Table; la naissance de Louis Dieudonné - l’éveil, l'amour et la gloire - La vie délicieuse - Entre l'aigle et le lion - L'homme qui a épousé la France. vol in-8, 190x120, relié demi cuir , dos à nerfs, tranche de tête dorée, 411 pp Fayard 1923 ref/108
Reference : CZC-7139
Livres anciens & Autographes
M. Pascal Poidevin
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Premier tirage de ce recueil du Cabinet du Roi publié sur ordre de Louis XIV en divers formats et planches séparées. Paris, 1685-1686. Grand in-folio de 34 grandes planches. Petites déchirures aux pliures des vues 8, 9 et 13, restaurations sans manques aux vues 1, 6, 11,19 et 28. Maroquin rouge, double cadre de triple filet doré avec chiffre royal couronné aux angles, armes frappées or au centre, dos à nerfs orné du chiffre royal couronné, répété 7 fois, au sein de fleurs-de-lys et roulette fleurdelysée, filets dorés sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées. Reliure de l’époque. 560 x 420 mm.
Premier tirage de ce recueil du Cabinet du Roi publié sur ordre de Louis XIV en divers formats et planches séparées. Superbe recueil de 34 très belles estampes évocatrices du règne de Louis XIV. La plupart doubles ou plusieurs fois repliées, elles évoquent la vie de la Cour à Vincennes, Versailles et Fontainebleau, puis les campagnes de Flandre. Toutes présentent une réelle qualité artistique et sont animées sur fond architectural de groupes de personnages et cavaliers campés avec un bon sens du mouvement. Les 34 estampes dessinées par Van der Meulen, le peintre des conquêtes de louis XIV, sont gravées par R. Bonnart, Baudoin, Van Huchtenburg et Simoneau. Superbe recueil de vues de taille monumentale, somptueux panoramas du peintre bruxellois Adam Van der Meulen (1632-1690), appelé par Le Brun à Paris, nommé Premier peintre du Roi et directeur de la Manufacture des Gobelins. Il réalise plus de 150 planches pour le Cabinet du Roi. Van der Meulen accompagnait le roi dans tous ses déplacements et s'attachait à le portraiturer dans ses victoires et ses conquêtes, tout en représentant les villes conquises avec un réalisme de géographe. « Elève de Peter Snayers Van de Meulen apprit de celui-ci à dessiner les chevaux et la technique légère et transparente de l’école de Rubens. Il fut chargé de faire les modèles des tapisseries représentant les hauts faits de Louis XIV et accompagna le Roi dans tous ses voyages et toutes ses guerres. Ses tableaux reproduisent avec fidélité les compositions des troupes et jusqu’aux costumes de certains personnages et sont à ce titre des documents précieux. Quand il accompagna le roi dans les campagnes de Flandre en 1667, de Franche-Comté en 1668 et de Hollande en 1672, il prenait chaque jour les ordres du Roi, sur les épisodes que celui-ci désirait voir représenter. Il dessinait ainsi sur les lieux les campements, disposition des armées et sièges. Il peignait à la perfection les armées en campagne ». Benezit, VII, 366-367. Le recueil est ainsi réparti : - 11 Planches doubles : Vue du château de Vincennes, Vue du château de Versailles, La Reine allant à Fontainebleau, Vue de la ville et de la Citadelle de Cambray, Saint-Omer vu du costé du fort de Bournonuille, L’armée du Prince d’Orange, Vue de St Laurent de la Roche (x 2), Vue du chasteau Ste Anne (x 2), Vue du chasteau de Joux. - 10 Planches triples : Marche du Roi sur le Pont-neuf à Paris, Le Roi et sa calèche dans le bois de Vincennes, Vue du château de Versailles, Vue de la ville d’Ardrès, Entrée de la Reine dans Arras, Arrivée du Roy devant Douai, Arrivée du Roy au camp devant Mastrick, Valenciennes prise d’assaut, Le Roy s’étant rendu maitre de la ville de Cambray, Vue de Leuve. - 13 Planches quadruples : Vue du château de Fontainebleau, Vue de la ville de Béthune en Artois, Vue de la ville et du Port de Calais, Entrée du Roi dans Dunkerque, Vue de Tournay, Vue de la ville de L’Isle, Vue de Courtray, Vue de la ville et du siège d’Oudenarde, Vue de la Ville de Besançon, Dole prise dans la première conqueste que le Roy a faite, Vue de la Ville et faubourg de Salins, Vue de la Ville de Gray, Vue de l’Armée du Roy. Somptueux recueil de premier tirage. L’un des exemplaires de présent offerts par le Roi Louis XIV, conservé dans sa superbe reliure de présent en maroquin rouge aux armes et chiffre couronné du Roi Louis XIV. Les exemplaires du Cabinet du Roi peuvent être composés de vues différentes et comporter un nombre de gravures différent. Celui-ci est complet tel que paru avec ses 34 gravures. Provenance: Château de Vaux le Vicomte.
Très bel exemplaire en maroquin rouge de l’époque aux armes et au chiffre couronné du roi Louis XIV. Paris, Imprimerie Royale, 1670. In-folio de (4) ff., 8 pp. de texte, 11 gravures sur 7 double-pages, pp. numérotées 17 à 67 comportant pour la plupart une grande eau-forte, 9 planches de devises reliée entre les ff. 29 et 30, entre les ff. 35 et 36, 37 et 38, 43 et 44, 45 et 46, 51 et 52, 53 et 54, 60 et 61, 62 et 63, (1) f., pp. 65 à 104. Une seconde version de la planche 58 a été ajoutée au début du volume, coloriée à la main à l’époque et enluminée. Nombreux bandeaux, vignettes, initiales. 4 ff. brunis. Est jointe au volume une table des illustrations manuscrite d’une main contemporaine. Ainsi complet. Maroquin rouge, double encadrement de triple filet doré, armoiries frappées or au centre, chiffre couronné aux angles, dos à nerfs orné de fleurs de lys dorées et de chiffres couronnés dans les entrenerfs, roulette dorée sur les coupes, roulette fleurdelysée intérieure, tranches dorées sur marbrures. Reliure de l’époque. 560 x 410 mm.
Le plus beau livre de fêtes des premières années du règne de Louis XIV. Brunet, II, 337. L’ouvrage, dont le texte est l’œuvre de Charles Perrault, avec une relation en vers latins par Fléchier, est orné de 96 estampes gravées par Chauveau, et Israël Silvestre: 30 eaux-fortes de Chauveau représentant les cavaliers des cinq quadrilles et les caparaçons de leurs chevaux, 8 eaux-fortes oblongues sur quatre feuillets doubles, 55 eaux-fortes représentant des emblèmes et devises, 3 eaux-fortes doubles d’Israël Silvestre. L’ouvrage fait partie de la collection du Cabinet du Roy. Cette collection se compose de volumes d’estampes exécutées par ordre de Louis XIV et publiés d’abord séparément, en différents formats, avec des explications imprimées. Les exemplaires publiés séparément avant la formation de cette collection, ont l’avantage de présenter les premières épreuves des planches. Les courses de testes et de bagues, ici en premier tirage, représentent les fêtes données aux Tuileries à l’occasion de la naissance du Dauphin: cinq quadrilles en costumes somptueux exécutèrent des figures de Carrousel pendant trois jours. Le Roy y est représenté en costume romain. (Histoire de l’édition française. Le Livre triomphant, planche 12). L’origine de cette fête, et par suite de ce livre, serait la réalisation d’un rêve d’enfant. «A en croire Vulson de La Colombière, les images du ‘Théatre d’honneur’, superbe volume illustré édité à Paris en 1648, émerveillèrent le petit Louis XIV, et si l’on rapproche ces images de celles que le même artiste, Chauveau, grave après la Course de bagues de 1662, il semble que cette fête n’ait été que la réalisation d’un rêve d’enfant». Très bel exemplaire en maroquin rouge de l’époque aux armes et au chiffre couronné du roi Louis XIV.
Edition originale absolument rarissime du roman libertin dont Louis XIV est le héros, qui défraya tant la chronique littéraire, politique et bibliophilique. Imprimé en Hollande vers 1667. Petit in-12 de 96 pages, titre compris, dernière page en 15 lignes. Plein maroquin rouge, triple filet doré autour des plats, dos à nerfs richement orné, filet or sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure signée de Thibaron-Joly. 127 x 72 mm.
Edition originale absolument rarissime de ce roman libertin dont Louis XIV est le héros qui dÉéraya tant la chronique littéraire, politique et bibliophilique. Willems, 1770, Tchemerzine, II, 166. Willems dans sa bibliographie des Elzévier, rapporte cette savoureuse histoire : « Nous lisons dans une Lettre à Achille Jubinal, qui fait partie du Pêle-mêle philosophique et littéraire de F. Grille (Paris, 1850) : « Vous qui courez et dénichez les raretés, dites moi, je vous prie, si vous avez rencontré de par le monde un petit livre intitulé : Les Amours du Palais Royal, qui parut sous Louis XIV. MM. Brunet, Beuchot, Jacob et Quérard n’en parlent pas. Ce livre fut imprimé en Hollande ; un exemplaire en fut envoyé à Louvois qui le porta au Roi, le Roi le montra à Mme Henriette ; elle y était, avec lui, fort compromise. Elle en parla à l’évêque de Valence, Cosnac ; l’évêque disparut et s’en alla à La Haye ; au bout de huit jours il revint chargé de toute l’édition qu’il avait achetée pour la brûler. Trois exemplaires étaient restés, la princesse les eut entre les mains et les jeta au feu. Cependant on les vit ; il y en eut des copies, d’incomplètes copies sur lesquelles on fit une seconde édition, pleine de lacunes ». Grille n’indique pas où il a pris cette piquante anecdote, mais le fond en est exact, et les Mémoires de Dan. de Cosnac, publiées en 1852, sont venues la confirmer, au moins dans ses points principaux. » Barbier (Dictionnaire des anonymes) ignorait lui aussi l’existence de cette édition originale non datée, et citait les deux copies, datées 1667, la première, avec la dernière page en 15 lignes, la contrefaçon, avec la dernière page en 10 lignes. À Pâques 1659, le comte de Bussy-Rabutin prend part à une orgie au château de Roissy, où il médit outrageusement et scandaleusement sur les mœurs de la cour, sur le roi et sur la famille royale (décrit plus tard dans son œuvre « Histoire amoureuse des Gaules »). Il est alors condamné, trois mois plus tard, à un premier exil de la Cour de France par le jeune roi Louis XIV, dans le château familial de Bussy de son domaine bourguignon. En 1660, incorrigible, il écrit sans vouloir le publier son pamphlet satirique et calomnieux « Histoire amoureuse des Gaules », chronique sur les frasques de certaines personnes de la cour et sur les premières amours du jeune Louis XIV et de Marie Mancini (nièce du cardinal - premier ministre Jules Mazarin) qu'il tourne en ridicule, pour amuser sa maîtresse, la marquise de Montglas et quelques-uns de ses amis. L'intrigante marquise de la Baume fait alors secrètement copier l’œuvre, puis répandre sa publication en avril 1665 à Liège, à l'insu de l'auteur. L'œuvre scandaleuse parvient à la cour et au jeune roi qui fait arrêter l'auteur en 1666, le destitue de toutes ses charges et le fait enfermer treize mois à la Bastille (alors qu'il vient juste d'être élu à l'Académie française) avant de le faire exiler et disgracier à vie, pour la seconde fois, dans son château en Bourgogne, où ce dernier passera dix-sept années d'exil et la fin de sa vie. La rareté de cette originale est légendaire puisque la famille royale l’acheta en bloc pour la détruire et jusqu’à ce jour, un seul autre exemplaire était répertorié, celui de La Villestreux et L. de Montgermont relié par Lortic en maroquin rouge et cité par Willems et Tchemerzine. Magnifique exemplaire, à belles marges, reliÉ en maroquin rouge de Thibaron‑Joly.
2009, Gourcuff Gradenigo. In-8 a l'italienne, broché, 157pp. Nombreuses illustrations en couleurs et n&b.
Excellent exemplaire comme neuf.
Précieux et extraordinaire exemplaire de la première édition de la bible de Frizon censurée par la Sorbonne, dédicacée au roi Louis XIII et reliée à l'époque en maroquin rouge doublé de maroquin rouge pour le Grand Dauphin (1661-1711). Paris, Jean Richer et Pierre Chevalier, 1621 [Suivi de :] – Frizon, Pierre. Moyens pour discerner les bibles françoises catholiques d'avec Les Huguenotes. Paris, Jean Richer, 1621. 2 tomes en 3 volumes in-folio à 2 colonnes de : I/ (6) ff. dont 1 frontispice, 583 pp., 28 gravures dans le texte ; II/ (2) ff., 508 pp., 21 gravures dans le texte; III/ pp. 509 à 863, 1 f. numéroté 864, 3 pp. numérotées 510 à 512, 90 pp., (27) ff., 21 gravures dans le texte, 2 gravures au titre, 1 carte. Ainsi complet. Reliure du dix-septième siècle en maroquin rouge ; double encadrement de trois filets dorés sur les plats avec fleurs-de-lys aux angles, dos à nerfs fleurdelisés, doublures de maroquin rouge à dentelle dorée et cadre central de trois filets dorés avec fleurs-de-lys aux angles, gardes de papier marbré, tranches dorées sur marbrure. Reliure royale réalisée vers l’année 1678 en maroquin doublé de maroquin.
Première édition de cette célèbre Bible française illustrée, dite Bible de Frizon, censurée par La Sorbonne dès sa parution. En 1689, La Caille en faisait aussi l'éloge et Michel de Marolles en signalait les gravures. Cette édition de la Bible est la première qui ait été faite à Paris ; elle est très rare, & l'on n'en connoit presque point d'exemplaires : il en existe deux à Paris ; l'un dans la bibliothèque du Roi, l'autre dans celle des Célestins. L'impression en est fort belle (G. F. de Bure, Bibliographie instructive, 1763, 1, n°31). - Duportal, Catalogue, 412. Cette première édition de cette version de la Bible de Louvain, jugée encore trop protestante par la Sorbonne, constitue la première bible française illustrée de gravures en taille douce. L'ouvrage tient le premier rang parmi les livres illustrés du temps de Louis XIII, avec 70 eaux-fortes originales comportant plus de 900 sujets, auxquels s'ajoutent un frontispice de Michel Lasne, deux vignettes et une carte. À côté d’artistes restés anonymes, la plupart des grands dessinateurs ou graveurs de l'époque ont contribué à l'illustration de l'ouvrage : notamment Claude Mellan, Michel Lasne, Léonard Gaultier, M. Van Lochom, Melchior Tavernier, Jean Zniarnko, M. Faulte, etc. Œuvre majeure de l'édition biblique, l'ouvrage est aussi un chef-d’œuvre de l'illustration française de son temps. « Cette bible de Frizon de 1621 est ornée de plusieurs figures très belles et fort estimées. On l’appelle vulgairement la Bible de Richer, qui est recherchée des curieux » (Histoire de l’Imprimerie, page 244). La première Bible imprimée en français est celle de Jean de Rely, qui est une révision de celle de Des Moulins, imprimée en 1487 sur l'ordre de Charles V. Naturellement cette Bible n'était pas une version littérale, mais une Bible historiée, comme il est écrit au folio 353. Un exemplaire se trouve à la bibliothèque Nationale et un autre à l'Arsenal à Paris. En 1528, Lefèvre d'Étaples finit la traduction entière de la Bible, qui fut imprimée à Anvers. Le travail de Lefèvre était basé sur la Vulgate (rendue fidèlement pour la première fois dans une traduction française). Il n'était pas destiné en lui-même à devenir la Bible populaire du peuple français, mais il préparait la voie pour un tel bienfait. Ce travail devint le modèle que les protestants et catholiques suivirent. En 1535, Pierre Robert Olivetan produisit une nouvelle traduction qui suppléait aux faiblesses de la version de Lefèvre. Natif de Picardie, il fut un des leaders de la Réforme en France. A cause de l'opposition rencontrée en France la première édition de cette Bible fut imprimée à Neuchâtel (en Suisse), les autres le furent à Genève. Malgré la censure, bien des Bibles de Genève entraient en France. Citons un passage du livre "Histoire des protestants en France", p. 68, qui montre le travail de quelques chrétiens de l'époque "étudiants et ministres, porte-balles, porte-paniers, comme le peuple les appelait, parcouraient le pays, un bâton à la main, le panier sur le dos, par le chaud et le froid, dans les chemins écartés, à travers les ravins et les fondrières de campagne. Ils s'en allaient, continue Mr de Félicé, frapper de portes en portes, mal reçus souvent, toujours menacés de mort, et ne sachant le matin où leur tête reposerait le soir". En 1566, René Benoît publia une traduction de la Bible, qui fut censurée par la Sorbonne en 1567 et finit de paraître en 1568. Benoît dut s'humilier devant la Sorbonne et reconnaître que sa traduction était une copie de celle de Genève, qui devait par conséquent être rejetée. Il en fut de même de la révision que Pierre Besse dédia à Henri IV en 1608, de celle de Claude Deville en 1613, et de celle de Pierre Frizon dédié à Louis XIII en 1621. « Le [Pape] PauI IV ordonne que toutes les Bibles en langue vulgaire ne peuvent ni être imprimées ni être gardées sans une permission du Saint-Office. C'était en pratique la prohibition de la lecture des Bibles en langue vulgaire » (Dictionnaire de Théologie Catholique, 15, col. 2738). La quatrième règle de l’Index (des livres interdits) publié par le pape Pie IV déclare : "L'expérience prouve que si l'on permet indistinctement la lecture de la Bible en langue vulgaire, il en arrivera par la témérité des hommes plus de mal que de bien." Le pape Sixte-Quint fait savoir expressément que personne ne peut lire la Bible en langue vulgaire sans une « permission spéciale du Siège apostolique ». Merveilleux exemplaire relié par Luc-Antoine Boyet dont on reconnait les fers caractéristiques (Esmerian, Deuxième partie). Le contraste entre l'altière élégance de la doublure et des plats et la luxuriante richesse des coupes symbolise la primauté de Boyet dans l'art de la reliure française au XVIIe siècle. « Il fut sans doute le premier relieur qui s'attacha et réussit à si bien soigner cette façon du corps d'ouvrage. Il excelle notamment dans le choix du maroquin, la confection de la couture et de l'endossage, les chasses basses. » Précieux et extraordinaire exemplaire royal offert vers l’année 1678 à Louis de France, Dauphin, appelé Monseigneur et surnommé Le Grand Dauphin, fils aîné de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche, né à Fontainebleau le 1er novembre 1661. Chacun des trois volumes comporte en queue du dos et sur la pièce de tomaison la marque reproduite par Olivier-Hermal (Manuel de l’amateur de reliures armoriées françaises, Paris 1934, pl. 2522, fer n° 17), la référence incontestée en la matière, ainsi analysée : « Nous estimons que ce fer (associant une fleur de lys et un dauphin, tous deux surmontés de la couronne des princes de sang) a dû primitivement être frappé sur des volumes destinés au Grand Dauphin (à compter de l'année 1678) et qu'ensuite, il fut très souvent utilisé comme simple ornementation sur de nombreuses reliures, recouvertes tant de maroquin que de veau. » Cette analyse était confirmée par Jean Toulet, l’ancien conservateur en chef de la réserve de la B.n.F. Quelques clercs contemporains contestent cette attribution et méconnaissent la science héraldique de l'âge classique. Aucun fer héraldique, à notre connaissance, comportant plusieurs emblèmes royaux ne fut créé au XVIIe siècle dans un but simplement ornemental. Ce fer armorié, composé d'une fleur-de-lys couronnée et de l'emblème du dauphin surmonté de la couronne des princes de sang fut « frappé dès 1678 sur des volumes destinés au Grand Dauphin » adolescent et ce n'est qu'ensuite, le dauphin majeur utilisant les armoiries reproduites par Olivier, planche 2522 fers 1 à 9, que ce fer n° 17 « fut très souvent utilisé comme simple ornementation sur de nombreuses reliures, recouvertes tant de maroquin que de veau » (Olivier-Hermal). Cette nuance héraldique, certes éloignée de nos préoccupations modernes, a apparemment échappé à la sagacité de certains amateurs contemporains les amenant à rejeter globalement l'appartenance princière de l'ensemble des volumes frappés du fer héraldique n° 17. Imaginer en effet qu'au Siècle de Louis XIV, un tel fer héraldique royal eut pu originellement être poussé sur des livres à titre simplement ornemental est une hérésie héraldique. M. J. - P. - A. Madden fut le premier à consacrer une étude historique à ce fer héraldique. (Voir «Le livre, année 1880 »). Au terme d'une analyse documentée, et qui fait autorité, il concluait que ce fer « se trouvait frappé au dos de nombreux volumes adressés au Dauphin et imprimés de 1678 à 1706, c'est-à-dire de sa dix-septième à sa quarante-cinquième année ». L'on sait qu'un demi siècle plus tard, en 1934, Olivier-Hermal confirmait la destination de ce fer héraldique en la réservant aux premières années de son apparition (à compter de 1678). «Nous avons rencontré ce fer n°17 sur des volumes dont la date de publication est tantôt antérieure, tantôt postérieure à la mort du Grand Dauphin (1711). Nous estimons que ce fer a dû primitivement être frappé sur des volumes destinés au Grand Dauphin, et qu'ensuite, il fut très souvent utilisé comme simple ornementation sur de nombreuses reliures, recouvertes tant de maroquin que de veau. » (Olivier-Hermal). Jean Toulet, ancien Conservateur en Chef de la Réserve des livres rares à la B.n.F. et autorité incontestée pour la période classique, considère que les très rares volumes de la fin du XVIIe siècle reliés en maroquin d'époque doublé de maroquin ornés d'une simple fleur-de-lys étaient bien évidemment destinés aux princes de sang royal. Les somptueuses reliures recouvrant cette bible censurée par la Sorbonne, décorées avec une extrême élégance, sont l'œuvre de l'atelier de Luc-Antoine Boyet. Boyet travaillait alors pour le Grand Dauphin et « la pratique du bon goût aristocratique, à la fin du XVIIe siècle, voulait que l'on minimise le plus possible la marque d'appartenance et la dimension des armoiries ornant les reliures. » Louis de France appelé Monseigneur, dit le Grand Dauphin, reçut en naissant la croix et le cordon de l'ordre du Saint-Esprit ; il eut pour gouverneur le duc de Montausier et pour précepteur Bossuet. Il épousa le 7 mars 1680, à Châlons-sur-Marne, Marie-Anne-Christine-Victoire de Bavière, décédée en 1690, qui lui donna trois fils. Reçu chevalier du Saint-Esprit le 1er janvier 1682, il fit quelque temps campagne en Allemagne et en Flandre (1688-1694), mais fut constamment tenu à l'écart des affaires par Louis XIV. Le Grand Dauphin épousa secrètement vers 1695 Marie-Émilie Joly de Choin. Il mourut le 14 avril 1711, de la petite vérole, au château de Meudon. Cet exemplaire prestigieux fut catalogué et reproduit en couleur il y a 20 ans par Pierre Bérès au prix de 450 000 FF (70 000 €) « Livres et Manuscrits significatifs et choisis, N°25 ». Pierre Berès cataloguait alors 275 000 FF l’édition originale de 1544 de « Délie » de Maurice Scève, 300 000 FF les Œuvres de Rabelais de 1556 et 675 000 FF (≈ 100 000 €) le fameux exemplaire en vélin de l’époque de l’édition originale de 1555 des Œuvres de Louise Labé Lionnaize. Ce volume cote aujourd’hui plus de 650 000 €, un exemplaire passé à New York en reliure moderne venant d’être vendu 450 000 € à un bibliophile européen.