[Vienne] [1783] Fort vol. in-4° (252 x 192 mm) de 425 ff. de pl., demi-maroquin brun, dos lisse richement orné à froid ("RELIURE FRANZ / OSTERMANN / 80 Bd Malesherbes / PARIS", habillage postérieur, avant 1902)
Reference : 473
L'UN DES PLUS RARES ET DES PLUS BEAUX LIVRES D'ORNEMENTATION DU XVIIIe SIÈCLE On ne présente ici que 432 planches des 475 qui composent l'ouvrage, titre gravé compris. Soit les cahiers VI (6) à XXXXI (41), chacun composés de 12 planches. Sont donc absents le titre gravé et les cahiers I (1, premier) à V (5) et XXXXII (42, dernier), composés pour les premiers de 6 planches chacun représentant des fourneaux et pour le dernier de 12 planches représentant des Chandeliers d'église pour diff. décorations, etc. Voici le détail des planches de notre exemplaire : VI-VIII, Chandeliers (36 pl.) IX-XI, Termes (36 pl.) XII-XIII, Pommes de cannes. (24 pl.) XIV-XV, Boutons (24 pl.) XVI-XVIII, Boucles pour homme, harnois de chevaux et autres ornemens (36 pl.) XIX-XXI, Billets de visite pouvant servir d'ornement à d'autres objets, (36 pl.) XII-XXV, Diff. bordures pouvant servir à tout autre objet de décoration ( 48 pl.) XXVI-XXVII, Cartois pendules à piédestaux et à supports (24 pl.) XXVIII-XXIX, Gaines et supports à console pour bustes, figures, vases (24 pl.) XXX-XXXI, Moulures et frises (24 pl.) XXXII-XXXIV, Inventions nouveaux de differ. vases (36 pl.) XXXV, Des fourneaux en forme de piédestal sur les quels on peut placer de vases, etc. (12 pl.) XXXVI- XXXVIII, Trophées ecclésiastiques, séculières, querrières, de paix, d'arts et. de sciences, etc. (36 pl.) XXXIX-XXXXI, Girandoles et lustres (36 pl.) Cette suite est extrêmement rare. On n'en connaîtrait qu'un seul exemplaire complet (National Art Library, Victoria and Albert Museum, Londres). Il aurait vraisemblablement été mis sur le marché en 1890 par l'antiquaire Viennois S. Kende, pour 750 florins. La bibliothèque londonienne, dans son rapport sur l'année 1890, ne cite expressément, parmi ses 1500 acquisitions, que trois ouvrages dont celui-ci, qui n'existaient alors dans aucune bibliothèque publique anglaise. Aux États-Unis, il n'y aurait que 18 planches accompagnées semble-t-il du titre (Winterthur library, côte TS425 H14n F, titre et cahiers I, III, V) ainsi que le Cahier XXXVII (Getty museum, côte 2918-399). L'allemagne détiendrait 80 planches (Ruhr-Universität Bochum, Universitätsbibliothek, côte HT000601316). En Autriche, le MAK, Musée des arts appliqués de Vienne, n'en détiendrait qu'une soixante-dizaine provenant de différents lots (ki-10482, 25 pl. ; ki-4180, 12 pl. ; ki-4181, 13 pl. ; ki-4971, 8 pl. ; ki-15508, 14 pl.). En Pologne, la bibliothèque nationale en aurait seulement 3 (côtes G.58545/I-G.58547/I). Il n'existerait aucun exemplaire, ni même apparemment aucune planche séparée, dans les bibliothèques publiques françaises. Guimard dans son monumental ouvrage sur les ornemanistes "européens" ne le cite, sans savoir qui il est, qu'à l'entrée du parisien Hauer, ayant vu une ou plusieurs de ses planches mélangées à celle de ce dernier dans un recueil de 81 feuillets de la collection Mazaros. Johann Baptist Hagenauer naquit à Strass (frontière Allemano-autrichienne près de Salzburg) en 1732. Repéré à 20 ans par son oncle le riche marchand d'épices salzbourgeois Johann Lorenz Hagenauer, collectionneur d'art, mécène, ami proche de la famille Mozart dont il était propriétaire de la maison, il est envoyé chez Johann Georg Itzlfeldner à Tittmoning, considéré alors comme l'un des meilleurs sculpteurs de l'archevêché. Deux ans plus tard, grâce à une bourse du prince-archevêque Sigismund Graf Schrattenbach, Johann Baptist fut envoyé à l'Académie de Vienne pour poursuivre sa formation. S'en suit plusieurs années en Italie à l'académie clémentine (Bologne). Avant son séjour en Italie, Johann Baptist avait réalisé de nombreuses petites sculptures de style rococo. De retour, il s'adonne désormais à de grands projets, qui deviennent cependant de plus en plus classiques. Il travaille simultanément avec ses frères sur deux de ses uvres majeures à Salzbourg, la conception sculpturale des deux côtés de la porte de saint Sigismond(1767) et la Vierge Marie sur la place de la cathédrale (1766-1771). Après la mort de son patron le comte Schrattenbach, prince-archevèque, et la rupture avec son successeur le comte Colloredo, il quitte la ville et travaille désormais à Munich et à Vienne. Dès 1774, il devient directeur de la classe de sculpture à l'Académie de Vienne. En 1767, Hagenauer réalisa et livra quatre modèles en stuc (Apollon, Diane, Bacchus et Cérès) en taille originale pour le parc du château Nymphenburg à Munich. Entre 1782 et 1785, ils furent exécutés en pierre par Boos et Auliczek. En 1775, il crée quatre puissantes pièces de trophée aux armures antiques en pierre pour la Gloriette du château de Schönbrunn. Il réalisa, entre 1777 et 1779, plusieurs sculptures pour ses jardins ainsi qu'une fontaine pour sa cour. En 1779, Hagenauer reprend la « classe de tailleur d'arches » de l'Académie de Vienne et devient directeur de l'école de ciselure. Il y a un buste du pape Pie VI réalisé par lui dans la cathédrale Saint-Étienne. Johann Baptist Hagenauer aurait publié, outre le présent, un ouvrage pédagogique destiné à ses élèves intitulé "Leçons sur les proportions humaines". Il s'éteint à Vienne en 1810. La reliure, postérieure, est de Franz Ostermann, relieur d'origine alsacienne qui signait généralement ses reliures de son seul prénom. La présente porte une étiquette imprimée à son nom complet. Venu à Paris après 1870, il fonde son atelier en 1872 au 80 boulevard Malesherbes, puis le transfère au 28 rue Ampère en 1902. PROVENANCE : "Ex-libris V & R. BAGUÈS" imprimé en bistre contrecollé au contreplat supérieur. Créateur de luminaires dart célèbre dans le monde entier, Baguès voit le jour en Auvergne vers 1840. Tout dabord spécialisée dans le bronze liturgique, lentreprise se développe à la fin du 19ème siècle, grâce au bronze déclairage permis par la généralisation de lélectricité. Dans les années 20, Victor et Robert Baguès agrandissent la collection de luminaires en bronze de leur père, et créent leur propres modèles en fer. Les plus grands ensembliers et décorateurs de lépoque figurent dans les carnets de commande : Jansen, Raymond Subes, Armand Albert Rateau. Entre les deux guerres, lessor sétend à linternational et des succursales sont créées à New-York, Rome, et au Caire. Lactivité sétend également à la fabrication de rampes descalier et de portails, qui se trouvent encore en place à de nombreux endroits dans Paris, tels que la Porte Dorée et le Théâtre des Champs-Elysées. Frottements, notamment au mors supérieur avec petit manque en tête sur quelques centimètres, feuillets uniformément et légèrement brunis.
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