Paris, [s.n.], 1916 - 1919. 54 numéros en 41 livraisons in-4 de 8, 12, 16, 24 ou 28 pages (selon les n° simples, doubles ou triples). Chemise - dos de box noir, les trois initiales argentées au dos, étui (Honegger). Collection complète.
Reference : 14014
Ont contribué à l'iconographie: Pierre-Albert Birot, Guillaume Apollinaire, G. Balla, J. -L- Boussingault, F. Depero, S. Férat, I. Lagut, C. Orloff, E. Prampolini, J. Rij. Rousseau, A. Rutty, G. Severini, L. Survage, F. Torowaï, O. Zadkine, et le fameux X. Le numéro 7 est bien complet de l'encart au pochoir et le numéro 19-20 du bulletin de souscription des Mamelles de Tirésias. La guerre de 1914 ayant fait le vide, SIC est un moment la seule petite revue d’avant-garde à Paris. Oeuvre d’un quasi-inconnu, Pierre Albert-Birot (P. A. B.), qui date sa vraie naissance de celle de sa revue, était peintre et sculpteur à Montparnasse, autodidacte fièrement indépendant, cependant ouvert aux courants modernes. Sa revue le mit en rapport avec le peintre Severini, l’intermédiaire des futuristes à Paris depuis 1911-1912, lequel le mit en relation avec Apollinaire. La modestie de cette publication, vaillamment composée avec des ressources et un papier limités, sans signature au début, attirera tout de même la contribution des plus grands. Les invitations claironnantes au modernisme marquent l’option esthétique; elles sont le signe de la reprise de la vie artistique et littéraire à partir de 1916. Le triple numéro d’août-octobre 1916 fera bonne figure avec une interview d’Apollinaire en fronton. Dès 1917, les collaborateurs se multiplient, Pierre Reverdy, Soupault, Tzara entre autres seront de la partie. C’est l’année mémorable des Ballets russes à Paris et des Mamelles de Tirésias d’Apollinaire, montées par SIC. D’autres jeunes viennent à la revue, Radiguet, Aragon. De décembre 1917 à mars 1919, P. A. B. multiplie ses Chroniques « quelques fois rimées » qui évoquent, non sans bonne humeur narquoise, les rencontres des peintres et des poètes chez Paul Guillaume le «négrophile» ou, chez Léonce Rosenberg, les marchands de tableaux. Le genre de collaborations se modifie avec divers textes en prose, tandis que la partie critique se développe. Ses éléments peuvent se dégager ainsi: textes d’esthétique ou de critique les plus divers, du manifeste au pseudo-dialogue, du compte-rendu aux libres propos. Textes de création, essentiellement poèmes, imprimés avec une superbe variété de mises en pages: SIC est un des lieux où la poésie exerce tout le jeu de sa réalité graphique. Avec ce soin va de pair le souci régulier d’illustrations: expressions plastiques futuristes, dessins cubistes, décors de ballets ou de théâtres, reproductions de sculptures font partie de la revue. Le titre SIC, le oui latin, dit assez l'esprit positif de l’entreprise. Contre la sclérose passéiste, la «poésie grise», il affirme l’action, le dynamisme transformateur, les audaces d’avant-garde. SIC appelle au renouvellement dans tous les domaines, du théâtre à la mode, de la sculpture au mobilier. « Sons Idées Couleurs Formes » s’adresse à l’ensemble des arts; son programme suggère le principe d’une unité fraternelle de toutes les manifestations de l’esprit créateur. SIC développe toute un action parallèle: expositions-auditions dans des ateliers de sculpteurs, séances littéraires et musicales, conférences contradictoire sur l’esprit d’avant-garde. Outre ses relations particulières avec le futurisme - la première page critique de P. A. B. porte sur une exposition futuriste de Severini; il y loue un mouvement jeune, générateur d’enthousiasme, d’inconnu - le dynamisme de SIC se remarque aussi par son engagement dans le sens d’un théâtre nouveau, témoin la grande affaire des Mamelles de Tirésias, que par le souci des possibilités nouvelles du cinéma - « le cinéma- art n'existe pas encore. » Avec SIC nous assistons à une rapide relève des générations; hormis ceux déjà cités, nous pouvons noter la collaboration de André Breton, Blaise Cendrars, Jean Cocteau, Paul Dermée, Pierre Drieu La Rochelle, Ivan Goll, Max Jacob, Francis Picabia, André Salmon, Igor Strawinsky ou Ossip Zadkine (liste absolument non exhaustive). A côté de la revue Nord-Sud, SIC a favorisé la poésie nouvelle et marqué l’accès à la scène littéraire de cette nouvelle génération dont P. A. B. a pressenti la nouveauté. Pourquoi P. A. B. a-t-il arrêté sa revue? Avec tout son dédain du passéisme, avec son sens de la spontanéité novatrice, SIC gardait sans doute encore un esprit trop littéraire, trop constructif pour la table rase Dada. «Les revues d’avant-garde doivent mourir jeunes» conclut-il. [d’après Dominique Baudouin dans Bibliographie des revues et journaux littéraires des XIXe et XX siècles par J. -M. Place et A. Vasseur, 1977] Fonds Paul Destribats, 65.Trois n° ont de légères traces de mouillure. Complete collection. 54 issues in 41 volumes, quarto of 8, 12, 16, 24 ou 28 pages according to single, double or triple issues.Contributed to the iconography: Pierre-Albert Birot, Guillaume Apollinaire, G. Balla, J. -L- Boussingault, F. Depero, S. Ferat, I. Lagut, C. Orloff, E. Prampolini, J. Rij. Rousseau, A. Rutty, G. Severini, L. Survage, F. Torowai, O. Zadkine, and the famous X. The number 7 contains the stencil insert, as should be the case, and the number 19-20 of the Mamelles de Tiresias newsletter.The WW I creating a vacuum, SIC is for a moment the only petty avant-garde magazine in Paris. Work of a virtually unknown, Pierre Albert-Birot (P. A. B.), who dates his true birth from that of his magazine, was a painter and sculptor in Montparnasse, self-taught proudly independent, however open to modern trends. His review put him in touch with the painter Severini, the futurist intermediary in Paris since 1911-1912, who put him in touch with Apollinaire. The modesty of this publication, valiantly composed with limited resources and paper, without a famous signature at the beginning, will still attract the contribution of the greatest. Invitations to modernism mark the aesthetic option; they are the sign of the resumption of artistic and literary life from 1916. The triple issue of August-October 1916 will be edited with an interview with Apollinaire. From 1917, the collaborators multiply, Pierre Reverdy, Soupault, Tzara among others will be part. This is the memorable year of the Ballets Russes in Paris and Les Mamelles de Tiresias of Apollinaire, set up by SIC. Other young people come to the magazine, Radiguet, Aragon. From December 1917 to March 1919, P. A. B. multiplied his Chronicles « quelques fois rimées » which evoke, not without pleasant humor, the meetings of painters and poets in Paul Guillaume the «négrophile» or, at Léonce Rosenberg, the dealers of paintings. The kind of collaborations is modified with various texts in prose, while the critical part develops. Its elements can be developed as follows: texts of aesthetics or of the most diverse criticism, from the manifesto to the pseudo-dialogue, from the report to free speech. Texts of creation, essentially poems, printed with a superb variety of layouts: SIC is one of the places where poetry exercises all the game of its graphic reality. With this care goes the regular concern of illustrations: futuristic plastic expressions, cubist drawings, decorations of ballets or theaters, reproductions of sculptures are part of the review. The title SIC, the Latin yes, says quite the positive spirit of the company. Against past sclerosis, "poésie grise", he affirms action, transformative dynamism, avant- garde audacities. SIC calls for renewal in all areas, from theater to fashion, from sculpture to furniture. "Sons Idées Couleurs Formes" is for all arts; his program suggests the principle of a fraternal unity of all manifestations of the creative spirit. SIC is developing a parallel action: exhibitions-auditions in sculptors' workshops, literary and musical sessions, contradictory conferences on the avant-garde spirit. In addition to his particular relations with Futurism - the first critical page of P. A. B. concerns a futuristic exhibition of Severini; he praises a young movement, generating enthusiasm, the unknown - the dynamism of SIC is also noticeable by his commitment to a new theater, witness the great business Mamelles de Tiresias, that by the concern of the news possibilities of cinema - « le cinéma-art n'existe pas encore. ». With SIC we are witnessing a rapid succession of generations; apart from those already mentioned, we can note the collaboration of André Breton, Blaise Cendrars, Jean Cocteau, Paul Dermée, Pierre Drieu La Rochelle, Ivan Goll, Max Jacob, Francis Picabia, Andre Salmon, Igor Strawinsky or Ossip Zadkine (list absolutely not exhaustive ). Next to the magazine Nord-Sud, SIC has favored new poetry and marked the access to the literary scene of this new generation which P. A. B. sensed the novelty. Why did P. A. B. stop his magazine? With all his disdain for passeism, with his sense of innovative spontaneity, SIC was probably still too literary, too constructive for the Dada clean slate. He concludes «Les revues d’avant- garde doivent mourir jeunes».Bibliographie des revues et journaux littéraires des XIXe et XX siècles par J. - M. Place et A. Vasseur, 1977; Destribats, 65.
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