bel envoi de l'auteur en page de garde ! vol broché, 180x130, parfait état, 267pp Julliard 1962 Le juriste demeure présent chez l'ancien bâtonnier, mais toujours dominé, ou plutôt enveloppé, par l'humaniste et par l'homme tout court. L'idée de justice perd ici tout caractère abstrait ; l'exposé des principes, des maux et des remèdes trouve un accent d'urgence, parfois d'angoisse contenue, qui donne au livre une vibration singulière. À l'usage d'un monde qui semble avoir perdu la notion élémentaire des valeurs sur lesquelles il prétend encore se fonder, l'auteur remonte aux sources du droit ; puis il parcourt les grandes étapes de l'idée de justice en France, ce qui nous vaut le plaisir imprévu de pages fines et familières sur Montaigne évoqué comme un voisin de campagne. L'analyse se fait plus serrée, qui porte sur la période contemporaine ; l'horizon s'élargit ; la justice judiciaire n'est plus seule en cause : la justice sociale ne s'impose pas moins. À ce point du développement on s'aperçoit que ces vues sont en réalité un panorama complet de la justice totale. Sur l'atteinte sans doute la plus grave que la justice et les droits de l'homme aient jamais subie en France, Me R.-W. Thorp joint au jugement le témoignage : torture, affaire Audin, impuissance congénitale de la Commission de sauvegarde, étouffement du rapport jusqu'à sa publication par le Monde. Pourtant ces violations flagrantes, effrénées et généralisées du droit par la force et l'arbitraire peuvent être égalées par un juridisme formel, un légalisme pointilleux où la bonne conscience s'épanouit dans le luxe des garanties et des recours. Tout y étant de signes opposés - à commencer, bien entendu, par les victimes, à finir par les hypocrisies - le cas Chessman n'est peut-être pas moins monstrueux que le cas Audin. Ce constat donne à Me Thorp l'occasion d'exprimer son opinion sur la peine de mort, l'une des raisons essentielles de l'illégitimité de cette peine résidant précisément dans le " propre de l'homme " qui est " le pouvoir de se dépasser ". De sorte que la peine capitale atteint un autre que celui qu'elle visait. Pour Chessman le dépassement est éclatant : en acceptant sa mort pour prix de l'abolition de la peine de mort le condamné s'élevait non seulement au-dessus du criminel (que peut-être il n'avait pas été), mais de ses juges et de la plupart de ses concitoyens. refc/31
Reference : CZC-3043
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M. Pascal Poidevin
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