Paris René Kieffer 1928 In-f° (328 x 254 mm), [1] f. - 228 pp. - [2] ff. + [10] pl. volantes, broché, couverture illustrée rempliée.
Reference : 414
Aquarelles originales réalisées « avec les seuls moyens du bord ». Tirage limité à 300 exemplaires, tous sur vélin blanc de cuve. Exemplaire non numéroté, truffé de 12 aquarelles originales signées (267 x 210 mm à 340 x 248 mm) : dessins préparatoires pour les illustrations de la couverture et des pp. 14, 19, 26, 63, et 66, grandes compositions dont certaines sont saisies par Fouqueray sur le vif. L'une porte en effet la légende « à bord du 302 », une autre « croquis exécuté à bord du 342 qui a servi à l'illustration du « Révolté » de Larrouy, avec les seuls moyens du bord - sur une feuille de buvard ! 10 oct 1917 » L'édition est illustré de 79 aquarelles de Charles Fouqueray, reproduites en phototypie par Vigier et Brunissen et coloriées au pochoir par Eugène Charpentier. Refusé à l'École navale, deux fois déçu dans son espoir d'être nommé peintre officiel de la Marine, Charles Fouqueray (Le Mans : 1869 - Paris : 1956) obtient finalement en 1908 le titre tant désiré. Il entreprend alors, dans les colonies puis au Moyen-Orient, une série de voyages qui, insufflant à son uvre une inspiration orientaliste, lui attirent la notoriété. Président de la Société coloniale des artistes français, fondateur de la Société des beaux-arts de la mer, Fouqueray demeurera toute sa vie durant fasciné par les sujets navals. Il illustrera ainsi pour Kieffer une seconde fresque maritime, Les mutinés de l'Elseneur (Jack London, 1934). Fouqueray avait par ailleurs déjà illustré, pour la Société des Amis du livre moderne, un autre roman de Larrouy, L'Odyssée d'un transport torpillé (1923) Monod 6876 ; Sanjuan 105. Dos et pourtour des plats insolés, déchirure habilement restaurée en tête du mors supérieur
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broché - 16.5X24 - 304 pp - 2003 - Editions CÊTRE , Besançon.Illustrations hors texte.
1 Broché, couverture d'édition rempliée illustrée d'une composition originale de Masereel. 22,2 x 14,5 cm, 131-[7] p., 35 illustrations. Paris, Pierre Vorms, 1947.
Deuxième édition, après celle de 1921 tirée à 209 exemplaires et non mise en circulation ; celle-ci reprend les 33 bois originaux de Masereel en fac-similé, augmentés d'une composition en couverture et d'un cul-de-lampe dessinés spécialement pour cette édition. Cet exemplaire est un des 100 de tête numérotés et signés par l'artiste comprenant une gravure originale hors-texte réalisée pour ce tirage (frontispice). Très bon état
Paris, Fayard, 1996, 13,5 x 21,5, 502 pages sous couverture souple illustrée. "La révolte est ce qui garantit notre indépendance et nos capacités créatives, constate la psychanalyse. Mais la révolte est-elle encore possible ? Qui peut encore se révolter ? Contre quoi ? Et sous quelles formes nouvelles ? Face à la culture "show" ou "entertainment", est-il encore possible de bâtir et d'aimer une culture-révolte ? Non pas comme une nouvelle version de l'engagement ou comme une promesse paradisiaque, mais, au sens étymologique et proustien de la révolte dévoilement, retournement, déplacement, reconstruction du passé, de la mémoire, du sens. Ce discours direct sur les pouvoirs et les limites de la psychanalyse, que Julia Kristeva a tenu dans son cours à l'Université de Paris VII en 1994-95, interroge l'expérience de trois écrivains du XXe siècle qui illustrent les avancées et les impasses de la culture - révolte : Aragon, entre magie verbale et imposture politique; Sartre, l'insoumis, qui ne cesse d'affirmer qu'"on a raison de se révolter"; Barthes, enfin, inattendu dans ce contexte, qui pratique l'écriture comme une démystification. L'interprétation psychanalytique qui conduit pour l'essentiel cette enquête, tout en faisant apparaître les pouvoirs et les limites du discours analytique lui-même, permet d'ouvrir de nouvelles perspectives de vie psychique et culturelle."
Dos plissé ; couverture légèrement insolée.
Paris-La Haye, Mouton, 1971, gr. in-8°, xiii-428 pp, biblio, broché, couv. lég. défraîchie, bon état
Les Mau-Mau, membres d'une société secrète kikouyou au Kenya, se révoltèrent en 1952 contre les autorités et les colons britanniques. Cette révolte qui dura quatre ans fut violemment réprimée. — "La colonisation européenne a-t-elle affecté les Kikuyu de façon si particulière que leur révolte solitaire et le calme des autres peuples du Kenya s'en trouveraient expliqués ? Ou faut-il chercher l'explication du Mau-Mau dans certains caractères originaux qui auraient distingué les Kikuyu des autres populations de la région dès avant l'intervention européenne ? Telles sont les premières questions que se pose R. Buijtenhuijs dans l'une des analyses les plus poussées qui ait été faite « sans passion » du Mau-Mau, cette révolte anti-coloniale qui a profondément traumatisé la Grande-Bretagne au lendemain de la seconde guerre mondiale. Pourquoi les Kikuyu se sont-ils révoltés précisément à la fin de 1952 ? L'auteur cherche la réponse en étudiant la situation coloniale au Kenya, la place des Kikuyu dans le système colonial et l'évolution de leurs rapports avec le colonisateur, avant et après la seconde guerre mondiale. La deuxième partie de l'ouvrage, la plus longue, est également la plus originale : par une analyse poussée de la révolte elle-même, l'auteur dépasse les interprétations déjà avancées du phénomène Mau-Mau et dégage ses multiples significations, de renouveau culturel, de révolte anti-coloniale, et de guerre civile. Participant tout la fois du traditionalisme et de la modernité, le Mau-Mau, conclut l'auteur, est un « phénomène contradictoire en lui-même » et ambigu. Cette ambiguïté explique la diversité des commentaires qu'il a provoqués et pour une part leur caractère passionnel et engagé : à l'époque, la violence des passions déchaînées fut telle qu'aujourd'hui encore, R. Buijtenhuijs le rappelle, il est difficile sur certaines questions fondamentales, notamment celle des serments dits « avancés », de faire la part de la réalité et celle de l'affabulation." (Nicole Grandin, Cahiers d'études africaines, 1973)
Édition originale. Tirage unique [à 500 exemplaires] sur papier vergé. Exemplaire de Max-Pol Fouchet. À Alger, pour les amis du théâtre du travail, [mai 1936]. 1 vol. (140 x 200 mm) de 1 f et 25 f. Broché. Édition originale. Tirage unique [à 500 exemplaires] sur papier vergé.
Il s’agit de l’exemplaire de Max-Pol Fouchet. Le théâtre a toujours été la grande affaire de la vie de Camus. Lorsqu’est créée, par la cellule communiste de Mustapha, la troupe du Théâtre du Travail en 1935, il propose d’en devenir l’animateur. En quelques mois furent créés et joués Le Temps du mépris, Les Bas-fonds, Prométhée enchaîné et La Femme silencieuse. Révolte dans les Asturies connaîtra un sort plus chaotique, mais déterminant. Le sujet – une insurrection de mineurs réprimée en 1934 par le gouvernement espagnol – inspire Camus et ses ami(e)s : deux professeurs du lycée d’Alger, Bourgeois et Poignant, et Jeanne Sicard, qui en seront les principaux rédacteurs. « Quant au titre, il fut l’objet de discussions sans fin. Nous hésitâmes longtemps entre La Neige et La Vie brève. Nous finîmes par nous rallier à celui de Révolte dans les Asturies par lassitude » (Jeanne-Paule Sicard, lettre à Francine Camus). Mais le maire d’Alger, Augustin Rozis – élu en 1935, il enverra à Daladier un télégramme, refusant d’accueillir des réfugiés espagnols républicains – interdit la représentation. Afin de couvrir les frais engagés, le groupe décide de faire publier la pièce et Camus se tourne alors vers un jeune éditeur en devenir, ancien condisciple de lycée, Edmond Charlot. Ce dernier, poussé par Jean Grenier, vient tout juste de fonder sa maison d’édition. Il n’a pour l’heure ni local ni argent, mais trouve un accord avec un petit imprimeur et publie cet essai de création collective « pour les amis du Théâtre du Travail », qu’il signe de ses initiales e.c. 500 exemplaires de Révolte dans les Asturies sont ainsi imprimés en mai 1936. Rapidement épuisée, cette première édition encourage le jeune protégé Edmond Charlot à monter son commerce. Camus, quant à lui, a déjà commencé la rédaction de certains essais de L’Envers et l’Endroit et quelques lignes des nouvelles de Noces, que Charlot publiera en 1939 et 1937. Émouvant exemplaire, celui de Max-Pol Fouchet : les deux hommes se rencontrent tôt, très tôt, à Alger. Au sortir du lycée Hoche, en 1930, Fouchet et Camus se côtoient aux Jeunesses socialistes. Grands adolescents, exigeants, contestataires, assoiffés d’absolu et de justice, ils voient tous les jours le spectacle d’Arabes méprisés, bafoués, – ils trouvent leurs idéaux, leur raison de vivre et de lutter dans les livres, dont ils font une consommation avide. À Alger, « dans cette ville pauvre en structures intellectuelles », deux adolescents passionnés, c’est miracle, qui réclament « le droit d’aimer sans mesure » (Fouchet, Un jour, je m’en souviens…). L’un des textes les plus anciens de Camus, Beriha ou le rêveur, est publié dans Sud, vers 1932, et Fouchet en fera une critique, à laquelle Camus répondra, en toute amitié. Ce dernier est alors secrétaire de la section algérienne du Mouvement Amsterdam-Pleyel et, avec Louis Bénisti, Jean de Maisonseul, Claude de Fréminville, Max-Pol Fouchet et Louis Miquel, ils forment une bande de jeunes garçons attirés par les lettres, le soleil et… les jeunes femmes. Les deux hommes se fâcheront pour ce motif : Max-Pol Fouchet est en couple, et même fiancé, avec Simone Hié, une starlette algéroise de bonne famille, hélas toxicomane. Mais Camus, en 1933, lui ravit l’accorte fiancée, l’épouse et lui consacre, l’année suivante, Le livre de Mélusine, son seul conte. Il s’en séparera très vite, avant de faire la connaissance d’une autre femme fatale, Christiane Galindo. Mais le mal est fait et Fouchet et Camus resteront brouillés plusieurs années. Néanmoins, comme en témoigne cet exemplaire, Fouchet suivra toujours l’itinéraire de son ancien ami. Ils se retrouveront dans l’après-guerre, et les deux hommes, par dédicaces interposées, s’échangeront leurs livres. Le 13 janvier 1960, neuf jours après la mort d’Albert Camus, Lectures pour tous s’ouvre exceptionnellement sur le visage grave et ému de Max- Pol Fouchet, dont la chronique clôt habituellement l’émission. Le fond est noir et, la voix nouée, Fouchet commence ainsi son éloge de Camus, long de treize minutes : « Je sais que quelque chose en ce monde a du sens, et c’est l’homme, car il est le seul à chercher à en avoir. L’écrivain qui nous a laissé ces lignes, vous le savez, est mort, c’est Albert Camus (…) Chacun a ses souvenirs de Camus, j’ai les miens et il me semble que je le vois ce soir, devant moi, à une époque où il n’était pas encore Albert Camus, mais où il se préparait à le devenir. C’était vers 1932, nous étions jeunes et nous avions l’habitude d’aller nous promener sur les chemins qui surplombent la baie d’Alger. Il y avait un chemin que Camus aimait particulièrement, c’était celui de la Bouzaréah. » Max-Pol Fouchet aura toujours conservé de cette époque l’exemplaire de Révolte dans les Asturies, qu’il complète d’une petite étiquette placée au dos muet du volume. Comme un besoin de s’y replonger de temps à autre et de ne jamais le perdre de vue. La couverture, abîmée par les multiples déménagements de Fouchet, a été très habilement restaurée.