayon gris. Reliure ancienne.
5 vignettes de titres, 2 répétées deux fois, 4 portraits dont un répété 3 fois, 17 emblèmes et de très nombreux symboles et compositions typographiques (dans le premier livre des Bigarrures), et in fine la devise de Tabourot, "Tous accord" sur un tambour gravé. Rare exemplaire réunissant les deux livres de Bigarrures (numérotés I et IV, les livres II et III n'ayant jamais paru), Les Touches, Les Escraignes dijonnoises, et Les Contes facétieux, chacune des parties disposant de feuillets de titres distincts, elles furent souvent séparées et revendues séparément. Le terme de « touche » renvoie au vocabulaire de l'escrime ; les « escraignes » désignaient dans la Bourgogne natale de l'auteur des huttes en terre dans lesquelles les filles des vignerons se réunissaient pour la veillée, et ce nom était par extension appliqué à des contes ou à des traits souvent peu édifiants. Célèbre recueil "bigarré" de cet auteur rabelaisant qui traite avec une parfaite érudition la question du divertissement langagier. Un véritable traité des mécanisme de l'humour à la Renaissance: Tabourot explique tout d'abord, dans Les Bigarrures, le fonctionnement des jeux de mots fondés sur l'ambiguïté inhérente à la langue (« équivoques », « entends-trois ») ou sur la déstructuration de celle-ci (contrepèteries, rébus). Il s'intéresse ensuite aux formes traditionnelles de l'épigramme (Les Touches) ou du fabliau (Les Contes et Les Escraignes) proposant une attaque ou un récit dont la force comique réside en un glissement de sens : passage du figuré au littéral, changement d'échelle ou de registre, etc. Salué pour ses Bigarrures par les milieux savants de l'époque, Tabourot resta en revanche incompris dans cette démarche concernant les contes populaires considérés comme d'inspiration vulgaire. Les Bigarrures comprennent l'une des première présentations théoriques des rébus, dits « de Picardie », dans leurs utilisations emblématique ou simplement ludique. Plusieurs passages très lestes offrent des exemples caractéristiques de la littérature érotique d'avant l'âge classique. Alain Nicolas, vente Beaussant Lefèvre, 3/12/2010. C'est un peu l'ancêtre de l'Oulipo!!.
1608 Paris, par Jean Richer, 1608; in-12° , plein veau de l'époque, triple filet doré encadrant les plats, dos lisse orné, armoiries dorées poussées sur les 2 plats; ( 12)ff. 198ff.,(2)ff.; (4)ff., 50ff. Portrait du Seigneur des Accords ( au verso de 2 feuillets), nombreux médaillons et vignettes dans le texte. Cette édition renferme les livres premier et quatrième des "Bigarrures" ( cf. BNF)
Reliure usagée, fentes aux mors, manque de cuir au dos et manque l'étiquette de titre, page de titre un peu usée. Armoiries non identifiées sur les plats. (Reu-Bur)