Fayard Sans date.
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« ‘Arlequin poli par l’amour’ marque le début de Marivaux comme dramaturge ». A Paris, chez la veuve Guillaume, 1723. Avec Approbation & Privilège du Roy. Petit in-8 de 54 pp., (1) f. pour l’Approbation et (2) ff. pour le Privilège. Plein veau brun, filets à froid autour des plats, dos à nerfs restauré, coupes décorées. Reliure de l’époque. 164 x 99 mm.
Edition originale très rare du premier succès de Marivaux. Tchemerzine, IV, 402. Seuls deux exemplaires sont répertoriés sur le marché public depuis plusieurs décennies dont un en reliure moderne de Stroobants. Arlequin poli par l'amour est née de la rencontre de Marivaux avec les comédiens italiens en 1720. C'est la pièce où, pour la première fois, s'expriment les grands thèmes qui alimenteront son écriture : la découverte de l'amour, l'expression de la jalousie, la méprise, la fidélité, le malentendu, la manipulation, la trahison... « ‘Arlequin poli par l’amour’ marque le début de Marivaux comme dramaturge ». Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux, plus communément appelé Marivaux, naît en 1688 à Paris. Après des études de droit plutôt chaotiques, il obtient sa licence en 1720 et est reçu avocat, mais jamais il n'exercera : sa rencontre avec le philosophe Fontenelle, ainsi que sa fréquentation assidue du salon de la spirituelle et éclairée Mme de Lambert, l'ont en effet depuis longtemps persuadé de se consacrer à la littérature. Après un premier roman (Les Effets surprenants de la sympathie en 1712) et quelques incursions dans l'écriture parodique (notamment un Télémaque travesti et une Iliade travestie entre 1714 et 1716), il se tourne vers le théâtre. Il doit son premier succès à Arlequin poli par l'amour, joué par les Comédiens italiens de Luigi Riccoboni en 1720, dont il devient l'auteur attitré, et ce jusqu'en 1740. « En 1720, Marivaux donne sa première comédie parisienne, ‘L’Amour et la Vérité’. C’est un échec qu’il accepte aussitôt. Le genre allégorique n’étant pas à la mode, il confie quelques mois plus tard une nouvelle pièce aux Comédiens-Italiens : ‘Arlequin poli par l’amour’ est un succès. Marivaux est rassuré, mais il souhaite être représenté sur la scène la plus prestigieuse de France, celle des Comédiens-Français. Deux mois plus tard, il leur donne ‘Annibal’. Marivaux doit se rendre à l’évidence : la tragédie n’est pas un genre qu’il maîtrise et la pièce est un échec ». Il y a dans cette pièce l'inconscience éperdue et la naïveté insolente de la jeunesse, l'ambition de ses idéaux et la brutalité de leur désenchantement. Arlequin et Silvia ne sont pas loin de nous : entrant dans l'âge adulte, ils butent ensemble contre un monde dont ils ne tarderont pas à mesurer le danger et dont la fée, figure de pouvoir absolu, leur fera comprendre les règles. Car c'est également un regard sur notre monde que nous propose Marivaux : jusqu’à quel point accepte-t-on la soumission à un pouvoir en place ? Jusqu’où abuse-t-on de son pouvoir et jusqu'où en supporte-t-on les abus ? Il y a derrière la comédie les prémices d'une réflexion plus politique : la révolution, le soulèvement, la destitution, la fascination et le goût du pouvoir. « Marivaux présente dans cette petite pièce une réflexion sur le pouvoir : à se trahir les uns les autres, les puissants risquent de le perdre. Il y fournit aussi de manière plus voilée, des éléments pour penser l’accès du paysan ou du sauvage à la civilisation. La force symbolique de la pièce tient à ce télescopage du temps de l’apprentissage du langage et de celui de l’entrée dans la sexualité, événements habituellement séparés par un certain nombre d’années. L’imagination du lecteur a de quoi divaguer entre le paysan et le sauvage, entre l’enfant et l’adolescent en âge d’aimer. Et l’on pourrait s’amuser à reconnaitre, depuis le sommeil et l’interjection initiale d’Arlequin jusqu’au moment de l’échange de la bague avec la fée un véritable défilé des pulsions partielles, préludant à l’amour d’objet. La manière dont Marivaux traite son histoire peut conduire à un certain nombre d’énoncés peu conformes à la doxa en vigueur. » (F. Salaün, Pensée de Marivaux). Exemplaire à marges immenses en reliure ancienne.
Cracovie, Jean le Sincère, 1732 ; in-12. 172 pp. Veau brun, dos à nerfs orné, pièce de titre fauve. Très bon état. Relié à la suite : [DESCHAMPS (F. M. Chrétien)]. La religion défendue. Poème contre lEpître à Uranie. Rotterdam, Johnson, 1733 ; in-12. XVI-44 pp. Marges courtes.
"La femme docteur" est une comédie critique du Père Bougeant, jésuite, imitée de Molière, qui ridiculise les jansénistes. Elle paraît en 1730 et connaît un grand succès. Son auteur donnera à la suite quatre autres comédies dont l'Arlequin janséniste, inspiré de l'École des femmes ou de l'Impromptu de Versailles. La pièce pièce montre une troupe théâtrale qu'on veut empêcher de jouer La Femme Docteur, et Arlequin de faire ses gambades entre les acteurs et les fâcheux jansénistes. "Bien plus vivant que la critique des jansénistes apparaît le tableau d'une troupe théâtrale de province et l'apologie du théâtre en lui-même : «... et moi, je vous dis que nous autres Comédiens sommes les Docteurs du genre humain, que tous les vices, tous les faibles, toutes les passions, tous les ridicules du monde sont de notre ressort, que c'est un gibier qui nous appartient... » (acte 2 scène 2)". (Dabezies André. Érudition et humour : le Père Bougeant (1690-1743). In: Dix-huitième Siècle, n°9, 1977. Le sain et le malsain. pp. 259-271). Cette pièce a paru en septembre 1731 sous le titre "La critique de la femme docteur", réimprimé en février 1732 avec le nouveau titre d' "Arlequin janséniste". Bougeant est aussi l'auteur de "Amusement philosophique sur le langage des bêtes" (1739) qui lui valu les réprimandes de son ordre, d'une "Histoire du traité de Westphalie, ou des négociations qui se firent à Munster et à Osnabrug" (1744) et de nombreux articles dans le Journal de Trévoux...
Paris, Editions de la Sirène, Collection des Tracts n°1, 1918. In-12 de 74 pages, plein vélin dos lisse avec le titre dorée en long, premier plat orné du coq dessiné par Picasso et de trois losanges de maroquin vert, rouge et noir (Arlequin), couverture grise conservée.
Avec un portrait de l'auteur et deux monogrammes par Picasso, l'un figurant un coq, l'autre un arlequin!. Édition originale , un des 1000 sur joli papier bouffant du tirage ordinaire. Sans le petit feuillet qui mentionn: " Un oubli de guillemet m'enrichissant d'une phrase dite par André Gide: “La langue française est un piano sans pédales”, je me fais un scrupule de signaler au lecteur cette interpolation involontaire. J. C. " La phrase incriminée seras supprimée des rééditions. Bel exemplaire. Fouché, La Sirène, 21.
s.l. s.d. (circa 1980), 19,5x21cm, une feuille.
Dessin original rehaussé aux feutres noir, vert, rouge et bleus, légendé au feutre bleu "Le grenier d'Arlequin" et rouge "Maquette couverture du livre" représentant un arlequin assis sur un tabouret et travaillant à sa table d'éciture, un hibou noir et rouge à ses pieds. Ce projet de maquette de la couverture du livre ne fut pas retenu mais inspira fortement la couverture finalement illustrée d'un arlequin posant debout légèrement penché en arrière. Le verso du dessin comporte des annotations au feutre bleu et un portrait original de Georges Simenon la pipe au bec. Carlo Rim fut un écrivain provençal,auteur notamment de"Ma belle Marseille", un caricaturiste, un cinéaste et fut notamment l'ami de Fernandel, de Raimu et Marcel Pagnol mais aussi de Max Jacob et André Salmon qu'il rencontra à Sanary. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Berlin, et se trouve à Amsterdam, J. H. Schneider, 1759. In-8 relié (19,4 x 12 cm), simple reliure moderne plein cuir fauve au dos muet, (6), 224 pages.- "Auteur et comédien, Dancourt excellait dans les rôles d'Arlequin. Le meilleur de ses ouvrages ( ), apologie de la comédie et des comédiens, en réponse au discours de Rousseau contre les spectacles. Le titre d'Arlequin de Berlin est pris pour parodier celui de Citoyen de Genève. Ce livre est le plus estimé sans contredit de ceux qui parurent en réplique à la lettre de Rousseau" (Michaud, 'Biographie universelle', X, 89). "Réplique mordante à Rousseau ('Lettre à D'Alembert') depuis le point de vue d'un comédien, d'un homme qui a une connaissance approfondie du répertoire, l'expérience de la scène et celle des réactions du public. Il prend le temps de citer point par point Rousseau mais aussi de nombreux textes de théâtre à l'appui de sa démonstration" (Nathalie Ferrand, "Le dernier état de la 'Lettre à D'Alembert sur les spectacles'", Genesis, 34, 2012, p. 135 sq.). (Conlon, 'Ouvrages français relatifs à Rousseau', n°120). Intérieur frais, complet de la page de titre et de la préface. Bon exemplaire.