Paris, Baudouin Frères, 1824. In-8°, demi-basane, dos lisse orné de filets dorés (reliure de l'époque). 288 pp.
Reference : 1217
Deuxième édition des mémoires du duc de Montpensier (1775-1807), frère de Louis-Philippe ; la première avait été publiée hors commerce pour un petit cercle de proches. Ces mémoires couvrent la période qui va de 1793, date de l'arrestation du duc, à son arrivée en 1797 à Philadelphie. Il est enterré à Londres, dans l'abbaye de Westminster. (Fierro, 1070).Portrait du duc de Montpensier, dessiné par lui-même, en frontispice.Accroc à la coiffe supérieure. Intérieur très frais.
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, Sans lieu ni date, [1747]. In-folio de 1 titre, 332 pp. (saut de chiffrage de 154 à 147), [3] ff.n.ch. de table, veau brun marbré, dos à nerfs cloisonné et fleuronné, encadrement de double filet à froid sur les plats, double filet doré sur les coupes, tranches rouges (reliure de l'époque).
Très important manuscrit qui regroupe plusieurs textes de Pierre-Joseph de Bourcet, dont une partie a servi à la publication posthume des Mémoires militaires sur les frontières de la France, du Piémont et de la Savoie (Berlin, Decker, 1801), couvert d'une écriture moyenne, très lisible (environ 25 lignes par page), texte entièrement réglé.A. Description. Le texte se structure de la façon suivante : trois pièces liminaires précèdent six mémoires en soi indépendants, mais liés par leur matière :I. Pièces liminaires. Leur présence se justifie, selon un feuillet d'observations préliminaires, comme complément au premier mémoire, rédigé essentiellement à l'issue de la Guerre de Succession d'Espagne, pour intégrer de nouvelles dispositions des forteresses :1. Nouvelle description d'Exilles en 1745 (pp. 3-6). - 2. Description moderne de Fénestrelles (pp. 7-15). - 3. Nouveau projet de deffensive [c'est-à-dire par rapport à celui de 1713 exposé dans le premier mémoire] (pp. 15-16). Suivent deux feuillets vierges de séparation.II. Six Mémoires topographiques et militaires :1. Mémoire concernant les frontières de Piémont & de Savoye pour servir d'instruction tant pour le campement des armées que les faire manoeuvrer (pp. 21-115). Nous reviendrons en détail sur ce premier mémoire dans la seconde partie (cf. infra : Attribution). Il a en effet servi de matrice principale aux Mémoires militaires publiés en 1801.2. Le Briançonnois (pp. 117-149, suivi d'un feuillet vierge de séparation).3. Mémoires concernant les cols ou passages des Alpes, depuis le Montcenis jusqu'à la vallée de Barcellonnette, servant à se rendre de France en Piémont qui est la route la plus ordinaire des troupes qui vont en Lombardie (pp. 153-194).4. Mémoire concernant les places fortes du Milanais, du Mantoüan, & du Modénois, les passages des Monts Apennins pour entrer en Lombardie, le cours des rivières principalles, les lacs qui sont dans le pais, et les routes les plus usitées pour se rendre d'une place à l'autre (pp. 195-284). - Cette partie qui concerne entièrement l'Italie semble n'avoir jamais connu d'édition imprimée.5. Mémoire concernant les passages des Monts Apennins pour entrer en Lombardie depuis le Col de Tende à hauteur de Nice jusqu'au mont Zova à la hauteur de Florence et de la côte de la mer depuis Nice jusqu'à Livorne (pp. 285-316).6. Mémoire concernant l'intérest que la France a de réunir au Dauphiné les vallées du Briançonnois cédées au Roy de Sardaigne par le traité d'Utrecht, avec un projet pour asseurer la subsistance de l'armée françoise qui agira en Piémont pendant la campagne de 1747 (pp. 317-332). C'est en substance le dernier texte des Mémoires militaires de 1801, retravaillé et composé dans un style plus ramassé (pp. 259-298 de l'imprimé). L'original avait eu l'honneur d'une présentation au ministre de la Guerre.B. Attribution. Une brève notation manuscrite sur la page de titre, d'une écriture différente du reste du texte, précise : « On croit que ces mémoires sont de M. de Bourcet, père de M. de Bourcet, lieutenant-général des armées du Roy ; il avoit servi pendant la guerre de 1700 comme maréchal général des armées de Mrs de Villars, et de Berwick et de Tessé ». Nous verrons que cette attribution qui se fonde sur la partie oculaire contenue dans le premier mémoire, est surtout appuyée sur le jeune âge de Pierre-Joseph de Bourcet au moment des opérations décrites. L'opinion semble avoir été commune tout au long du XVIIIe siècle, puisque nous la trouvons reprise à la p. IX de l'introduction des Mémoires militaires : « Mr de Bourcet a composé ce [premier] mémoire en grande partie, d'après ceux de son père, qui connoissait parfaitement le pays, ayant été obligé, par son état de guide des armées, d'en faire une étude toute sa vie ». L'objection n'est cependant pas rédhibitoire, d'autant que le dernier mémoire, entre autres, composé à l'occasion de la campagne de 1747 pendant la Guerre de Succession d'Autriche, ne peut en aucun cas être l'oeuvre de Daniel-André de Bourcet, dont les activités militaires s'achevèrent avec la démobilisation de 1713.L'analyse fine du premier mémoire permet en revanche d'attribuer le texte à Pierre-Joseph. En effet, ce texte a été composé par un officier français qui se présente dans l'introduction (pp. 1-2) comme ayant eu l'expérience de toutes les campagnes militaires menées sur ce théâtre européen depuis 1707 jusqu'en 1713, à savoir pendant les opérations de la Guerre de Succession d'Espagne, où le Piémont joua habilement le rôle de bascule qui lui allait si bien.Le texte, très dense, se divise en trois parties très caractérisées :1. Une partie historique : soit un récit du détail des campagnes du Piémont pendant la Guerre de Succession d'Espagne, en commençant par celle que Tessé initia en 1707 à partir du Dauphiné. Sont successivement traitées : cette campagne de 1707 ; la campagne de 1708 sous les ordres de Villars ; la campagne de 1709 sous Berwick ; la campagne de 1710, toujours avec Berwick ; la campagne de 1711 et enfin celle de 1712.2. Une partie théorique, à savoir un plan d'offensive, puis de défensive, dans le cas d'un nouveau conflit avec le Roi de Sardaigne, dont les territoires avaient été augmentés à la suite des Traités d'Utrecht).3. Une partie topographique, la plus développée, intitulée "Explication de toutes les vallées, des rivières, des ruisseaux, et de tous les cols et passages qui sont dans le Briançonnois et dans l'Embrunois comme aussi dans les vallées de Cézanne, de Bardonnèche, d'Oulx, d'Exilles, de Chaumont, de Suze, de Pragelas, de Pérouze, de Saint-Martin, d'Angrogne, de Luzerne, de Barcellonette, du Château-Dauphin, de Pô et de Mayre, les endroits où ces passages vont aboutir et le tems qu'il faut d'un pas réglé pour aller d'un lieu à un autre (...)". S'étendant de la page 72 à la fin du texte, elle détaille les vallées, cols, rivières et localités tant de Savoie, de Piémont (domaines du Roi de Sardaigne) que de Dauphiné et de Provence (à la Couronne de France). Voici l'ordre observé : [Piémont :] Novalaise - Vallées de Chaumont, d'Oulx et d'Exilles. - Vallée de Bardonnèche. - Vallée de Cézanne. - Col du Mont-Genèvre. - Col de Cestrières. - Vallée de Pragelas. - Vallée de Pérouze. - Vallée de Saint-Martin. - [Dauphiné :] Vallée de Queyras. - Vallée de Cervière. - Vallée des Prés. - Vallée de Monestier. - Vallouise. - Vallée de Barcelonnette (enlevée au Dauphiné depuis le Traité d'Utrecht en 1713). - [Places de Provence :] Antibes. - Toulon. - Entrevaux. - Colmar et Guillaume. - Sisteron. - Seyne. - Saint-Vincent. - [Places de Dauphiné :] Mont-Dauphin. - Embrun. - Château-Queyras. - Briançon. - Barraux. - Grenoble. - [En dehors de la zone :] Fort de l'Ecluse. Cette dernière partie se conclut enfin par une série de tableaux regroupant localités et toponymes.Un examen comparatif permet de préciser un peu plus la date et l'auteur de cette composition remarquable.1. Pour la date, elle est nécessairement postérieure non seulement à l'année 1713 et au Traité d'Utrecht, mais également à 1720 puisque le Duc de Savoie est qualifié de Roi de Sardaigne, titre que Victor-Amédée II (1666-1732) n'acquit qu'à cette date par suite de sa renonciation à celui de Roi de Sicile, obtenu en 1713.2. En ce qui concerne l'auteur, des rapprochements concordants et précis peuvent être établis avec des parties de l'ouvrage posthume de Pierre-Joseph de Bourcet intitulé Mémoires militaires sur les frontières de la France, du Piémont et de la Savoie, depuis l'embouchure du Var jusqu'au lac de Genève (Berlin, Decker, 1801). L'on sait par l'introduction que ce volume est parfaitement composite, réunissant sept contributions différentes laissées dans les manuscrits de l'auteur, et vraisemblablement très réarrangés par les éditeurs selon la mode du temps. Or, le début de ce texte imprimé (premier mémoire) liste les places et forteresses défensives placées à la frontière des Etats de France et de Sardaigne. L'ordre n'est pas le même que dans le manuscrit, mais le texte en est très comparable, sinon identique : des détails d'Ancien Régime ont été omis, des considérations stratégiques développées, mais il est clair que l'imprimé s'inspire du manuscrit. Nous donnons à titre d'exemple une liste des passages comparables de cette partie : Toulon. - Antibes. - Entrevaux. - Guillaume et Colmar. - Seyne et Saint-Vincent. - Embrun. - Mont-Dauphin. - Château-Queyras. - Briançon. - Grenoble. - Fort-Barraux. - Fort-l'Ecluse. - Vallée de Barcelonnette. - Vallée de Queyras dans le Briançonnais. - Vallée de Saint-Martin en Piémont. - Vallée de la Pérouse en Piémont. - Vallée de Pragelas ou Val Cluson. - Vallée de Novaleze. - Vallée d'Exilles et d'Oulx en Piémont. - Vallée de Bardonnèche en Piémont - Vallée de Sézane en Piémont. - Vallée de Servières dans le Briançonnais.- Vallée des Prés dans le Briançonnais. - Vallée du Monestier dans le Briançonnais. - Vallée de Vallouise dans le Briançonnais.Notre manuscrit correspond donc partiellement à une version précoce de ce texte livré tardivement au public, comme tous ceux composés par Pierre-Joseph de Bourcet (1er mars 1700- 14 octobre 1780). La principale objection qui vient immédiatement à l'esprit est la conciliation du parcours militaire de Bourcet avec les quelques données biographiques révélées dans l'introduction (cf. supra). L'auteur du manuscrit nous explique avoir eu l'expérience des opérations de montagne depuis la campagne de 1707. La date est effectivement précoce, mais l'on admet généralement que Bourcet commença à servir dans les armées des Alpes sous les ordres de son père, le capitaine Daniel-André Bourcet, et ce dès 1709, soit à l'âge de neuf ans. Ce cas n'était pas rare et correspondait grosso modo à l'expérience des enfants de troupe à d'autres époques : les jeunes gens qui suivaient ainsi les armées n'étaient pas nécessairement employés comme combattants. Il n'est donc pas téméraire de supposer que l'expérience du jeune Pierre-Joseph commença d'une manière ou d'une autre deux ans plus tôt. De surcroît, cette première expérience militaire s'acheva en 1713, date de la démobilisation de son père, et aussi clôture des souvenirs personnels exposés dans la première partie. Bien sûr, l'on peut aussi supposer que Bourcet réutilisa plus tard des matériaux rédigés par son père ; mais cette hypothèse inspirée par une obligatoire piété filiale nous semble peu probable : le capitaine n'a laissé la mémoire d'aucun écrit, et sa formation théorique, nécessaire à la rédaction de ces textes complexes, lui manquait, à la différence de celle que reçut son rejeton. C'est en effet ensuite que le jeune Bourcet acquit une brillante formation théorique, qui le mènera de l'artillerie au Génie : c'est en 1729 qu'il intégra le corps des Ingénieurs du Génie. Sans le suivre dans le reste d'une glorieuse carrière militaire, soulignons sa compétence reconnue dans la guerre de montagne, et son emploi dans plusieurs campagnes contre la Sardaigne. Dès sa période d'activité, il rédigea des manuscrits très nombreux (la Bibliothèque de l'Arsenal seule en possède 22 rédigés entre 1747 et 1752) sur ce sujet très technique, ainsi que des cartes considérées comme excellentes. Soulignons pour terminer que cette dernière activité est relevée également dans l'introduction (« La connoissance que j'ay de ces frontières par les cartes que j'en ay levées »).Restaurations à la reliure, spécialement aux coins, aux coiffes et sur la charnière inférieure.
Londres, John Adamson, 1784-1789. 36 vol. in-12, demi-basane, dos lisse orné de filets dorés, le tome 34 est relié dans une reliure différente, la table est brochée (reliure de l'époque). Joint : Table alphabétique des auteurs et personnages cités dans les mémoires secrets. Bruxelles, 1866.
Collection complète des Mémoires secrets, dits de Bachaumont, qui constituent une des sources les plus abondantes et les plus précieuses pour l'étude du XVIIIe siècle. Les Mémoires secrets se voulaient l'écho de la vie publique et mondaine de leur temps et ils y sont parvenus. Rien ne manque à ce véritable répertoire, ni les événements politiques, littéraires et dramatiques les plus saillants, ni le menu détail des anecdotes, chansons, épigrammes, et autres pièces fugitives qui faisaient les délices de la société parisienne, pas même les rumeurs, fausses ou avérées, qui conditionnent les esprits et forgent les opinions.Bon exemplaire. Quelques traces de mouillure ; quelques feuillets abimés dans les marges. Joint le volume de table broché : Table alphabétique des auteurs et personnages cités dans les Mémoires secrets (Bruxelles, 1866), tirée à 200 exemplaires. Hatin, 66-67 ; Sgard, 904.
Paris, Antoine de Sommaville, 1657 ; in-4 (32 x 21 cm). 272 pp. - 5 ff. dont 1 avec vignette contrecollée aux armes de M. de Marolles. Veau brun, dos à 6 nerfs orné, titre doré. Armes dorées sur les plats. Coiffes arasées, charnière du plat sup. partiellement fendue, frottements sur les chasses et les coins. Bon exemplaire cependant, sans rousseurs et à grandes marges.
Exemplaire de la bibliothèque de Louis Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre, avec ses armes sur les plats. Il passe ensuite très certainement à sa seule héritière Louise Marie Adélaïde de Bourbon, épouse du duc de Chartres (Louis-Philippe dOrléans dit Philippe-Egalité) qui sont les parents du futur roi Louis-Philippe puisqu'on retrouve sur la page de titre le cachet de la "Bibliothèque du Roi (Neuilly)", qui était la sienne. Louis Jean Marie de Bourbon (1725-1793) est le fils unique de Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse (1678-1737), lun des bâtards légitimés de Louis XIV et Madame de Montespan. En 1737, il succède à son père dans les charges de Grand amiral, Grand veneur et gouverneur de Bretagne. Il est le propriétaire de Rambouillet, Blois et Amboise, et hérite de son cousin Louis-Charles de Bourbon (1701-1775), comte dEu, les domaines de Sceaux, Anet, Aumale, Dreux, Gisors et Vernon. Il possède également à Paris lhôtel de Toulouse (près du Palais-Royal), et figure ainsi parmi les plus importantes fortunes foncières de son époque. Il disposait d'une bibliothèque dans chacun de ses châteaux. Le catalogue de ses livres au château dAnet, établi en 1784, dénombre 3 121 titres. Linventaire réalisé le 27 avril 1793, peu après son décès, précise quil compte près de 1 000 livres dans sa bibliothèque de lhôtel de Toulouse à Paris et plusieurs centaines dans celle de sa résidence à Sceaux. Il faut aussi compter sur la bibliothèque conservée à Rambouillet qui lui venait de son père et qui fut sans doute rachetée en même temps que le domaine par Louis XVI en 1783 pour agrandir ses chasses. Guigard et OHR distinguent les armes du père de celles du fils : les premières reposent sur deux ancres passées en sautoir derrière lécu alors que les secondes sont placées sur une ancre seule mise en pal. Toutefois, on sait que le duc de Penthièvre a eu recours aux deux ancres du comte de Toulouse. Louis Philippe possédait de son côté au moins deux bibliothèques, l'une au Palais-Royal, l'autre à Neuilly. Elles furent vendues aux enchères en mars 1852. On retrouve dans le catalogue de la vente p. 223, N° 1972, la description des deux volumes des Mémoires de Marolles, aux armes du Comte de Toulouse, mais il n'est pas fait mention de ce volume de supplément. Le présent ouvrage fait suite aux Mémoires de Michel de Marolles publiés en 1656 chez Somaville, en deux volumes in-folio, et forme la quatrième partie, parue un an après les précédentes. Brunet (III, 1443) estime que les discours contenus dans cette suite "se trouve pour ainsi dire répandue dans différents morceaux qu'il a inséré dans les préfaces, les notes et les appendices de ses traductions et de quelques autres ouvrages tant en prose qu'en vers ...". On y trouve par exemple un traité sur l'amour qu'on doit à sa patrie, un autre sur le ballet, ou encore "De l'excellence de Paris entre toutes les villes de l'Europe''... Ces mémoires seront réédités en 1755 en 3 volumes in-12 par l'abbé Goujet. (GUIGARD, Nouvel armorial du bibliophile, t.1, p.54-55 - OHR, pl. 2609 - Bibliothèque Diplomatique Numérique, article Duc de Penthièvre).
Suyvant la copie imprimée à Paris, , 1695. 6 parties en 1 vol. in-12 de 168, 164, 192 pp., cartonnage d'attente, titre manuscrit sur le dos, entièrement non rogné (reliure de l'époque).
Première édition sous le titre légèrement modifié Les Avantures ou Mémoires de la vie de Henriette Sylvie de Molière tandis que l'édition originale publiée chez Claude Barbin en 1671 a paru sous le titre Mémoires de la vie de Henriette-Sylvie de Molière.Curieux roman de Mme de Villedieu également attribué à Perdou de Subligny ou à d’Alègre, qui connut plusieurs éditions au XVIIe siècle : l'action se déroule à la fin des années 1670, des personnages réels y figurent (Des Barreaux, Hugues de Lionne etc.) et l'actualité y est présente, notamment la représentation des Plaisirs de l'Isle enchantée et de La Princesse d'Elide.« Autobiographie fictive d'une héroïne hors du commun : de naissance mystérieuse, elle est jetée dans des tribulations qui vont de coups du sort en coups de théâtre, menant le lecteur d'étonnement en surprise. Ses aventures sont contées avec une liberté de ton qui n'a d'égale que l'aisance avec laquelle Henriette-Sylvie les traverse. Roman de femme sur une femme, il n'a d'autre prétention que de susciter le rire et l'émotion, ni d'autre dessein que de témoigner d'une liberté de moeurs que son sexe avait connue avec les grandes dames de la Fronde, et était en train de perdre sous l'absolutisme naissant de Louis XIV.Marie-Catherine Desjardins (1640-1683), sous le nom de plume de Mme de Villedieu, s'engagea précocement dans la carrière littéraire et connut très tôt le succès. Auteur de poésies, de tragédies et surtout de romans, elle invente, avec la nouvelle historique, le "nouveau roman" de l'âge classique. Premier "roman-mémoires" de la littérature française, les Mémoires de la vie de Henriette-Sylvie de Molière révèlent de façon exceptionnellement moderne l'originalité et l'audace de leur auteur » (René Démoris).Marque à la sphère au titre : une première contrefaçon elzévirienne publiée en 1672-1674 portant sur les titres la marque d'Abraham Wolfgang d'Amsterdam avec sa devise "Quarendo" se joint parfois à la collection des Elsevier (Willems, n°1865).Petites déchirures passim sans atteinte au texte, pâle mouillure cornière sur quelques feuillets, étiquette vierge contrecollée sur le dos. Exemplaire en cartonnage d'attente.Barbier, n°11448 ; Lever, Fiction narrative en prose au XVIIe siècle p. 264 (édition originale).
Paris, Imprimerie de Clousier, 1781-1784. 9 pièces reliées en 1 vol. in-8, titre général, basane marbrée, dos lisse orné, pièce de titre en maroquin rouge, tranches rouges (reliure de l'époque).
Collection des 9 premiers mémoires parus en livraisons sur les 18 que compte la collection complète achevée en 1789.Le comte Claude Antoine de Thelis, économiste et philanthrope né dans le Forez vers 1730 et mort vers 1790, embrassa l'état militaire tout en passant une partie de l'année dans ses terres à s'occuper d'améliorer le sort de ses vassaux. Il publia en 1779 un Plan d'Éducation nationale en faveur des pauvres enfants de la campagne : après avoir exposé quelques expériences personnelles ayant pour objectif de décharger les paysans de la corvée, Thélis, qui se penche particulièrement sur le malheureux sort des « journaliers », expose un plan d'éducation « citoyenne et militaire », destiné à rendre leurs enfants bons soldats ou bons cultivateurs. Louis XVI approuva ce plan et lui fit remettre une somme pour les frais de premier établissement. Ce fut dans le village d'Issy, que Thélis fonda son école pratique composée d'abord de vingt-quatre orphelins. Il put en recevoir un plus grand nombre les années suivantes ; et malgré les critiques dont on ne cessait de l'accabler, il la soutint jusqu'en 1787 ; alors il fut obligé de l'abandonner. Surpris d'avoir rencontré tant d'opposition à des vues dont l'utilité lui paraissait incontestable, il se retira dans une de ses terres, où il mourut découragé et complètement oublié vers 1790. En 1781, Thelis publia une deuxième édition du Plan d'Éducation nationale en guise de premier numéro des Mémoires concernant les Écoles Nationales. Parmi les auteurs des mémoires suivants - collaborateurs du comte de Thelis pour la plupart restés anonymes - on relève les noms de Jean-François Antoine Brun de Rostaing ou Mr. de Bruni (troisième mémoire avec son propre titre : Nouvelles vues sur l'éducation), Armand-Joseph de Béthune duc de Charost (cinquième mémoire) et de l'abbé Jean-Louis Soulavie (sixième mémoire).« Il est intéressant de rechercher à quel moment les expressions d' « éducation nationale », d' « écoles nationales », ont été employées pour la première fois dans notre langue. Ce n'est pas, comme on serait porté à le croire, la Révolution qui a créé ces termes : déjà vers le milieu du dix-huitième siècle les écrivains du parti philosophique avaient commencé à parler de la nation, de ses droits, de ses besoins, et l'adjectif national était devenu, grâce à eux, d'un usage courant. La Chalotais a le premier, croyons-nous, associé ce dernier mot à celui d'éducation : son Essai d'éducation nationale est de 1763. Après lui on trouve le Plan d'éducation nationale du comte de Thélis en 1779, les Mémoires concernant les écoles nationales en 1781, le Plan d'un établissement d'éducation nationale de Léonard Bourdon en 1788 » (Buisson).Bel exemplaire.INED, 4301 ; Buisson, Dictionnaire de pédagogie, p. 2012.