‎Placid et Muzo‎
‎Des Gens‎

‎Association "Placid et Muzo", Caen, juin 1984. In-8, agrafé sous couverture illustrée, 62 pp. ‎

Reference : 8819


‎Planches en couleur et en n/b. --- Plus d'informations sur le site archivesdunord.com‎

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Archives du nord - Librairie ancienne et moderne
M. François Legrand

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‎[Petit Bob] - ‎ ‎GYP (Gabrielle Sibylle RIQUETTI de MIRABEAU, comtesse de MARTEL de JANVILLE, dite) :‎

Reference : E361

(1895)

‎Les gens chics.‎

‎Paris, G. Charpentier et E. Fasquelle, 1895. In-18, 196 pp. [dont faux-titre et titre]-(2) ff. [blanc , imprimeur], demi-percaline violette, dos lisse à faux-nerfs et titre dorés, plats de couverture imprimée illustrée conservés (dos passé, défraîchi ; à l’intérieur, quelques rares taches). ‎


‎ L’AUTEUR : d’où vient ce pseudonyme, Gyp qui claque comme une déflagration ? La majorité penche pour la contraction de ses deux prénoms : Gabrielle et Sibylle ( dans ce cas, d’où vient le « p » ?). Est-ce « une onomatopée qui sonne anglais », ou « On notera la masculinité du pseudonyme » (Patricia FERLIN ) ; ou « une abréviation des gypsophiles » (« christian.jannone ») , petits végétaux aux fleurs blanches poussant sur des terrains gypseux et non pas les amis de gypsies ! Et d’où sort le petit « Bob », titre de son premier roman? Mieux vaut reconnaître son ignorance que d’inventer des fables : ne pas se mettre Martel en tête. Plus sûres sont ses options politiques bien tranchées, dont on n’a retenu que son féminisme très nuancé et son antisémitisme sans nuance : sa collaboration avec Drumont, antisémite génétique, anti- dreyfusard viscéral. LE LIVRE : « Les gens chics », en cinq courts récits dialogués, nous offre une peinture peu ragoûtante de cette aristocratie décadente, dans laquelle sont étroitement mêlés légitimistes pur jus, orléanistes régicides, arrivistes bonapartistes, tous plus ou moins démunis (paraître ou ne pas être), tous unis dans le même rejet des derniers arrivants, ces métèques étrangers apatrides mais fortunés, qui cherchent à tout prix, non la fortune, ils l’ont, mais la respectabilité et les honneurs (paraître ou ne pas être). Que les fils de hobereaux désargentés aillent se « refaire » grâce à des unions hétérodoxes, passe encore, mais, quand ces intrus viennent leur piquer leurs filles, quel scandale ! L’ILLUSTRATION : « Images … coloriées de (couverture), …en couleurs par (titre) le petit BOB » [autre pseudonyme de l’auteur]: couverture, 92 dessins signés [à double page, à pleine page, fausses doubles pages (deux planches signées, en vis à vis), vignettes et culs-de-lampes], quelques uns non signés. Gyp avait débuté dans la peinture ; les caricatures données ici ne sont pas à la hauteur de sa prose ; elle maniait beaucoup mieux la plume que le crayon : on ressent quelque trouble en croisant des naseaux à satiété ; opinion qui n’est pas toujours partagée, certain confrère admirant « cette « sublime couverture (…) illustrée de magnifiques dessins en polychromie » [V.S., membre (unique ?) du Syndicat des Cabillauds…. C’est mieux que le Syndicat des Requins ! L’ÉDITION : Les « gens chics » parurent dans la « Collection polychrome », dont c’est le troisième volume, après « Un siècle de modes féminines » (1794-1894) et « Emaux et Camées » de Th. Gautier (1895). L’éditeur habituel de Gyp était Calmann-Lévy,maison créée en 1836, sous le nom de Michel Lévy frères, par Michel Lévy(1821-1875) et Kalmus (francisé en Calmann) Lévy (1819-12891) ; après le décès de Michel, l’intitulé devint Calmann-Lévy, que les enfants de Kalmus perpétuèrent.. Dans quelles conditions s’opéra ce changement ? L’historien Jean-Yves MOLLIER, spécialiste du monde de l’édition, dans un article (www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats) en date du 02/07/2021, consacré au récent limogeage de « Z » par son éditeur parisien, auquel le journaliste pose la bonne question : « pourquoi il est si rare qu'un éditeur abandonne un auteur politique ? », répond de façon péremptoire : « Je ne vois qu'un cas à peu près comparable : en pleine affaire Dreyfus, la très célèbre romancière GYP - alias la comtesse de Janville - a dû changer de maison, à la demande de son éditeur, Calmann-Lévy, qui refusait de continuer à la publier en raison de sa veine violemment antisémite [note *]. Elle est allée chez Flammarion [note **]. Mais une fois l'affaire terminée, elle a pu revenir sans souci chez Calmann-Lévy ». [*] Partiellement faux : de 1894 à 1901, on ne dénombre pas moins de vingt-six titres nouveaux de Gyp, non comprises les rééditions (source BNF-Opale). Seuls furent prohibés les ouvrages au caractère antisémite prononcé : business is business. La rupture ne sera effective que vers la fin de l’Affaire : de 1902 à 1906, pas de traces de Gyp chez Calmann-Lévy. [**] Flammarion n’apparaîtra qu’en 1897 ; Gyp cohabitera avec ces deux éditeurs - et accessoirement- avec quelques autres, jusqu’à sa fin (1932). CRITIQUE (à l’époque) : La production littéraire de Gyp fut très importante : plus d’une centaine d’ouvrages à succès, à vocation … alimentaire : elle était célèbre aussi pour sa vocation féministe on la voit sur une carte postale-texte daté du 28/10/1903- photographiée en pied, encadrée de deux médaillons, portraits d « Marni » (Jeanne Barousse) et …Séverine) : elle tenait salon, ce qui coûtait fort cher ! Elle recevait essentiellement des gens de sa caste, des gens de bien (version Henri Guillemin, c'est-à-dire des gens possédant des biens). Infréquentable, mais fréquentée ! En 1932 paraitra la onzième – et dernière- édition (du 121° au 140° mille) du chef d’œuvre de la censure littéraire et cléricale qui inondait le marché depuis 1904, le célèbre « Romans à lire et romans à proscrire », de l’abbé Louis Bethléem, [note*] dans lequel Gyp, ce qui n’est pas fréquent, a droit à plusieurs pages (305-308). Sa production est classée dans la troisième partie, « Romans mondains », dans lesquels elle peint le « grand monde ». Le style est « badin, mordant (…). Ses œuvres ont « gypanisé » toute une société », bien qu’elle « se comporte comme une gourgandine littéraire ». En conséquence, « peut-on permettre la lecture de Gyp aux gens du monde ? Sans doute (…), car elle sait dire des vérités. Elle les dit drôlement. Or la vérité (…) qui fait rire n’a pas de résultats malsains ». Et le bon abbé de relever, malgré tout, l’antisémitisme de l’auteur dans deux ouvrages : « Israël », « roman antisémite », 1898 et « Un mariage chic » « note antisémite », circa 1902. Un oubli ! « Les gens chics ». Gyp est « décédée pieusement en 1932 ». Amen. [note*] C’est un devoir pour moi de citer à nouveau Monsieur Jean-Yves MOLLIER pour « La mise au pas des écrivains. L’impossible mission de l’abbé Bethléem au XX° siècle ( Paris, Fayard, 2014), ouvrage rangé immédiatement dans les « biographies à lire ». CRITIQUE (aujourd’hui): la perception n’est plus la même : voici les références de trois textes, classés par ordre de crédibilité décroissante : 1- FERLIN (Patricia) : Gyp, de l’engagement à l’acharnement (in Les représentations de l’Affaire Dreyfus dans la presse, etc. Actes du Colloque de Saint-Cyr-sur-Loire (novembre 1994). Courte et remarquable biographie. Le ton, mesuré, ne sent ni le mépris ni la haine. Madame Ferlin est l’auteur d’une thèse de Lettres: « La femme à la Belle Epoque : le cas de Gyp » (Orléans, 1988). 2- SÉNÉCAL (Didier) : « Une extravagante misogyne, trois lettres qui évoquent des volumes moisis sur les étals de bouquinistes, entre Delly, Van der Meersch et la comtesse de Ségur. ( in revue Lire, 1998, cité in-extenso dans L’Express). Le bon Didier (boutade bigourdane, un peu lourde) méprise, non seulement l’auteur, ses lecteurs, mais aussi ceux qui, « sur leurs étals vendent des volumes moisis ». Le titre de l’article est accrocheur, pas autant qu’un croc de boucher. Accrocheuses, les formules lapidaires : « ultime descendante de Mirabeau », [note*] ; « sa misogynie confinait au machisme »[ou au ma-so-chisme ?]. « La politique lui fit perdre la tête. Militante (…) contre les planqués de 14-18 [est-ce un crime ?] ». [note*] Non ! l’ « Orateur du Peuple » n’eut qu’un fils, né d’un premier mariage avec Émilie de Covet, décédé à l’âge de cinq ans. Le débat est clos. Quoique. En épluchant les notices de « geneanet », on trouve des choses curieuses, voire contradictoires : divorcé le 5 juillet 1783, Mirabeau s’est « marié en 1782 » avec Edmée Baignières, épouse de Montigny, dont il eut un fils, Lucas, né le 10 février de la même année ! baptisé « de Montigny ». Il semble bien que les deux tourtereaux étaient bigames. Lucas, élevé par Mirabeau, était certainement son fils et aurait été adopté ; dans ce cas, comment se fait-il que la descendance a gardé ce dernier nom ? Quant à Gabrielle, elle descend sans conteste de l’ancêtre Jean-Antoine de Riqueti, dit « Col d’argent » dont un des deux petits-fils, André Boniface, surnommé « Mirabeau Tonneau » en raison de sa morphologie et de l’utilisation coutumière du contenu… était son bisaïeul. 3- JANNONE (Christian) : « Ces écrivains dont la France ne veut plus. [numéro] 22 : Gyp », (christian.jannone, 2018). Ce dernier porte un jugement effarant, définitif, sans appel : « Gyp a rejoint depuis longtemps l’enfer des bibliothèques, ou le pilon, à moins que quelques bouquinistes attardés quelque part en France ou ailleurs ne proposent quelques uns de ses vieillots échantillons de prose ». La Profession appréciera ; il serait trop facile de répondre à l’insulte par l’injure ; ne voulant pas m’abaisser au niveau de ces tristes écrivaillons, je me contenterai de leur asséner la remarquable formule, que je fais totalement mienne, titre d’un dépliant relatif à un stage organisé par les Archives Départementales des Pyrénées-Atlantiques en juin 2016 : IL FAUT LIRE TOUT ET SON CONTRAIRE, que je complèterai par celle -ci, toute personnelle : LE LIBRAIRE N'EST PAS RESPONSABLE DES OPINIONS ÉMISES DANS LES OUVRAGES QU'IL PROPOSE À LA VENTE ET N'EST NULLEMENT TENU DE LES PARTAGER. EN REVANCHE, IL EST FAROUCHEMENT ET VISCÉRALEMENT OPPOSÉ Á TOUTE FORME DE CENSURE, QUELLE QU'ELLE SOIT. ET D’OÚ QU’ELLE VIENNE. Les erreurs de Jannone: ce plumitif bafouille son argumentaire : ainsi, s’étendant sur le titre le plus connu de Gyp, « Le mariage de Chiffon », « introuvable en commerce » [ sic, voir infra], « publié en 1890 » et, plus loin , « paru en 1894 »…[il faudrait savoir] , accompagné de cet aveu « le contenu du livre de Gyp (…) me demeure quant à lui inconnu ». Mais il y a mieux : « Malheureusement, je ne dispose d’aucun extrait de son œuvre afin d’étayer mon texte de citations de Madame… ». Son édifice branlant aurait bien besoin d’étais. Beau travail d’ « historien » qui commente des ouvrages qu’il n’a pas lus, même pas vus ; c’est un exemple pédagogique de « je-m’en foutisme » . Pour C.J., le cas de Gyp est définitivement jugé, post mortem : son antisémitisme viscéral et sa collaboration à la Libre Parole de Drumont (« Gyp acheva de se damner pour la postérité ») l’emportent « argumentairement » [Mot inventé, inconnu à Robert, à Larousse , au CNRTL] sur toute autre considération et réévaluation de son cas [et] obèrent toute tentative de redécouverte sereine de son oeuvre, son cas étant [génétiquement] non réhabilitable ». Fin de la discussion. Circulez, il n’y a rien … à lire. On peut voir là une stricte application de la Loi liberticide Fabius-Gayssot, avec effet rétroactif ; exhumons le cadavre et brûlons-le en place de Grève. Que c’est petit, d’autant plus que, dans les années 1890, le principal éditeur de Gyp, était, ironie de l’Histoire, la maison Calmann-Lévy dont le fonds de commerce n’était certes pas l’antisémitisme ; en pleine Affaire, ces éditeurs ne jugèrent pas –immédiatement- , eux, que Gyp était irrécupérable : Calmann-Lévy publia vingt-deux de ses titres, jusqu’en 1900 ( Charpentier-Fasquelle puis Fasquelle n’en donnèrent que quatre ; Flammarion émerge en 1897, Félix Juven n’ apparaît qu’en 1899). Après une brève interruption (1902-1906), le vent ayant tourné , leur collaboration reprendra jusque dans les années trente, comme le montre le catalogue de la BNF que tout un chacun peut consulter en quelques clics ; on cherchera, en vain, les ouvrages de Gyp, catalogués par Pia, dans l’Enfer de la BNF. Autres incohérences du personnage : après avoir tout d’abord affirmé que son « œuvre abondante [est] désormais introuvable en commerce, etc. », celle-ci, un peu plus loin devient en partie, miraculeusement, « disponible chez l’ogre Amazon » ; ceci avant son couplet assassin sur les « bouquinistes attardés » (aujourd’hui, 10/01/2022, on trouve 968 occurrences sur le site LRB). Mais ce n’est pas tout. JANNONE, dans sa chasse forcenée à l’antisémite, semblable à la quête du Graal, dénonce les rééditions d’auteurs voués aux flammes de l’Enfer : Céline, Drieu, Chardonne et, parfois, leur ré-éditeur (Gobineau, par François-Régis Bastide « de sensibilité socialiste », et Roger Vailland « communiste », préfacier des « Pléiades »). Et, pour faire bonne mesure, exécutons aussi la musique de Vincent d’Indy et de Florent Schmitt, « antisémites notoires ». JANNONE, L’APOTHEOSE : en 1932, année du décès de Gyp, apparait « Guy Mazeline, usurpateur du [prix] Goncourt ». Passons sur cette dernière vacherie aussi gratuite que hors sujet, Mazeline n’étant certainement pour rien dans les tripatouillages entre maisons d’édition : en 1932, sur les 16 prix Goncourt attribués depuis 1903, 7 pour Gallimard, 2 pour Grasset [aujourd’hui, sur 118, Gallimard 38, Grasset 14, Seuil 6], d’où la formule qui circulait dans le milieu de l’édition, il y a quelques lustres : cette année le Goncourt sera attribué à « Galligraseuil » !. Jannone grimé en chevalier blanc, défenseur de la morale éditoriale : c’est très beau. Devinette : mais qui donc était l’adversaire malheureux du lauréat ? tout simplement Louis Ferdinand Destouches, plus connu sous le pseudonyme de Céline, l’un des antisémites les plus virulents de l’avant [deuxième]- guerre mondiale. Gyp étant peintre à l’origine, j’ose… ; en matière d’antisémitisme, Gyp était à Céline, ce que Ripolin fut à Renoir : une bagatelle. Alors, diable ! Jannone défenseur de Céline, le Diable en rit encore. CONCLUSION : Certains penseront que tout ceci est de l’enc… de mouche ; je préfère la sodomie de diptère, ou mieux encore, la formule de Céline, dans sa préface des Bagatelles : « avec beaucoup de patience et beaucoup de vaseline, éléphant encugule fourmi », car c’est bien la seule phrase qui m’ait fait rire à la lecture de son pamphlet… Alors pourquoi ai-je pondu ce texte ? Premièrement, parce que, si je n’ai pas une (trop) haute idée de ma modeste personne, en revanche, j’ai une certaine conception de cette profession qui fut la mienne pendant près de trente ans : « le bouquiniste attardé » qui vend des « livres moisis » sur son « étal » : ça ne passe pas. Deuxièmement, parce que, si les « œuvres » de ces deux écrivassiers sont nulles et non avenues, en revanche, la publication de ces torchons dans des revues « grand public », « Lire » de Bernard, pivot de la Culture et dans « l’Express », magazine à grand tirage, montre à quel niveau est tombé la presse dans notre pays et le peu de cas que l’on fait du patrimoine culturel... Troisièmement, parce que ce cas d’école illustre bien les ravages causés par ce genre de littérature qui n’a rien à voir avec l’Histoire : de nos jours, n’importe qui peut impunément jânonner n’importe quoi, n’importe comment, sur n’importe quoi, ou pire, sur n’importe qui… Vivent les réseaux a-sociaux, prétendument « sociaux ». BUR (H5/18) ‎

Roland Gautier - Jurançon

Phone number : 05 59 06 02 00

EUR30.00 (€30.00 )

‎JOSEPH LAMBERT‎

Reference : ABE-1650922654755

(1740)

‎LA MANIERE DE BIEN INSTRUIRE LES PAUVRES ET EN PARTICULIER LES GENS DE LA CAMPAGNE‎

‎JACQUES BOISJOUVIN-A ROUEN 1740 Hardcover Near Fine‎


‎LES RAISONS ET LES MOTIFS QUI ENGAGENT LES GENS DE LA CAMPAGNE A VIVRE DANS UNE EXACTE OBSERVATION DE LA LOI DE DIEU-DES MOYENS NECESSAIRES AUX GENS DE LA CAMPAGNE, POUR ACQUERIR LA VERTU, ET POUR TRAVAILLER A LEUR SALUT-DES OBSTACLES QUI DETOURNENT LES GENS DE LA CAMPAGNE DE LA VERTU-DES VICES LES PLUS ORDINAIRES AUX GENS DE LA CAMPAGNE ET QU'ILS DOIVENT PARTICULIEREMENT EVITER-DEVOIRS GENERAUX DES GENS DE CAMPAGNE-LES DEVOIRS PARTICULIERS DES GENS DE LA CAMPAGNE-444 PAGES-RELIURE CUIR-5 NERFS-TITRES ET DECORS DORES-(EM422)‎

EUR60.00 (€60.00 )

‎[RECUEIL D'ESTAMPES]‎

Reference : LCS-18071

‎[RECUEIL D'ESTAMPES représentant les Grades, les Rangs & les Dignités, suivant le costume de toutes les Nations existantes ; avec des Explications historiques, & la Vie abrégée des grands Hommes qui ont illustré les dignités dont ils étoient décorés : Ouvrage dédié à la noblesse, et divisé en cinq classes ; La première, destinée aux Souverains de toute la terre : La seconde, à l’Église dans toutes les Religions : La troisième, à l’État Militaire de chaque Nation : La quatrième, à la Magistrature : La cinquième, aux Gens-de-Lettre & aux Artistes. Premier tirage de l’un des plus précieux recueils de costumes et de portraits historiques, « l’estampe représentant Marie-Antoinette en costume de cour s’étant vendue seule 265 F or à la vente Behague » (Cohen, I, 334).‎

‎Bel exemplaire sur grand papier en coloris de l’époque, conservé dans sa reliure de l’époque. A Paris, chez Duflos le jeune, 1779. In-folio de (2) ff. pour le titre et l’avertissement, 128 planches hors-texte finement aquarellées à l’époque, encadrées d’un filet enluminé, avec les serpentes d’origine conservées. 1 planche avec des mouillures, signature autographe au verso de la planche 88. - [Avec] Recueil d’estampes représentant les Grades, les Rangs & les Dignités, suivant le costume de toutes les Nations existantes ; avec des Explications historiques, & la Vie abrégée des grands Hommes qui ont illustré les dignités dont ils étoient décorés : Ouvrage dédié au Roi, et divisé en cinq classes ; La première, destinée aux Souverains de toute la terre : La seconde, à l’Église dans toutes les Religions : La troisième, à l’État Militaire de chaque Nation : La quatrième, à la Magistrature : La cinquième, aux Gens-de-Lettre & aux Artistes. A Paris, chez Duflos le jeune, 1780. In-folio de (2) ff. pour le titre et la dédicace au roi, 112 planches hors-texte finement aquarellées à l’époque, encadrées d’un filet enluminé, avec les serpentes d’origine conservées. - [Avec] : Deuxième Recueil des Portraits des Hommes et des Femmes illustres, de toutes les nations connues, présentés sous le costume de leurs dignités… A Paris, chez Duflos le jeune, 1787. In-folio de (1) f. de titre, 6 planches, 22 pp. numérotées. Soit un total de 246 planches. Ensemble de 2 volumes reliés en plein veau granité, dos à nerfs orné de fers et de fleurons dorés, pièces de titre en maroquin fauve, pièces de tomaison en maroquin bleu, tranches rouges. Reliures de l’époque. 398 x 263 mm.‎


‎Edition originale et premier tirage de l’un des plus célèbres recueils de portraits historiques et de costumes du XVIIIe siècle. Colas, 250 ; Lipperheide 38 ; Brunet, II, 862 ; Vinet, 2104. Il compte parmi les plus précieux depuis l’origine de l’Imprimerie puisque le seul portrait de « Marie-Antoinette en costume de cour, d’après Touzé, s’est vendu seul 265 F or, vente Behague » (Cohen, I, 334). Or un livre de bibliophilie s’achetait alors à compter de 10 F Or. Précieux exemplaire de ce somptueux ouvrage (paru en 44 livraisons de 6 planches chacune) ici en tirage de luxe avec le rare portrait de Marie-Antoinette d’après Touzé. Toutes les planches ont été aquarellées à l’époque (l’une d’entre elles porte la signature autographe de Duflos au verso). « Un petit nombre d’exemplaires seulement furent tirés coloriés et avec la planche entourée de filets d’or » (Bulletin Morgand et Fatout, n°8154). Parmi les personnages représentés figurent notamment Louis XVI, Marie-Antoinette, Mahomet II, Henry VIII, Christine de Suède, des dignitaires comme le Mufti, le grand prêtre Persan, le Lama tartare, le grand Lama, le Brahman,le grand Vizir, l’émir Pacha, Tchorbadgi, Boluch-Bassi, Olivier Cromwell, un Shogun japonais, une dame d’Hindoustan, un Patagon, une femme caraïbe, Alkmey (roi de la Guinée), un noble Indien de la nation d’Ottawa, une femme du Kamchatka, une femme du Congo, Samba Pango (roi du Loango). Cohen, décrit un exemplaire complet avec, comme ici, le titre, la dédicace au roi Louis XVI et l’avertissement. Colas mentionne en outre un second feuillet de titre, un avertissement à la noblesse et 17 ff. de texte que l’on ne voit quasiment jamais. Le nombre d’estampes varie selon les exemplaires. Les plus complets ou ceux complétés possèdent 264 estampes. Cohen et Colas ne citent aucun exemplaire en cette condition. Cohen ne cite qu’ « un bel exemplaire relié en maroquin rouge contenant comme celui-ci, titre, dédicace au roi et avertissement, suivi de 240 estampes ; Colas décrit les exemplaires Bethmann avec 254 planches et de Jonghe avec 258 planches mais ce dernier, en reliure moderne était incomplet du titre. L’exemplaire est bien complet de la gravure représentant Marie-Antoinette, « qui se négocie à prix d’or ». L’intérêt de ce livre est de représenter nombre de personnages célèbres des arts, des lettres et de la politique de France et d’Angleterre. Les exemplaires ne possédant pas le portrait de Marie‑Antoinette sont dépréciés. « Very beautiful and rare work on costumes from all over the world by all kinds of people, including militaries, artists and kings i.a. Peter the Great, joan of Arc, René Descartes, but also rulers from America, China, Congo, etc. i.a. “Timur-Bek ou le grand Tamerlan, empereur du Mogol”, “Mani-Monbada, reine de Congo”, “DonAlvare, roy de Congo”, “Cunne shote, chef des Chiroquois” etc”. » Bel exemplaire en coloris de l’époque, chaque cadre rehaussé à l’or, imprimé sur grand papier, conserve dans sa reliure de l’époque.‎

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EUR39,000.00 (€39,000.00 )

‎FOURNIER, Pierre-Simon.‎

Reference : LCS-17986

‎Manuel typographique, utile aux gens de lettres, & à ceux qui exercent les différentes parties de l’Art de l’Imprimerie. Edition originale de l’ouvrage le plus célèbre consacré à l’art typographique.‎

‎L’exemplaire Robert Hoe imprimé sur grand-papier. Paris, Imprimé par l’Auteur, & se vend chez Barbou, 1764-1766 [1768]. 2 tomes en 2 volumes in-8 de : I/ (2) ff.bl., 1 frontispice gravé, 1 portrait de l’auteur, xxxii pp. d’avertissement, 323 pp., (5) pp., 16 planches sur double-page ; II/ 1 frontispice, 1 titre gravé, xliv pp. d’avertissement, (2), 306 pp., 16 planches sur double-page. Reliés en plein maroquin havane janséniste du XIXe siècle, dos à nerfs ornés de filets à froid, double filet doré sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées. Reliure signée A. Motte. 174 x 110 mm.‎


‎Edition originale de l’ouvrage le plus célèbre consacré à l’art typographique. Brunet, II, 1359 ; Cohen, Manuel de l’amateur de livres à gravures du XVIIIe siècle, 410 ; Rahir, La Bibliothèque de l’amateur, 431 ; Bulletin Morgand et Fatout, 10316 et 6118 ; Catalogue Destailleur, 937 ; Bigmore & Wyman, I, p. 228 ; Sander 728 ; « Le premier volume de cet ouvrage intéressant traite de la gravure et de la fonderie des caractères d’imprimerie ; le second (qui n’a paru qu’en 1768) contient les épreuves des différentes sortes de caractères. Ces deux volumes devaient être suivis de deux autres, dont l’un aurait traité de l’art de l’imprimerie, et l’autre de l’histoire des typographes célèbres ; mais la mort de l’auteur nous a privés de cette suite. » (Brunet). « Le plus grand ouvrage de Fournier, celui qui lui a coûté le plus de travail, est son Manuel typographique, utile aux gens de lettres ; ouvrage immense dont il n’a pu donner que deux volumes, et pour lequel il a laissé une quantité de matériaux, entr’autres sur la vie des typographes, matière intéressante, que Fournier pouvait traiter lui seul, puisque lui seul réunissait les connaissances nécessaires pour juger du talent de ceux qui l’avaient précédé. Le premier volume du Manuel typographique contient la description des deux premières parties ; savoir, la gravure ou taille des caractères, qui n’avait jamais été décrite, et la fonte des mêmes caractères qui n’avait été connue jusqu’alors que par le détail abrégé donné par Fournier lui-même dans l’Encyclopédie. On y trouve aussi l’histoire et le détail des nouveaux caractères pour la musique, inventés par Fournier, exécutés par lui, approuvés par l’académie royale des sciences, et honorés du suffrage du célèbre Rameau. Le second volume est divisé en six articles. Le premier contient un exemple des caractères tant romains qu’italiques, dont on se sert ordinairement dans l’imprimerie, avec les différentes nuances de grosseur qui les font distinguer. Le second contient ce qui regarde les ornemens de l’impression. Le troisième présente les modèles de divers caractères propres à quelques pays, d’un usage particulier ou ancien. Le quatrième renferme les exemples des différents caractères orientaux, hébreux, rabiniques, samaritains, cophtes, arméniens, éthiopiens et grecs. Le cinquième comprend les notes de musique et de plain-chant. Le sixième offre les signes que l’esprit humain a inventés pour exprimer ses idées, en nous présentant une suite des alphabets de chaque langue, d’après les différens monumens imprimés ou manuscrits qu’on a pu consulter sur cette partie. Une explication très curieuse de ces différens alphabets, termine le volume, où se trouvent encore des détails intéressans sur les principales fonderies établies en Europe […]. Voilà ce que nous avons du grand ouvrage de Fournier. Il devait y joindre deux volumes ; l’un sur le mécanisme de l’imprimerie, et l’autre sur l’histoire des meilleurs typographes. Sa mort prévint l’exécution entière d’un si beau plan. » (Les Siècles littéraires de la France, pp. 133-138). Le second volume comporte 250 pages de spécimens de caractères français et étrangers, dont 101 alphabets des langues modernes et anciennes et 5 planches dépliantes de musique dont une gravée en rouge et noir. Ces spécimens représentent le fonds de Fournier qui influencera l’imprimerie européenne jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. « Le ‘Manuel typographique’ de Fournier contient de nombreuses vignettes, qui décèlent un goût parfait. Ce manuel est, du reste, un petit chef-d’œuvre typographique. L’école de Fournier pour l’ornement des livres dura près d’un demi-siècle. » (Dupont, Histoire de l’imprimerie, p. 372). L’illustration se compose de deux frontispices gravés par Fessard d’après Gravelot et De Sève, d’un portrait de l’auteur gravé par Gaucher d’après Bichu, et de 16 planches sur double page à la fin du premier volume qui montrent les différents instruments propres à l’art typographique. Le présent exemplaire comporte en outre une suite supplémentaire des 16 planches techniques, reliée à la fin du second volume. Précieux exemplaire, tres grand de marges car imprime sur grand papier (hauteur : 174 mm contre 165 mm pour un exemplaire ordinaire), provenant de la collection Robert Hoe, l’un des grands bibliophiles américains. Cette association est particulièrement intéressante car Robert Hoe (1839-1909), fabricant de presses à imprimer et inventeur de nouveaux procédés d’impression, est une personnalité qui a marqué l’histoire de l’imprimerie au XIXe siècle.‎

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Phone number : 01 42 84 16 68

EUR14,500.00 (€14,500.00 )

‎HUGO, Victor‎

Reference : LCS-18158

‎Les feuilles d’automne. « Exquis pour les gens du métier, original et essentiel entre les autres productions de l’auteur, le recueil des ‘Feuilles d’automne’ est aussi en parfaite harmonie avec ce siècle de rénovation confuse » écrivait Sainte-Beuve.‎

‎Rare édition originale « tirée à 500 exemplaires seulement » (Clouzot, 145). Paris, Eugène Renduel, 1832. In-8 de (2) ff. de faux-titre et titre, xiii pp. dont un frontispice, (1) f. (second faux-titre), 387 pp., (2) ff. de table. Qq. rares piqûres. Relié en demi-maroquin vert, dos lisse orné de fleurons dorés et mosaïqués de maroquin rouge, pièce de titre de maroquin rouge, tranches mouchetées. Reliure de l’époque. 203 x 127 mm.‎


‎Rare édition originale « tirée à 500 exemplaires seulement » (Clouzot, 145). Carteret, I, 403; Vicaire, IV, 272. « Rare sans mention d’édition » souligne Clouzot. « Il a été tiré quelques très rares exemplaires en grand papier dont on ignore le nombre … Ouvrage capital parmi les poésies de Victor Hugo, très rare, en bel état. » (Carteret). « Recueil de poèmes de Victor Hugo qui précède ‘les Chants du crépuscule’ et ‘les Rayons et les Ombres’. Le caractère de ce recueil semble défini par l’auteur lui-même dans sa préface : ‘Des feuilles tombées, des feuilles mortes, comme toutes feuilles d’automne. Ce n’est point là de la poésie de tumulte et de bruit ; ce sont des vers secrets et paisibles, des vers comme tout le monde en fait ou en rêve, des vers de la famille, du foyer domestique, de la vie privée ; des vers de l’intérieur de l’âme. C’est un regard mélancolique et résigné, jeté çà et là sur ce qui est, surtout sur ce qui a été. C’est l’écho de ces pensées, souvent inexprimables, qu’éveillent confusément dans notre esprit les mille objets de la création qui souffrent ou qui languissent autour de nous : une fleur qui s’en va, une étoile qui tombe, un soleil qui se couche, une église sans toit, une rue pleine d’herbe [...]’. Jamais Victor Hugo n’a été plus heureux dans l’expression, plus tendre et plus vrai que lorsqu’il parle de son enfance. Les grâces, les jeux des enfants, les regrets, les affections familiales, n’ont jamais été chantés par ce poète avec autant de pathétique [...] Ces vers sont de 1830 ; Victor Hugo avait donc 28 ans quand il les écrivait. Fallait-il qu’il eut déjà plongé au fond de toute chose pour en rapporter avant le temps ces fruits amers ! Aussi cette âme d’une trempe extraordinaire ne pouvait-elle se contenter, malgré les confidences de la préface, d’une poésie au caractère purement intimiste. [....] En un mot, ses extraordinaires talents de peintre, son besoin de grandiose, de l’épique ne peuvent se donner libre cours que s’il fait assumer aux moindres souvenirs et circonstances de sa vie, un caractère héroïque, une signification exemplaire [...] C’est ainsi qu’à la voix moelleuse et tendre de Lamartine répond cette voix ardente et rauque : le légitimiste de 1820 s’apprête à devenir le chantre des grandes convulsions historiques, le poète de la tragédie des peuples. Aussi ce ‘paisible’ recueil s’achève-t-il sur une vision apocalyptique de l’Europe qui frémit encore sous la tyrannie et s’apprête à la révolte. Sainte-Beuve jugeait ainsi ‘les Feuilles d’automne’ ‘Exquis pour les gens du métier, original et essentiel entre les autres productions de l’auteur, le recueil des ‘Feuilles d’automne’ est aussi en parfaite harmonie avec ce siècle de rénovation confuse’. Le style, le rythme, y ont pris toute leur perfection. Le poète s’est surpassé en aisance et en naturel. Parmi les poèmes devenus célèbres il faut citer ‘Prière pour tous’, qui renferme des pages d’une rare beauté [...] » (Dictionnaire des Œuvres, III, pp. 89-90). Très bel exemplaire cette originale recherchée conservé dans son élégante reliure de l’époque. Ex-libris Dousse est l’amitié.‎

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