1946 1946.
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Paris. Hochereau & Panckoucke. 1765. 1 volume in-4, plein veau moucheté, dos à nerfs orné, pièce de titre de maroquin rouge.
Illustré d’1 portrait frontispice et de 3 vignettes de Gravelot. Nouvelle édition, avec des notes de Mr. Coste.Reliure frottée aux mors et coiffes.
Précieux exemplaire de la bibliothèque Robert Hoe avec ex-libris, à fort belles marges. Paris, Chez Estienne Michallet, 1688. Avec Privilege de Sa Majesté.In-12 de (30) ff., 308 pp. et (1) f. de privilège. Plein maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs richement orné, mors supérieur légèrement frotté, double filet or sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure du XIXe siècle signée de Cuzin.159 x 89 mm.
Troisième édition originale avec cartons des « Caractères de La Bruyère » (1646-1696), la plus rare de toutes.« Cette troisième édition est fort rare dans ses deux conditions : premier et second état », mentionne Tchemerzine, III, p. 797.« Cette troisième édition est une des plus rares de la série » mentionne Brunet (Supplément I, 731).C’est à proprement parler la troisième édition originale avec cartons ainsi que nous allons achever de le démontrer. Page 123, ligne 11, on a imprimé : « et de venir au niveau d’un fat », au lieu de « et venir ». Page 124, ligne 14, on trouve cette leçon : « et a ne rien faire », au lieu de « et ne rien faire », version donnée précédemment. La page 259 porte ce texte : « n’en attendre rien », qui est définitivement fixé.Voici encore d’autres corrections particulières à cette édition : page 126, ligne 15, on a corrigé « et qu’on luy donne », au lieu de « et que l’on luy donne ». Page 139, ligne 16, on a mis : « Je ne comprends pas », au lieu de « Je ne comprends point ». Page 227, ligne 15, on a imprimé « et on est sensiblement touché », au lieu de « et l’on est sensiblement touché ». Page 229, lignes 23 et 24, on lit « Le sentiment des injures et de le conserver », au lieu de « les sentiments des injures et de les conserver ». Page 175, lignes 2 et 3, on a imprimé « et sur de vaines sciences », au lieu de « et de vaines sciences ». Page 205, lignes 8-9, on lit « sans autre science ny autre règle », au lieu de « sans D’autre science ny D’autre règle », qu’on lisait dans l’édition précédente. » (Rochebilière, n°612 et 613).Le libraire Michallet obtint, le 8 octobre 1687, un privilège pour l'ouvrage intitulé « Les caractères de Théophraste traduits du grec, avec les Caractères ou les Mœurs de ce siècle ».Le livre fut mis en vente au commencement de janvier 1688 ; il n'était pas signé. La curiosité qu'éveillait alors tout écrit de morale et que stimulait encore le côté précis et satirique de celui-ci, entraîna le succès immédiat : durant la même année, trois éditions se succédèrent, non compris celle de Bruxelles et celle de Lyon. Pourtant les Caractères ou les Mœurs de ce siècle ne contenaient à cette date que 420 réflexions ou portraits ; mais dans la 4ème édition (1689) furent insérées environ 350 remarques nouvelles. Et d'année en année le volume grossit ; la 5 édition, imprimée en 1690, portait à 923 le nombre total des réflexions ; la 6è (1691) et la 7è (1691) à plus d'un millier ; la 8è (1694) à 1 120. La Bruyère eut, semble-t-il, le temps de revoir les épreuves de la 9è édition qui parut en 1696 : mais il n'y ajouta pas de pensées nouvelles, peut-être parce qu'à cette époque son esprit s'était tourné dans une autre direction et qu'il préparait des Dialogues sur le quiétisme.« Avec ‘Les Caractères’ ce sont bien des passions communes et des types généraux que La Bruyère vise, mais toujours pris dans l’instant de leur manifestation et dans le cadre d’une société particulière : non l’homme abstrait, mais le courtisan, la grande dame, le magistrat, le financier, le prédicateur du siècle de Louis XIV sur le commencement de son déclin classant ainsi les individus suivant une géographie morale immuable, mais dramatisée par un pessimisme d’origine augustinienne. Il n’a certes pas songé à donner un témoignage historique quoiqu’on devine à travers ses tableaux de mœurs cette domination croissante de l’argent qui était en train de faire craquer les cadres et les traditions de l’ancienne société. Mais le réalisme concret et, pourrait-on dire, photographique de La Bruyère, si bien servi par un style agile et incisif, marque à lui seul une transition entre les grands classiques et le XVIIIe siècle : il nous mène finalement plus près de Montesquieu et de Voltaire que de Molière. »« Toute la réputation de La Bruyère est fondée sur un seul ouvrage, Les Caractères. Ils étaient originaux après les Maximes de La Rochefoucauld et les Pensées de Pascal ; mais ils le devinrent davantage avec les éditions successives qui en accusèrent les traits nouveaux. Lui-même, dans son Discours sur Théophraste, a tâché de définir cette nouveauté ; mais il a été incomplet par modestie ou par prudence. L'originalité des Caractères paraît à la fois négative et positive : le livre de La Bruyère renonce aux mérites exceptionnels des Maximes et des Pensées, tout en attestant d'autres qualités psychologiques ; il ajoute à leurs analyses ou à leurs synthèses un tableau des mœurs contemporaines, dont ni l’un ni l’autre écrivain ne s’étaient souciés. L’intention proprement apologétique est absente des seize chapitres qui le composent, en dépit de celui des Esprits forts : si le chrétien La Bruyère ne dissimule pas ses idées religieuses, s’il s’efforce même de réfuter certains arguments des libertins, son dessein est plus limité que le dessein de Pascal. Pareillement, l’esprit de système qui portait La Rochefoucauld à ramener toutes les actions, et même toutes les vertus humaines, au mobile, apparent ou caché, de l’amour-propre, n’est plus le sien. Non pas qu’il conteste la prédominance de cet amour-propre ; mais il est moins curieux d’unité que de variété, de vigueur que de nuances. On aperçoit fréquemment chez lui des réminiscences de La Rochefoucauld et de Pascal, surtout dans les chapitres d’une portée générale ; ces réminiscences, en affaiblissant le texte du devancier, le précisent et le corrigent presque toujours, l’enrichissent parfois de particularités intéressantes. Et La Bruyère y joint des réflexions fines, mélancoliques ou attendries que nous chercherions vainement dans les Maximes ou dans les Pensées. Est-ce Pascal, est-ce La Rochefoucauld, qui aurait écrit : « C’est une vengeance douce à celui qui aime beaucoup de faire, par son procédé, d’une personne ingrate une très ingrate » (Du cœur, 19), ou bien : « Etre avec des gens qu’on aime cela suffit ; rêver, leur parler, ne leur parler point, penser à eux, penser à des choses indifférentes, mais auprès d’eux, tout est égal » (Ibid., 23), ou encore : « Il devrait y avoir dans le cœur des sommes inépuisables pour de certaines pertes » (Ibid. 35) ? Devant des phrases de ce genre et d’autres que contient le chapitre de l’Homme ( 80, 82), nous avons l’impression de pénétrer dans une âme délicatement triste, et même d’en recevoir une discrète confidence. Le pessimisme classique, dont la croyance au péché originel fut la base religieuse, subsiste dans les Caractères, mais moins absolu, conscient de notre faiblesse plutôt que de notre perversité, détendu sous l’influence passagère de Montaigne et sous celle, plus constante, d’un tempérament assoupli et d’une intelligence peu systématique. »De nombreux bibliophiles ont essayé en vain de réunir les neuf éditions originales des Caractères de La Bruyère, la plupart du temps sans succès devant la difficulté d’obtenir cette troisième édition originale, « fort rare » selon Tchemerzine, « une des plus rares de la série » selon le supplément de Brunet.Précieux exemplaire de la bibliothèque Robert Hoe avec ex-libris, à fort belles marges (Hauteur : 159 mm contre 158 mm pour l’exemplaire Rochebilière (n°613)).
Paris, Librairie Hachette et Cie 1882 In-4 28,5 x 18,5 cm. Reliure demi-maroquin à coins bleu-marine, filets dorés, dos à nerfs ornés de roulettes et encadrés de chiffres dorés, tête dorée, 36 pp., 4 planches et 6 fac sililés hors texte.
Contient pour chaque hors texte : une page explicative : deux portraits gravés de Jean de La Bruyère - Les Armoiries de la Famille de La Bruyère et de Robert-Pierre - Les fac-similés des autographes Épitaphes de Louis II de La Bruyère et de Jean II de La Bruyère, père et oncle de l'auteur des Caractères - La Lettre de La Bruyère au Grand Condé - La Lettre de La Bruyère à Phélypeaux. Bon état d’occasion
Librairie Hachette Et Cie Paris 1882 Grand in-8 ( 275 X 180 mm ), demi chagrin vert à coins, dos à nerfs janséniste avec date dorée en queue, tête dorée ( Reliure de l'époque ). Nouvelle édition, revue sur les plus anciennes impressions et les autographes et augmentée de morceaux inédits, des variantes, de notices. par M. G. SERVOIS. 36 pages, 4 planches et 6 fac-similés hors texte. Contient une page explicative pour chaque hors-texte.- Deux portraits gravés de Jean de La Bruyère - Les Armoiries de la Famille de La Bruyère et de Robert-Pierre - Les fac-similés des autographes Épitaphes de Louis II de La Bruyère et de Jean II de La Bruyère, père et oncle de l'auteur des Caractères - La Lettre de La Bruyère au Grand Condé - La Lettre de La Bruyère à Phélypeaux.Très bel exemplaire.
Exemplaire d’exception, réglé, à marges immenses, conservé dans son maroquin janséniste noir de l’époque, teinte rarissime, raffinée et très recherchée. Paris, chez Estienne Michallet, premier Imprimeur Du Roy, 1696. Avec Privilège de Sa Majesté. In-12 de (16) ff., 52 pp., 662 pp., xliv pp. de Discours à l’Académie Françoise, (2) ff. de table, (1) f. de privilège. Exemplaire réglé. Plein maroquin noir janséniste, filet à froid autour des plats, dos à nerfs, coupes ornées, roulette dorée intérieure, doublures et gardes de papier doré décoré, tranches dorées. Reliure en maroquin noir janséniste de l’époque. 163 x 96 mm.
Dernière édition imprimée du vivant de La Bruyère, mort dans la nuit du 10 au 11 mai 1696, la neuvième publiée et corrigée par La Bruyère. Elle contient par conséquent le texte définitivement adopté par lui avec ses ultimes corrections et a servi pour fixer le texte des éditions postérieures. «Dans l'intervalle de 1688 à 1696, La Bruyère avait publié huit éditions des ‘Caractères’, avec des changements et des additions dans chacune. Leur réunion dans une même bibliothèque présente un certain intérêt et permet au bibliophile de suivre les différentes phases par lesquelles a passé cet ouvrage remarquable. La huitième et la neuvième édition renferment un texte au moins double de celui des premières.» (Le Petit). « La Bruyère n'a pas son pareil pour isoler le mot, le geste, le « tic » où se trahit d'un coup tout un caractère. Il est meilleur à mesure qu'il se rapproche du concret. Non qu'il recherche la singularité pour elle‑même : ce sont bien des passions communes et des types généraux qu'il vise, mais toujours pris dans l'instant de leur manifestation et dans le cadre d'une société particulière: non l'homme abstrait, mais le courtisan, la grande dame, le magistrat, le financier, le prédicateur du siècle de Louis xiv sur le commencement de son déclin. Il n'a certes pas songé à donner un témoignage historique quoiqu'on devine à travers ses tableaux de mœurs cette domination croissante de l'argent qui était en train de faire craquer les cadres et les traditions de l'ancienne société. Mais le réalisme concret et, pourrait-on dire, photographique, de La Bruyère, si bien servi par un style agile et incisif marque à lui seul une transition entre les grands classiques et le XVIIIe siècle : il nous mène finalement plus près de Montesquieu et de Voltaire que de Molière ». Immense de marges (hauteur 163 mm), cet exemplaire réglé à l’état de neuf est conservé dans sa reliure en maroquin noir strictement d’époque, teinte particulièrement rare et raffinée. De la bibliothèque Patrice Madden avec ex-libris calligraphié.