Paris Adrien le Clere et Cie 1840 In-p° (710 x 525 mm), [3] ff. - xi pp. - [1] p. bl. - 24 pp. - [1] f. et 35 [ff.] de planches (1, 1bis, 2-5, 5bis, 6-33), demi-veau renouvelé, plats de papier marbré conservés (reliure de l'époque restaurée)
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Un ouvrage important dans l'histoire de la technique architecturale Édition originale peu courante imprimée sur beau papier vélin du seul et unique ouvrage de Jules-Jean-Baptiste de Joly (1788-1865), élève de Percier et de Fontaine, les principaux architectes néo-classiques de l'époque napoléonienne. L'architecture de l'État français se distingue à la fois par sa continuité et son pragmatisme. David van Zanten parle dans Building Paris. Architectural institutions and the transformation of the French capital, 1830-70 (Cambridge, 1994) d'« ajustement et de compromis pratique ». Ces qualités ne sont nulle part mieux illustrées que dans la présente oeuvre. La Chambre des Députés se trouvait dans le complexe de l'ancien Palais Bourbon, qui avait été pendant un certain temps le palais de la Révolution, le lieu de rencontre du Conseil des Cinq-Cents. Chose d'une immense importance pour le psychisme national français. En conséquence, la transformation du Palais Bourbon en centre d'une monarchie constitutionnelle fut le projet de construction le plus important et symboliquement significatif du début du XIXe siècle en France. Le travail avait commencé en 1828 sous le règne de Charles X (1757-1836), le dernier des Bourbons et ardent partisan des idéaux absolutistes, qui fut évincé lors de la Révolution du 29 juillet 1830 à cause de sa politique libérale et pro-catholique. Il fut remplacé par Louis-Philippe (1773-1850), « le Roi Citoyen » qui réintroduit « la Charte », ensemble de lois imposées à la France par les Alliés après la défaite de Napoléon en 1814, soit un pacte conclu entre le monarque et l'État. La Chambre des Députés était donc destinée à représenter cette nouvelle France. La Chambre des Députés de Joly est d'une importance capitale dans l'histoire de la technique du bâtiment, notamment en ce qui concerne l'utilisation de fermes en fer dans la couverture des grands espaces. L'édifice a été quelque peu injustement éclipsé par la Bibliothèque Ste-Geneviève de Labrouste (1838-1850). La portée de l'hémicycle où sont rassemblés les députés est pourtant impressionnante (37 m), au-delà de celle de la voûte en fer de la bibliothèque du roi au British Museum (1824-1828) due à Robert Smirke. Joly réalisa son plafond avec vingt fermes courbes et effilées en fer forgé qui soutenaient une lanterne à claire-voie. Les fermes qui rayonnent depuis un point central supportent un plafond suspendu à de fines tiges de fer. Les détails de cette technique sophistiquée sont clairement explicités dans les plans en coupe. Ce n'est que 35 ans plus tard que Rowland Mason Ordish et John William Groover utilisèrent des fermes similaires pour soutenir le dôme de l'Albert Hall - d'une portée au combien phénoménale de 67 m. La France avait, il faut le souligner, une tradition admirable dans l'utilisation du fer dans la construction et Paris pouvait se vanter d'avoir un pont de fer dans n'importe quelle capitale. Le Pont des Arts, construit entre 1801 et 1803 (aujourd'hui remplacé par un pont moderne en acier) en était l'un des plus beaux exemples. La voûte de la bibliothèque de la Chambre des Députés de Joly - avec ses cinquante mille volumes - était également en fer. On en trouvera d'intéressantes illustrations dans l'important Traité de construction en poteries et fer (Paris, 1836). L'ouvrage débute par un bref historique de la Chambre des Députés, une description physique du Palais-Bourbon et de la Chambre, suivie d'un inventaire descriptif des planches ainsi qu'une dernière série de pages présentant la comptabilité chronologique des coûts des différents programmes de construction et les noms des différents entrepreneurs responsables de la maîtrise d'oeuvre, de la maçonnerie à l'horlogerie. Les planches donnent les plans de l'évolution de ce qui était à l'origine le Palais-Bourbon et l'Hôtel Lassay (destiné au Marquis de Lassay, amant de la Duchesse de Bourbon) en 1722 et en 1790 (réunion des deux), la Chambre des Députés en 1810, le Palais Bourbon et la Chambre des Députés en 1838, l'ancienne Salle des Séances en 1798 (le Palais Bourbon étant à l'époque le siège du gouvernement). Mais encore ceux des chambres des Députés, des nouveaux systèmes de chauffage et de ventilation et de la nouvelle bibliothèque magnifiquement voûtée. Celles illustrant l'ingénieuse méthode de treuillage - vertical et latéral - du grand lustre central de la Chambre des Députés, qui permet d'allumer les lampes, sont d'un intérêt tout particulier. Un certain nombre de bas-reliefs et d'autres décorations dans les salles amènent de très belles gravures, et des représentations de certaines des premières oeuvres de Delacroix. C'est la description la plus complète d'un grand bâtiment de la première moitié du XIXe siècle. L'ouvrage mériterait en cela d'être mieux connu. PROVENANCE : « V. D. », tampon humide au bas du titre, XIXe siècle. Non identifié. « BROOKLYN PUBLIC LIBRARY », tampon perforé au titre ainsi qu'à plusieurs autres feuillets et multiples cotes. Les collections anciennes de la Brooklyn public library furent vendues en 1986. Dos refait, charnières renforcées, gardes des contreplats renouvelées, rousseurs plus ou moins présentes suivant les feuillets, accroc à la planche 24. Mareuse 2013
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